Le rassemblement au Bec-Hellouin


PRENDRE LE RISQUE DE L’AVENIR AVEC JESUS-CHRIST

Soeur Anne-Marie HUBERT
membre de l’équipe du S.D.V. d’EVREUX

LE RASSEMBLEMENT DU BEC-HELLOUIN

"Je veux crier mon Dieu ! Tu es grand, tu es beau Dieu Vivant, Dieu Très-Haut, Tu es le Dieu d’Amour ! Dieu présent en toute création !"
("Ps. de la Création" - P. Richard)

DEUX MILLE JEUNES

Une seule voix, un seul coeur !
Sous l’immense chapiteau dressé dans le cadre exceptionnel de l’abbaye du
BEC HELLOUIN, deux mille jeunes crient leur espérance.

Chacun le sait : la pluie du matin n’arrête pas le pèlerin ! Il pleut ce 26 avril, mais ils sont là "les pieds dans la boue, le coeur rempli de soleil".
Venus de la Haute Normandie, ils répondent à l’invitation que leurs évêques leur ont adressée par les Services des Vocations de leurs trois diocèses de ROUEN, LE HAVRE et EVREUX. Ils ont entre 16 et 25 ans. Certains sont lycéens, d’autres étudiants. Certains vivent le "désert" du chômage, d’autres sont au travail. Ils viennent de tous les horizons : Mouvements, aumôneries, paroisses, ou... ils sont isolés.

Pourquoi sont-ils là ?

"Pour se remonter le moral et repartir gonflé et plus confiant" (Xavier)

"Pour redonner un souffle nouveau à ma foi" (Christophe)

"Retrouver plein de jeunes de mon âge, vivre ensemble pendant l’espace d’une fin de semaine, dans la joie de chanter, de crier de toutes nos forces vers un même but" (Véronique)....

Pour les uns, c’est la première fois qu’ils font l’expérience de cette vie ensemble. Pour d’autres, c’est le second ou le troisième rassemblement. Ils ont vécu BOSCHERVILLE (1980) ou LE BEC 83.

"Venir au Bec : l’occasion de revivre un temps d’amitié et de partage. Venir au Bec, pour moi, c’est aussi accueillir la Parole de Dieu à travers les chants, les témoignages, les temps de prière" (Bénédicte).

UNE LONGUE VEILLE

Il est deux heures du matin. A genoux, assis, la tête entre les mains ils prient. Toute la nuit ils se relayent d’heure en heure, jusqu’à sept heures ; ils sont là, volontairement, pour "prendre le risque de se laisser aimer". Pour beaucoup c’est la première fois qu’ils se donnent le temps d’un tel face-à-face avec le Seigneur. Pour aider leur démarche libre, les séminaristes des trois diocèses animent cette nuit : chants, lectures. Une feuille leur est distribuée à l’entrée de l’église abbatiale :

"Le Seigneur me donne son Esprit... Comment l’accueillir concrètement pour être SIGNE d’ESPERANCE autour de moi... A la suite de Jésus-Christ, avec ceux qui vont être confirmés demain, je prends le risque de..."

Et tandis que "l’obscurité recouvre la terre", un défilé ininterrompu de jeunes, de moines et de moniales, prend le risque de l’Amour.

"Je prends le risque de poursuivre mon engagement, celui de servir avec le plus grand amour reçu de Jésus-Christ mes frères malades".

"Avec Jésus-Christ, je prends le risque d’avancer sur le chemin monastique et de consacrer toute ma vie à aimer."

"... de répondre à ton appel".

"... d’affirmer ma Foi devant mes camarades, de chercher plus loin ma vocation".

"Seigneur, je prends le risque d’accepter que Tu m’aimes".

L’avenir, un risque. Jésus-Christ, une Espérance.

Venus d’horizons divers, chacun a son histoire..., chacun est unique... Prendre le risque de l’avenir avec Jésus-Christ, pour certains ce n’est pas évident. Les temps de partage en équipe de six ou sept sont l’occasion de mettre en commun les difficultés rencontrées, les différents moyens mis en oeuvre pour les affronter. Pour d’autres, Jésus-Christ est signe d’Espérance, là encore la vie en équipe tout au long de ce week-end est l’occasion de se conforter mutuellement.

Car nous ne sommes pas seuls ! D’autres nous ont précédés. Nous serons rejoints et suivis par d’autres encore, foule venue de tous les horizons, "de toutes races, langues et peuples". Foule innombrable des témoins, des petits. Foule des saints "dont la vie et la mort crient Jésus-Christ sur les routes des hommes".

Dès l’ouverture du rassemblement, les animateurs ont situé ces vingt quatre heures dans cette dynamique du "Peuple en marche criant sa Foi en Christ ressuscité. Nous ne sommes pas des pionniers mais des héritiers qui ont à prendre le relais..."
Place était faite à la différence, à la présentation de chaque diocèse, de chaque Mouvement... Tous différents, mais tous serviteurs de l’Espérance.

La veillée Gospel fait entrer un peu plus dans cette histoire du Peuple de la longue marche dont nous sommes. Une soixantaine de jeunes, "créateurs" de cette veillée, témoignent à travers leur jeu scénique qu’ils croient à l’Espérance. Une Espérance que l’on découvre semée dans les espoirs humains de tous ceux que frappent chômage, faim, maladie. Une Espérance qui est "Don de Dieu".
Vivre l’Espérance ! une aventure commencée depuis des siècles et des siècles : Abraham, tu te souviens... Moïse... La révolte du Peuple de l’Alliance...

Un Sauveur jaillira des sources d’Israël... Bartimée... Marie Madeleine... les Apôtres... Pierre... Aujourd’hui, comme hier, les témoins sont parmi nous : des confirmands du lendemain, des jeunes vivant en fraternité, un jeune converti, des jeunes du Monde Ouvrier, un handicapé qui souffre et qui vient témoigner de sa foi à travers son handicap.
Les jeunes prennent le temps de les écouter. Tous, qui que nous soyons, jeunes ou moins jeunes, nous sommes invités à porter la Joie de Jésus Ressuscité. "Peuple de frères, Peuple du partage, porte l’Evangile et la Paix de Dieu, l’Espérance habite la Terre".

DES TEMOINS

Plusieurs "grands témoins", tout au long de cette matinée du dimanche, ont accepté de se laisser questionner et de donner leur témoignage, à partir du lieu où ils sont engagés : N. COPIN "Face à l’avenir des Peuples" ; J. LEBRETON "Face à la souffrance" ; J. de BROUCKER "l’avenir de l’Eglise"etc.

"TEMOINS PRIVILEGIES", les évêques eux-mêmes, "livrés" aux jeunes tout au long de ces deux jours.
Mgr CAILLOT, évêque d’Evreux ; Mgr SAUDREAU, évêque du HAVRE et Mgr DUVAL, archevêque de Rouen, ont été très présents et disponibles aux jeunes, au cours de ce rassemblement. Participant à tous les temps forts, ils ont en outre répondu à toutes les questions des jeunes de leur diocèse, simplement et sincèrement, lors du "face-à-face" du dimanche après-midi.

"TEMOINS PRIVILEGIES" de cette rencontre : les moines et les moniales du Bec ont accueilli les jeunes, participant à cette FETE DE l’ESPERANCE, à ses Carrefours, à ses temps de prière ; notamment la prière commune du dimanche matin sous le chapiteau.

La veille, Dom Philippe AUBIN avait remercié les deux mille jeunes :

"Votre présence est un beau cadeau pour le nouveau Père Abbé. Elle témoigne de la beauté de l’Eglise et de la beauté de sa foi".
Après avoir tracé un parallèle entre le rassemblement permanent des moines et des moniales, de conclure :
"Vous, comme nous, nous cherchons a être toujours mieux hommes à la lumière de Jésus-Christ. La vie monastique se veut avant tout une recherche de Dieu ; nous avons risqué notre avenir sur Jésus-Christ et c’est dans cet Amour que nous vous accueillons pour ce week-end. Qu’il soit tout bon, qu’il soit tout beau".

Cette fin d’après-midi du 27 avril sera encore très riche. Le vaste vaisseau du chapiteau prend vie une dernière fois pour ce "BEC 86". Plusieurs centaines d’adultes : responsables de Mouvements, animateurs de communautés paroissiales prêtres, diacres, religieux, religieuses, parents des confirmands, viennent se joindre aux jeunes pour vivre ce temps de fête, de joie, de partage fraternel, ce temps de Dieu.

UN ENVOI EN MISSION

C’est l’Eglise en marche. Aujourd’hui on va célébrer la mission. Vingt jeunes reçoivent le sacrement de Confirmation. Ils veulent construire le monde "avec Jésus-Christ, vainqueur de l’avenir, et avec la Force de son Esprit". Pentecôte c’est aujourd’hui. Un peuple nouveau se lève, "peuple de témoins appelés à la liberté".

Etre témoins et bâtisseurs. Prendre le risque de l’avenir avec Jésus-Christ, c’est aussi, aujourd’hui, faire quelque chose. A l’offertoire de l’Eucharistie des jeunes apportent quelques plateaux de denrées alimentaires non périssables, de timbres, de lunettes, de radiographies, de livres, effets de la collecte qu’ils ont organisée chez eux, dans les mois qui ont précédé le rassemblement. Les camionnettes des "opérations ramassages" sont là, à l’extérieur du chapiteau. Leur contenu concrétise et symbolise l’indispensable action là où vivent les jeunes et leur volonté d’engagement dans la société.
Ce contenu sera remis aux banques alimentaires des diocèses de Haute Normandie à l’Association "Terre des Hommes", à des missionnaires..., partage avec nos frères de France, d’Afrique ou d’Asie.

Il faut songer au départ : "Une messe commence quand un monde se construit. Notre vie est la semence d’une Eglise qui fleurit".
Chaque jeune reçoit un message de son évêque qui l’envoie en mission :

"Tu es venu au rassemblement du "BEC 86" parce que l’avenir t’intéresse, Tu peux prendre le risque de construire cet avenir, ton avenir, l’avenir de ta génération, l’avenir de l’Eglise.
Prends ce risque sans hésiter. Le Christ ressuscité est avec toi. Pense à tous les jeunes que tu as rencontrés au Bec. Ensemble vous pouvez changer la face du monde."

Joseph DUVAL, archevêque de ROUEN

"Prends le risque d’accueillir Jésus-Christ, avec Lui tu vivras. Prends le risque de vivre en Eglise, avec tes frères tu bâtiras un avenir valable.
Comme évêque du Havre et serviteur de l’Espérance, je compte sur toi. Bonne route..."

Michel SAUDREAU, évêque de LE HAVRE

"Toi qui désires t’approcher des sources vives,
Heureux es-tu de marcher à la suite du Christ ! Heureux es-tu d’entrer ’ dans l’aventure de l’Evangile ! N’aie pas peur. L’Eglise a besoin de témoins joyeux et courageux."

Jacques CAILLOT, évêque d’EVREUX