Pour un service d’Eglise : une année d’accueil


Pour un service d’Eglise : une année d’accueil

Depuis quelque temps, nous rencontrons plus fréquemment des jeunes ou des adultes, entre 18 et 30 ans, qui désirent se mettre au service de l’Eglise et du monde : certains envisagent sérieusement le ministère du prêtre, d’autres la vie religieuse ou tout simplement un engagement de laïc, Il s’agit d’étudiants ou de professionnels. Ne faut-il pas être inventif pour accueillir leur projet, les aider à l’approfondir, amorcer une formation ?

En mai 1975, 25 participants de tous les diocèses se retrouvaient à Orléans pour une journée de partage et d’information sur les différentes possibilités de service et les moyens d’y parvenir.

Au terme de cette journée, un certain nombre ont demandé avec insistance des rencontres régulières cette année. Il fallait faire une proposition, dont à vrai dire le principe avait déjà été réfléchi depuis quelque temps. Ainsi est née ce qu’un appelle l’année d’accueil.

De quoi s’agit-il ?

L’équipe du Centre d’Etude et de Réflexion Chrétienne d’Orléans, en lien étroit avec les délégués diocésains des vocations (qui sont également toujours délégués pour le 1er cycle) a offert à ces jeunes la possibilité d’une série de week-ends, huit dans l’année, qui permettrait une sorte de propédeutique de la foi, une confrontation et une réflexion sur leur projet, des temps de prière. Marc SEVIN s’est donné comme objectif d’apprendre à lire quelques textes de l’Evangile ou de l’Ancien Testament. François MAUPU a essayé de poser de façon renouvelée des questions essentielles de la foi : nos idées sur Dieu, l’Eglise, le service de l’Eglise et du monde, cherchent davantage à donner des points de repère que de livrer un savoir.

Par ailleurs, il était entendu au départ que ces week-ends ne seraient pas le seul lieu de formation et de réflexion : cette proposition se voulait complémentaire de ce que chacun pouvait trouver par ailleurs dans se participation à un service, à un groupe, à un mouvement.

Qui a participé ?

30 jeunes de tous les diocèses de la région s’étaient inscrits. 27 ont finalement suivi cette année : 6 filles, 19 garçons, un jeune couple, dont les projets et les engagements sont très différents.

  • Les uns sont étudiants, les autres ont un travail professionnel d’employé ou d’agriculteur.

  • Plus de la moitié des garçons ont exprimé le projet d’être prêtre, des filles et des garçons sont en recherche de vie religieuse, quelquesuns veulent prendre des responsabilités comme laïcs. Cette rencontre d’une diversité de projets a été un enrichissement pour tous, une occasion de clarification même pour plusieurs.

  • Leurs engagements sont divers aussi : mouvements (M.R.J,C., J.I.C., S.M.J.), catéchése, groupes de réflexion ... Certains ont découvert l’exigence d’un engagement plus vrai là où ils vivent.

Un premier bilan

  • Quelque chose est né dans notre région assez dépourvue. Il nous a paru essentiel qu’il y ait un lieu et un temps de regroupement de jeunes en recherche. La plupart du temps isolés, ils savent qu’un avenir est possible.

  • Cette année a permis d’offrir un cadre à une équipe G.F.U., elle a accueilli des militants qui cheminaient avec la J.I.C.

  • Les jeunes sont très accrochés par la remise en question de leur foi et un effort de structuration, par la découverte d’une façon de lire la Bible.

  • Il y a eu découverte progressive du lien possible entre ce qui se passe au week-end et leur vie, pour ceux qui l’avaient encore mal perçu. Certains ont été aidés dans un effort pour accentuer leur engagement apostolique ou à en vivre mieux.

  • Il nous est apparu important qu’un groupe permette de confronter d’une façon nouvelle leur projet, de partager ce qu’ils vivent. Tous sont très heureux de se retrouver dans un groupe diversifié, qui libère, aide à prendre du recul par rapport à un projet et qui permet d’envisager différents services. Chacun a été amené à se situer le plus clairement qu’il pouvait.

  • Il est vrai que ce sont encore des jeunes qui se présentent. Quelquesuns cependant ont été motivés par le groupe auquel ils appartiennent. Ne faudrait-il pas rechercher les moyens d’une proposition ?

Quelques exigences

  • L’équipe animatrice est composée de trois prêtres du C.E.R.C.(1). Il faudrait au moins la participation d’une religieuse. Il a paru important d’être en lien avec des aumôniers d’Action catholique : un aumônier J.I.C., un aumônier en monde rural.

  • Par ailleurs, cette expérience n’a pu être menée qu’en raison d’un effort étroitement mené avec les délégués diocésains des vocations, qui ont joué le rôle de relais dans les diocèses. Il est nécessaire que tout au long de l’année ils puissent suivre les jeunes de leurs diocèses.

  • Il paraît nécessaire de bien vérifier l’enracinement ecclésial et humain de ceux qui se présentent et de les aider à l’approfondir. Si l’on veut avoir un groupe qui ait assez de tonus, il faut bien se mettre d’accord sur les critères d’admission.

  • Il est apparu qu’au terme d’une année, certains ont trouvé une solution ou une orientation. Mais tous n’en sont pas là et il importe de ne pas les laisser dans la nature. En outre, certains sont prêts à poursuivre un effort d’approfondissement.

Conclusion

Il s’agit d’une expérience limitée, certes, mais suffisamment positive pour qu’une nouvelle année suit lancée l’an prochain pour d’autres jeunes. De toute manière, c’est pour notre région un espoir qui se lève.

Jean MADELIN
1, Cloître St-Aignan 45000 ORLEANS

(1) Centre d’Etude et de Réflexion Chrétienne [ Retour au Texte ]