Une vocation très ancienne


Ordre des vierges consacrées

Dès les premiers siècles, des femmes étaient consacrées à Dieu par leur Evêque. Elles menaient une vie de prière et de don aux autres tout en restant dans leur famille. C’est ainsi qu’en France, sainte Geneviève de Paris fut consacrée après son appel par saint Germain (vers 440). Après le développement de la vie monastique puis des congrégations religieuses, les vierges consacrées dans le monde subsisteront parallèlement aux moniales mais deviendront de plus en plus rares.

La réforme liturgique conciliaire a ouvert de nouveau cette possibilité à des femmes vivant dans le monde. Le Rituel révisé, promulgué par décret de la Congrégation pour le culte divin du 31 mai 1970 et le paragraphe 604 du nouveau Code de droit canonique de 1983 fondent l’existence officielle des vierges consacrées. Ce rituel est « compté parmi les plus précieux trésors de la liturgie romaine » (décret du 31 mai 1970).

L’ordre des vierges consacrées n’a pas d’autre fondateur ou fondatrice que l’Eglise elle-même qui a puisé son inspiration dans le mystère de Marie. Cette vocation est avant tout ecclésiale.
A la différence des ordres religieux, l’ordo virginum n’a ni règles ni structures communautaires. Les vierges consacrées sont reconnues par le droit canon, à côté des moniales, religieuses, ermites et membres d’instituts séculiers : « A ces formes de vie consacrée s’ajoute l’ordre des vierges qui, exprimant le propos sacré de suivre le Christ de plus près, sont consacrées à Dieu par l’évêque diocésain selon le rite liturgique approuvé, épousent mystiquement le Christ Fils de Dieu et sont vouées au service de l’Eglise. »
Elles vivent « dans le monde sans être du monde ». En France, elles sont aujourd’hui environ cinq cents et de plus en plus nombreuses dans divers pays de tous les continents.

Qui est la vierge consacrée ?

Ce qu’elle est

Une femme consacrée à Dieu, comme épouse du Christ, au service de l’Eglise. C’est l’évêque qui la consacre par un rituel liturgique public et solennel dans un état de vie définitif.

Vierge
Parce que l’Eglise est vierge, cette vocation est virginale. « Je vous ai fiancés à un Epoux unique comme une vierge pure à présenter au Christ » (2 Co 11, 2). Celle qui reçoit la consécration s’engage, par « une décision irrévocable », scellée par le rite liturgique, à « vivre dans la virginité perpétuelle ». Un tel choix demande un engagement sans réserve à la suite du Christ, selon la radicalité de l’Evangile.

Epouse
Parce que le Christ aime l’Eglise son Epouse, cette vocation est sponsale. « Ton Seigneur t’épousera » (Is 62, 5). La vocation de la vierge consacrée est de se laisser épouser par le Christ. Cette réalité est signifié par l’anneau qui est passé au doigt. Elle devient alors « signe transcendant de l’amour de l’Eglise pour le Christ son époux » et image du Royaume à venir. Toute son existence s’ordonne désormais à cette fin et tout lui devient occasion de signifier concrètement l’Alliance de Dieu avec son peuple.

Mère
Parce que l’Eglise est mère, cette vocation est maternelle. « Pousse des cris de joie, toi qui n’as pas enfanté selon la chair : plus nombreuse sera ta postérité » (cf. Is 54, 1). A la suite de la Vierge Marie, la vierge consacrée recherche sans cesse à accomplir la volonté du Père et s’ouvre ainsi à une fécondité spirituelle.

Ce qu’elle vit

Une vie de prière
« L’Esprit et l’épouse disent : viens ! Maranatha ! » (Ap 22, 17). La fonction première de la vierge consacrée est la prière. Parce que l’Eglise veille et attend son Seigneur, la consécration des vierges est un appel à hâter, dans une confiance vigilante, « la venue du Seigneur dans sa gloire » (Mt 25, 31). Au cours de la célébration, l’évêque lui remet le livre de la prière de l’Eglise, la Liturgie des Heures.

Au cœur même de l’Eglise
« Le zèle pour ta maison me dévore » (Ps 69, 10).
La consacrée n’entre pas dans une structure nouvelle. Sa communauté n’est autre que son diocèse dont elle partage la vie ecclésiale. La consécration instaure un lien nouveau entre celle qui la reçoit et l’évêque du diocèse. Ce lien est d’ordre spirituel en même temps que juridictionnel.
Quelle que soit la manière dont la vierge consacrée est insérée dans le diocèse, elle sait que sa prière et sa mission s’étendent aux dimensions du monde, qui sont celles de l’Eglise universelle.

Dans un esprit de service
« Ton épouse : une vigne fructueuse… » (Ps 128, 3).
Les vierges consacrées sont « vouées au service de l’Eglise ». Il s’agit d’un « service » en harmonie avec la vocation personnelle de chacune. Elles travaillent à l’annonce de l’Evangile et au service de leurs frères « selon leurs charismes respectifs », dans une grande diversité d’âges, de situation et profession, de spiritualités et mouvement d’Eglise.

Comment devenir vierge consacrée ?

Appel

La vocation de la candidate est authentifiée par l’appel de l’Evêque. Il lui appartient de vérifier sa maturité humaine et spirituelle. Celle-ci doit lui permettre d’assumer une certaine solitude, son autonomie matérielle ainsi que son insertion dans l’Eglise.

Préparation et formation continue

Cette vocation nécessite une préparation sérieuse par :
• une information précise sur cet état de vie,
• un approfondissement de la Parole de Dieu et de la Tradition de l’Eglise,
• un accompagnement spirituel et des lieux de ressourcement.

Célébration

Cette consécration, conférée par l’évêque du diocèse, a lieu normalement à la cathédrale un jour festif. Elle est notifiée dans le registre prévu à cet effet et conservé aux archives de l’évêché.

Rencontres

Dans de nombreux diocèses, les vierges consacrées se réunissent régulièrement. Une rencontre annuelle rassemble aussi les francophones qui le désirent. Une revue, Christi Sponsa, paraît quatre fois par an.

Pour en savoir plus

S’adresser au secrétariat des évêchés ou écrire au :

Service de liaison de l’OVC - c/o SNV
106, rue du Bac - 75007 Paris.