A partir des différentes Constitutions


Recherche de l’Atelier "Vocation Missionnaire" du Service National des Vocations

Introduction

1 C’est toute l’Eglise qui est envoyée et à qui est confiée la Mission d’évangélisation :

"Envoyée par Dieu aux nations pour être le sacrement universel de salut, l’Eglise... est tendue de tout son effort vers la prédication de l’Evangile à tous les hommes" (Ad Gentes n° l)...
"Elle est missionnaire de par sa nature même" (Ad Gentes n° 2)
Dès lors, tous les baptisés participent à la mission du Christ et sont envoyés par Dieu au milieu des hommes. Tous sont missionnaires parce que tous sont envoyés, à la suite du Christ, LE missionnaire, l’envoyé du Père.

2 Cependant, dans l’Eglise il y a une diversité de fonctions.

Certains, parmi les baptisés, répondent à une vocation spécifique qui consiste à quitter son pays pour aller annoncer l’Evangile, ailleurs, à ceux qui n’ont pas encore entendu parler de Jésus-Christ. Depuis des siècles on les appelle des "missionnaires". C’est aussi le sens qui est donné à ce mot dans les pages qui suivent, sans méconnaître pour autant l’existence d’autres formes de participation à la Mission du Christ.

3 L’Eglise universelle est communion d’Eglises particulières.

La Mission passe aujourd’hui par des échanges, fructueux et enrichissants entre Eglises. Mais la mission ne peut se réduire à des échanges entre Eglises particulières : elle est Annonce de la Bonne Nouvelle dans le monde entier.
De plus certaines jeunes Eglises encore très pauvres en personnel, certains pays où l’Eglise n’a pas encore vraiment pris racine ont besoin de "Missionnaires de l’Evangile", venus de l’extérieur.
"Ainsi, par l’Esprit Saint qui partage comme il lui plaît les charismes pour le bien de l’Eglise" (1 Co 12, 11), "le Seigneur inspire-t-il la Vocation Missionnaire dans le cœur d’individus"
(Ad Gentes n°23)

* * *

I - ENVOYES « AD GENTES » - AUX NATIONS -

Les missionnaires sont :

I/ ISSUS d’UNE EGLISE PARTICULIERE

- où leur foi est née et a grandi

- où se sont tissés des liens (famille, communauté chrétienne)

- où ils ont entendu un appel du Christ...

Au sein de leur communauté chrétienne
de leur Eglise locale,

ils sont "mis à part" pour l’évangélisation des peuples (Ac 13, 2)

- signe et expression de la dimension missionnaire de l’Eglise dont ils sont originaires,

- témoins vivants de la dimension universelle de l’Amour salvifique du Père,

- signes de l’universalité de l’Eglise du Christ.

2/ APPELES A PARTIR « AU LOIN », A « l’EXTERIEUR »
à l’étranger,
au-delà de toute frontière (race, culture, langue, religion)
Les missionnaires sont "les hommes de l’ailleurs" allant à la rencontre des peuples enracinés dans des cultures différentes de la leur.

3/ APPELES AINSI A « SORTIR »
à la suite du Fils de Dieu qui est "sorti" d’auprès du Père.

- Ils sont signes du mouvement d’amour qui a poussé Dieu à aller vers les hommes à sauver (Ad Gentes n° 2)

- mémoire vivante de la "sortie" du Fils de Dieu vers les hommes

A QUITTER
pays, culture, famille, langue, Eglise particulière.

4/ APPELES A VIVRE LA MISSION DU CHRIST "PAR LE MONDE ENTIER" (Mc 16, 16)

"Jusqu’aux extrémités de la terre" (Ac 1, 8)

Ils sont à la fois saisis par l’ordre du Seigneur

"Allez donc : de toutes les nations faites des disciples" (Mt.28, 19)
"Et il leur dit : "Allez par le monde entier, proclamez l’évangile à toutes les créatures" (Mc 16, 15 s.)
"et poussés intérieurement par l’Esprit de Pentecôte" (Ad Gentes 5)

5/ APPELES A s’INSERER dans l’Eglise particulière vers laquelle ils sont envoyés

6/ DISPONIBLES POUR LE SERVICE DE l’EVANGILE toujours prêts à

- aller ailleurs, plus loin :

"Partons ailleurs, dans les bourgs voisins, pour y prêcher aussi, c’est pour cela que je suis sorti" (Mc 1, 38)

- répondre à des appels nouveaux

      • d’une Eglise particulière
      • d’une Eglise universelle

la Vocation Missionnaire est un "exode" à cause de l’Evangile.

II - POUR ANNONCER l’EVANGILE AUX PEUPLES QUI NE l’ONT PAS ENCORE ENTENDU

Priorités

1 Les missionnaires ont pour vocation première l’évangélisation des non-chrétiens. Ils vont en priorité vers les peuples, les groupes et les personnes qui n’ont pas encore entendu le message évangélique ou qui l’ont à peine entendu (par exemple le continent asiatique, qui représente 60 % de l’humanité, ne compte que 2 % de chrétiens).

"Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité." (1 Tim 2, 4)

2 Dans cette mission ils sont également guidés par une autre priorité, celle des pauvres.
Ils ont tout particulièrement le souci des opprimés, des faibles et des petits, des minorités, des marginaux, des immigrés et des réfugiés.

Formes diverses de la Mission

"L’évangélisation est une démarche complexe aux éléments variés... en réalité complémentaires et mutuellement enrichissants"
(Evangelii Nuntiandi, 24)

selon les temps et les circonstances, l’évangélisation prend diverses formes :

1 ANNONCE DE JESUS-CHRIST

- par la présence et le témoignage de vie, en particulier là où il n’est pas possible d’annoncer explicitement la Bonne Nouvelle par la parole,

- par la proclamation de l’Evangile : annonce du kerygme, prédication, catéchèse, célébration...

Par cette annonce de Jésus-Christ, les missionnaires contribuent pour leur part à la naissance de communautés chrétiennes et à la fondation de nouvelles Eglises par :

- l’approfondissement de la foi

- la formation et l’engagement du laïcat

- l’éveil des vocations

- l’éveil du sens de la mission universelle

- la stimulation de l’élan missionnaire

- …

2 SERVICE ET LIBERATION DE l’HOMME

- par des activités caritatives, sociales, éducatives, médicales... qui contribuent au développement intégral de l’homme.

- par des travaux de formation, de réflexion, de conscientisation

- par des prises de position et des actions pour la justice et la paix, pour la libération de tout ce qui opprime l’homme...

Ce sont des éléments constitutifs du salut et de notre mission d’évangélisation.

3 INCULTURATION DU MESSAGE DE l’EVANGILE DANS LA LOGIQUE DU MYSTERE DE l’INCARNATION

Une rencontre féconde entre l’Evangile du Christ et les traditions culturelles et religieuses locales implique pour le missionnaire :

- l’étude de la langue

- la compréhension des us et coutumes

- la recherche respectueuse, faite dans le discernement, des valeurs traditionnelles.

4 DIALOGUE

- avec les responsables et les croyants des autres religions (religions traditionnelles, hindouisme, bouddhisme, islam..)

- avec ceux qui ne croient pas en Dieu

Plusieurs aspects de cette mission auprès des nations exigent à la fois une formation particulière et une durée dans la présence.

La collaboration oecuménique avec nos frères chrétiens authentifie cette Evangélisation.

III - ENGAGES A VIE DANS UN INSTITUT

Engagés à vie

Aujourd’hui, il existe des laïcs missionnaires, des prêtres "fidei donum", des religieux et des religieuses de Congrégations à extension missionnaire. Ce sont des modes d’engagement missionnaire qui doivent être encouragés.

Mais à côté de ces vocations pour un engagement temporaire, la vocation "missionnaire à vie" reste une vocation spécifique, un charisme particulier de l’Esprit pour la Mission universelle de l’Eglise.

Le missionnaire consacre toute sa vie

et se consacre tout entier
à l’annonce de l’Evangile aux nations.

Il s’engage pour la vie au service de la Mission universelle de l’Eglise :

"Il doit être prêt à se maintenir pour la vie dans sa vocation"
(Ad Gentes n°24)

Cette mission polarise toutes ses énergies, sa propre personne, sa spiritualité, son travail, sa vie fraternelle, sa sainteté.

En outre, l’engagement à vie facilite un meilleur investissement dans l’étude des langues, des cultures, des religions non chrétiennes.

Dans un Institut missionnaire

"(suscités) par l’Esprit Saint... les...Instituts… se chargent, comme d’un office propre, de la mission d’évangélisation qui appartient à toute l’Eglise."
(Ad Gentes n° 23)

1 Les Instituts exclusivement missionnaires n’ont d’autre fin que l’annonce de l’Evangile "Ad Gentes" et la mission universelle de l’Eglise

Ils sont des instruments privilégiés du Collège épiscopal

"pour sa charge d’annoncer l’Evangile par toute la terre"
(Ad Gentes n°27)

2 Selon le charisme de leurs Fondateurs, ces Instituts qui "ont porté le poids du jour et de la chaleur" (Ad Gentes n°27)

- donnent à leurs membres "une spiritualité proprement missionnaire et leur assurent une formation adaptée" (Ad Gentes n°25-26)

- essaient d’innover en fonction des appels et des besoins des hommes d’aujourd’hui.

3 Ces Instituts missionnaires permettent une mise en commun des forces, une stabilité et une extension des oeuvres. Une part de la tâche missionnaire leur est confiée "au nom de l’Evangile et selon la volonté de l’autorité hiérarchique" (Ad Gentes n° 27)

4 La mission n’est pas l’affaire de personnes isolées : elle est vécue en communauté, souvent internationale. Cette internationalité est d’ailleurs aussi un signe de l’universalité de l’Eglise.

Les Instituts missionnaires sont particulièrement qualifiés pour faire oeuvre missionnaire à l’extérieur.

"Pour ces raisons et du fait qu’il existe encore des peuples nombreux qu’il faut amener au Christ, LES INSTITUTS MISSIONNAIRES DEMEURENT ABSOLUMENT NECESSAIRES" (M Gentes n°27)

Au service des la communion des Eglises

- Le départ du missionnaire à l’extérieur est un signe de la vitalité d’une Eglise - une Eglise qui n’envoie plus est un Eglise qui s’atrophie.

- Les missionnaires oeuvrent pour la Mission dans et avec les Eglises particulières qui les accueillent

  • ils fondent de nouvelles communautés chrétiennes
  • ils sont témoins de l’action de l’Esprit Saint qui fait naître de nouvelles Eglises ;
  • au service de ces Eglises locales, ils participent
      • à leur croissance
      • à leur vitalité apostolique
      • à leur dynamisme missionnaire,
  • dans le respect mutuel et le dialogue.

- Les Instituts favorisent les échanges au sein de la Catholicité, contribuent à l’enrichissement mutuel des Eglises et facilitent leur communion.

- Ils sont d’autant plus signes de cette communion qu’ils mettent leur dynamisme en commun pour une collaboration inter-Instituts plus effectives.

- Les membres d’Instituts missionnaires ont le devoir "catholique" d’être un lien, un pont entre l’Eglise qui envoie et l’Eglise qui reçoit, de témoigner ici ce qu’ils voient et vivent là-bas...

L’animation missionnaire est ainsi en retour enrichissement de l’Eglise d’origine.

CONCLUSION

"La Mission est une tâche plus grande que nous"
(Colloque Missionnaire International - Francheville 1983 Conviction n° 4)

Nous sommes convaincus que le Maître de la moisson suscite aujourd’hui encore, dans l’Eglise de France, des vocations missionnaires, authentiques charismes de l’Esprit pour la Mission à l’extérieur, pour l’Evangélisation des Peuples.

MEMBRES DE l’ATELIER :  
  N.D.A (Sœurs Missionnaires de Notre Dame des Apôtres)
F.M.M.(Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie)
C.S.Sp.(Sœurs Missionnaires du Saint Esprit)
M.E.P.(Missions Etrangères de Paris)
P.B. (Pères Blancs Missionnaires d’Afrique)
C.S.Sp.(Congrégation du Saint Esprit)
O.M.I. (Missionnaires Oblats de Marie Immaculée)