Pour une Eglise donnée au monde


par une participante

J’ai participé à la session de MEUDON comme laïque consacrée, représentant les Instituts séculiers. Je m’y suis rendue avec un mélange d’appréhension et de joie.
Appréhension car je savais être seule de mon espèce et joie car j’allais vivre une expérience d’Eglise et rencontrer une autre façon d’envisager la construction du Royaume de Dieu. J’ai donc essayé de regarder, d’écouter, de sentir ce qui s’exprimait à travers le dit, le non-dit, les attitudes, les réactions....

* Le premier jour, après une mise en route qui m’a laissée sur ma faim et même qui m’a fait craindre, à l’évocation de certaines pratiques, un enfermement possible de l’Eglise sur elle-même, j’ai reçu la Table Ronde qui a suivi comme une bouffée d’air du large.

Cette Table Ronde composée de prêtres, religieuses, laïcs représentant les aumôneries et Mouvements de jeunes a souligné l’importance

- de rejoindre les jeunes là où ils sont

- de permettre à chacun de trouver sa place

- de prendre conscience de nos différences (jeunes, adultes engagés)

- d’inventer des lieux d’Eglise qui parlent aux jeunes

- d’éveiller des vocations de laïcs

J’ai regretté cependant l’absence de jeunes qui auraient pu, mieux que quiconque, dire quelque chose de leur monde. Néanmoins cela m’a semblé un grand moment de cette session.
En effet on sentait nettement un passage possible d’une vision d’Eglise qui, avec toute sa générosité et sa bonne volonté, souhaite accueillir les jeunes dans ses structures établies, à une Eglise qui, au service de cet accueil des jeunes, voyait une possibilité de laisser s’ouvrir des brèches.

* Au cours de la deuxième journée j’ai été témoin de la naissance d’une vision commune de cette pastorale des vocations par tous les participants.
Tout d’abord un historique en a été le pilier, le démarrage. En effet un peuple naît quand il a conscience d’une histoire commune. C’était bien le cas ici.
Dans les carrefours et le débat en assemblée qui ont suivi, des questions fondamentales apparurent, me semble-t-il :

- Quel monde veux-je faire advenir ?

- Quel sens donnons-nous à la vie ? Quelle importance à l’"être", au"faire" ?

- Comment vivre la pastorale des vocations au milieu des différentes visions d’Eglise ?

Et puis des convictions :

- Oser être nous-même avec les jeunes que nous accueillons

- accepter ce que nous sommes dans l’espérance

- aller vers les jeunes et leur culture

- être nous-mêmes des femmes debout

- être nous-mêmes des femmes de prière, confrontées à la Parole et vivant 1’Eucharistie

- impliquer le plus de gens possible dans cette pastorale

- restituer au peuple de Dieu l’initiative des appels

pour ne citer que les principales affirmations qui m’ont rejointe au plus profond.

Et ce cri, car c’était dit comme un cri :
"Que l’Eglise vive même si ma congrégation, si certaines congrégations, meurent".

* La troisième journée s’est vécue sur le mode de la communion.
J’ai senti des personnes qui, en Eglise et par le partage de leur vie, se re-stimulaient, se confortaient dans leur vocation à la suite de Jésus-Christ. Cela fut célébré au cours de la liturgie eucharistique : une célébration propre à revivifier la foi et la conscience d’Eglise, autant par ses symboles que par la participation de l’assemblée.

Cette journée s’est terminée par une déclaration d’intention de chaque Région. Parmi les orientations envisagées, je note l’importance accordée à :

- la réflexion à l’éveil des vocations, avant de proposer des actions

- aux rencontres avec tous ceux qui sont au service des jeunes

- au lien entre les diverses familles religieuses et les Services Diocésains des Vocations

- à l’ouverture aux vocations autres que la vie religieuse

- à un travail plus concerté

Toutes ces femmes envisageaient leur tâche avec sérieux, parlaient de se former, ou de continuer à se former, particulièrement à l’accompagnement.

Quelque chose m’a manqué, mais peut-être était-ce trop évident pour tous ? J’aurais aimé entendre que toutes les vocations que nous voulons accueillir dans notre Eglise en construction sont au service du monde. Cette Eglise est donnée au monde.

En conclusion, je ne tairai pas mon enthousiasme d’avoir participé à cette session. J’ai senti un appel réel à une vision plus unifiée des objectifs et actions à entreprendre, et cela dans la communion.

Pentecôte qui se continue encore aujourd’hui...