JMV 1978 - Chez des Carmélites


« Pour la vie du monde, parmi les Serviteurs de l’Evangile,
DES PRETRES »

" Des prêtres, parmi les Serviteurs de l’Evangile, c’est ce qui est bien mis en lumière dans le témoignage suivant. Des carmélites ont fait l’expérience de réfléchir ensemble sur cette réalité : elles y ont consacré du temps, elles ont explicité pour elles-mêmes son contenu dans leur vie. Elles nous font partager le fruit de leurs échanges.

Ce compte rendu est le premier du genre qui soit parvenu au C.N.V. C’est pourquoi nous le proposons au partage plus large du dossier "Jeunes et Vocations".

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Merci tout d’abord à l’équipe du SDV qui nous a fait parvenir la plaquette pour la Journée Mondiale des Vocations, et pour toutes les informations et comptes rendus qu’elle nous donne au long de l’année.

Ceci, tout en stimulant notre prière, nous fait participer, selon nos possibilités, à la mission de l’Eglise. Nous en sommes heureuses.

Nous avons donc essayé de réfléchir à partir du questionnaire "pour un partage" que comporte la plaquette.

Voici le compte rendu de ce que nous avons partagé entre nous, un groupe d’une dizaine de sœurs de la communauté.

I - LES HOMMES ET LEUR VIE

- Concrètement, quelles sont les communautés humaines dont nous sommes plus proches ?

  • La communauté du Carmel entre en contact avec des communautés familiales : les familles de chacune des sœurs.
  • Le quartier : ceux qui viennent à nos célébrations religieuses, chaque dimanche et en semaine. Les malades que les sœurs externes vont voir.
  • Les différentes communautés religieuses de la ville, du diocèse ; et au plan national, par les différents bulletins de liaison.
  • Les prêtres et leurs paroisses dont ils nous parlent.
  • Les missionnaires : prêtres, religieux et laïcs qui correspondent avec nous.
  • Le diocèse en la personne de notre évêque et du prêtre délégué auprès de nous ; ils nous sont très proches,
  • ... et la multitude de personnes, de tous milieux, pauvres ou riches, adultes souvent malades, prisonniers parfois, mais aussi quelques jeunes qui font appel à notre prière. Comme aussi ceux qui nous rendent des services et qui nous partagent quelque chose de leur vie familiale, professionnelle, quotidienne, ceux pour qui nous faisons du travail, et tous ceux dont nous parle la presse.

- A quelles réalités de leur vie sommes-nous particulièrement attentifs ?

Aux personnes elles-mêmes, leurs joies, leurs peines quotidiennes, soucis familiaux, professionnels, apostoliques, à leurs besoins spirituels qui se manifestent à travers tout cela ; à la manière dont elles vivent leur foi.

- Dans ce vécu, qu’est-ce qui nourrit notre foi, qu’est-ce qui stimule notre propre vocation ?

Toutes ces rencontres, tous ces appels stimulent notre vocation , de prière et d’offrant. Le partage de la prière, le témoignage de leur vie de foi, avec ses joies et ses difficultés, nourrissent aussi notre foi, et nous manifestent les multiples visages de l’Eglise, du peuple de Dieu et l’immensité de sa mission dans le monde.

II - PRETRES AVEC LES HOMMES

- Dans la vie, à quelles occasions faisons-nous appel aux prêtres ?

Nous faisons appel aux prêtres surtout pour les sacrements : l’Eucharistie quotidienne, le sacrement du pardon, le sacrement des malades. Pour l’aide spirituelle, personnelle ou communautaire, retraites, pour la profession solennelle. Et à cause de leurs spécialisations : conférences, sessions, aide psychologique.

- Où les prêtres cherchent-ils de leur coté à être présents ?

On ne sait pas bien répondre. On pense que ce sont les prêtres qui peuvent le dire eux-mêmes.

Cependant, dans ce que nous percevons soit de leur vie, soit de leurs désirs qu’ils nous expriment, il nous semble qu’ils ont le souci d’être très proches de la vie des gens et qu:ils ont, dans leur ensemble, souci de tous. Une rencontre de la communauté avec notre évêque lors de la visite pastorale nous l’a confirmé.

- Quand il n’y a pas de prêtres à un rassemblement de chrétiens, quels sont les éléments positifs et les lacunes de la situation ?

Tout d’abord, nous pouvons dire que chaque jour nous vivons un rassemblement de chrétiens sans prêtres, puisque chaque jour, et plusieurs fois par jour, nous célébrons la prière des heures de l’Eglise, avec parfois la présence de laïcs et autres religieuses. Cela est positif et normal, bien que nous soyons heureuses lorsque des prêtres viennent se joindre à nous, ne serait-ce qu’en tant que chrétiens *

Nous n’avons pas d’autres expériences de rassemblement sans prêtres ; mais nous pouvons partager ce qui s’est passé, une seule fois jusqu’à maintenant, pour nous : un matin, il n’y avait pas de prêtre pour célébrer l’Eucharistie quotidienne. Impossible d’en trouver un de libre. Eh bien, nous n’avons rien fait, car beaucoup ont réagi devant cette privation imprévue, si bien que le climat n’étant plus fraternel, la prieure a renoncé à donner la communion.

Nous avons fait ainsi une forte expérience de notre pauvreté personnelle et communautaire. Ce fut un temps très fort pour la communauté avec peu à peu l’échange de pardon mutuel qui culmina dans la célébration communautaire du sacrement de réconciliation justement prévue pour le soir de cette même journée.

Nous avons mieux pris conscience ensemble du don qui nous est fait chaque jour par le Seigneur ce aussi par tous les prêtres qui se mettent à notre service. Si cela se représente, nous serons davantage prêtes à faire une célébration de la Parole et du partage du Corps du Seigneur, sans la présence du prêtre.

- Qu’est-ce qui se révèle dans ces diverses expériences de la place et de la mission du prêtre ?

Le prêtre rassemble les chrétiens, préside l’Eucharistie et les sacrements. Il a mission d’évangélisation : annonce et explicitation de la Parole de Dieu, guide et conseillé" spirituel du peuple de Dieu.

III - ENSEMBLE, LAÏCS, RELIGIEUX, RELIGIEUSES, EVEQUES. PRETRES, DIACRES

- A quelles occasions sommes-nous stimulants les uns pour les autres ?

Cette question nous semble rejoindre la 3ème de la 1ère partie "les hommes et leur vie".

- Toutes les occasions de rencontres ou d’appels, les situations de détresse.

- Les célébrations eucharistiques, les veillées de prière (veillée oecuménique ).

- Les événements de l’Eglise, les lettres pastorales, les bulletins des paroisses.

- Les témoignages de vie, etc.

- Suis-je capable de reconnaître et d’exprimer le visage propre d’une vocation différente de la mienne ?

Oui, par exemple, nous reconnaissons la vocation des parents, des prêtres, des diacres, le visage propre d’autres familles religieuses, actives ou contemplatives, du moins en ce qui nous différencie, la vocation de laïcs théologiens.

Nous nous interrogeons sur les nouveaux services des laïcs dans l’Eglise ; nous nous en réjouissons, mais sans trop savoir en quoi ils consistent, à part quelques-uns comme les catéchistes...

- La joie... Quelle expérience en faisons-nous chacun, à la place qui est la notre ?

Pour nous, la joie est d’abord joie du don de Dieu ; notre vocation baptismale et au sein de celle-ci, notre vocation propre de contemplative carmélite.

- Joie de la Parole de Dieu écoutée ensemble et personnellement, goûtée et méditée en notre cœur.

- Joie des célébrations eucharistiques ou autres, avec les gens du quartier de la ville.

- Joie de la vie communautaire : donner, recevoir, membres complémentaires.

- Joie de notre communion profonde dans l’Eglise, mais aussi avec tous les hommes, même si cette communion est aussi partage de pauvreté, de souffrance.

- Joie de la rencontre de Dieu et de la rencontre des autres.

Avril 1978