Une recherche du S.D.V. de Lille


Accompagner des jeunes qui s’interrogent "sur un service des autres, de l’Eglise, du Christ aujourd’hui et demain" est une tâche d’un Service diocésain des Vocations. Mais, chez nous, le nombre de ces jeunes diminue, surtout celui des jeunes garçons. Et d’ailleurs, cet accompagnement n’est-il pas d’abord le travail des éducateurs et des groupes naturels de ces jeunes ? Le rôle du S.D.V. se bornant à le rappeler et à y aider ?

Mais en quels lieux ces jeunes peuvent-ils s’éveiller à la responsabilité ?
Désormais on dit "tous responsables ?" On parle de "services", de "ministères", d’un "nouveau visage de l’Eglise". Voilà un nouveau contexte. Il doit bien exister des lieux où cela se vit ! Ne seraient-ils pas ce terreau reconstitué, ce terrain où des jeunes, jeunes gens, jeunes filles, jeunes adultes peuvent grandir à leurs responsabilités, dans le service, où ils peuvent trouver quelques esquisses de modèles, sentir l’appel d’air des exemples ?

Déjà le dossier libre "artisans d’une Eglise Nouvelle" partait à la recherche de ces nouveaux visages de l’Eglise : "des laïcs sont présents à toutes les responsabilités de l’Eglise : animation de mouvements d’A.C., catéchèse, animation liturgique, préparation des sacrements, aumôneries de lycées, visites de malades, de personnes âgées, participation à des comités d’évangélisation, rencontre avec des incroyants, enseignement théologique... Simultanément, des prêtres adoptent des comportements nouveaux : ils ne veulent plus tout faire, ils éveillent d’autres chrétiens à leurs responsabilités, avec eux ils prennent en charge l’animation de communautés ecclésiales. Ils dirigent de moins en moins. Ils vivent un nouveau type de relations avec les hommes, chrétiens ou non. Certains exercent une profession, alors même qu’on les réclame avec force pour le culte, l’animation des groupes ou autres tâches traditionnelles..."

Et si nous explorions notre réalité diocésaine ?

En plus d’un endroit, laïcs, prêtres, religieux, religieuses établissent de nouveaux types de relations afin d’être, tous ensemble, mieux responsables de la foi et de la Mission de l’Eglise. Il faudrait repérer ces lieux... Et tout d’abord, depuis longtemps, en Action Catholique : ainsi cette équipe fédérale dont les membres s’engagent par contrat de trois ans et suivent une formation. - Ces prêtres et laïcs de plusieurs paroisses de banlieue qui s’organisent en un secteur apostolique cohérent. Cette paroisse où un comité d’évangélisation mobilise nombre de laïcs pour la préparation des sacrements, la catéchèse, la visite des malades, la liturgie. - Ces aumôneries de lycées qui sont aussi l’affaire des aînés et des parents.

Il faudrait prendre contact avec eux, préciser comment leur expérience s’est mise en route grâce à quelques questions :

  • Que vivez-vous comme responsabilités partagées ?
  • Comment vivez-vous ensemble une expérience originale de services ?
  • Que s’est-il passé ? Comment c’est arrivé ? Qui l’a demandé ?
  • Quel soutien avez-vous rencontré ? Quelle formation avez-vous suivie ?
  • Des prêtres, des religieuses ont travaillé avec vous. Comment ?

La publication éventuelle d’expériences donnerait espérance et idées à d’autres. Pourquoi un Service diocésain des Vocations se lance-t-il dans une telle enquête ? On peut se le demander. Mais ne nous définissons-nous pas comme au service de toutes les vocations "dans une Eglise tout entière ministérielle" ?

Faire connaître l’éveil aux responsabilités de nombreux chrétiens, jeunes et adultes, éveil auquel le S.D.V. n’est souvent pour rien, n’est-ce pas aider à l’éveil d’autres chrétiens ?

Là où un groupe de chrétiens divers se met en état de service, le rôle du prêtre, le sens de la vie consacrée se précisent. Au moment où on s’interroge sur leur identité, il y a précisions dynamisantes pour les intéressés et appel moins indistinct, modèles moins flous pour la génération montante. (1)

Des jeunes enfin peuvent y exercer aujourd’hui diverses responsabilités auprès d’adultes "espérants" et s’ouvrir à demain.

Tout ceci n’est pas étranger au service des vocations, des ministères en général, des ministères ordonnés et de la vie consacrée. Il s’agit bien de responsabilités très diverses prises aujourd’hui pour aujourd’hui, mais ce n’est pas étranger au ministère ordonné, à la vie consacrée de demain.

Tel est notre projet. Il en est à son tout début. On se demande même pourquoi Paris, le pressé, demande d’en parler. Peut-être pour nous inciter à persévérer ? Peut-être pour connaître, "faire remonter" jusqu’à lui les résultats d’explorations bien plus sérieuses ?

Albert BRAEMS

NOTES ---------------------------------

(1) Il est très éclairant, à l’occasion d’une telle recherche, de reprendre les documents de l’Assemblée de Lourdes 73 sur "Tous responsables dans l’Eglise". Le rôle spécifique du ministère du prêtre dans la diversité des ministères apparaît d’autant plus nettement qu’il est situé dans une Eglise tout entière "ministérielle".
Et c’est à cette condition que l’Eglise est vraiment tout entière Sacrement du Salut. [ Retour au Texte ]