"Celui que tu cherches"


JEU SCENIQUE ? CELEBRATION ? A vous de juger ...

Cette année, nous n’avons pas élaboré de nouveau dossier liturgique pour la JMV. Mais nous proposons mieux. . . .

A Lourdes, au congrès Eucharistique, le Groupe-Témoin-vocations (voir Jeunes et vocations d’octobre, p. 29) a rassemblé 3000 personnes sous chapiteau pour leur dire, leur montrer, leur chanter ce qu’est pour eux la vocation en son sens le plus profond.

L’auteur du scénario, Bruno LATOUR, jeune religieux spiritain, nous a livré son texte, afin qu’il soit utile à beaucoup, en tout ou en partie (voir p. 29 pour le bon de commande.

Nous reproduisons ici l’article paru dans le fonds commun des Bulletins diocésains des vocations pour rendre compte de cette rencontre sous chapiteau.

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SOUS LE CHAPITEAU : PLUS QU’UN SPECTACLE

Ce lundi matin du 20 juillet, le Groupe-Témoin-vocations proposait un spectacle "Vocation" aux jeunes réunis au Congrès Eucharistique. Beaucoup de questions montaient en nous : "quel impact ce spectacle peut-il avoir ?", "la vocation", est-ce que cela veut dire encore quelque chose aujourd’hui ? "Quel intérêt ?"

A mesure que nous approchions de l’heure de vérité, nous étions surpris par le nombre croissant de personnes qui entraient sous le chapiteau, qui désiraient voir et entendre ce que nous voulions exprimer. Lorsque le rideau s’ouvrit, le chapiteau était comble, on se tassait sur les gradins ou par terre. Il ne nous restait plus qu’un espace très limité pour nous mouvoir. C’était plus, beaucoup plus que n’avaient osé espérer les plus optimistes d’entre nous !

Pendant une heure et quart, nous faisions revivre des personnages de notre histoire biblique, chrétienne, humaine. Ces personnages jaillissaient pour témoigner de ce que Dieu avait fait dans leur vie. En réponse à des questions très actuelles sur le sens de la vie au sein d’une société pétrie d’indifférence, d’injustice, de violence, nous nous trouvions interpellés sur la façon dont nous-mêmes nous écoutions Dieu dans notre vie aujourd’hui. Sous le chapiteau le silence régnait, nous sentions des oreilles attentives, par endroit on prenait des notes, ailleurs on ne perdait pas une miette. Pendant toute la durée du spectacle, nous percevions que la foule se sentait concernée, prise par le "jeu".

Quand Abraham nous interrogeait sur notre façon de nous installer, de nous asseoir, sans plus vouloir bouger, on voyait l’un ou l’autre qui pouvait faire la lien avec son expérience.

D’autres se sont retrouvés dans le personnage de la femme adultère qui nous interpellait sur le pardon. Beaucoup ont vu en Zachée leur propre expérience du rencontre avec le Christ. Certains se sont identifiés à Jérémie, dans son refus de parler, dans sa faiblesse et sa petitesse.

Au fur et à mesure que les personnages témoignaient de leur vocation, nous nous apercevions que le spectacle n’était plus un simple spectacle. La foule anonyme devenait participante, elle se liait à travers chacun de nos témoins. Quand le rideau est tombé après le Notre Père, nous avons vu des petits groupes se former, chacun reprenant à son compte telle ou telle expérience.

"Nous avons vécu une véritable liturgie de la Parole". "Pour une fois, la vocation nous est présentée d’abord sous l’angle de notre vocation de chrétien au sein du monde et non pas sous telle ou telle forme de vie consacrée". "J’ai envie de relire l’Evangile maintenant". "Je ne peux plus attendre, il me faut m’engager plus à fond". Chacun exprimait à sa façon sa réaction.

Certains regrettèrent un peu que l’Eglise ne soit pas mieux représentée, cela vient peut-être de ce que l’appel que nous ressentons ne naît pas d’abord en elle mais dans des gens qui vivent à fond leur foi en Dieu et qui, ensuite, peuvent découvrir dans l’Eglise le lieu le plus vrai de leur vocation de foi. Pour beaucoup, ce n’est pas d’abord l’Eglise qui appelle mais des témoins et cela doit nous poser question sur la façon dont nous témoignons de notre foi au Christ, au sein du l’Eglise.

Mais le spectacle ne s’arrête pas là. Dans la journée, le soir, ce fut un défilé pour discuter, pour exprimer des témoignages, des besoins d’engagement et quand le lendemain matin nous redonnions le spectacle, notre étonnement ne fut pas dans le nombre de participants mais dans la présence nombreuse d’adultes venus de Lourdes pour vivre avec nous cette nouvelle matinée.

Ce qu’il en reste pour moi aujourd’hui, c’est la persuasion plus grande encore que Dieu appelle chaque homme à travers sa propre vie pour vivre au service d’une mission. Dans l’Eglise, tout baptisé est chargé d’un service pour tous les hommes.

B.L.