Congrès Eucharistique : Groupe-Témoins-Vocations


Au Congrès Eucharistique International, et plus particulièrement au Camp des Jeunes, tout le monde, ou presque, a pu, à un moment ou à un autre, se poser des questions sur le G.T.V.

Nombreux sont ceux qui n’en sont pas restés à la question, mais ont consenti à la rencontre. Ce n’était pas pure curiosité...

Et puis . . . . les membres du Groupe lui-même, témoins de leur vocation ont vécu la une expérience spirituelle, expérience d’Eglise, dont l’un d’entre eux tente de nous donner un écho.

NOTRE ESPERANCE DE JEUNES

Que reste-t-il du Congrès Eucharistique de Lourdes, plus d’un mois après ? Rencontres et discussions sont un peu oubliées ! Les amitiés nouées durant la semaine semblent bien lointaines !

Pour moi, ce qui n’a pas disparu et qui me semble essentiel, c’est l’espérance formidable qui a soulevé ce rassemblement, tant dans sa préparation que dans son déroulement : l’espérance qu’un monde nouveau, plus humain, est possible à réaliser maintenant.

Ce Congrès, je l’ai vécu de façon particulière, avec un groupe d’une quarantaine de jeunes ressentant tous un appel intérieur et désireux de le partager : religieux, jeunes en recherche, novices, laïcs consacrés, diacres, prêtres, foyers, religieuses, séminaristes... Avec notre tente d’accueil au beau milieu du camp des jeunes, nous voulions témoigner de nos vies et répondre aux attentes et aux interrogations des jeunes. Et j’avoue avoir été émerveillé : d’abord par les deux rencontres sous chapiteau ou nous avons accueilli au total 3 000 personnes, ensuite par la qualité des visites incessantes de ceux qui venaient passer cinq minutes "pour voir" ou discuter parfois une demi-heure avec nous ! Combien cherchaient un signe d’espérance, une réponse ou un encouragement à leur volonté d’être utiles aux autres !

A Lourdes, j’ai découvert qu’avoir la vocation c’est chercher avec d’autres ce qui nous pousse dans tel ou tel chemin, c’est me sentir appelé à partager ce que j’ai "dans les tripes". Combien il est important de dire sa foi à d’autres, de balbutier dans un groupes ses convictions profondes, ce qui aide à vivre ! L’espérance d’un monde plus vrai ne commence-t-elle pas lorsque j’ouvre ma vie et que j’écoute celle de l’autre ?

Oui, du Congrès je retiens ce climat d’échanges spontanés mais aussi la vie de prière qui, sans bruit, a été l’âme de ces huit jours. A la Grotte, quand la nuit était tombée, aux foules succédaient de petits groupes de "veilleurs" qui venaient se recueillir après une journée bien remplie. Et puis, en plusieurs endroits du camp, des lieux de prière avaient été aménagés. Dans notre tente, deux fois par jour, nous prenions un moment, avec tous ceux qui voulaient, pour prier ensemble, en pensant à nos parents, à nos amis, à tous les hommes. L’espérance d’un monde plus humain, ne commence-t-elle pas lorsque j’ouvre mon coeur dans le silence ?

Mon espérance a enfin grandi au contact des délégués africains ou est-européens. Leur enthousiasme est contagieux. Et pourtant, que de difficultés chez eux ! Peut-être est-ce pour cela que leur foi est si sûre, si fervente ? Ils souhaitent ardemment un monde plus équitable : le Congrès nous a rappelé à travers eux que nous sommes faits pour vivre et bâtir ensemble.
L’espérance d’un monde solidaire ne commence-t-elle pas lorsque j’accueille l’étranger tel qu’il est, avec sa façon de travailler, de s’habiller, de se nourrir, de vivre ?

Le Congrès de Lourdes n’est pas fini ! Il continue aujourd’hui :
l’espérance passe par les petits gestes de la vie quotidienne. "Nous portons une responsabilité dans l’ordre du monde tel qu’il est et tel qu’il sera !" a-t-il été dit lors d’une cérémonie d’ouverture.

Oserons-nous ouvrir nos mains, nos vies, nos coeurs, pour la nouveauté de ce monde ?

Jacques BLAQUART

Ce témoignage a été rédigé pour un journal local de Charente.

N.B. Le fonds commun des Bulletins diocésains de Janvier 1982 est entièrement consacré à rendre compte de cette expérience du G.T.V.