Jean-Paul II nous interpelle


à Lyon, au stade Gerland, le 5 octobre 1986…

"Dans le Corps du Christ, une place particulière revient aux prêtres. Personne ne peut accéder au sacerdoce sans y être appelé par l’Eglise et être ordonné. Car le prêtre accomplit une fonction distincte de celle des autres baptisés : au nom du Christ, Tête du Corps, il rassemble ses frères comme le Pasteur, il veille à ce que sa Parole authentique leur soit accessible, il pardonne les péchés, il rend présent le Corps et le sang du Christ pour en nourrir ses frères, et il reste à leur disposition pour les soutenir et les conseiller.

Comme c’est beau d’entendre l’un d’entre vous : "J’ai tant besoin d’un prêtre qui m’écoute !". Oui, le prêtre est proche de vous, tout en demeurant en union intime avec le Christ consacré totalement à 1’Evangile, disponible à tous les hommes : son engagement dans le célibat lui est nécessaire. Le prêtre d’ailleurs fait plus que vous écouter : il peut apporter une réponse à vos doutes, et surtout il peut donner la réponse de Dieu à vos faiblesses avouées : c’est le pardon de Dieu, dans le sacrement de réconciliation. Allez-vous chercher ce pardon auprès du prêtre ?

Pourquoi y a-t-il si peu de prêtres, alors qu’ils sont indispensables à la vie du Corps ? Je vous le demande, chers amis. Comment serait-il possible que du groupe de jeunes croyants que vous êtes, généreux et avides de bâtir l’Eglise, ne se lèvent des vocations sacerdotales et religieuses ? Je suis sûr que beaucoup ressentent cet appel. Qu’est-ce qui vous décourage ? A vous, chers amis, d’y réfléchir. Moi, j’ai confiance. Et je vois que la relève du sacerdoce connaît un renouveau en beaucoup de pays du monde."

… à Ars, le 6 octobre 1986

"... Précisément, pour qu’ils exercent pleinement ce rôle prophétique, sacerdotal et royal, les baptisés ont besoin du sacerdoce ministériel, par lequel leur est communiqué de façon privilégiée et tangible le don de la vie divine reçue du Christ, Tête de tout le Corps. Plus le peuple est chrétien et prend conscience de sa dignité et de son rôle actif dans l’Eglise, plus il ressent le besoin de prêtres qui soient vraiment prêtres. Et il en est de même dans les régions déchristianisées et les milieux sociaux coupés de l’Eglise (cf. discours à Notre-Dame de Paris, 30 mai 1980, n.3).
Laïcs et prêtres ne pourront jamais se résigner à voir réduit le nombre des vocations sacerdotales et des ordinations comme c’est la cas aujourd’hui en maints diocèses. Cette résignation serait un mauvais signe pour la vitalité du peuple chrétien, ce serait périlleux pour son avenir et pour sa mission. Et il serait ambigu, sous prétexte de faire face avec réalisme au proche avenir, d’organiser les communautés chrétiennes comme si elles pouvaient se passer en très grande partie du ministère sacerdotal. Demandons-nous, au contraire, si nous faisons tout le possible pour aviver dans le peuple chrétien la conscience de la beauté et de la nécessité du sacerdoce, pour éveiller les vocations, les encourager et les faire mûrir. Je suis heureux de savoir que vos services des vocations prennent de nouvelles initiatives pour relancer l’appel. Ne nous lassons pas de faire prier pour que le Maître de la moisson envoie des ouvriers.