Dans les Institus : Atelier U.S.M.F. - S.N.V.


UN ECHO DE LA RENCONTRE *

Soeur Thérèse REVAULT *

L’an dernier, nous avions eu l’occasion de re-situer cet Atelier : sa composition, ses objectifs, et de partager le contenu de son travail (1).
La rencontre de 1984 voulait reprendre cette réflexion antérieure, elle-même ordonnée autour de deux axes :

1) A partir du document "Pastorale des Vocations, où en sommes-nous ?", relever des points fondamentaux, des questions-clé.

2) Sur cette toile de fond, regarder comment la vie religieuse apostolique, notamment, est provoquée à une créativité signifiante pour accueillir des jeunes aujourd’hui (2).

Dans le prolongement de cette recherche, le travail de cette année avait un triple objectif :

1) Face aux questions-clé notées l’an dernier, établir un petit bilan de ce que nous avons vu bouger.

  • Quelles réalisations ? Quels évènements marquants ?
  • Quelles convictions renforcées ?
  • Quels appels perçus ?
  • Quelles questions difficiles ?

A partir de tout cela :

  • Quelle parole plus particulière nous adressons au S.N.V. ?

2) Au regard des initiatives nées du réveil des congrégations face à la question "Vocations", approfondir ensemble :

"QUELLE EST LA RESPONSABILITE PROPRE DES INSTITUTS
ET CONGREGATIONS, EN MATIERE DE PASTORALE DES VOCATIONS ?"

Pour aider une réflexion, un éclairage - donné par Yvon Bodin sur le sens de l’EVEIL, en lien avec "Lourdes 83" - était programmé.

3) Pour les mois à venir, envisager les retombées nécessaires

  • Au niveau de l’Union des Supérieures Majeures de France et du Service Des Moniales (plan national)
  • Au niveau des différentes Régions (tant du côté des responsables de congrégations que des Services des Vocations).

- PARTAGE DE CE TRAVAIL -

1 - La partie "bilan"

A partir d’un Tour de Table très riche, notons quelques points saillants :

A - UN CONSTAT GENERAL

Plus qu’un simple désir, nous constatons une avancée d’ensemble effective dans la collaboration "Congrégations et Services Diocésains des Vocations" et cela, sur trois points particuliers :

  • L’ouverture des S.D.V, à la Vie Religieuse par de nombreuses initiatives régionales.
  • Une meilleure intégration des religieuses dans les équipes S.D.V.
  • L’ouverture plus grande de congrégations à la pastorale des vocations telle qu’elle veut se vivre en France.

Deux facteurs y ont aidé particulièrement :

  • La présence des Religieuses dans le 5.D.V.
  • La mobilisation résolue du S.N.V. : aider les S.D.V, à mieux comprendre le sens de la vie religieuse dans la mission de l’Eglise et à mieux situer l’Appel à la vie religieuse en pastorale des vocations.

B - DES REALISATIONS

Nons en relevons de trois types, ayant aidé, soutenu ce mouvement :

a) Des SESSIONS REGIONALES (des C.R.V, restreintes ou élargies) résolument centrées sur la PASTORALE DES VOCATIONS, avec interrogation, interpellation, adressées aux congrégations,
ou centrées sur la VIE RELIGIEUSE, avec interpellation en direction des S.D.V.

b) Les ATELIERS REGIONAUX "VIE RELIGIEUSE FEMININE" (cf. Midi-Pyrénées, Provence-Méditerranée) où sont portées, réfléchies, des questions mais aussi des réalisations propres à aider une plus effective prise en compte de "l’éveil et de l’accompagnement de jeunes vers la vie religieuse" par les S.D.V.
Le travail de ces Ateliers, pour être efficace, requiert bien sûr une réelle "reconnaissance" par les congrégations elles-mêmes.

c) Des ACTIONS PONCTUELLES

Citons, parmi beaucoup d’autres :

  • Un Rassemblement de 2 000 jeunes au BEC-HELLOUIN, sensibilisation directe par la réflexion, mais aussi par la rencontre de témoins de vie religieuse, tant monastique qu’apostolique.
  • Des rencontres entre moniales et S.D.V, vécues dans chaque sous-Réqion : Haute-Normandie, L.A.C. (Lille-Arras-Cambrai) et Champagne-Picardie.
  • Des journées diocésaines de reliqieuses sur "Pastorale des vocations et vie religieuse" (Chartres, Aix-en-Provence).

C - UNE CONVICTION partagée à partir de tout cela :

La sensibilisation des religieuses à la pastorale des vocations va de pair avec un réveil de la vie religieuse, apostolique notamment.

D - DES QUESTIONS

1) En ce qui concerne les religieuses en S.D.V.,tout en constatant des avancées sensibles, nous notons en certains diocèses un problème lié à la composition des équipes S.D.V, et la participation réelle des religieuses à ces équipes :

a) présence pas toujours évidente, pas suffisamment "engagée"
b) question du mandat des religieuses en S.D.V.

QUI mandate QUI ?

nomination,
sélection,
désignation...

c) le fonctionnement et le rôle de cette délégation.

Cette question nous semble à reprendre avec les intéressées et à différents niveaux.

2 ) Articu1ation Congrégations / S.D.V.

Tout en pointant des avancées nous sentons combien cette dimension de la pastorale des vocations serait à revoir, non seulement entre S.D.V, et congrégations, mais aussi entre congrégations.

3) Formation à l’accompagnement - Une question évoquée dans plusieurs Régions :
"Comment sont formées les accompagnatrices de filles ?"

2 - La question centrale de la rencontre

Responsabilité propre des Instituts et Congrégations en matière de Pastorale des Vocations.

Eclairées, questionnées par un exposé d’Yvon Bodin sur "l’enjeu ecclésial de l’Eveil" et ses conditions..., nous avons mesuré combien ce fondement théologique, ecclésiologique, est de nature a situer de manière très engageante notre propre responsabilité en matière de pastorale des vocations. Les différents niveaux de l’Eveil évoqués nous font réaliser combien c’est tous et toutes ensemble que nous devons nous sentir concernés, mobilisés par une telle perspective.
Les congrégations ont à s’y engager pour la part qui leur revient ; à ce niveau le Congrès mondial a une parole stimulante (cf. n° 31-34-36).
Notre propre réflexion s’est faite ensuite dans une ligne plus opérationnelle que fondamentale :
Chacun de nous, partageant telle ou telle de ses convictions, l’assortissait spontanément de projets à susciter au niveau de sa Région (tant du côté des Congrégations que des S.D.V.).
Notre échange n’a pas abouti à une réflexion suffisamment mûrie pour que nous le partagions. ici, aujourd’hui ; signalons seulement quelques prises - ou reprises - de conscience fortes :

  • La vie religieuse ne trouve son sens qu’en Eglise.
    Elle est nécessaire pour que l’Eglise soit pleinement Eglise (cf. toute la perspective ouverte à travers le dossier Vie religieuse "Lourdes 83").
  • Dieu appelle aujourd’hui mais Il n’appelle pas sans nous
  • La Pastorale des vocations fait corps avec la mission de l’Eglise.
    L’Eveil est à comprendre dans cette perspective de fondation d’Eglise ; nous avons à être nous-mêmes des "éveilleurs" parmi d’autres, avec d’autres. C’est une sorte de mobilisation qui n’est pas facultative.
    Nous constatons combien les religieuses, de par leurs insertions professionnelles, ecclésiales, sont "en situation" tout indiquée pour entrer dans cette perspective ; celle-ci est, d’ailleurs, de nature à élargir, à faire éclater une conception d’éveil parfois trop étroite (cf. certaines initiatives n’auraient-elles pas à être vérifiées à cette lumière ?)
  • Nous croyons que la naissance de Communautés nouvelles - si elle appelle un discernement- est aussi une provocation à entrer dans un processus de vie.
    A notre place, il est nécessaire d’être attentives à ce qui naît ici ou là ; notre propre tradition n’est-elle pas une richesse qui serait à mettre, d’une certaine manière, au service de ces nouveaux jaillissements de l’Esprit ?
    Là encore, c’est tout un chantier à ouvrir.

3 - Les "retombées"

1) Une décision s’est imposée à nous :

Proposer aux Supérieures -Majeures une Session nationale d’approfondissement sur la pastorale des vocations.
  • enracinement ecclésiologique
  • reprise des nombreuses questions évoquées (tant l’an dernier que cette année) à cette lumière ; lorsqu’on a perçu l’enjeu de la Pastorale des vocations, les questions d’ " articulation" ne se regardent-elles pas autrement ?

Au sein de l’Atelier, une petite équipe va prendre en main la préparation, en lien étroit avec le S.N.V. ; l’invitation sera adressée aux intéressées par le biais de l’U.S.M.F. ; bien sûr des "témoins" divers, partenaires en pastorale des vocations, y seront conviés.

2) Le Service des Moniales, dans le cadre des Assemblées régionales qui se déroulent tout au long de l’année 1984-1985, verra comment aider la même réflexion par ce canal propre à toucher un maximum de monastères en France.

3) Un souhait : Au regard des questions nombreuses touchant la participation des religieuses en S.D.V., nous souhaiterions que l’Atelier "Vie Religieuse-Instituts Séculiers - Service National des Vocations" prépare, à moyen terme, une RENCONTRE NATIONALE pour toutes ces religieuses.
Une telle réalisation nous semblerait en cohérence avec l’axe "Vie Religieuse choisi cette année, et la Session nationale de Juillet sur "l’Appel à la vie religieuse en Pastorale des vocations" ; elle donnerait l’occasion de faire un partage-bilan qui nous semble nécessaire.

 

Evoquant ces deux jours de travail, nous sentons combien ils ont été pour nous l’occasion d’une reprise de conscience du caractère engageant de notre délégation U.S.M.F, à la Pastorale des Vocations ; exerçant notre responsabilité soit à un niveau régional, soit à un niveau national, nous mesurons que cette rencontre annuelle est à inscrire dans une dynamique demandant des "suites opérationnelles".

Nous croyons pouvoir dire qu’en fin de travail, nous répondions toutes "présentes", conscientes d’avoir puisé aussi dans les échanges et la réflexion, une richesse propre à éclairer la route.

Plus que l’an dernier encore, nous pouvons conclure, semble-t-il, en disant "A bientôt sur le terrain". Nous croyons qu’au sein de cette confrontation voulue, assidue entre nous tous, pourrait grandir un meilleur "service des appels".

Notes :--------------------------

1 - JEUNES ET VOCATIONS, 15 Avril 1983 [ Retour au Texte ]

2- cf. pages 4 et 5 du compte-rendu ci-dessus cité. [ Retour au Texte ]

* Soeur Thérèse REVAULT et les membres de l’Atelier U.S.M.F. - S.N.V. [ Retour au Texte ]