Edito


Brigitte Riche

Du 11 au 14 novembre 2004, 130 représentants des services diocésains des vocations se sont retrouvés à Francheville pour une session de travail sur le thème : « Interpeller, pourquoi pas ? » Ils sont partis d’une première typologie de l’interpellation analysant la mission des SDV comme une mission à trois facettes : c’est dans des communautés vivantes, persuadées que « Toute vie est vocation » (pastorale de l’éveil) que peuvent surgir des propositions : « Venez et vous verrez » (pastorale de l’appel) et qu’un jeune pourra entendre le « Viens et suis-moi » (pastorale du discernement).

Le Père Thierry Magnin, du diocèse de Saint Etienne a montré comment devenir prêtre diocésain était « une vocation et un métier d’avenir ». Cette aventure peut passionner des jeunes d’aujourd’hui comme un service de l’Église et un service de la société moderne. Le Père Jean-Paul Russeil, du diocèse de Poitiers, a « ouvert des horizons d’appel » en creusant l’aspect anthropologique de l’appel : l’homme est un être de relations, un être responsable, c’est-à-dire capable de donner une réponse à une parole qui lui est adressée. Le Père Jean-Marie Petitclerc, salésien, a analysé les « tristesses et les peurs » des jeunes d’aujourd’hui et a invité les adultes à ne pas être des « briseurs de rêves » mais à aider les jeunes à passer du rêve au projet.

Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, a montré comment, dans la société où nous vivons aujourd’hui, la boussole que propose l’Église n’est pas périmée. L’expérience sacramentelle est un chemin vocationnel. Mais les jeunes sont souvent enfermés dans le ressenti : en quels lieux cette génération peut-elle faire l’expérience de la sacramentalité de l’existence et de la singularité de chaque personne ? Mgr Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a souligné l’importance d’une « pastorale du oui » : à la lumière du oui de Marie et de celui du Christ, parents et éducateurs ont à aider les jeunes à se préparer à dire un jour un « oui » qui tienne et qui fasse la joie des autres.

Une table ronde, animée par Jean-François Bodin de RCF, a rassemblé les intervenants ainsi que Mgr Armand Maillard, évêque accompagnateur du SNV. Les échanges avec la salle ont été d’une grande intensité et les évêques ont répondu, avec beaucoup de conviction, aux questions qui leur étaient posées.

Le dernier jour a permis aux participants de découvrir d’autres réalités : la vie monastique cistercienne, la vie religieuse apostolique dominicaine et une association de fidèles, le Chemin Neuf. La vie religieuse n’a pas à interpeller les jeunes directement mais c’est par le témoignage de ce qu’elle est et non de ce qu’elle fait qu’elle peut être appelante.

La session a également été l’occasion d’ateliers où les différents responsables des SDV ont pu faire découvrir aux autres les formes d’interpellation expérimentées dans les diocèses : année de l’Appel à Metz, lettre d’interpellation personnelle à Besançon ou La Rochelle, groupes de recherche à Rennes et en Ile de France, « Maison des Vocations » à Saint-Etienne et à Tours. Des tracts, des revues sensibilisent les communautés chrétiennes, des outils pour les jeunes (DVD, vidéos...) Temps de repas et pauses ont été aussi pour les participants (prêtres, religieux/ses, laïcs) des occasions de rencontres et de partages.

Cette session n’a pas donné de recettes mais elle a ouvert de nombreux chantiers de travail, elle a encouragé les services diocésains des vocations à collaborer toujours davantage avec les autres services dans une Église pleine d’espérance en l’avenir car elle ne travaille pas pour elle-même mais pour annoncer le Royaume et proposer la foi dans la société d’aujourd’hui. Une tâche passionnante !

Ce numéro donne les Actes de la session.