Moi l’ancien qu’on a fait "rempiler"...


Michel NORMAND *

J’ai été responsable S.D,V, de mon diocèse de 1970 à 1973...
Quinze ans après, je me trouve à nouveau responsable de ce même service et, huit mois après ma nomination, je suis venu participer à la session nationale S.D,V.-S.N.V, de FRANCHEVILLE

- UN COMMENCEMENT DE SANTE

J’y ai trouvé la confirmation d’une expérience que nous, prêtres de la cinquantaine, vivons depuis peu d’années, à savoir d’une part, que l’on n’a plus à "s’excuser" d’être prêtre et, d’autre part, qu’il redevient possible de parler de l’appel au ministère presbytéral, aussi bien avec des prêtres que des laïcs, sans risquer de s’entendre dire : "nous t’entendrons là-dessus une autre fois !…"

C’est sans doute ce commencement de "santé" qui nous a permis à FRANCHEVILLE de pouvoir partager nos expériences pastorales et, en particulier, le second jour de la session, notre "aventure spirituelle personnelle", avec une liberté intérieure et une confiance dans les autres qui eussent été impossibles il y a dix ans.

Ce n’est pas pour autant que, en Carrefours ou en assemblées générales, les avis des uns et des autres se gommaient dans un unanimisme euphorique. Mais enfin on pouvait parler sans se sentir immédiatement soupçonné, ni définitivement classé.

- UN VISAGE NOUVEAU DES SERVICES DIOCESAINS DES VOCATIONS

La seconde réalité qui m’est apparue avec force, c’est le visage nouveau du Service Diocésain des Vocations. Il y a quinze ans, malgré tous les efforts déjà tentés, le S.D.V. était encore généralement perçu par les prêtres comme "l’agent recruteur spécialisé" qui monopolisait la pastorale de l’appel. Il faut bien dire qu’à cette époque le dialogue sur ce sujet n’était pas toujours facile avec certaines instances diocésaines et certains Mouvements.
Là aussi, se constate une évolution tant dans les possibilités de dialogue et de collaboration entre S.D.V. et les différentes instances d’Eglise, que dans le partage du souci et de la responsabilité de l’appel.

Sans doute, l’ensemble des forces vives de l’Eglise n’est-il pas encore éveillé à cette responsabilité, mais c’est un trait qui m’a paru essentiel de ce nouveau visage du S.D.V. que de "restituer le souci de l’appel à tous les membres du Peuple de Dieu".

Tâche délicate au moment où des laïcs assument de plus en plus, dans l’Eglise des responsabilités importantes et posent, au nom même de ces responsabilités des questions qu’on ne peut ignorer.

- UNE REFLEXION DE LONGUE HALEINE

A FRANCHEVILLE, nous avons entendu de ces questions et ce fut, pour le "paysan du Danube" que je suis, un étonnement mêlé de perplexité, de constater combien, depuis 15 ans, se "radicalisent" les questions posées par le ministère presbytéral. Il n’est pas douteux que certaines recherches théologiques inspirent le discours et l’action de chrétiens qui oeuvrent à la base, non sans conviction et dévouement. Mais il y a certainement une recherche historique et théologique à pousser pour bien situer, dans l’Eglise, l’un par rapport à l’autre, le sacerdoce du baptisé et le ministère presbytéral. C’est important pour l’identité de l’Eglise... et pour celle de nos S.D.V.

Ainsi, suis-je revenu de FRANCHEVILLE, moi l’ancien qu’on a fait "rempiler", avec la certitude tonifiante de travailler dans une Eglise en plein chantier. Quoi de meilleur pour l’Espérance ?

* Le Père Michel NORMAND est responsable du S.D.V. du diocèse de MONTAUBAN [ Retour au Texte ]