Le Panel (dimanche après-midi)


Père Jean BOUGAREL :

Hier, dans les assemblées partielles et dans les groupes, ce fut le temps de l’accueil et de l’échange. Ce matin, nous avons entendu et intériorisé la conférence du Père Emile MARCUS. Tout cela est un bien commun du congrès.
Nous avons envie, là-dessus, de réagir, d’échanger, de questionner : c’est la matière de ce Panel.
Voici le déroulement et les règles du jeu :
Autour de la table, il y aura quatre duos : des évêques, ils entendent ; duo de l’assemblée partielle n° 1, de la 2ème et de la 3ème assemblée partielle : six observateurs.
Hier soir quand nous avons essayé de recueillir toute cette vie qui a été exprimée, nous avons retenu trois mots :
CLIMAT, ECHO, QUESTIONS.
Les observateurs nous restitueront le plus objectivement possible le climat et se feront l’écho de ce qu’ils ont vu et entendu dans un premier temps.
Dans un deuxième temps, plus subjectif, ils lanceront pour chaque groupe deux questions sur lesquelles ils discuteront d’abord entre eux ; à partir de là nous pourrons réagir par écrit, questionner, etc.

 

Assemblée partielle n° 1 : Milieu Urbain

Observateurs :

  • Jacqueline PINARD, 57 ans, mariée, mère de six enfants et grand’mère de cinq petits enfants. Engagée dans la pastorale au niveau du diocèse, du doyenné de la paroisse et au niveau des aumôneries Diocèse de VERSAILLES
  • Jean-Paul MARSAUD, religieux, Fils de la Charité. Président de la C.S.M.F.

J. PINARD
Trois cent cinquante personnes embarquées d’un seul coup dans la vie quotidienne par des témoignages, vivants et bien préparés, de prêtres, laïcs et religieuses sur leur expérience de co-responsabilité.

Ils nous ont bien transmis leur joie profonde et la richesse de cette vie partagée. Ils ont été accueillis très fraternellement. Cette co-responsabilité nous a été présentée comme très positive, presque trop ! c’était merveilleux !

Les petits groupes, par contre ont évoqué des difficultés réelles sans en nier la richesse. Ils m’ont personnellement impressionnée par leur sérieux et la vérité de ce qu’ils exprimaient. Derrière tout ce qui a été dit, il y a un vécu réel, toute la vie était là. Ils ont permis de mesurer la diversité des situations dans les diocèses, entre diocèses et à l’intérieur des diocèses.

Et je ne suis mise à rêver : si tous nos groupes pastoraux ou autres étaient de cette qualité, quelle merveille !

J.-P. MARSAUD
Voici quelques points, quelques traits saillants qui émergent du travail de ces vingt-quatre groupes.

  • UN DESIR TRES FORT, CHEZ TOUS, DE "FAIRE EGLISE ENSEMBLE" revient sans cesse : prêtres, religieux, religieuses, laïcs. Cette expression devient courante désormais dans quasiment tous les groupes.
    Cette conscience forte s’enracine dans cette vocation commune que nous avons : la vocation de baptisés.
  • Ce constat étant fait, nous prenons conscience de nombreuses difficultés ; parmi celles qui reviennent le plus souvent :
    • Le conflit de personnes, de rôles (cf. "une chaise pour deux personnes")
    • Le partage difficile du pouvoir.
      On a dit beaucoup de choses autour du pouvoir, de la responsabilité propre à chacun, un laïc a dit "l’évêque m’a envoyé pour la catéchèse, les prêtres sont également responsables de la catéchèse, alors qui est responsable ?".
      Autre difficulté : on retrouve des prêtres qui avaient tout en main, et se sentent dépossédés dans ce travail.
    • L’essoufflement. Plusieurs fois cela revient. On retombe toujours sur les mêmes d’où une surcharge
    • Enfin la crainte des laïcs d’être dévorés par les nombreuses tâches à accomplir. Alors que devient leur mission de laïcs dans le monde ?

On énumère ensuite QUELQUES CONDITIONS POUR MIEUX VIVRE CETTE CO-RESPONSABILITE, sachant que l’avenir repose sur cette complémentarité vécue.

  • savoir s’écouter ; l’indispensable dialogue
  • prier ensemble
  • être patient
  • savoir accepter un certain flou provisoire sur les rôles spécifiques de chacun et cependant, dès maintenant, essayer de les approfondir, de se les préciser
  • apprendre à gérer les conflits

tout cela suppose une formation pour tous.

J. PINARD
Compte tenu de cette vie en co-responsabilité, voilà CE QUI A ETE DIT DU PRETRE :
Avant tout, il est signe de communion, du lien avec l’Eglise : toute l’Eglise et à tous niveaux. Il est signe du lien avec l’Eglise apostolique, il a pour service de rendre le Christ présent aux autres sans le remplacer. Il célèbre l’Eucharistie. Il est celui qui appelle à faire Eglise, qui met en mouvement, qui ouvre le regard plus sur la mission que sur la gestion. Il annonce la Parole et permet à d’autres de la dire à leur tour.
Il est celui qui authentifie la mission de chacun. Il est rassembleur, animateur d’animateurs. Il est perçu comme un signe par son être, sa qualité de vie mais il est aussi un homme parmi d’autres, un baptisé parmi d’autres.
Il est celui qui sans cesse rappelle aux laïcs que leur vocation de baptisés est d’abord dans le monde et nous avons noté qu’il avait été question d’un changement de mentalité tant pour les prêtres que pour les laïcs. Un séminariste disait : "il y a sept ans les prêtres me disaient que j’allais au casse-pipe. Maintenant ils m’encouragent".

Assemblée n° 2 : Monde Rural

Observateurs

  • Philippe MESTRE, 30 ans, marié, deux enfants. Professeur de musique à l’Ecole normale publique d’AGEN
  • Hippolyte SIMON, 43 ans, prêtre, responsable du séminaire de CAEN

Ph. MESTRE
Nous avons entendu trois témoignages qui venaient de trois diocèses différents.
Tous les témoignages faisaient référence à de NOUVEAUX MODES DE FONCTIONNEMENT DES PAROISSES RURALES, premières touchées par l’absence d’un prêtre permanent.

  • Malgré des allusions à une certaine souffrance qui ressortait devant cet état de fait, les intervenants ont fait part d’une vision positive et pleine d’espérance
  • Plusieurs exemples fructueux de collaboration : prêtres-laïcs ont été présentés. Dans ce nouveau mode de fonctionnement, j’ai repéré que beaucoup de laïcs ont découvert plus profondément la spécificité du prêtre, ça a été souligné assez fortement
  • Il faut noter aussi que certains secteurs ruraux évoqués semblent en fait des zones rurales en transformation et en évolution puisque certains secteurs ressemblaient plutôt à des zones semi-urbaines. Et la vitalité des communautés chrétiennes ici est à mettre en parallèle avec la vitalité associative du secteur en question.
  • Les auditeurs qui étaient dans la salle en carrefours, semblent s’être retrouvés dans ce qui a été dit mais je rejoins un peu ce que disait Jacqueline PINARD : beaucoup ont noté que ça semblait idyllique et que tout ne se passait pas aussi bien dans beaucoup d’endroits ... !!!

H. SIMON
En circulant dans les carrefours, on a perçu une bonne image de ce que pourrait être et de ce qu’est l’Eglise. On se disait : si dans les Conseils pastoraux ça s’écoutait aussi bien partout, ce serait formidable !

Je dois signaler aussi, pour l’anecdote, que dans un groupe pendant le temps où j’y étais, la parole a été monopolisée par deux clercs... mais ils disaient qu’il fallait donner la parole aux laïcs !

J’ai noté également une souffrance réelle. Quelqu’un disait : "le prêtre a peur qu’on marche sur ses plates-bandes" et quelqu’un ajoutait à mi-voix une souffrance peut-être plus difficile encore : "nous, personne ne s’occupe de nos plates-bandes". Je pense qu’il faut écouter cette souffrance.

Malgré cela il y avait un réel sens de l’Eglise, un réel souci de l’Eglise, une volonté d’y rester fidèle malgré les échecs ; une phrase gui n’a pas été dite à ce moment là, mais gui éclaire :
"L’Eglise aussi accroche parce que si c’était dans une autre association on n’y serait plus. L’Eglise nous colle à la peau et c’est important qu’on y reste."

Ph. MESTRE
Parmi les autres points d’insistance, une idée peut-être banale mais qui a été redite avec force : "il ne peut pas y avoir d’Eglise sans prêtres", cette affirmation est d’autant plus forte qu’elle émane de groupes vivant une réalité de paroisse sans prêtre permanent.

Quelques réflexions :
"Le prêtre est le rappel que nous ne sommes pas une secte et que nous sommes reliés à l’évêque et à la tradition de l’Eglise"
"Le prêtre nous rappelle que l’Eglise est un don de Dieu pour le monde".

Il faut constater qu’un ou deux groupes se sont bloqués autour de problèmes d’identité du prêtre à partir de vocabulaire qui n’était pas très clair. Certains disaient : "le prêtre est un vase qui contient le savoir" d’autres : "c’est un canal par lequel doit passer la communication".

D’autres ont évoqué la nécessité du prêtre pour 1’authentification de ce qui se vivait. C’est lui qui met en relation les communautés entre elles d’une part, et les communautés avec l’évêque d’autre part.

Autre idée importante : le problème de la vie des communautés rurales doit être envisagé dans un souci plus large d’évangélisation du monde rural.

Et pour terminer, une remarque un peu douloureuse :
"Beaucoup de prêtres, en continuant à tout faire dans leur paroisse, ne préparent pas du tout les communautés à des échéances très proches".

H. SIMON
On pourrait résumer cela d’une boutade, si vous le voulez bien : "il semble que les prêtres soient appelés à devenir un peu ’évêques dans leur secteur. Alors que ceux qui croient que ce serait une promotion se détrompent, il faudra qu’ils cessent de se prendre pour le pape dans leur paroisse !"

Des convictions et des questions ont pris corps :

  • IMPORTANCE DE LA FORMATION DES PRETRES, DES LAÏCS ET DES RELIGIEUSES.
    Tout-à-1’heure on a oublié les religieuses mais dans les témoignages, elles avaient travaillé.
  • Des QUESTIONS SUR LES SEMINARISTES ont jailli : "comment sont-ils formés dans les séminaires ?" Les séminaristes qui étaient là se sont bien défendus ! !
  • Il y a eu BEAUCOUP DE QUESTIONS SUR 1’ACCOMPAGNEMENT ET LA NECESSITE DE 1’ACCOMPAGNEMENT DE LA PART DES PRETRES.
    Accompagnement communautaire et personnel des chrétiens qui s’engagent ; une expression : "que le prêtre soit révélateur plutôt que strictement enseignant", et une trilogie : qu’il soit veilleur, éveilleur et réveilleur !
  • IMPORTANCE DU PARTAGE DES TACHES ET DES RESPONSABILITES.
    Donc on a insisté sur le rôle de communion du prêtre et son rôle d’identification.
  • IMPORTANCE d’UN ENVIRONNEMENT COMMUNAUTAIRE ET FRATERNEL POUR LES PRETRES
    même s’il n’y a pas de communauté de vie proprement dite.
  • Dans un groupe on a mis en question la vie matérielle qui n’est pas terrible et puis l’emploi du temps des prêtres avec une question :
    "un agenda surchargé est-il appelant ?"
  • Il en ressort qu’on demande au prêtre des qualités contradictoires. Il faut qu’il soit proche des gens, proche du lycée, qu’il connaisse les jeunes tels qu’ils sont dans leur lycée, leurs conditions de travail, et en même temps qu’il soit capable de faire le lien entre des communautés très diversifiées. Il faut qu’il soit disponible à tous mais il ne faut pas que son agenda soit trop chargé.
    Une jeune fille disait : "avec un programme si passionnant, comment se fait-il que si peu de gens se présentent pour être candidats ?" !
    Et enfin, cela va sans dire mais je crois qu’il faut le rappeler, plusieurs groupes ont noté : il faut une conversion profonde des prêtres et des laïcs.

Assemblée n° 3 : Services et Mouvements

Observateurs

  • Elisabeth de TONQUEDEC, Sœur de Nevers- diocèse de NEVERS. Actuellement maîtresse des novices dans son Institut, en communauté dans un H.L.M., engagée en Mission Ouvrière et prenant part à l’accompagnement de jeunes en JIC-JICF.
  • Damien SICARD, prêtre diocésain, secrétaire de la C.E.E.R au plan national et secrétaire de l’Unité des Chrétiens et du Bureau doctrinal de l’épiscopat.

Sr Elisabeth
Cette assemblée partielle était très nombreuse : cinq cent cinquante trois personnes.

Les témoignages ont été donnés sous forme d’une Table ronde que nous avons appréciée car elle était de qualité, évoquant des expériences de terrain très diverses, puisque nous avons entendu l’A.C.O., le C.M.R., la Mission de France, le Scoutisme et les aumôneries de l’Enseignement Public.

Ils ont évoqué les difficultés rencontrées dans la collaboration avec les prêtres, tout comme le positif en vue de "faire Eglise ensemble".

Ensuite ils ont exprimé leurs convictions par rapport à cette question.

Au niveau climat, il y a eu, dans les carrefours, beaucoup d’écoute. Certains cependant ont ressenti quelquefois de la difficulté à s’exprimer ou à s’écouter parce que de mentalités différentes.

Nous avons aussi remarqué une majorité d’expressions venant des aumôneries de l’Enseignement Public ; nous avons aussi constaté qu’il y avait quelques déceptions venant de la vie religieuse... quelques groupes ont dit : "nous n’avons pas parlé du lien religieux-prêtres".

D. SICARD
553 participants ; 37 carrefours... des richesses qui pourront faire l’objet d’un dépouillement plus exhaustif plus tard. Il est difficile d’en donner des échos.

On pourrait dire que CO-RESPONSABILITE ET CONVIVIALITE délimitent l’horizon dans lequel se situent les partages de tranches de vie de ces aumôneries, de ces Mouvements, de ces Services d’Eglise.

Une expression qui est revenue dans deux remontées : "Les S.D.V. apparaissent comme un service de convivialité de l’Eglise d’aujourd’hui".

La co-responsabilité suppose que chacun soit accueilli pour ce qu’il est. Il faut trouver et affirmer son identité pour annoncer l’Evangile. Et cela est peut-être plus difficile entre Mouvements qu’entre prêtres-religieux-religieuses et laïcs, et vivre cela dépend de la mise en place d’un certain nombre de conditions préalables.

Des conditions pour cela :

  • la co-responsabilité = la gratuité
  • On parle beaucoup aussi de la confiance mutuelle impliquant une communication plus assidue (tout cela entre guillemets...)
  • Le détachement, le fait de ne pas être intéressé, la durée : il n’y a pas de co-responsabilité s’il n’y a pas un minimum de permanence dans l’équipe qui travaille.
  • L’ouverture, le vivre ensemble sont présentés comme un préalable à toute construction d’Eglise
  • Cette co-responsabilité implique beaucoup d’appels.

En face, des difficultés rencontrées :

  • difficultés de langage : "est-ce que le mot ’faire Eglise’ n’est pas un slogan qui ne recouvre rien de très solide ? Ne vaudrait-il pas mieux essayer d’être Eglise que de faire Eglise ?"
  • d’autre part, le mot "indispensable" qui avait été employé dans la Table ronde et dans le congrès :
    "Est-ce que c’est le prêtre qui est indispensable ou est-ce que c’est l’Eglise qui, pour le monde d’aujourd’hui, est indispensable ?"
    mais une Eglise dans laquelle il y ait, bien sûr, des prêtres.
  • Parmi les difficultés, une expression qui aurait mérité d’interroger son auteur : "un choc d’ecclésiologies différentes dans l’Eglise d’aujourd’hui" .

Mais on a vu que par rapport à cette co-responsabilité, s’est manifesté de fait, au cours des dernières années, un réel progrès, l’expression : "progrès considérables" revient dans cinq comptes-rendus de carrefours, et "beaucoup d’évolutions".

Trois ont été relevés parmi les passages à faire : passer d’un "consommer" du prêtre et de l’évêque à un "participer" à une commune tâche. Passer d’un "exercice du pouvoir" - quelqu’un dit "la co-responsabilité est facile tant que le pouvoir n’est pas partagé" - à un "être ensemble", passer d’un "face au prêtre" à un face à la mission", avec une attention plus particulière en ce qui concerne les jeunes. Mais la provenance des aumôneries que soulignait Sœur Elisabeth prouve que cette attention aux jeunes était très présente au sein de cet Atelier.

Comment, dans cette co-responsabilité, situer le prêtre ?

Au hit-parade de ce qui revient le plus souvent dans les trente-cinq comptes rendus, il y aurait trois titres qui arriveraient en tête, avec autant d’expressions imagées que dans les paroisses rurales (ce qui prouve que la poésie n’est peut-être pas l’apanage du rural !!!)

  • Le prêtre doit être un homme de communion, un rassembleur, un passeur. Il y a une douzaine d’expressions qui le définissent comme un homme de la communion. Ceci dans une Eglise plurielle. Il ne s’agit pas d’uniformiser.
  • Ce qui arrive aussi en grand nombre, très souvent entendu :
    le prêtre est un homme du "vivre avec" et par conséquent doit être un homme abordable.
  • Il est un homme de l’ouverture de la communauté, l’homme de l’envoi, signe d’une Eglise qui est don de Dieu, d’une mission qui est reçue et non pas choisie.
    Et les Mouvements font remarquer : "lorsque nous choisissons nos aumôniers, sommes-nous encore bien dans la ligne de l’Eglise ?"

D’autres expressions pour définir et situer le rôle du prêtre dans la co-responsabilité. Il est :

  • présent au nom de Jésus-Christ auquel il renvoie et son rôle est un rôle de translateur d’Eglise,
  • défini par une fonction d’authentification et de discernement au milieu des pierres vivantes et des ruines qui se côtoient et se confondent,
  • défini aussi par son lien avec son évêque et avec ses frères prêtres et cela pour, avec son évêque, maintenir une Eglise fondée sur les Apôtres.
  • Enfin, situé dans son rôle prophétique, comme vivant et inscrivant au cœur du monde une rupture, manifestant un ailleurs que ce qui apparaît.

QUESTIONS :

  1. N’y a-t-il pas un fossé entre tout ce que nous venons de dire sur le prêtre et la façon dont on le présente dans les médias et ailleurs ?
  2. Après tout ce que nous avons entendu, la fonction "prêtres-laïcs est-elle interchangeable ?
  3. Tout ce qu’on a dit du prêtre, un laïc ne pourrait-il le faire ?
  4. Les laïcs sont souvent très exigeants vis-à-vis des prêtres. Comment est-ce ressenti par les prêtres et les séminaristes ?
  5. Les expériences citées par les témoignages sont idéales mais même si dans ma communauté nous en sommes loin, nous savons que c’est vers cela que l’on s’achemine inévitablement et nous sommes pleins d’espérance

Sur ce fond d’optimisme et d’espérance, il faut quand même noter un énorme paradoxe à propos de paroisses rurales : à la fois elles regroupent un nombre limité de fidèles, les laïcs semblent peu formés et peu soutenus par le clergé... et ce serait à elles d’inventer de nouvelles relations prêtres-laïcs et de nouveaux modes de fonctionnement rompant avec des habitudes séculaires !

Autre point : constatant combien les prêtres vont plus facilement vers les villes, réalisant que peu de prêtres de petites paroisses rurales sont représentés au niveau diocésain, on est en droit de se poser la question : Est-ce que l’option préférentielle pour les pauvres - une exigence évangélique ! - ne pourrait pas jouer un peu plus à l’intérieur de l’Eglise, au niveau en particulier de la nomination de prêtres en zones rurales ?

6. Des groupes ont dit : "le prêtre qui accompagne une équipe assumant des responsabilités dans une paroisse sans prêtre, doit veiller à ce que l’équipe d’animation ne vienne pas d’une seule couche sociale ; il faut croire aux capacités d’engagement des pauvres qui découvrent l’Evangile"
Autre point : comment faire pour que les gens qui prennent des responsabilités dans les communautés ne deviennent pas une équipe de nouveaux clercs qui monopoliseraient le pouvoir et se renfermeraient sur ces engagements au service de l’Eglise rassemblée ? Comment faire pour les renvoyer à leur mission au milieu du monde ?

7. Les conditions proposées pour vivre la co-responsabilité telles qu’elles sont évoquées dans plusieurs comptes-rendus de carrefours : gratuité, confiance, détachement, durée, ouverture, suffisent-elles pour situer les prêtres dans l’Eglise ?

8. Suffit-il à un prêtre d’avoir des qualités personnelles pour remplir son rôle dans l’Eglise ?

REPONSES A DIVERSES QUESTIONS

1 - N’y a-t-il pas un fossé entre tout ce que nous venons de dire sur le prêtre et la façon dont on le présente dans les médias et ailleurs ?

J.-P. MARSAUD
C’est évident, surtout après ce que nous avons entendu ; nous avons insisté énormément sur cette Eglise où seraient partie prenante prêtres-religieux-religieuses et laïcs ; l’Eglise c’est vraiment un ensemble. Il faudra du temps pour gué les médias assimilent cette nouvelle façon de vivre et de fonctionner du prêtre.

Je crois qu’il y a une histoire, indépendante de nous, mais pourtant il y a aussi ce que nous pouvons faire aujourd’hui pour changer cette image.

Noël COPIN nous a parlé des moyens de communication, il me semble que là peut-être nous manquons d’audace, il y a des radios locales, des journaux, il y a toutes sortes de choses et je pense que nous devons y travailler pour changer les mentalités, pour montrer ce gui se vit. Au regard de tout ce que nous avons pu constater, hier soir, en dépouillant la réflexion de tous les carrefours, il y a une richesse, une vitalité d’Eglise extraordinaires.

Certes, il y a des difficultés, on ne se les cache pas mais il me semble qu’il y a un nouveau visage du prêtre qui apparaît. Alors il faut essayer de le faire passer, de le présenter, à nous de faire en sorte que ça passe... !

Mais est-ce qu’on ne pourrait pas parler plutôt d’images de prêtres (au pluriel). Cela me semble très réducteur de vouloir donner une image du prêtre et cela ne correspond pas, peut-être, à la réalité et à la pluralité de ce qui se vit dans l’Eglise.

H. SIMON
Je crois qu’il faut tenir compte aussi de ce qu’a dit Noël COPIN hier ; les médias travaillent aussi pour les 60 % de gens gui ont une image du prêtre acquise dans leur enfance et gui voudraient la retrouver, parce que la nostalgie "ça existe" ! et je ne suis pas sûr qu’on ait à se laisser déterminer uniquement par cette nostalgie ; c’est normal que quelqu’un qui n’a pas vu de prêtre depuis sa communion privée ou solennelle, il y a 20 ans. ne s’y retrouve plus tout à fait mais est-ce qu’on doit l’attendre pour faire quelque chose dans l’Eglise ?

4 - Les laïcs sont souvent très exigeants vis-à-vis des prêtres Comment est-ce ressenti par les prêtres et les séminaristes ?

H. SIMON
Il faut le demander aux séminaristes, il y en a dans la salle !

- Vous faites-vous leur porte-parole ?

J’ai envie de paraphraser le Figaro : à voir les qualités qu’on demande aux séminaristes, combien de laïcs ou de prêtres seraient dignes de l’être ?

Sérieusement, je crois aussi que les séminaristes sont très exigeants quand ils parlent des prêtres. De temps en temps il faut leur rappeler qu’ils seront prêtres et que les paroles qu’ils tiennent aujourd’hui les jugeront à ce moment-là.

Inversement j’entends souvent que les prêtres sont exigeants vis-à-vis des séminaristes, on a l’impression qu’ils ne se souviennent plus comment ils étaient, à cette étape de leur vie !

Là-dessus je voudrais simplement dire deux choses : je crois qu’il faut se garder de l’idéalisation, par exemple autour des ordinations. Il ne suffit pas que quelqu’un s’engage et qu’il soit jeune pour que ce soit à célébrer ; nous célébrons le mystère du Christ qui nous engage, ce n’est pas nous qui nous engageons. Donc là il y a un aspect d’idéalisation des personnes... ça déchante peut-être une fois que ces gens sont prêtres.

Inversement je pense qu’il faut se garder de tout mépris : on peut être exigeants les uns vis-à-vis des autres à condition que ce soit fait de façon fraternelle mais jamais méprisante.

8 - Suffit-il à un prêtre d’avoir des qualités personnelles pour remplir son rôle dans d’Eglise ?

Est-ce que le ministère doit être vécu au singulier, est-ce l’apanage d’une personne en particulier ? Dans l’Eglise, peut-il y avoir des ministères qui n’aient pas obligatoirement une triple dimension personnelle ? Bien sûr, car le ministre doit avoir un visage et un visage responsable, mais en même temps collégial. On n’est prêtre qu’à plusieurs car il n’y a qu’un seul prêtre c’est Jésus-Christ et ce n’est qu’ensemble qu’on peut répondre à l’appel. Collégial et aussi communautaire car que serait un prêtre en dehors d’une communauté chrétienne ?

C’est pourquoi les qualités personnelles ne suffisent certainement pas à ce que le prêtre joue dans l’Eglise le rôle que lui donne son ordination.

Père MARCUS
J’ai dit à un moment qu’un prêtre, dans une Eglise qui manifeste la présence du Christ, est garant de sa proximité. On me demande d’expliquer ce qu’est cette garantie.

On peut être garant de la proximité du Christ de par son expérience personnelle. Il me semble que toute personne qui fait une très profonde expérience de la présence du Christ dans l’Esprit-Saint, et qui vit cette expérience bien dans la vie, est effectivement ce garant dont je parle.

Mais alors, pour le prêtre il y a quelque chose d’autre ? Il me semble qu’on peut dire qu’il n’est pas garant simplement au titre d’une expérience personnelle qui, de toute façon, doit exister - au moins un peu ! - mais il est garant au titre d’une ordination.

J’aime bien dire que l’ordination c’est ce qui implique quelqu’un dans l’affaire de Jésus, dans son affaire au sens historique du mot. Le prêtre est, de par son ordination, constitué témoin particulier du Christ et par conséquent à la suite de l’apôtre Pierre se levant tout au début de l’Eglise et attestant es qualités, parce qu’il en avait été chargé, ce qui est arrivé finalement à ce Christ qu’on avait injustement condamné ; le prêtre, à sa place, fait la même chose.

Donc il y a deux niveaux de cette garantie. Il y en a une qui concerne tous les témoins quels qu’ils soient, mais il y a la garantie qui est conférée par l’ordination et qui a une dimension d’objectivité.

Q.- J’ai été surpris par l’étonnant raccourci du Père MARCUS sur le Christ incarné, à deux moments.
Incarnation : Dieu se fait proche en Jésus et dans sa mort salvatrice. Pourquoi ce silence sur le ministère de Jésus : le baptême reçu par Jean-Baptiste et sa condamnation, ministère et pratique nous ont signifié de manière bouleversante et inattendue la proximité de Dieu.

Père MARCUS
Je crois qu’effectivement il y a un ministère du Christ Jésus mais ce ministère s’enracine dans ce qu’est le Christ Jésus. Cette expression : "ministère du Christ Jésus", qui est le fondement de tous les ministères, c’est précisément le mystère de l’Incarnation se faisant finalement sacrifice dans sa mort.

Pour ma part je reste persuadé que la meilleure entrée pour l’approche des ministères c’est l’Eglise, l’Eglise de Pentecôte. Mais la Pentecôte c’est l’aboutissement à la fois du mystère de la Pâque et c’est l’émergence même de l’Eglise. Alors il faut bien aller enraciner cette naissance de l’Eglise dans ce qu’est le Christ lui-même et, par conséquent, dans le mystère de son Incarnation.

Je vois bien ce qu’il y a derrière cette question. Pour parler des prêtres et de la complémentarité des tâches dans l’Eglise, on a toujours instinctivement envie de se référer à une séquence du mystère du Christ parce que c’est commode : le prêtre pardonne les péchés, alors on va chercher dans l’histoire de Jésus le moment où il a pardonné les péchés, on cherche à référer ainsi soit des aspects de la vie d’un ministère ou de la vie des chrétiens dans une séquence de la vie du Christ.

Mais ça ne va pas parce qu’il faut enraciner tout ce qui se passe dans l’Eglise du Christ à travers les temps, il faut l’enraciner dans la totalité des événements de Jésus-Christ depuis sa naissance jusqu’à la Pentecôte. Il faut prendre en compte, me semble-t-il, l’intégralité de sa vie, c’est-à-dire de ses paroles, de ses actes, la mort, la résurrection, l’effusion de l’Esprit Saint, c’est ça qui fonde notre Eglise ; il y a tout de même le passage du Christ par la mort, on entre dans l’économie sacramentelle qui est radicalement autre.

Alors, après coup, on peut évidemment faire quelques rapprochements entre tel ou tel aspect de la vie de l’Eglise et puis un épisode de la vie du Christ. Mais la totalité du mystère de l’Eglise est enracinée dans la totalité du mystère du Christ.

Q.- Quand vous dites : il faut une conversion des prêtres et des laïcs, de quelle conversion voulez-vous parler ?

Ph. MESTRE
Il me semble qu’en ce qui concerne les prêtres, il y a deux problèmes qui se posent en secteurs ruraux. Des problèmes qui deviennent un peu des luxes suicidaires.

Le premier problème c’est, chez certains prêtres, ce que j’appellerais la politique de l’autruche, c’est-à-dire des prêtres qui ne vont pas assez dans un sens de communion avec leur évêque. J’ai un exemple :
Une paroisse rurale où le prêtre a une pratique dans laquelle les laïcs n’ont aucune part au niveau catéchèse, liturgie. C’est lui qui fait beaucoup de choses. L’évêque l’a convoqué et lui a dit : "vous savez, d’ici quelques années vous allez être à la retraite et votre communauté n’aura pas forcément un pasteur permanent. Il faudrait peut-être penser à faire travailler un peu les laïcs avec vous pour les préparer". Il a répondu à l’évêque : "Monseigneur vous n’avez pas la foi, c’est le Seigneur qui va donner un nouveau prêtre à ma paroisse."… La politique de l’autruche... là c’est un cas limite mais elle peut avoir plusieurs degrés... ça existe !

Deuxième luxe suicidaire, il me semble que c’est un gros problème d’individualisme et de division entre prêtres  ; c’est un frein énorme non seulement aux vocations mais a la mission de l’Eglise en général et je peux témoigner que c’est vécu de façon très douloureuse par les laïcs.

Si tous les prêtres qui sont là pouvaient prendre l’engagement de ne plus parler de certains de leurs confrères en termes peu charitables, ça serait déjà beaucoup... !

Maintenant, pour les laïcs - parce qu’il ne faut pas les oublier.. ! - à commencer par moi, nous avons beaucoup de conversions à vivre. Au niveau de ce qui a été dit, c’est une conversion aussi importante, beaucoup de laïcs - Hippolyte le rappelait - voient que le prêtre n’est plus là tout le temps et veulent prendre sa place. Je pense que les laïcs dans l’Eglise doivent aussi avoir une notion de service et non pas de prise de pouvoir.

Père MARCUS

- Dans le flot de questions, il y en a une qui est un peu critique mais qui est intéressante. On me dit : vous avez fait une réaffirmation tranquille (réflexion théologique sur le prêtre) mais qui paraît antérieure à ce qui avait été dit à LOURDES 73 par les évêques Alors il y a la citation d’une parole du cardinal MARTY (si ça se trouve c’est lui qui est caché quelque part et qui a fait ce coup-là !) : "nous voulons le passage d’une Eglise hier remise entre les mains des clercs, à une Eglise prise en charge par tous, dans le peuple de Dieu".

Elle est intéressante cette question-là. J’aime bien comparer les étapes de la réflexion de l’Eglise au phénomène de la marche. C’est vrai qu’en 1976 on a pris très fortement conscience de la nécessité d’une sorte de passage à une Eglise où les responsabilités étaient encore très cantonnées dans le département des clercs, à une Eglise tout entière responsable ; tout entière au service d’elle-même et du monde.

Il y a eu des expressions très séduisantes, extrêmement fortes pour le dire. C’était parfaitement utile au sens où on lève le pied pour faire un pas supplémentaire. Et puis peut-être à certains moments l’a-t-on dit de façon un peu déséquilibrante - c’est toujours ma comparaison avec la marche - ensuite, vient le moment où il faut non pas corriger ce qu’on a dit, mais rétablir un équilibre en redisant de façon un peu nette ce que représente le ministère presbytéral dans l’Eglise ; c’est un autre moment dans cette marche.

J’ajoute encore ceci : je ne crois pas qu’on le redise aujourd’hui de la même façon qu’on l’aurait dit avant 1973. C’est une autre musique.

Q.- D’où viennent actuellement les vocations ?
Soutient-on suffisamment les Mouvements dont elles sortent ?

Père COLONI
Pour répondre à la question il faut faire un inventaire soigneux, et je ne crois pas que le Service National des Vocations dispose aujourd’hui de cet inventaire qui, d’ailleurs, pour être utilisable doit être revu année après année.

Ce qui est certain c’est qu’il y a le repérage d’un certain nombre de groupes ; on peut les identifier en terme de Mouvements ou de communautés, où apparaissent des vocations. On peut repérer aussi des groupes qui ne relèvent pas de cette catégorisation ecclésiale.

Je suis frappé - mais mon champ d’observation est trop limité pour qu’il ait une valeur nationale - du nombre, du pourcentage considérable de vocations qui proviennent aujourd’hui de familles nombreuses, dans un pays où ces familles sont devenues extrêmement minoritaires.

Cette dernière remarque n’est pas celle qui m’était demandée, je l’associe à mes premiers débuts de réponse car je craindrais que dans l’Eglise présente, en France, nous nous servions de tels inventaires d’une manière assez polémique finalement, chaque Mouvement défendant son droit à l’existence et son droit à être soutenu, y compris par des missions confiées à des prêtres au service de ces Mouvements.

Je crois que cet examen est indispensable mais pour qu’il soit profitable il faut que nous l’intégrions dans une vision du phénomène "vocations" plus large.

Q.- Le travail du prêtre est passionnant, des jeunes le savent mais ce qui les bloque, la plupart du temps, c’est le célibat. Vous avez des enfants, des petits enfants, comment rendre le célibat crédible pour des jeunes vivant dans la société moderne ?

J. PINARD
C’est la question à mille francs ?! Je crois que ça pose d’abord la question du célibat en tant que tel. J’ai des enfants mariés et des enfants célibataires sans être prêtres ou religieux. J’ai une fille qui me dit que finalement on ne la croit guère quand elle dit qu’elle vit un véritable célibat et qu’elle n’a pas son "petit ami" comme tout un chacun.

Je crois que c’est un problème de notre société actuelle. Je suis frappée aussi du fait que quand avec des jeunes on parle de vocation, ils abordent aussitôt les difficultés telles que celles-ci, et ils ne voient pas les choses positives. Effectivement cette question arrive souvent dans les rencontres en aumônerie ; les jeunes demandent aux prêtres qui sont là : "n’avez-vous pas du mal à vivre votre célibat ?" ça revient toujours.
Comment y répondre ?
Je crois que c’est par notre vie à tous. Ils ont besoin de voir des prêtres heureux dans leur condition de prêtres, épanouis, le disant et que ce soit visible. Ils ont besoin que nous, adultes, nous vivions aussi notre condition conjugale en nous appuyant sur notre sacrement de mariage très fortement, qu’ils nous sentent bien dans notre peau, avec des exigences aussi sur ce plan.

Ils ont besoin peut-être qu’on leur dise que la facilité n’est pas forcément ce qui fait la réussite dans une vie. Et que si des hommes et des femmes choisissent le célibat pour suivre le Christ, c’est suivre le Christ qui est premier... l’envers, si je puis dire, cela se vivra dans le célibat.

Remettre en valeur ce rôle irremplaçable, dans notre société, de prêtres et de religieux qui effectivement vivent le célibat mais pour mieux vivre leur vocation ; comme "une suite de Jésus-Christ" pour signifier qu’il y a quelque chose de plus fort qui les attire tellement qu’ils sont capables alors de vivre ce célibat.

Ph. MESTRE
Il y a quelque temps je crois avoir lu un article disant que le célibat n’était pas un frein aux vocations et que l’Eglise réformée avait aussi des problèmes au niveau des vocations de pasteurs.

Je crois beaucoup au célibat des prêtres et je crois que les prêtres célibataires ont quelque chose à nous dire sur le mariage. Pourtant je pense que peut-être dans l’avenir, des prêtres mariés pourraient cohabiter avec des prêtres célibataires.

Q. - Vivre en co-responsabilité avec les problèmes contemporains, oui, mais on n’a pas évoqué la prière comme élément majeur de la vie communautaire prêtres-laïcs. Est-ce que vous avez ressenti ce manque dans les trois assemblées partielles, un manque d’avoir parlé de la prière comme élément de vie ?

Père MARCUS
Ce n’est pas un manque, je l’ai signalé à la fin en disant qu’il y a besoin d’une conversion profonde des prêtres, des religieux, des laïcs parce que plusieurs groupes ont dit : "il faut bien se rappeler que ce ’faire Eglise ensemble’, ce n’est pas une affaire de nos méninges simplement, ce n’est pas une construction volontariste, c’est aussi un don de Dieu et ça se demande."

Père COLONI
J’irai dans le même sens. J’ai noté dans un groupe l’insistance suivante : "cette co-responsabilité prêtres-laïcs ce n’est pas seulement au service d’une organisation, mais c’est vraiment au service de la vie de l’Eglise ; donc c’est une communion de foi que nous vivons, que nous devons célébrer, que nous devons prier.

Il y a une expression qu’au Service National des Vocations, et certainement dans tous les S.D.V. de France, nous avons beaucoup employée ces dernières années : nous souhaitons développer une pastorale des vocations qui soit "ecclésialement juste". J’avoue que la première fois que j’ai entendu employer cette expression, j’étais a priori d’accord, c’était bien, mais je me suis demandé à quoi cela pouvait correspondre.

Ce que j’entends depuis hier matin répond à ma question.