L’enracinement humain et ecclésial de ces jeunes


1 - L’importance de cet enracinement

Nos réactions d’adultes :

  • "Aux sessions d’été, on a le souci d’aider le jeune à découvrir comment il vit en responsable, au sein d’un peuple."
    "On l’aide à redécouvrir la vocation baptismale et la dimension collective de la vie, à partir des solidarités de ces jeunes".
    Il faut passer du "qui je suis" au "avec qui je vis".

  • "C’est important de découvrir la démarche du 1er cycle de grand séminaire par rapport à celle du 2ème cycle. Il y a des étapes :
    • entrée au 2ème cycle : cela dépend de ce que le jeune a vécu avant (stages) et de la manière dont son projet a mûri au-dedans de l’expérience humaine qu’il avait, à vivre.
    • l’entrée au 1er cycle retardée pour des sortants de terminales ?
      trop jeunes ?
      Quelles sont nos motivations à nous ?
      Quelles sont les motivations des jeunes ?
      Est-ce pour permettre aux jeunes de leur laisser le temps de vivre, d’approfondir leur projet, de s’insérer "dans la vie", de retrouver leurs racines ... ? Nous n’avons pas répondu à la question.

  • C’est l’interpellation de la J.I.C. aux institutions de formation :
    "Ne déracinez pas les gars !"

  • C’est l’effort du M.E.J., dans des camps de jeunes, par "la relecture de la vie", d’aider ces jeunes à mieux s’insérer dans leurs milieux et de chercher à réfléchir avec d’autres.

Il - Des expressions de jeunes

  • "La plupart des jeunes que j’accompagne ont une expérience humaine, mais une responsabilité humaine ou ecclésiale ??? (séminaire vocations d’aînés : les jeunes découvrent le bienfait des études, leur capacité ... et il n’y a plus que cela qui compte !)

  • "Le désir d’être prêtre n’est pas très enraciné dans une expérience d’Eglise".

  • "Devant l’absence de dynamisme de l’Eglise dans certains coins, le jeunes sont paumés". Quelle expérience d’Eglise peuvent-ils faire ?

  • "Allergie des jeunes par rappart à l’Action catholique spécialisée : ils ont peur d’être embrigadés, récupérés".

  • "Nous avons même exprimé des ambiguîtés dans ce que l’on pourrait appeler "l’engagement", l’action avec d’autres." Les manifestations sont devenues des fêtes : un jeune me disait que cela leur permet de se retrouver entre eux et avec leurs profs. Quant à la loi Haby, ils s’en foutent.."

III - Ces attitudes nous interpellent

  • Il faut respecter l’évolution des gars, compter avec le temps.

  • L’expérience ecclésiale qu’ils font dans le cadre des "Foyers", de "sessions" ... éveille en eux les notions de service, d’engagement ...
    et cela n’est pas perdu !

  • "L’expérience spirituelle est primordiale" : se savoir aimé de Dieu libère et engage.
    "Il y a 10 ans, on pouvait s’engager : on était apte à la contemplation dans la vie, on était croyant. Aujourd’hui, pour les jeunes, cela n’est plus vrai. Il leur faut découvrir qu’ils sont aimés de Dieu, apprendre à lire les signes de cet amour dans la vie ..."

IV - La réflexion des animateurs après une session de 3 jours

  • Beaucoup d’entre eux sont engagés et même très engagés : chefs de classe, délégués, groupes d’Action Tiers-Monde, U.N.E.F., U.E.C., animation de loisirs (scoutisme), action syndicale, J.O.C., visites des malades, etc.

  • Il y a une grande diversité de responsabilités dans l’Eglise.
    Certains même cumulent deux ou trois responsabilités : communauté étudiante, aumônerie de lycée, catéchèse en paroisse, J.O.C., scouts, paroisse (liturgie), des groupes informels : Taizé, groupe charismatique, groupe de prière, conférence Saint-Vincent-de-Paul ...

  • Il nous faut noter, prendre acte de cette diversité.

  • Il nous faut donner beaucoup d’importance à ce qui les fait aller plus loin. C’est le cas, par exemple, des sessions dont nous avons parlé.

  • C’est les copains avec qui ces jeunes partagent ce qu’ils vivent : "En équipe, je vis quelque chose ; ailleurs, non."

  • C’est la découverte progressive du lien qu’ils cherchent entre leur vie et leur foi ; et cela est vécu comme une tension. Les jeunes sont tiraillés.

  • Ce sont les événements qui les marquent, ceux du monde, ceux qui les marquent personnellement (maladie, session, rencontre ...), ceux qui les marquent personnellement quand ils ont réussi à se "mouiller" pour les autres, à s’engager : participation à une grève pour un jeune travailleur ...

  • C’est la découverte qu’ils sont aimée de Dieu : une expérience spirituelle saine, où ils s’acceptent tels qu’ils sont, où ils acceptent leur famille telle qu’elle est ... Un masque énorme tombe, les verrous sautent ... Il y a libération et ouverture.

V - Quelques questions

  • Qu’est-ce que l’on met sous les mots : "enracinement humain et ecclésial" ?

  • Quel "projet" avons-nous lorsque nous rencontrons un jeune ? Nous ne sommes pas neutres. Nous sommes prêtres au service d’une Eglise en construction ...
    Avons-nous le souci de découvrir à partir du jeune, son usine, sa Fac, son lycée ?

  • Chargés de la formation en 1er cycle : comment accueille-t-on tel ou tel jeune dont l’expérience humaine et ecclésiale était riche ?

  • Comment nous situons-nous par rapport à l’effort pastoral du diocèse ?
    Quel lien avons-nous avec les mouvements d’évangélisation ? Cela aide les jeunes à se situer eux-mêmes dans un effort apostolique.

  • Malgré les critiques dont nous sommes parfois l’objet de la part de prêtres en A.C.J., quelle est notre foi par rapport au travail qui se fait dans les mouvements ? Comment exprimons-nous cette foi dans notre pédagogie ? (fidélité aux intuitions de l’Action catholique ?)

  • Les "stages" :
    comment sont-ils préparés ?
    nos motivations ?
    celles des gars ?

    Quel rôle joue la communauté dans le choix "personnel" des gars ?

Claude SCHOCKERT
Foyer de Renémont, Nancy.