Les 18-25 ans (garçons) - 1) Eveil et recherche : expériences vécues : éveil et recherche en J.O.C.


L’expérience d’"Eveil et Recherche" pour le sacerdoce a. été lancée par la J.O.C. en 1969.Chaque année, une soixantaine de gars de 18 à 25 ans sont suivis personnellement et en groupe dans les différentes régions de France. Une vingtaine d’entre eux participent en fin d’année à la Session Nationale, avant d’entrer dans le premier cycle G.F.O.

La J.O.C. ne se contente pas d’aider les gars qui se posent la question du sacerdoce à y réfléchir. Elle cherche aussi à éveiller cette .question chez les militants à partir de leur action en Mouvement et de leur projet de vie.

D’où le plan de cet article :

- Le contenu de la recherche des gars,

- l’éveil au sacerdoce,

- Les convictions de la J.O.C.

LE CONTENU DE LA RECHERCHE DES GARS

Elle comprend trois étapes :

1- Réflexion personnelle

Lorsqu’un jeune du monde ouvrier exprime à la J.O.C. son désir d’être prêtre, les fédéraux ou les aumôniers lui proposent de réfléchir à partir d’une petite plaquette intitulée : "Tu veux être Prêtre demain... Pourquoi ?" Cette plaquette, divisée en 7 chapitres, lui permet de faire le tour de sa vie :

- l’Histoire de son désir de devenir Prêtre,

- Sa vie et son action avec les autres (avec un questionnaire spécial pour ceux qui sont militants jocistes),

- Sa vie en famille,

- Sa vie scolaire ou professionnelle,

- Sa vie avec les filles,

- Sa vie avec le Christ.

- Le point de sa recherche : après avoir réfléchi à toutes ces questions, pourquoi finalement choisit-il d’être prêtre ?

2. Les week-ends régionaux

Ils sont organisés deux ou trois fois dans l’année pour les gars qui ont entamé leur recherche personnelle.

Ils étaient animés jusqu’à présent par un aumônier régional d’Eveil et Recherche. Pour signifier la responsabilité du Mouvement par rapport au discernement des vocations sacerdotales, c’est une équipe composée d’un fédéral J.O.C. et d’un aumônier "Eveil et Recherche" qui prend de plus en plus en charge ces rencontres .

Qu’y fait-on ?

En général les gars commencent par se dire l’histoire de leur projet de sacerdoce. Ils partagent les actions qu’ils mènent avec leurs copains au travail ou à l’école. Ils creusent la dimension ouvrière et la dimension apostolique de ces actions.

Très souvent, une première réflexion se fait sur la vie avec les filles et le sens du célibat sacerdotal. A chaque week-end, un long partage d’Evangile leur permet de nourrir leur vie avec le Christ.

Ces rencontres sont pensées en fonction des participants. Aux militants J.O.C., on propose d’exprimer le lien qu’ils font entre leur action en J.O.C. et leur projet de sacerdoce. Avec les jeunes du monde ouvrier qui ne connaissent pas la J.O.C., on essaie d’approfondir ce qui fait leur condition ouvrière, les objectifs de leur action, la manière de démarrer une action avec des copains dans leur entreprise ou leur école. Peu à peu on leur permet de découvrir ce qu’est une action apostolique.

3 - La Session Nationale de trois jours

A cette session sont invités les gars qui ont participé à un ou plusieurs week-ends régionaux. Pour montrer que l’appel personnel au sacerdoce doit être authentifié par l’Eglise, et pour provoquer le Mouvement par rapport à cette responsabilité, l’invitation est transmise aux gars par des fédéraux J.O.C., tandis que l’animation de la session est assurée par un permanent J.O.C. comme les autres rencontres du Mouvement.

La session aide les gars à faire ensemble un premier bilan de leur recherche, à approfondir le sens de leur projet, à noter des critères de discernement de leur vocation, à prier pour se mettre dans les dispositions d’accueil de l’appel de Dieu.

On leur demande de rédiger une monographie sur l’histoire de leur projet, leur découverte de la J.O.C., leur action ouvrière et apostolique. En partageant leurs cheminements, ils découvrent tous ceux qui les ont appelés : des copains militants, des jeunes travailleurs, leur famille, des prêtres... Leur désir de devenir prêtre, tout en venant d’eux, ils l’ont en quelque sorte aussi reçu du monde ouvrier et de l’Eglise. La confrontation de leur projet avec l’appel des Apôtres, en particulier de Paul, leur fait prendre conscience que c’est l’Esprit de Dieu qui les appelle Par l’Eglise à se mettre au service d’un peuple pour l’Evangile. Enfin, en approfondissant le rôle du prêtre dans leur vie et dans l’Eglise en classe ouvrière, ils arrivent peu à peu à préciser leur projet et à prendre une décision par rapport à leur entrée en G.F.O.

N.B. - Les adolescents

Il arrive que des gars de 14 à 17 ans expriment aussi leur désir d’être prêtre. Dans la région Est, on a commencé à leur proposer des week-ends de réflexion. Ceux-ci sont axés sur leur action, leur place de militants jocistes parmi leurs copains, le lien entre leur action et l’Evangile. On n’aborde la question du sacerdoce que s’ils le demandent. Le soutien de leur projet de sacerdoce se fait surtout par un approfondissement de leur vie apostolique en J.O.C.

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L’EVEIL AU SACERDOCE

La J.O.C. ne se contente pas d’accueillir les gars qui se présentent avec un projet de sacerdoce. Elle veut aussi éveiller ce projet chez les militants. L’expérience d’"Eveil et Recherche" montre que des projets de sacerdoce s’expriment surtout dans les fédérations où il y a une qualité de vie militante, un dynamisme missionnaire, des responsabilités confiées à un grand nombre de militants.

D’où le souci du Mouvement de permettre aux militants de faire l’expérience d’une Eglise authentique, reposant sur la responsabilité de tous.

1. Une vie d’Eglise authentique

Les responsables sont sans cesse interpellés sur la qualité de l’Eglise qu’ils fondent en jeunesse ouvrière :

- Est-elle bien insérée dans la vie des jeunes du monde ouvrier ? Est-elle partie prenante de leurs efforts de libération ?

- Est-elle signe de Jésus-Christ ? Prend-elle les moyens de connaître Jésus-Christ, d’en vivre (par la prière et les sacrements), de le révéler ?

- Est-elle une Eglise universelle :

  • en s’adressant à toutes les catégories de la jeunesse ouvrière (gars au travail, en école, apprentis, chômeurs...),
  • en se sentant responsable de tout le peuple ouvrier : enfants, jeunes et adultes.
  • en cherchant à libérer tous les hommes, même les exploiteurs, par la , lutte contre les causes des injustices actuelles,
  • en donnant à son action une dimension internationale,
  • en accueillant ce que vivent d’autres cellules d’Eglise dans des milieux différents (la J.I.C. par exemple) et en provoquant la naissance de ces cellules d’Eglise ?

2 - Une Eglise gui appelle tous ses membres à en être responsables

Par les articles d"’Equipe Ouvrière" (revue des militants), à travers les révisions de vie, les sessions de responsables, les récollections, le Mouvement provoque les gars à réfléchir à l’orientation de leur vie, à la manière dont ils comptent poursuivre après la J.O.C. le combat de la classe ouvrière et le service de l’Eglise, que ce soit dans le mariage, le célibat, le sacerdoce ou la vie religieuse.

Les aumôniers sont invités à participer à cette provocation du Mouvement, à interpeller les responsables pour que la question du projet de vie (y compris le projet de sacerdoce) soit réfléchie collectivement par les militants.

En effet, si on n’insiste pas sur la responsabilité de tous les croyants, les jeunes ne seront guère tentés aujourd’hui de se mettre à vie au service d’une Eglise dont l’existence reposerait sur la générosité de quelques spécialistes prêtres.

LES CONVICTIONS DE LA J.O.C.

On pourrait les résumer ainsi :

- Des projets de sacerdoce se formulent dans une Eglise de qualité ; dont tous sont partie prenante.

- Ils mûrissent peu à peu chez les militants qui cherchent en même temps à transformer le monde, à construire l’Eglise et à rencontrer personnellement Jésus-Christ.

Le prêtre n’a en effet de sens que comme signe et serviteur de l’Eglise pour lui rappeler ce qu’elle est en profondeur : l’Eglise du Christ et des Apôtres pour les hommes d’aujourd’hui.

Jean MIOSSEC
Aumônier national de la J.O.C