Un S.D.V. plante le décor


Jean-Louis de KERGOMEAUX *

La dernière rencontre de l’équipe S.D.V. du diocèse de LANGRES a été occupée par un Tour de Table autour des questions suivantes :

  • chances et obstacles pour une Pastorale des Vocations aujourd’hui ;
  • des points qui nous paraissent importants ;
  • nos questions ;
  • ce qui nous apparaît nouveau,

Voici quelques observations retenues du Tour de Table.

- DES OBSTACLES

  • La diminution croissante du nombre de jeunes catéchisés (surtout chez les ados).
    "Le champ dans lequel on a l’habitude de travailler a l’air de se rétrécir". Dans le même temps, s’ils sont moins nombreux, leur demande semble être plus sérieuse ou, du moins, leur attente plus grande, leur désir d’approfondissement plus profond. "On peut faire un travail d’approfondissement plus profond."
  • Le climat d’indifférence religieuse dans lequel baignent les jeunes.
    "A Andelot, ce n’est pas déchristianisé, c’est déchristianisant..., il y a comme une asphyxie de la foi."
  • La déchristianisation : des jeunes chrétiens se sentent agressés dans leur foi, au collège, au lycée, par les copains, mais aussi par les profs. Remis en cause, ils sont parfois ébranlés dans leurs convictions et ne savent plus où ils en sont. Ils ont peu les arguments pour répondre.
  • Il semble que les jeunes aient de plus en plus de difficulté à faire des choix qui orientent leur vie ; la notion d’engagement définitif est remise en cause ; la montée de l’individualisme est de plus en plus forte (cf. rapport Suillerot).

- Peut-être aussi DES CHANCES

  • Cela dynamise certains, les oblige à réagir, à s’interroger en profondeur sur le sens de leur foi ;
  • on rencontre des réactions de foi profonde de la part de certains jeunes.
  • quelques-uns (même s’ils nous apparaissent trop peu nombreux) acquièrent un certain sens de l’Eglise qui les pousse à y prendre des responsabilités (souvent d’ordre liturgique) ;
  • des adolescents ne viennent-ils pas en aumônerie, en catéchèse davantage qu’il y a quelques années pour confirmer leur foi, conforter leur foi, chercher des points d’appui dont ils ont besoin ?
  • des lycéens chrétiens perçoivent de plus en plus qu’ils sont "autres" que ceux avec lesquels ils vivent habituellement. Ils ont d’autres valeurs, d’autres points de repères pour leur vie que les copains ne comprennent pas. Cela est source de critiques dans leur propre milieu de jeunes.
  • Chez les jeunes, n’y aurait-il pas à nouveau un sens missionnaire qui s’éveillerait ?
    A Chateauvillain, lors du premier rassemblement de l’année scolaire des "6èmes", les noms d’équipe choisis avaient une coloration missionnaire.
  • Les jeunes confirmands sentent bien qu’ils ont à être actifs et non pas de simples consommateurs.

On note encore :

  • Dans la mesure même où les chrétiens apparaissent minoritaires et différents, une question est posée : celle de l’identité chrétienne (ce qui suppose valeurs autres, points de repères autres...)
  • Certains Parcours Catéchétiques prennent bien en compte cette question de l’identité chrétienne, cela peut être une chance et pour l’éveil à la foi et pour les vocations.
  • Les parents sont bien d’accord pour un éveil à la foi de leurs enfants, mais combien s’arrêtent au moment de prendre des responsabilités. N’y a-t-il pas le poids de l’indifférence à la vie religieuse, à une vie chrétienne ?
  • Religieux et religieuses sommes davantage mêlés à la vie quotidienne qu’autrefois. "On nous pose des questions sur ce qu’on est. C’est parfois inattendu."
  • Dans le contexte de crise économique, de crise de la fidélité, on s’aperçoit des limites de la course au bien-être matériel. Il peut y avoir une recherche sur le sens de la vie. Ne serait-on pas aujourd’hui davantage attentifs à une recherche de qualité dans la relation ?

DES QUESTIONS

  • Les laïcs prennent de plus en plus de responsabilités - leurs responsabilités. Cela conduit certains à retrouver le souci de devenir appelants. Il y a là une chance pour bien situer ecclésialement l’appel au ministère.
  • Pourtant, on continue à s’interroger sur la spécificité du prêtre. A quoi sert-il ? Quel est son rôle ?.. La question est-elle toujours bien posée ? Parce que trop souvent encore on part des tâches à faire ; on ne découvre pas toujours le ministère presbytéral comme essentiel à l’Eglise, à sa vie, à sa mission.
  • Peut-on s’engager ; peut-on engager des jeunes dans quelque chose qui n’est pas sûr ?, semble être une question qui arrête des parents - et même des prêtres - pour appeler.
  • Comment former les jeunes à l’engagement ? Les jeunes ont-ils assez d’occasions que l’on compte sur eux pour des réalisations à leur portée ? Quelle confiance leur fait-on ?
  • Pourtant, la question des vocations s’approfondit, se creuse chez les chrétiens. Il semble qu’on y croit davantage.
    Dans les congrégations religieuses, on ose davantage en parler. Il y a comme un désir d’agir ensemble.
  • Mais, si on en parle davantage dans les communautés chrétiennes, en famille on ne fait pas le relais, semble-t-il. "Je connais un couple où la maman le dit devant son fils et ce sont des gens qui s’étaient éloignés de l’Eglise",
    La priorité est souvent de travailler à rendre les communautés chrétiennes vivantes et missionnaires. C’est là l’humus dans lequel des vocations missionnaires pourraient naître.
    En même temps, dans de telles communautés, il y a à éveiller au souci de l’appel - appel à la vie consacrée et au ministère ordonné - Faire que cet appel que le Seigneur adresse toujours personnellement à quelqu’un par l’intermédiaire de l’Eglise et de ses membres puisse être entendu.
  • Qui appelle aujourd’hui ? Quels prêtres appellent ? Quels parents ?

DES POINTS IMPORTANTS

  • La préparation à la confirmation semble être un moment favorable à l’éveil à la vocation chrétienne, à la mission, aux vocations particulières ou spécifiques.
  • Il faudrait avoir un souci constant : aider les enfants, les adolescents, les jeunes à prendre leur place dans la communauté chrétienne, à s’éveiller à une responsabilité. Cela demande parfois un travail auprès des adultes pour qu’ils le favorisent.
  • Il serait important que le Service Diocésain des Vocations ait des relais dans les secteurs chaque fois que cela est possible (une conviction qui ne fait que grandir et qui demande du temps et de la disponibilité pour aller rencontrer sur place).
  • La question du dialogue et du travail avec les Mouvements et Services est une question continuellement à reprendre.
  • L’EVEIL DES 9-12 ANS - âge du 1er appel (cf. enquête Potel) : C’est là une question qui prend de l’ampleur. Des choses se disent de plus en plus à ce sujet dans les diocèses, dans les régions.
    Une question à travailler en vue de faire des propositions concrètes, réalistes et bien situées dans l’Eglise et dans le monde actuel. Peut-être une priorité à se donner ?

Une suggestion a été faite : un rassemblement diocésain des enfants de choeur.
Cela demanderait d’en préciser le contenu, les modalités...

* Jean-Louis de KERGOMMEAUX est responsable du Service des Vocations du diocèse de LANGRES [ Retour au Texte ]