Des laïcs au service des vocations


Petit événement significatif survenu au cours d’une journée de Commission Régionale des Vocations dont le principal objet était de faire le point sur la participation des laïcs aux équipes diocésaines et de réfléchir au sens profond de cette présence.

"Au cours d’une journée régionale, spécialement proposée aux laïcs engagés au service des vocations, nous ne nous sommes retrouvés que quatre, au milieu d’un groupe important de prêtres, religieux et religieuses. Cela nous a amenés à réfléchir : quelle est donc la place des laïcs dans les équipes ? Et pourquoi étaient-ils absents ?

Dans un groupe, une question m’a fait réagir. Elle était formulée à peu près en ces termes : "Pourquoi n’avons-nous pas amené plus de laïcs à cette journée ?" Cette manière de s’exprimer m’a paru souligner que les laïcs sont encore des "assistés". Tout part encore souvent des prêtres, acculés à conscientiser et à traîner les personnes. Cela met en relief un réel manque de formation du laïcat, pas encore préparé à prendre des initiatives, à percevoir de l’intérieur les invitations à s’engager dans l’Eglise. S’ils le faisaient spontanément ils seraient, dans un deuxième temps, reconnus par les prêtres. Cela n’enlèverait rien aux prêtres dans leur rôle irremplaçable de rassembleurs et de coordonnateurs des différents ministères.

Le dialogue et le "faire" concret entre prêtres et laïcs n’en est qu’à son balbutiement. Personnellement, cela me tient fortement à coeur, car j’ai eu la chance d’être éveillée à ces dimensions, dans les jeunes églises d’Afrique et d’Amérique Latine, où j’ai passé six années de ma vie.

A la suite du Concile, un évêque africain a proposé à tous des sessions de formation avec les Pères MARTELET, LE GUILLOU et COSMAO. Prêtres, religieux, religieuses et laïcs se sont ainsi formés sur les mêmes bancs, dans le souffle du Concile, apprenant concrètement à vivre ensemble au service de la pastorale : la balayeuse de rue pouvait exister et représenter l’Eglise de son quartier, ou de son barrio, aux côtés du curé de sa paroisse.

Ensuite, de retour en France, dans une paroisse parisienne, j’ai pu vivre un dialogue prêtres-laïcs, aboutissant à la formation d’un conseil pastoral actif et à une recherche sur les ministères laïcs.

Enfin, là où je suis en ce moment, proche d’une Communauté nouvelle, j’ai perçu un printemps possible, dans la prise au sérieux d’une formation qui met l’honore debout, aimant, non-violent, prêt à accueillir, de l’intérieur, des formes nouvelles de ministères.

Le printemps échappe à la logique. L’arbre a l’air mort... et une petite branche se met à bourgeonner. L’Esprit souffle où il veut ! Saurons-nous accueillir, avec souplesse, son humour qui nous libère du "connu" sclérosant ?

A cette condition pourront éclore des vocations diverses et complémentaires.

Dans cette espérance, je me suis sentie concernée par le Service des Vocations, bien que célibataire. Et je me suis proposée pour accompagner les jeunes en recherche du sens de leur vie.

"Assemblée des saints, Peuple de Dieu, chante ton Seigneur !"

C.D.