"Un maillon de la chaîne"


Maurice RIGUET
prêtre o.s.f.s., délégué des Supérieurs Majeurs de France
auprès des Services Diocésains des Vocations pour la région CENTRE-EST

La place et le rôle du délégué des Supérieurs Majeurs auprès des Commissions Régionales des Services Diocésains des Vocations.
Service des Vocations, Service Diocésain, Service Régional, Service National..., des lieux de rencontres ; de partages, d’approfondissement pour étudier la vie religieuse, la vie sacerdotale, le don de soi, l’engagement dans la société, travailler à rendre notre terre plus humaine à travers un service d’Eglise pour Dieu et pour les hommes, avec Dieu et avec les hommes de notre temps.

- AU NIVEAU NATIONAL, nous mettons en commun ce qui se passe sur le plan régional et le plan diocésain.

C’est bon car cela donne la dimension de toute l’Eglise, et le plan diocésain. La dimension de toute l’Eglise, pas seulement celle de France mais celle au-delà des terres et des mers..., l’engagement dans le Tiers-Monde, le quart-monde, le deuxième et premier monde.

Le Seigneur vit partout, mais il a besoin des hommes, des femmes pour annoncer sa parole et témoigner de sa vie, qui est notre vie "Ce n’est pas moi qui vit, c’est Dieu qui vit en moi"... « Je vous envoie... Allez par le monde entier..., faites des disciples."

- AU NIVEAU REGIONAL, trois fois par an ont lieu des rencontres avec toutes les équipes diocésaines des vocations de la région RHONE-ALPES.

Je suis présent en tant que délégué représentant les religieux. Mon rôle : avoir le souci de la présentation et de l’étude de la vie religieuse à travers les diverses session de formation. Car en fait, ces rencontres régionales sont autant des moments de formation et d’informations sur ce qui se vit dans la région :

  • la recherche et la re-découverte d’une Eglise baptismale,
  • la reprise de conscience que le baptême est le point de départ de la vie dans l’Eglise,
  • une spiritualité diocésaine et sacerdotale,
  • le travail du délégué pour manifester la vie religieuse et le discernement,
  • être et devenir des éveilleurs pour susciter le désir et le plaisir de suivre le Christ,
  • religieux dans le monde d’aujourd’hui,
  • prêtres dans le monde d’aujourd’hui,
  • prêtres diocésains..., religieux-prêtres, etc.
  • ré-apprendre à dire notre activité comme force de création, d’amour... à cause du Christ,
  • la dimension missionnaire de l’appel et de l’Eglise : une Eglise qui n’est pas missionnaire est une Eglise qui meurt.

Certes, ces rencontres sur le plan régional n’apportent pas un surcroît de vocations ; nos séminaires ou nos noviciats ne sont pas plus pleins, encore que..., mais il y a une prise de conscience de cette réalité de l’appel qui passe par nous et par les communautés (au sens religieux ou large du terme) dans lesquelles nous vivons, notre façon de vivre, d’être un témoignage et un appel pour d’autres ; le refus de la peur de la parole est l’occasion d’être les "porte-parole" de l’appel du Seigneur. Nous devenons alors appelants, accompagnateurs, et permettons à l’Eglise de grandir.

Ainsi participer à ce travail au niveau régional, c’est permettre l’expression de toutes les vies religieuses et sacerdotales. Ma responsabilité, alors, devient un maillon dans cette chaîne dont le point de départ s’appuie sur la Pentecôte. Et nous sentons qu’il n’y a pas une concurrence pour se "voler" tel ou tel candidat, mais la volonté de travailler pour l’Eglise et avec le Christ et permettre à la volonté de Dieu de se manifester dans un discernement sain et vrai.

Ma présence et mon travail à ces rencontres régionales m’ont permis de connaître un peu mieux la présence de la vie religieuse dans les divers diocèses, et le rôle des prêtres dans l’animation des communautés locales.

Ce travail nous l’avons également réalisé dans la rencontre annuelle avec les religieux du CENTRE-EST, dans le cadre du "Secrétariat Religieux Vocations Centre-Est" en particulier, la rencontre des 4 et 5 février 1989,à laquelle participaient des représentants des S.D.V., s’est voulu un lieu de réflexion pour sortir de la trop grande discrétion :

- Comment parler de la vie religieuse aujourd’hui ?

- Quelle visibilité lui donner ?

- Comment la proposer à un jeune qui exprime sa volonté de suivre Jésus-Christ ?

- Quels signes extérieurs se donner ?

- AU NIVEAU DIOCESAIN SUR ANNECY, je fais partie de l’équipe diocésaine des vocations. Nous sommes quatre : une laïque, une religieuse, un prêtre diocésain et un religieux-prêtre.

Ma présence dans cette équipe, que certains appellent "le noyau dur" des vocations ! me provoque à témoigner dans le diocèse, de la vie religieuse. Elle m’oblige à rappeler l’existence, le rôle et l’importance de la vie religieuse dans notre diocèse, dans notre Eglise locale. Que les chrétiens fassent connaissance avec, comprennent la raison de cet appel particulier à la vie religieuse, apostolique ou contemplative, missionnaire.

Dans ce cadre, je pense que ma présence a contribué à prendre la décision de présenter la vie religieuse ouvertement : ainsi les quatre numéros de la revue du S.D.V. d’Annecy : "La page St André" de l’année 1988/89, sur le thème :"RELIGIEUX, RELIGIEUSES TEMOINS DANS l’EGLISE POUR LE MONDE".

Et pour moi, cela m’a permis de mieux comprendre aussi, et d’intégrer cette compréhension dans le discernement que je peux faire, le rôle et la présence du prêtre diocésain aujourd’hui, l’animateur .de communauté, l’importance de l’appel tel que nous l’avons ressenti au cours du Congrès de LOURDES en 1987 : "Seul le prêtre remplace le prêtre", disait Mgr MARCUS. Le rôle du baptême pour faire partie de la vie de l’Eglise ; la nécessité d’une présence sacerdotale dans le monde et pour le monde.

  • DIFFICULTES

Ce que je n’ai pas fait, ou les absences dans tout cela : c’est de réussir à transmettre ou informer les autres religieux du diocèse. Il y a un rouage qui, là, ne fonctionne pas. Chaque religieux témoigne dans son coin mais ne prend pas la mesure de la dimension de l’Eglise et de l’appel universel. Il n’y a pas assez de rencontres avec les religieux du diocèse.

Et puis, il faut bien dire qu’il n’est pas toujours facile de se faire accepter comme religieux dans un diocèse. Le religieux est intéressant dans la mesure où il sert à quelque chose et rempli un rôle, ou bien on voit sa compétence et non son état. Notre présence dans le discernement et l’accompagnement des 18-30 ans ne se fait pas assez (cependant il y a un travail d’accompagnement et de discernement en Eglise : session annuelle de quatre jours à BEUIL, avec René PILLOT, pour les jeunes hommes de la région PROVENCE-MEDITERRANEE).

Présence réservée à des spécialistes mais il semble bien que la vie religieuse n’est pas, là, assez présente. Les raisons ou les responsables de cette situation sont essentiellement les religieux qui ont trop longtemps fait "cavalier seul". Ils ont organisé leur propre structure vocationnelle et leur réseau de groupes de recherche. La situation actuelle a au moins cet avantage de permettre une collaboration et une ouverture pour que l’appel soit large et ouvert à toutes les vocations du baptisé, y compris la vie religieuse.

En guise de conclusion, je reprends du compte-rendu de la rencontre de VICHY, ce passage :

"Aujourd’hui accompagner des jeunes, c’est être un ’compagnon selon l’Evangile’ ; c’est être un éducateur c’est à dire un conducteur qui ’sait faire sortir’ en prenant en compte l’aujourd’hui des jeunes ; intégrer les dynamismes des jeunes et leur solidarité."
En cela je retrouve les convictions qui m’animent et que je découvre dans le travail avec les Services Diocésains des Vocations, que ce soit sur le plan national, régional ou diocésain.