Les camps Inter-Jeunes


UN LIEU VOCATIONNEL POUR LES 12-16ANS

Jean RONZON,
frère mariste, responsable de l’Association des camps Inter-Jeunes

Des propositions vocationnelles très variées existent pour les jeunes à partir de 16-18 ans et au-delà. Elles sont beaucoup plus rares pour la tranche d’âge inférieure. Les Camps Inter-Jeunes se situent dans ce créneau. Ils veulent être lieu d’éveil à la vocation pour chaque jeune qui y participe.

1 - L’histoire des camps inter-Jeunes

En 1963, est née l’idée de proposer des camps d’été aux "cadets", c’est-à-dire aux 6èmes-5èmes des petits séminaires français de l’époque. Le projet avait été élaboré au sein de la Commission nationale des cadets du M.J.S. (Mouvement des Jeunes Séminaristes).

Les premiers camps se sont déroulés dans le centre de la France, volontairement dans des zones défavorisées. Rapidement ces camps ont reçu des pré-adolescents d’origines variées, tandis que le rôle des petits séminaires se modifiait ou s’affaiblissait. En 1965 déjà, un tiers des jeunes accueillis vivaient en "diaspora". Scolarisés normalement dans les collèges, ils se retrouvaient en "équipe diaspora" pour des "temps d’éveil à la vocation".

Depuis 1966, les camps cadets touchent toute la France et s’organisent en deux grandes zones :

- le NORD-EST qui regroupe cinq Régions apostoliques : Provence-Méditerranée, Centre-Est, Est, Nord et Ile-de-France

- la zone SUD-OUEST qui regroupe : Midi-Pyrénées, Sud-Ouest, Ouest et Centre.

Depuis lors, chaque organisation s’est adjoint des camps "filles" vécus selon le même projet.

L’année 1988 marque donc le 25ème anniversaire de la création des camps-cadets, dénommés "Camps Inter-Jeunes" actuellement. Cette histoire déjà longue nous incite à nous demander : où en sont-ils, quel est leur projet ?

II - En quoi ces camps sont-ils vocationnels ?

Nous ne rassemblons pas uniquement des jeunes qui ont un "projet de vocation", mais nous voulons que tout jeune participant aux camps puisse prendre conscience que Dieu l’appelle à réussir sa vie, en se mettant au service de ses frères dans l’Eglise. Nous pouvons en dégager les six axes suivants :

1/ UNE AFFIRMATION CLAIRE DE NOTRE PROJET

Le tract d’invitation des jeunes contient ceci :
"Un camp t’est proposé pour :

- vivre une vie d’équipe, et prendre en charge les aspects matériels et spirituels du camp avec les animateurs,

- réfléchir sur ta vie de jeune chrétien, aujourd’hui et demain,

- prier personnellement et avec d’autres,

- partager tout ce que tu fais dans ton aumônerie, ton collège, ton mouvement ou ta paroisse.

Tu y rencontreras des jeunes du même âge que toi et qui viennent de diverses régions de France.

Tu ne seras pas étonné si tel ou tel de tes copains exprime le désir d’être prêtre, frère ou missionnaire."

Il est très important que tout jeune qui est inscrit au camp, ait bien conscience de cela. C’est pourquoi il est souhaité que le camp soit proposé au jeune par un éducateur qui le connaît bien et que celui-ci prenne le temps de présenter le projet à celui qu’il invite.

2/ UNE PLACE DONNEE A LA REFLEXION ET A LA PRIERE

Les camps Inter-Jeunes offrent des activités très simples que l’on trouve à peu près dans tous les centres de vacances : marches, randonnées à pieds ou en vélo, veillées, prise en charge des services matériels, rencontre avec le milieu d’accueil.

Il ne s’agit pas d’une retraite où l’on va réfléchir, méditer et prier continuellement, mais d’un temps de vacances vécu comme un temps fort avec Jésus-Christ. C’est pourquoi chaque jour commence par un temps d’offrande et s’achève par la prière du soir.

De plus, chaque journée contient un temps spécifiquement vécu pour Dieu. Nous l’appelons : "La demi-heure du Seigneur". L’équipe d’animation veille à le placer à un moment favorable de la journée afin qu’il soit vécu avec toute sa densité. Selon les âges et les jours, ce temps prendra les diverses formes suivantes : temps de prière et de réflexion personnelle, temps de prière partagée en petit groupe, partage d’Evangile, révision de vie sur un fait vécu, célébration de l’Eucharistie...

Une seule activité peut regrouper tout le camp ou bien les jeunes peuvent choisir entre plusieurs propositions à tel ou tel jour...

3/ DES TEMOIGNAGES MONTRANT LA DIVERSITE DES VOCATIONS

Nous tenons à montrer que la réponse à l’appel de Dieu s’incarne dans une diversité de formes. Nous accueillons des personnes variées pour venir donner leur témoignage au cours du camp.

Les camps vont chaque année dans un endroit nouveau. Depuis deux ou trois ans, l’accueil est fait très en lien avec l’Eglise locale et le Service Diocésain des Vocations du lieu. Par exemple, en 1986, les jeunes ont vécu le pèlerinage diocésain à Notre-Dame des Vernettes, au-dessus de Bourg St Maurice. Grâce à ce contact, nous avons pu aller plus loin les jours suivants... Par exemple, le camp a envoyé les jeunes par équipes de trois ou quatre chez des chrétiens rencontrés au pélé et prêts à partager leur vie. De retour, les jeunes ont mis en forme ce qu’ils avaient appris et la veillée leur a permis de mettre en commun leur découverte.

4/ UNE DIVERSITE DANS LES EQUIPES d’ANIMATION

Cette diversité des chrétiens rencontrés sur le terrain, nous tâchons aussi de la proposer autant que faire se peut, dans les équipes d’animation. Le camp A, cette année, avait un religieux prêtre (Missionnaire de St François de Sales), un religieux laïc (frère mariste), un séminariste, une laïque engagée dans le Renouveau (Communauté Chrétienne de Formation) et d’un jeune de 19 ans, membre d’une équipe apostolique du M.E.J.

5/ UNE PROPOSITION DE TEMPS FORTS SUR LA VOCATION

Ce souci vocationnel prend toute sa dimension au cours d’une journée "temps fort" sur la vocation. A chaque équipe d’animation de prévoir ce temps fort et de l’organiser dans les conditions les meilleures.

Au camp B, cette année, le temps fort a démarré par le "Jeu de l’Oie qui voulait réussir sa vie", moyen pédagogique réalisé par le S.D.V. de Chalons / Marne.
Puis les jeunes ont regardé un montage audiovisuel réalisé par les Services Diocésains des Vocations de la Région Centre-Est, intitulé "Prêtre, pourquoi pas ?".

Le lendemain dans la matinée, le temps fort s’est clôturé par un jeu de questions-réponses entre campeurs et Bernard, responsable du S.D.V. de SAINT ETIENNE, et qui était animateur dans ce camp, ainsi que Pascal, séminariste en formation.

6/ UN RENVOI VERS LES SERVICES DIOCESAINS DES VOCATIONS

Les jeunes viennent au camp car ils ont manifesté un certain désir d’engagement chrétien. Comment faire pour que ce temps fort ne soit pas une parenthèse ?

En les"renvoyant" dans leurs aumôneries, leurs groupes locaux, en les incitant à participer à un groupe s’ils n’en ont pas encore..., c’est aux S.D.V. de prendre le relais pour soutenir cet éveil que nous avons tenté de faire pendant le camp. Cette articulation entre les S.D.V. et les camps Inter-Jeunes est en train de se développer. C’est un gage pour que ceux-ci soient un véritable lieu d’Eglise.

En conclusion, des jeunes se sentiront appelés si nous osons les appeler dans le concret de leur vie, à la suite de Jésus-Christ. Les camps Inter-Jeunes sont un des moyens que des diocèses se donnent pour faire entendre cet appel aux pré-adolescents aujourd’hui.

N.B. - Dans la partie "Courrier du Service" de ce numéro, vous trouverez la liste des camps Inter-Jeunes pour 1988.