"J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ce troupeau"


Xavier Demolliens
prêtre des Missions Etrangères de Paris

Il y a une vingtaine d’années, un évêque français, Mgr Lheureux, proposait cette définition de la mission : « La mission, c’est se savoir aimé et avoir envie de le dire. » Dieu nous aime en Jésus-Christ, et cet amour peut nous transformer, nous sauver : quelle bonne nouvelle ! Toute personne humaine a le droit de le savoir, il y va de sa vie, dans tous les sens du terme.
Annoncent l’Evangile, en paroles et en actes, ceux que l’Esprit du Christ emplit d’une joie expansive et d’un amour actif pour leurs frères, proches et lointains.
La mission est donc une dimension constitutive de l’être chrétien, et tous les baptisés, chacun selon sa vocation, en sont chargés solidairement. L’Eglise n’est pas un club de « parfaits » qui se trouvent bien ensemble, mais une communauté de disciples du Seigneur, lequel leur redit sans cesse : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ce troupeau » et les envoie proclamer la bonne nouvelle de la venue du Règne de Dieu. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. »
Par le sacrement de l’ordre, le Christ fait des évêques et des prêtres, leurs collaborateurs, des instruments de communion avec Lui, des instruments de la communion des croyants entre eux dans le temps (dimension apostolique) et dans l’espace (dimension universelle). Ils sont donnés à l’Eglise, afin qu’elle soit toujours davantage l’Eglise du Christ, et leur première tâche est d’annoncer l’Evangile. La vocation sacerdotale est essentiellement missionnaire.
Elle peut se préciser et prendre la forme de ce qu’on appelle habituellement la « vocation missionnaire », caractérisée par l’appel à quitter définitivement son pays afin de se consacrer à l’annonce de l’Evangile à ceux qui ne l’ont pas encore entendu.
Les époux chrétiens reflètent l’amour du Christ pour l’humanité, les religieux sont les « avant-gardistes » du Royaume des cieux, et les diacres stimulent tous les baptisés à servir à l’image de Jésus. Les missionnaires, eux, sont d’abord donnés à l’Eglise comme instruments et comme signes appelants de la Mission.
Cette grâce de la vocation missionnaire est vécue de manières très diverses selon les lieux et les époques, mais elle demeure comme un don divin, permanent et nécessaire. Elle s’incarne notamment dans divers instituts missionnaires et congrégations.
Depuis la fin du XVIIe siècle, la Société des Missions Etrangères envoie des prêtres issus des diocèses de France vers l’Asie et, plus récemment, vers l’Océan Indien. Elle compte aujourd’hui trois cents mem­bres. Vous pourrez lire dans ce dossier les témoignages de quelques-uns de ses séminaristes, Nicolas, Gérard, Yann et François, ainsi qu’une prière composée par une candidate à la vie religieuse dans une congrégation asiatique.
Comme saint Paul y invitait Timothée, prenons chacun notre part de souffrance – et de joie – pour annoncer l’Evangile du salut !