Une réflexion régionale


Région EST

Lors de l’une de ses derrières rencontres, en 1988, la Commission Régionale des Vocations (C.R.V.) de l’EST a réfléchi autour du thème de la Vocation Missionnaire. Elle donne ici un rapide écho de ce travail, a partir des questions posées aux Services Diocésains des Vocations.

l - Comment vivons-nous le souci de la Vocation Missionnaire ?

1/ Vous arrive-t-il de rencontrer des jeunes qui envisagent la Mission à 1’extérieur ?
Si oui, quelle est l’origine de leur intérêt pour la Mission à l’extérieur ?

Tous les S.D.V. ont répondu : nous ne rencontrons pas de jeunes envisageant la mission à l’extérieur (comme engagement à vie), mais des jeunes partant au titre de la coopération.

Leurs motivations : humanitaires, chrétiennes (en particulier pour des séminaristes) ; souci d’être utiles, un fonds d’aventure, vivre au milieu des pauvres, partager sa foi...

2/ Il y a multiples façons de parler de la mission à l’extérieur (besoin des gens, richesses des cultures, besoin de communiquer sa foi...) :
Quels sont les propos susceptibles d’être entendus par les jeunes, ceux susceptibles d’être rejetés ?

Les propos susceptibles d’être ENTENDUS :

  • importance d’insister sur l’aide à une Eglise locale, de présenter un laïcat responsable,
  • influence sur le développement d’un pays : c’est l’Eglise locale qui participe à l’édification d’un pays,
  • solidarité entre les peuples, communication, sens de l’hospitalité et de l’écoute,
  • partage des cultures, ouverture aux autres.

Les propos susceptibles d’être REJETES :

  • l’image du missionnaire, avec l’idée de paternalisme, de colonialisme, de non respect des cultures,
  • pourquoi apporter notre religion à des gens qui ont déjà une religion et ainsi détruire leur propre culture ?
  • trop d’insistance sur les pauvretés,
  • être là pour convertir : "ma mission, mes petits noirs...",
  • la question argent,
  • l’engagement, la durée,
  • des peurs : la solitude.

    3/ Etes-vous convaincus qu’une vocation missionnaire est un "plus" pour l’Eglise qui envoie ? de quelles façons ? à quelles conditions ?

Etre missionnaire, c’est faire partie de l’Eglise. Ce n’est pas un "plus" pour l’Eglise. C’est une partie essentielle. C’est une dimension universelle que doit porter tout diocèse.

4/ Y a-t-il des moyens à privilégier (ou que vous privilégiez) lorsqu’on veut susciter, parmi les catholiques de France, le souci de la mission à l’extérieur ?

Des moyens : soirées missionnaires, campagne de carême, journées des missionnaires en congé (à condition qu’elles soient ouvertes aux chrétiens du lieu et non pas qu’une rencontre de retrouvailles entre eux), courrier, revues, échanges de groupes à groupes, les canonisations... Rappel des textes importants sur la Mission, rappel de l’universalité de l’Eglise...

5/ Peut-on dire que le moment est venu d’accueillir en France des prêtres et des religieuses en provenance des jeunes Eglises pour signifier la dimension universelle de l’Eglise ?

Oui, mais ce n’est pas évident : à condition d’envisager une communauté d’accueil, un vrai partenariat.

Il y a aussi le risque de démobilisation en France : "A quoi bon susciter des vocations missionnaires puisqu’on peut faire venir des prêtres d’ailleurs" !

La grille invitait chaque S.D.V. à rencontrer le Délégué des Instituts à l’Animation Missionnaire (D.I.A.M.), le Délégué Episcopal à la Coopération Missionnaire (D.E.C.M.), le responsable du Service Missionnaire Jeunes (S.M.J.) de son diocèse.

- Présence d’un DIAM : dans les diocèses de VERDUN, de BESANCON

- Présence d’un DECM : dans les diocèses de SAINT DIE, de BESANCON

- un responsable SMJ : dans le diocèse de SAINT CLAUDE

En Alsace existe un atelier "Vocation missionnaire" co-géré par le S.D.V. et le DECM, avec des représentants des différents DIAM.

II - Comment aller plus loin ?

QUELQUES CONVICTIONS RETENUES :

- le lien entre S.D.V. et la vocation missionnaire

- tout le peuple de Dieu est responsable de la mission

- tous missionnaires

- l’ouverture des communautés chrétiennes passe par l’ouverture à l’Eglise universelle

- s’il n’y a pas de mission, il n’y a pas d’Eglise

Chaque diocèse est responsable de l’évangélisation du monde. Quelques-uns sont "signe" pour tous (ceci est à mettre dans la présentation des vocations).

Il nous faut avoir le souci de ne pas nous arrêter aux idées, mais d’incarner les choses. Les jeunes prêtres, les prêtres « croulent sous la pastorale ! » Quelle possibilité d’aller vers les non-croyants ?

QUELLE FORMATION DES PRETRES A LA MISSION UNIVERSELLE ?

Les textes des évêques sur "Ministère et vie des prêtres" n’en parlent pas.

QUELLES ACTIONS CONCRETES POSSIBLES OU QUESTIONS ?

- Exploite-t-on assez les échanges entre Eglise ?

- Favoriser les liens avec les communautés religieuses ayant des missionnaires à l’extérieur

- Provoquer une rencontre entre SDV, DIAM, DECM et SMJ

- Reprendre le questionnaire en équipe des Services Diocésains des Vocations.