Monastères et Centres spirituels au service des Vocations. Région Centre


En février, la Commission Régionale des Vocations de la Région Centre a invité quelques membres des communautés monastiques de la Région ainsi que les animateurs de Centres spirituels. Cette rencontre a été l’occasion d’une information réciproque et d’un échange profitable pour mieux assurer ensemble le service des vocations.

Les notes suivantes sont extraites du compte rendu de la rencontre. Il est déjà difficile de rendre compte de tels échanges. Des extraits risquent d’être plus infidèles encore au regard de ceux qui y ont participé. C’est pourquoi nous n’indiquons pas l’auteur de chaque réflexion. L’ensemble de ces extraits suffira cependant à démontrer l’intérêt d’une telle rencontre.

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Les questions posées aux invités étaient les suivantes

Des jeunes viennent chez vous, individuellement ou en groupes.
Ils font une démarche pour une orientation de vocation.
1. Qui sont ces jeunes ?
2. Vous, dans votre communauté, quel accueil leur réservez-vous ?
3. Qu’attendez-vous d’une Pastorale des Vocations ?

Voici quelques traits significatifs :

D’une Abbaye masculine :

Dans le nombre considérable des hôtes qui passent en un an (1500 hommes à l’hôtellerie - 2500 femmes ou couples au foyer), un sur 30 se pose la question vocation, à des niveaux différents.

Les jeunes, en particulier, viennent

  • en groupes, pour une recherche spécifique de vocation ;
  • seuls
    • suivis par un S.D.V. .
    • revenant après une expérience en groupe.

Les uns sont en chemin, mais ce n’est pas encore mûr ; d’autres sont déjà engagés dans un cycle d’approche (groupe de recherche) ou de formation (séminaire) ...

D’une Abbaye féminine :

L’Abbaye reçoit aussi des groupes organisés ou des jeunes seuls.
L’accueil est communautaire. Là où le jeune rencontre plusieurs moniales, à des plans différents :

    • apprentissage de la prière,
    • rencontre du Seigneur à travers l’Ecriture ...

D’une Maison de prière :

Maison récente (2 ans et demi). Spiritualité ignatienne.
Reçoit des groupes variés et pas mal de jeunes, soit seuls, soit, plus souvent, en groupes (18-30 ans). Accompagnement individuel.

D’un foyer de Charité

Retraites de 5 jours, en silence, pour des personnes de tous âges, dont des jeunes (20 %), de 18 à 30 ans.

L’accompagnement des jeunes se fait personnellement avec le Père, dans l’apprentissage de la prière.

Moment important : le dernier jour, où les participants se présentent et témoignent de ce qu’ils vivent. Impact sur les jeunes.

On note l’accueil de handicapés, qui marque les valides.

De l’accueil d’un centre important de pèlerinage.

Il passe 300 à 400.000 "touristes-pèlerins", qui se répartissent

    • pèlerinages organisés (trains, cars),
    • groupes non-organisés,
    • familles, personnes seules.

Durant les vacances 80, 31 % de ces passants avaient de 15 à 35 ans.
Ils étaient venus en petits groupes (4 à 7), seuls, en familles, de France, d’Europe ou d’ailleurs, en voiture, à vélo, en stop ...

Pour une Pastorale des Vocations, la soeur souhaite qu’il y ait dans différentes régions de France, des "relais" à visages humains et connus, vers lesquels orienter les jeunes qui passent.

D’une autre Abbaye masculine

  • L’abbaye accueille plus de 6 000 hôtes par an, individuels ou en groupes. Ce n’est pas une maison de retraites ; les hôtes partagent la vie des moines : prière, silence... et rencontrent un moine.
    Les groupes amènent leur animateur, mais il y a toujours un contact.
  • Environ 2 000 jeunes, dont 1 500 en groupes, 500 seuls (+ 300 scouts qui campent et passent une journée au monastère).
  • Cinq frères s’occupent de l’accueil.
  • Peu de jeunes se posent la question du sacerdoce. L’Eglise appelle-t-elle suffisamment ?
  • Pas de retraites spéciales pour une orientation de vie. Mais des semaines de prière pour des jeunes (18-25 ans) de toutes origines. C’est une initiation centrée sur la prière monastique, avec participation aux offices et travail manuel. Il y a place pour une éventuelle réflexion sur une orientation de vie.

A leur tour, les services diocésains des vocations se sont exprimés :

    • Les services des Vocations connaissent effectivement quelques jeunes qui fréquentent des monastères ou Centres Spirituels de la Région et même au-delà.
    • Ces jeunes ont été sensibles à l’accueil, à la disponibilité des personnes qui les ont reçus. Ils sont marqués par la communauté, le témoignage qu’elle donne, la qualité de la prière.
      Ils trouvent là des lieux de liberté, où l’on prend son temps ; des lieux de paix où faire le point, réfléchir, rencontrer Dieu.
    • On désire que des liens existent ou se renforcent ; que l’on continue à travailler ensemble.
      On souhaite que ces Centres soient des lieux de discernement :
      distinguer entre état de vie et appel au ministère presbytéral. Où les jeunes vont-ils percevoir l’urgence du ministère ?

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Après un temps d’échange en carrefour, la mise en commun a fait apparaître les réactions et questions suivantes :

  • Importance de cette journée qui permet de se connaître, d’échanger et fait découvrir encore mieux la nécessité de liens pour aider les jeunes.
    En contraste : constatation de bien des ignorances réciproques.
  • Difficulté pour les monastères et Centres Spirituels : vers quelles réalités d’Eglise vivante renvoyer ces jeunes sur le terrain ? Ils ne sentent pas que l’Eglise ait besoin de leurs bras.
  • Un groupe remarque : on a parlé des Monastères et Centres Spirituels connus et visibles. Mais qu’en est-il des petites communautés sur le terrain, dans l’existence habituelle ? Qu’en est-il de leur visibilité ? de leur accueil ? Quel témoignage donnent-elles ?
  • On souligne la tension entre discrétion et continuité. Mais la discrétion autorise des propositions concrètes, par exemple celles-ci :
      • aller voir un S.D.V.
      • chercher un accompagnateur spirituel ...
  • On souhaite :
      • que le travail amorcé se poursuive
      • Pour l’information, il serait bon de donner aux lieux d’accueil la liste et les adresses des S.D.V, de la Région Centre, et d’établir une carte des lieux d’accueil à repérer dans chaque diocèse et des documents sur ces lieux, sans oublier les maisons non présentes à la C.R.V.
      • On demande une feuille concernant l’accompagnement des jeunes.
      • Une meilleure connaissance des charismes des Instituts de vie apostoliques par rapport à la vie monastique et au ministère presbytéral semblerait nécessaire.
      • Enfin il semble important que les Centres spirituels et monastères soient bien insérés dans la vie diocésaine.