En JOC-JOCF, tous appelés, tous appelants


Le texte présenté ici introduit la "LETTRE AUX AUMONIERS" de Décembre dernier. Son auteur est aumônier national d’ "Eveil et Recherche" en JOC. Il n’est pas indifférent qu’il soit déjà inscrit au Congrès d’Amiens, ainsi que le président du Mouvement et le responsable d’ "Eveil et Recherche".

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Cette lettre aux aumôniers est entièrement consacrée aux différents projets de vie que suscite une vie militante en JOC, JOCF.

Dans le rapport d’activités, la JOC situe "Eveil et Recherche" ainsi que le projet de vie dans le chapitre : "l’expérience et la responsabilité de la JOC dans l’Eglise".

Dans son rapport moral, la JOCF place "les Filles en Recherche" dans "la vie en mouvement". Cela veut dire que le mouvement situe bien l’appel au sacerdoce ou à la vie religieuse dans le dynamisme et la logique même d’un mouvement apostolique.

La JOC, JOCF éveillent à la vie militante, suscitent une vie de foi, font naître des responsables pour faire vivre la mission.

Tout cela prend le temps d’une vie, remplit une vie, toute leur vie de jeune d’aujourd’hui. Le mouvement donne cohérence à une vie pas seulement pour aujourd’hui mais aussi dans le temps. C’est pourquoi : lorsque les jeunes regardent au devant d’eux, leur avenir, ils veulent prolonger cette vie militante et apostolique dans une vie d’adulte.

Jean : "J’ai entamé une recherche sur le sacerdoce ... Ce projet, je l’ai reçu de le JOC. Un mouvement, ça tient aussi par des prêtres... J’ai beaucoup reçu de leur disponibilité. La question m’a été reposée dans le mouvement. Un mouvement comme la JOC ou d’autres ont besoin de gens disponibles pour donner, pour témoigner, pour être signe de Jésus Christ".

Jacqueline se demande : "Jésus Christ peut-il prendre toute une vie " ?
Robert, au terme de son mandat de fédéral, veut continuer comme adulte à accompagner des jeunes en JOC. "Je dois bien cela à la JOC."

TOUS ET TOUTES

Prétres, religieuses ou religieux, nous sommes engagés dans tout le parcours d’un mouvement comme la JOC, JOCF.

Notre ministère d’accompagnement nous désigne bien, de par ce que nous sommes, à prendre au sérieux tout ce qui se dessine comme projet de vie, à travers les questions, les interrogations, ou les recherches des jeunes.

Accompagner, cela veut dire : aller ... avec ... vers.

Ce souci, cette dimension d’Eglise prise en compte par le mouvement nous rejoint bien dans ce qui est de l’ordre de notre "métier" : quand on sait que ce mot a la même éthymologie que le mot "ministère".

TOUS et TOUTES nous sommes impliqués dans ce devenir de l’Eglise. S’il est vrai que certains portent plus cette responsabilité, il y a toujours le risque qu’ils s’épuisent mais surtout de marginaliser dangereusement une préoccupation qui relève de tout le mouvement, de toute l’Eglise.

CHAQUE GENERATION A SA GRACE

Tout éveil, tout appel commence à l’intérieur de nous-mêmes.

Aujourd’hui, des prêtres, des religieuses, des religieux, des adultes assurent un ministère d’accompagnement dans le mouvement. Ce que nous accueillons les uns des autres, dans le sens que nous donnons à nos vies, peut nous faire comprendre que la vie religieuse est nécessaire à l’Eglise comme le ministère ordonné lui est indispensable.

Accueillir des adultes aujourd’hui peut nous rendre ouverts aux besoins de l’Eglise qui seront toujours les besoins de la mission.

Chaque génération a sa grâce. Les jeunes peuvent être un ferment de renouveau pour l’Eglise de demain.

Avec l’arrivée de jeunes adultes - si notre immobilisme ne les décourage pas - rien ne sera plus comme avant. Nous sommes provoqués à un acte de foi en l’Esprit qui sait susciter en temps voulu les charismes nécessaires pour faire vivre et fonctionner ce Corps qu’est l’Eglise.

Ensemble, adultes dans le mouvement, nous faisons l’apprentissage d’ "être ensemble" dans nos différences et à conjuguer "ensemble" dans la particularité des services.

A LEURS YEUX : NOUS SOMMES DES TEMOINS

Il est sûr que beaucoup parmi nous n’accompagneront pas de jeunes en marche vers le aacerdoce ou la vie religieuse. Mais, une des conditions qui permet aux jeunes de regarder ce qu’ils vont faire de leur vie, est la qualité d’une vie de foi vécue en mouvement.

Là, nous avons toute notre place. Nos questions, nos interventions, nos dialogues nous amènent à dire notre foi, à rendre compte de notre vie de prêtre, de consacrée ... nous sommes souvent, dans l’histoire d’une vie militante, des témoins aux yeux des jeunes (Hier, on aurait parlé de modèles).

Dans ce monde de l’incertitude, traversé par la crise du crédible, dans une société où le définitif est remis on cause, quand la foi ne va plus de soi, quand les jeunes restent en JOC, JOCF deux ans en moyenne (il y e 20 ans :
5 ans), notre responsabilité est engagée pour faire du durable, ne pas laisser s’éteindre la braise qui brûle encore.

Nous devenons des "veilleurs" qui pressentent l’avenir dans le présent ; avec le mouvement, nous posons des signes d’espérance pour l’avenir : là où parfois tout semble insignifiant !

"Il faudra, sans doute, encore quelques années d’histoire pour que se dégagent de nouvelles lignes de force ... mais gageons que la présence d’adultes dans le mouvement, les questions posées à des jeunes pour une vie de prêtres, de religieuse , ne se poseraient même pas si, par hasard, "la présence de prêtres, de religieuses avait été inefficace, inutile ou superflue".

Maurice BEZ

Les titres de la "lettre aux aumôniers" de décembre 1981

  • Saisir l’évènement ; "une soirée projet de vie"
  • "Frère" pour fonder la J.O.C. partout où vit la jeunesse ouvrière.
  • Tous et toutes - Révision de vie ("nous souhaitons que cette révision de vie soit vécue au cours de cette année, dans l’une de nos rencontres. Elle aura le mérite de responsabiliser tous et toutes par rapport à l’appel.)
  • La JOC - JOCF appelle des adultes-laïcs.
  • Recherche de vie consacrée, vie religieuse, laïcat consacré : un accompagnement.
  • Retraites : une expérience réussie.