L’Arche, un lieu d’engagement


Isabelle Coviaux
responsable de la communication
Fédération de l’Arche France

A de nombreuses reprises j’ai pu vérifier qu’en matière de communication, le nom de « L’Arche » était naturellement associé à la figure de notre fondateur, Jean Vanier. Sa longue expérience de vie partagée avec les personnes ayant un handicap mental lui a permis de témoigner largement (conférences, livres, retraites spirituelles) du chemin parcouru dans l’accueil de notre faiblesse. Alors, quand on cite l’Arche de Jean Vanier, on pense - et c’est bien logique - aux personnes ayant un handicap mental accueillies dans nos communautés. Mais peu ont conscience que l’Arche est aussi - et de façon majeure - un lieu d’expérience humaine pour les jeunes, unique en France. Alors peut-être pouvez-vous nous aider à le faire savoir !

L’originalité du projet de l’Arche réside dans le fait que des hommes et des femmes (les « assistants ») s’engagent à partager la vie quotidienne de personnes ayant un handicap mental, en vivant à leurs côtés dans le même foyer qu’elles, ou en travaillant avec elles (CAT, ateliers occupationnels). Ces « assistants » viennent pour quelques mois en qualité de volontaires. Certains (célibataires ou familles) choisissent aussi de s’engager à plus long terme et sont alors salariés par la communauté. Aujourd’hui on compte vingt-six communautés en France et cent vingt-huit dans trente pays.

Quand l’esprit de gratuité s’incarne dans nos vies...

Pour les deux cent cinquante jeunes qui rejoignent chaque année les communautés de l’Arche en France, le volontariat est une expérience forte. Âgés de dix-huit à vingt-huit ans, un quart d’entre eux sont français. C’est dire combien la mixité culturelle est grande ! Pour eux, concrètement, il s’agit de vivre dans un foyer avec trois ou quatre autres jeunes d’autres nationalités, culture ou religion et de s’impliquer très concrètement dans la prise en charge des personnes handicapées accueillies.

Mais les jeunes sont invités également à « dépasser » le strict cadre d’une prise en charge à caractère institutionnel pour entrer dans la recherche d’une relation « authentique » avec les personnes ayant un handicap mental. Ces dernières incarnent trop souvent aux yeux de la société le symbole de ceux qui n’ont pas d’intérêt. Leur intelligence ou leur capacité de communication étant altérés, ils ne peuvent s’inscrire dans notre désir constant de dépassement, d’efficience...

Un temps de formation humaine

Or les volontaires nous le disent quasi unanimement : ils ne s’attendaient pas à vivre une telle qualité de relation humaine avec les personnes ayant un handicap, ils ne s’attendaient pas à être ainsi « enseignés » par elles, à être « déroutés » à ce point dans leurs certitudes. Ils trouvent à l’Arche un chemin pour poursuivre leur propre parcours de vie : parcours personnel, parcours professionnel ou encore vocationnel. Oui, nous nous rendons compte avec le temps que l’Arche est une sorte d’école où l’on apprend à mieux se connaître et mieux comprendre les ressorts de notre vie relationnelle... Et comme c’est essentiel dans la construction de chacun !

Pendant leurs deux premières années de présence à l’Arche, les jeunes sont volontaires. Concrètement, ils sont nourris, logés, blanchis et touchent un pécule d’environ trois cent trente euros par mois. Comme on peut le comprendre, ce statut donne la priorité à l’esprit de gratuité et de simplicité de vie.

Une première expérience du secteur social

Une expérience d’une année à l’Arche est également formatrice : elle permet de se faire une idée concrète de ce que recouvre un engagement dans le secteur social. Pour tous ceux qui ont envie de s’investir auprès de personnes en difficultés, l’Arche est une passerelle assez unique.

Dans la journée, les assistants ont des activités liées à la prise en charge des personnes accueillies : repas, toilette, loisirs... Ils sont également associés au projet pédagogique d’une personne handicapée en particulier et sont en lien avec l’équipe d’encadrement de la communauté et avec une équipe pluridisciplinaire (psychologue, psychiatre...) pour adapter ce projet aux besoins de la personne handicapée mentale.

La recherche de compétence de l’Arche est particulièrement marquée par son souci d’assurer aux assistants - qui ne viennent pas tous avec une vraie compétence professionnelle, mais qui font tous le choix de vivre avec des personnes ayant un handicap - une véritable formation professionnelle et continue : formation interne par l’échange, les séances de réflexion, de synthèse, les analyses de la pratique, l’exercice de responsabilités, etc. Parallèlement, l’assistant est vivement incité à suivre des formations conduisant à des diplômes reconnus par le secteur social. Enfin, les exigences de la vie communautaire ont conduit l’Arche à proposer des stages et un travail d’accompagnement personnel.

Vous pouvez proposer l’Arche. N’hésitez pas à vous rendre sur le nouveau site des communautés françaises : www.larchefrance.org