Le Pavillon des Vocations


Dieu nous y Attend, Dieu nous y Appelle,
DIEU A QUELQUE CHOSE A NOUS DIRE.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit à Lourdes : recevoir le don de Dieu, écouter sa Parole, répondre à son appel comme Marie a su le faire dans sa vie. "Je suis la Servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole" (Luc 1, 38) et comme elle a demandé aux hommes de la faire :
"Tout ce qu’il vous dira, faites-le" (Jean 2, 5).

Comme Bernadette également qui dit oui, en toute vérité, à sa vocation afin d’être une étoile brillante parmi des milliers d’autres, une goutte d’eau qui devient torrent.

Aujourd’hui encore, devant la Crotte, sur les pentes du chemin de croix, sur le parvis du Rosaire, dans les basiliques et les piscines, les pèlerins vivent et approfondissent de manière toute spéciale leur vocation de baptisés.

Comme il est facile ici de faire l’expérience d’appartenir à une Communauté universelle de foi et d’engagement, au service de l’Eglise et du Monde !

Lourdes est ce lieu privilégié où la grâce de la conversion est offerte à tous pour orienter nos vies dans l’esprit des Béatitudes. Il est le sanctuaire où la lumière se fait plus intense pour éclairer nos choix, pour regarder l’avenir...
"Que feras-tu de ta vie ?" (Jean-Paul II, 13 Mai 1984).

En ce sens, la cité mariale de Lourdes est un haut lieu de l’appel. C’est pourquoi le Service National des Vocations, par son Pavillon, a voulu y être présent au milieu de toutes les autres réalités d’Eglise.

Le Pavillon des Vocations

  • C’est UNE ANTENNE DU SERVICE NATIONAL DES VOCATIONS composée d’une équipe de personnes travaillant déjà durant l’année autour de cette question des vocations.

  • Il est au service d’une PASTORALE DES VOCATIONS PLUS PARTICULIERE :
    • ministères ordonnés : prêtres, diacres, en communion avec leur évêque
      et
    • vie consacrée : vie religieuse monastique et apostolique consécration séculière - vie missionnaire.

L’Eglise de France manque de vocations, c’est vrai ! Néanmoins, aujourd’hui, on ose APPELER de nouveau. Il est donc nécessaire de travailler plus que jamais, à la fois avec réalisme et espérance.

- Les prêtres :

Ils sont là pour assumer avec les évêques les fondations de l’Eglise à la suite des Apôtres,
Pour être artisans de la communion entre les Eglises particulières et signifier l’initiative du Christ, tête de l’Eglise.

- La vie religieuse :

C’est une vie à la suite du Christ en communauté, donnée à l’Eglise comme une sorte de "Mémoire Evangélique" pour être témoin, signe vivant des béatitudes pour aujourd’hui.

- La consécration séculière :

Elle aussi est donnée à l’Eglise pour un même témoignage, chacun, chacune demeurant, selon sa propre condition, dans la vie ordinaire de ce monde.

- La vocation à la vie missionnaire

Il s’agit d’un appel à consacrer sa vie pour annoncer Jésus-Christ à ceux qui ne le connaissent pas, pour fonder et faire grandir des nouvelles communautés de croyants. Elle est donnée à l’Eglise pour rappeler à tous sa dimension, sa vocation, son caractère universel.

Le Pavillon

  • Une équipe formée de religieux, religieuses, prêtres, laïcs d’horizons divers. Elle est au service des animateurs de pélés, spécialement des groupes de jeunes, au Pavillon, ou dans les autres lieux pastoraux (camps de jeunes, basiliques, rotondes, autres Pavillons).
  • Un espace, près du Pavillon Missionnaire, pour un accueil, une réflexion, et une documentation, centré sur les vocations "spécifiques" (ministères ordonnés de diacres, prêtres, évêques - vie consacrée) au sein d’un peuple où tous sont appelés.
  • Une exposition qui suggère le sens et la richesse des vocations dans l’Eglise et invite a l’échange et à la prière
  • des montages audiovisuels sur les différentes vocations spécifiques
  • Un lieu de rencontre personnelle ou en groupe, dans un climat de grande liberté.

Lourdes - et après ?

Croire, prier, prendre de bonnes résolutions à Lourdes, c’est facile ; mais après ? Comment je vais vivre, dès demain, ma vie de baptisé ?

  • J’ai découvert à Lourdes qu’on n’est pas chrétien tout seul

- Avec qui je vais vivre, approfondir ma foi, ma vocation de baptisé en paroisse, en aumônerie, avec quels autres jeunes ou adultes, dans quel Mouvement, groupe de prière ?... Avec qui vais-je me mettre en route ?

  • J’ai découvert ou approfondi ici le sens de l’Eglise.. Nous sommes un corps formé de membres, solidaires les uns des autres, responsables de toutes les vocations.

- Comment vais-je m’intéresser au travail du Service Diocésain des Vocations qui est chargé par chaque évêque, dans son diocèse :

    • de sensibiliser les communautés d’Eglise à ce problème, en créant par exemple des Commissions de laïcs dans les paroisses, Mouvements qui réfléchissent aux ministères ordonnés et à la vie consacrée ?
    • d’interpeller des jeunes et des adultes sur leur projet de vie, sur leur rôle à tenir dans l’Eglise aujourd’hui et demain ?
    • d’accompagner des jeunes et des adultes dans leur recherche de vocation ?

Voici quelques questions qui peuvent guider votre réflexion, à Lourdes et ailleurs, vous jeunes et vous adultes :

JEUNES

- Quand tu parles de "suivre Jésus" qu’est-ce que toi tu entends par là ? Quelle béatitude résonne le plus en toi ? Quels choix en découlent pour toi ? Ceux que tu as déjà faits, ceux que tu seras provoqué à faire ?

- Dans l’Eglise, quelques-uns sont appelés à un ministère ou à un état de vie particulier (prêtres, diacres, religieux, religieuses, laïcs consacrés, missionnaires). En quoi cela te concerne-t-il personnellement ?

- Aujourd’hui à Lourdes. Quels ont été pour toi les rencontres, les moments importants ? Pourquoi ? Qu’est-ce que ça va changer pour ta vie ?

- Demain pratiquement, comment pourras-tu continuer à vivre ce que tu as découvert ? Quelles aides pourras-tu trouver là où tu vis ?

 

ADULTES

- Lourdes 85 - quelle béatitude résonne le plus en vous ? Pourquoi ?

- Où en êtes-vous de votre "Histoire chrétienne" ?
Pouvez-vous témoigner de personnes, d’évènements, de lectures, d’actions…, qui vous ont donné le goût et l’envie "d’être chrétien" ? Comment ?

- Quels sont les "lieux" où le Seigneur vous appelle et vous fait découvrir peu à peu votre vocation : famille, amis, quartier, paroisse, Mouvement, équipe, prière ?

- Vous estimez-vous responsable de la vocation des autres et plus particulièrement des vocations spécifiques (prêtres, diacres, religieux, religieuses ?) Pour quelles raisons ?
Comment traduisez-vous cette responsabilité d’Eglise ?

 

Dans chaque diocèse un Service Diocésain des Vocations existe. Il est facile d’avoir l’adresse du Responsable, son numéro de téléphone pour une rencontre, un échange.

Il est toujours possible aussi de s’adresser au SERVICE NATIONAL DES VOCATIONS - l06, rue du Bac - 75341 PARIS cedex 07 - tél. : 222.51.20.

Il est urgent que toute l’Eglise se sente désormais responsable de l’appel à lancer à tout baptisé pour suivre Jésus-Christ comme laïc, comme religieux, religieuse, prêtre.
Tous nous sommes responsables de tous pour que Jésus-Christ soit annoncé partout dans notre monde de 1985.

L’équipe d’animation du pavillon des Vocations

- 1ère quinzaine de Juillet 1985 -

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BEATITUDES ET VOCATIONS

En prolongement de la JOURNEE MONDIALE DE PRIERE POUR LES VOCATIONS, ces remarques souligneront une béatitude importante : celle de l’appel, au plus haut service... à condition qu’il soit perçu comme en même temps le plus humble.
Dom Miquel, Abbé de Ligugé a écrit : "Pas de vocation sans enthousiasme" Quand le Seigneur appelle, il suscite un vrai bonheur.. Un bonheur qui peut être refusé, en refusant l’appel... Mais celui qui refuse l’appel, comme on le voit dans l’évangile, s’en va tout triste... Il est passé à côté de la béatitude proposée.
Quand le Christ ressuscité appelle Paul sur le chemin de Damas, il .l’envoie à Damas à Ananie, un homme de Dieu. Et c’est à ce prophète, non à Paul tout d’abord, que le Christ déclare : "Moi, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom."
La béatitude de l’appel, de la vocation, n’est pas élimination des souffrances ni des persécutions. C’est en quoi cette béatitude s’apparente de si près à toutes les autres. Elle est du même type. Avec cependant des caractéristiques particulières.

LE CHRIST APPELLE A LUI, POUR ETRE AVEC LUI.

Le bonheur vient de celui qui appelle. Ce n’est pas d’abord un appel à faire quelque chose, à accomplir une tâche. Les premiers disciples de Jésus ont quitté Jean-Baptiste et ils ont suivi le Christ, : leur question a été simplement :"Rabbi, où habites-tu ? " - "Venez et voyez, répondit Jésus, et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là".

L’appel commence toujours par l’intimité avec le Christ. Ce n’est que par la suite, en raison d’une mission, que l’appelé verra avec la lumière du Christ, si cet appel le conduira à la vie sacerdotale, ou religieuse, ou laïque.

Dans un livre resté célèbre "Comme s’il voyait l’invisible", le Père LOEW montre les trois étapes de toute vocation : on est d’abord appelé, puis sanctifié ou consacré, puis envoyé.

Moïse est appelé par un signe : un buisson qui brûle sans se consumer. Il s’approche : le lieu est saint ; il quitte ses sandales : Dieu est là. Un Dieu qui se révèle et en même temps sanctifie, consacre celui à qui il se révèle. Enfin un Dieu qui envoie : Retourne vers Pharaon, va délivrer mon peuple.

Sur le plan de la mission, Moïse est plein de crainte. Retourner vers Pharaon c’est la tuile, c’est la mission impossible. Mais celui qui l’appelle, se révèle et le consacre pour cette mission, lui dit la parole essentielle : ne crains rien, je serai avec toi.

Si la vocation est centrée d’abord et uniquement sur la mission, elle risque d’apparaître - et elle l’est - impossible, au-dessus des forces, exigeant trop.
Alors disparaît la béatitude de la vocation. La vocation apparaît comme une "tuile", un chemin de sacrifices sans compensations.

Les apôtres voyant partir le jeune homme riche demandent à Jésus : "Et nous nous avons tout quitté pour te suivre, qu’est-ce qu’on aura ?" Admirable, Jésus répond : le centuple dès cette vie... avec des persécutions.

REPONSE IMMEDIATE

Dans les récits de vocations dont parle l’évangile (et l’Esprit-Saint a voulu qu’il en soit ainsi) on est frappé de voir la réponse immédiate. Après la pêche miraculeuse, les futurs apôtres laissent leurs filets et aussitôt ils suivent le Christ. On voit le Christ sévère pour ceux qui mettent des délais "Je te suivrai mais laisse-moi d’abord..."

Un adolescent, un jeune, un enfant même qui entend l’appel de Dieu, doit se mettre en route aussitôt. Certes, on ne peut pas dire où le conduira son cheminement, mais dès l’instant où il se sent appelé, il doit dire un premier oui. N’a-t-on pas découragé ou perdu des vocations en disant à de jeunes confidents de leur appel : "Tu es bien trop jeune, attends !..". Attendre, oui, pour la réalisation ; mais attendre, non, pour vivre plus près du Christ, s’ouvrir à la prière, à l’eucharistie. Des enfants et des jeunes ont faim et soif de Dieu... Les vocations naissent et se développent auprès de l’Eucharistie... Est-ce pour cela qu’il y en a moins ?

BIENHEUREUX CEUX QUI SONT APPELES

Bernadette a cherché longtemps où et comment réaliser sa vocation.
Elle ne se sentait aucune compétence, mais elle voulait quoi qu’il lui en coûtât, avancer malgré sa faiblesse, sa pauvreté. Or, dit Saint Paul, ce qu’il y a de méprisé, de pauvre dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi...
Cela reste toujours vrai, même si prêtres, religieux, religieuses, laïcs engagés doivent chercher à acquérir des compétences... Dieu regarde du côté des petits, de ceux qui se font petits.

La Béatitude de la Vocation sera toujours celle des humbles et pauvres de coeur ; des coeurs purs ; des persécutés.

SEIGNEUR, TU NOUS APPELLES

Seigneur, tu nous appelles :
"Viens, suis-moi".
Tu t’adresses à chacun de nous
mais nous avons peur.

Tu nous envoies sur les places
et nous verrouillons nos portes.

Que souffle le vent de ton Esprit,
qu’il réveille en nous le courage
de rompre les amarres
et la joie d’aller au large.

Ouvre nos oreilles aux cris de nos frères,
donne-nous faim et soif de justice.

Fais de nous des aventuriers de l’Amour,
allume en nos coeurs le feu de ton audace,
pour qu’ensemble nous nous levions
et que nous soyons ton peuple,
un peuple d’hommes et de femmes libres
qui choisissent de marcher
à ta suite.

 

* Cet article est tiré du "JOURNAL DE LA GROTTE", n° 16, du Il Août 1985, avec l’aimable autorisation de son Directeur. [ Retour au Texte ]