Vers la vie religieuse féminine : recherche et formation


Les 5, 6 et 7 Mars eut lieu à Paris une session organisée par "Froma Gregis" (organisme au service des responsables de formation), avec la collaboration de l’Union des supérieures majeures et du Centre national des vocations.

Participaient à cEtte session 220 religieuses - responsables de formation aux différents niveaux et soeurs accompagnant des jeunes en recherche — mais aussi, au titre de témoins, quelques prêtres plus particulièrement engagés dans une pastorale des vocations féminines.

Le thème en était :"cheminement actuel de jeunes vers la vie religieuse". Un compte rendu intégral de cette session paraîtra dans un prochain numéro de la revue "Forma Gregis" et nous vous le ferons connaître.

Pour l’instant, nous avons voulu seulement relever et publier ici ce qui, dans les témoignages et les échanges, concernait plus directement le thème de ce dossier. : recherche et formation.

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I - LE BUT ET LA DEMARCHE

  • En préparant cette session, nous voulions
    - écouter ensemble ce que vivent des jeunes en recherche, ainsi que ceux et celles qui les accompagnent ;
    - nous interroger sur ce qui en découle pour l’étape de formation : convictions, conclusions, questions...
    - renforcer les relations, tant au plan local qu’au plan national, entre ceux et celles qu i accompagnent ses jeunes durant leur recherche et celle qui assument ensuite la responsabilité de la formation.
  • Pour atteindre ce but, la démarche, toute inductive, fut vécue en trois temps :
    - un temps d’écoute - de jeunes (1er jour)
    - de ceux et celles qui les accompagnent (2e jour)
    - un temps d’interpellation à partir de ces témoignages quant à notre vocation et à notre mission propre (1er et 2e jour).
    - un temps de recherche (3ème, jour), que les responsables de formation prolongeront en leurs rencontres régionales.

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II - CE QUE DES JEUNES - en recherche ou en formation - ONT EXPRIMÉ ...

Nous ne pouvons citer ici que quelques extraits de quelques témoignages. C’est un pis—aller : un témoignage, qui relate une "histoire", cela forme un tout ! Nous avons dû choisir, dans des témoignages très divers, quelques passages complémentaires, qui posent la question de la cohérence entre l’étape de recherche et l’étape de formation.

CHANTAL - 27 ans - permanente régionale M.R.J.C. - en recherche.
- Une recherche au coeur d’un engagement :
"Ce qui m’a" aidée dans ma recherche, c’est d’abord l’attitude de notre aumônier et aussi d’une jeune religieuse avec qui on collaborait sur la zone pour les rencontres d’adolescentes. Tous les deux m’agaçaient, car ils me prêchaient la patience, et moi je voulais tout et tout de suite. Ma plus grosse question était : où vais-je aller ?"... Je ne crois pas que j’étais très disponible pour une vraie recherche à ce moment là. Je me suis calmée, et j’ai pu saisir que la recherche plus importante à faire était celle qui pourrait m’amener à faire un véritable choix, pour que mon "oui" à Dieu soit "oui".
" A travers mes différents engagements on M.R.J.C., des points de repère se dégageaient peu à peu : je voulais rester dans le monde rural, en sortir aurait été de la lâcheté - je croyais qu’il y avait un travail important à faire entre prêtres, religieuses, laïcs, pour que vive l’Eglise en monde rural. Enfin, de la vie mouvementée que je menais, se dégageait un besoin de silence et de prière"...

- Où j’en suis aujourd’hui :
" Ce que je vis actuellement et ce que je vivrai dans quelques mois, ce n’est pas autre chose,.pour moi c’est une suite. Concrètement, je commencerai cet été à être plus en lien avec les Dominicaines des campagnes. Nous ne savons pas encore ni où, ni comment je vivrai cette première année. Nous cherchons si c’est possible de faire ce que je demande et si c’est conciliable avec les temps de formation prévus, pour vivre, dans un monde de salariés, une présence d’Eglise... Pour ça, il y a besoin de collaboration avec d’autres chrétiens sur place... et, si c’est possible, dans l’avenir je ferai du M.R.J.C."...

- Ce que je voudrais :
" Etre accepté dans la congrégation avec mes "croyances", d’aujourd’hui, c’est-à-dire : une certaine analyse de la société, un regard sur l’Eglise... qui sont influencés par le M.R.J.C. et un certain nombre de personnes que j’ai rencontrées pendant cet engagement...
" Pouvoir toujours être en recherche, pour découvrir de quelle libération le monde a besoin, à quelles conditions Jésus-Christ peut être reconnu et les hommes vivre cette libération en Lui...
" Trouver un équilibre entre engagement professionnel, vie communautaire, partage, prière...
" Ne pas avoir une place particulière parce que religieuse, ni dans le monde, ni dans l’Eglise. Je crois à une complémentarité des ministères, parce que j’en fais l’expérience aujourd’hui, avec d’autres. Je crois simplement que ça vaut le coup de risquer sa vie sur Dieu de cette façon et qu’il peut remplir toute une vie".

FRANÇOISE - 27 ans - après des études en faculté de sciences, travaille dans une équipe internationale de chercheurs, techniciens, ingénieurs, en lien avec le C.N.R.S. En recherche également.

- "Ce que, dans mes contacts avec des religieuses, j’ai apprécié.
" Depuis quelques années, ma façon de percevoir leur vie a évolué. Je m’attache moins aux formes et aux habitudes extérieures et plus à l’essentiel de leur vie. Il y a beaucoup de choses qui m’ont heurtée, mais je préfère aujourd’hui voir le positif et essayer de dire ce que j’ai apprécié dans la vie de quelques-unes de ces femmes.

  • Des femmes épanouies personnellement, équilibrées, conscientes de leur féminité, qui sont elles-mêmes et pas seulement le reflet fidèle d’une supérieure ou d’une communauté.
  • Des femmes bien insérées dans .la société, conscientes de son évolution, aptes à comprendre ce qu’est la vie des hommes et des femmes d’aujourd’hui.
  • Des femmes libres dans l’Eglise, c’est-à-dire attentives à ce qui se vit... mais aussi capables de prendre du recul, d’émettre une opinion personnelle.
  • Par rapport à mon projet de vie consacrée, j’ai aimé qu’elles soient ouvertes à des aspects importants pour moi et qui le sont moins pour elles, … et qu’elles n’aient pas de réaction de "propriétaire" voulant accaparer ma recherche".

- Ce que m’apportent les groupes de recherche : "ce partage avec d’autres filles qui ont un projet de vie consacrée :

  • m’ouvre à des cheminements et à des vocations très différentes. Je vis la pluralité des appels dans le monde et dans l’Eglise…
  • ne nous enferme pas dans nos petits problèmes mais nous renvoie à ce que nous vivons... C’est là que notre projet s’élabore et se réalise.
  • m’insère dans, l’Eglise institutionnelle... A travers ce que vivent les filles, j’ai découvert que mon projet peut s’insérer dans ce qui existe déjà. J’ai appris à ne pas être trop pressée, mais à l’être suffisamment pour ne pas toujours rester dans le rêve".

- Des convictions qui expliquent ce que je veux vivre.

  • "Je suis appelée au coeur .du monde indépendant dans lequel j’ai vécu jusqu’à maintenant pour essayer d’y vivre l’Evangile dans sa radicalité... Je veux être continuellement en recherche, pour trouver de meilleurs moyens de partager les réalités humaines vécues par ceux qui m’entourent... Cela veut dire garder ma profession, y être compétente, demeurer attentive aux valeurs qui y sont vécues, avoir la possibilité de prendre, en mon nom personnel, des engagements politiques, sociaux, syndicaux, apostoliques ou autres, après discussion et échange avec la communauté..."
  • "Je veux être continuellement en recherche pour connaître Dieu qui est présent au coeur de la vie du monde... Nous ne pouvons lire les signes du Christ présent au coeur du monde que si cette lecture se fait dans une équipe ; lieu de partage en vérité, lieu de remise en question de notre vie - lieu de confrontation de nos actions et de nos projets..."
  • "Je souhaiterais que l’équipe de partage et de révision de vie ne soit pas forcément identifiable à la communauté de vie stricte, mais soit ouverte à d’autres, consacrés ou non, qui cherchent à connaître et à suivre Jésus-Christ... La vie ensemble devrait avoir la souplesse d’une vie familiale, pour que chacun puisse rester fidèle à ce qu’il a été et rechercher des engagements qui soient conformes à la fois à son projet personnel et au projet de la communauté"...

MARIE FRANÇOISE — travailleuse familiale - actuellement novice chez les Petites soeurs de l’Assomption.

- Un postulat vécu en communauté.
"En communauté, j’ai appris a être accueillante à la présence et à la révélation de Jésus-Christ... J’ai acquis l’assurance plus concrète de l’existence réelle de Dieu dans nos vies..."
"La communauté m’a aidée à m’accepter telle que je suis, parce que dès le départ, je me suis sentie accueillie et acceptée par toutes les soeurs..."
" J’ai ressenti une fraternité très grande dans la communauté qui m’accueillait, en même temps qu’une vie très simple, naturelle, détendue... J’ai vu vivre des soeurs heureuses dans leur peau, j’ai découvert la présence de Dieu dans une communauté ouverte à tout ce qui se vit à l’extérieur..."
"J’ai vécu une continuité avec les années passées... car pendant ce temps de postulat, j’ai choisi un travail professionnel... Mais à mi-temps, afin de consacrer plus de temps à la prière et à la réflexion..."
"Pondant ce temps de postulat, la réflexion s’est faite au fur et à mesure des découvertes et des réalités vécues... L’attitude d’écoute de la responsable qui tient compte de ce que l’on vit et que l’on exprime, m’a permis d’être plus libre"...

- Au début du noviciat :
"Pour moi, le noviciat était une étape importante, qui supposait que je désire connaître davantage le Christ, que j’aie pris conscience d’un appel de sa part, que j’ai un plus grand désir d’y répondre"...
"Il ne s’agit plus pour moi de regarder et partager la vie d’une communauté, mais d’en être membre..."
"Le noviciat doit aussi me donner une meilleure connaissance de la congrégation, de sa règle de vie"...
"Pour moi, faire une démarche en vue du noviciat, est une source de dépouillement, de don total en vue d’appartenir à Jésus—Christ seul pour le service des hommes... Je veux vivre de Jésus-Christ dans la vie des plus pauvres, des écrasés du monde ouvrier"...
"Ce que j’ai découvert et vu vivre dans l’équipe de recherche et au cours du postulat, je suis appelée à le vivre concrètement au noviciat... Ce que j’ai vécu en équipe et en révision de vie communautaire, je le retrouve au noviciat et dans les journées de travail avec les novices de deux autres congrégations. Cette manière de regarder la vie et de la lire, m’aide à comprendre ce que vivent les familles"...
"Actuellement, je vis le noviciat en continuant mon travail à mi-temps. Le temps de prière personnelle, la prière en communauté et l’Eucharistie sont prévus en tenant compte des horaires de travail de la communauté"...
"L’Esprit-Saint se charge de nous pousser en avant et de nous poser des questions... par les faits et gestes de tous ceux qui nous entourent"...

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Après avoir entendu ces jeunes... et d’autres encore, nous avons écouté ceux et celles qui aujourd’hui les accompagnent. Leurs interventions ne peuvent trouver place en ce dossier. La revue "Forma Gregis" et d’autres dossiers de "Jeunes et Vocations" vous les transmettront : elles relatent des expériences et éclairent notre recherche.

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II - CONSTATATIONS - INTERPELLATIONS - QUESTIONS.

Après avoir entendu ces témoignages de jeunes — mais aussi de ceux et celles qui les accompagnent, les participants de la session se sont efforcés d’exprimer :

- en quoi ils se sentent interpellés,

- les questions qu’ils se posent.

A - QUELQUES CONSTATATIONS.

1) Les valeurs perçues chez les jeunes :

- Les jeunes en recherche, que nous avons entendues, ont une réelle consistance humaine.

- Pour elles, Jésus-Christ est quelqu’un de vivant... et elles croient en l’Esprit—Saint.

- Les soucis qu’elles portent et les efforts qu’elles vivent en conséquence :

demeurer solidaires d’un milieu,
choisir et vivre sérieusement une profession,
prendre des responsabilités et vivre des engagements dans leur milieu,
unifier leur vie,
vivre une relation personnelle à Jésus—Christ,
être attentives aux signes de Dieu dans leur vie,
cheminer lentement mais activement à l’écoute de l’Esprit.

- Leurs aspirations : ce qu’elles attendent et veulent vivre dans la vie religieuse :

bénéficier d’une réelle continuité dans leur cheminement,
être des femmes bien situées dans le monde,
avoir une insertion professionnelle vraie.
être respectées en ce qu’elles sont, en ce qu’elles ont vécu,
pouvoir prendre en mains leur propre vie,
vivre des relations plutôt qu’être dans des structures
être bien insérées dans l’Eglise, avec des prêtres et des laïcs,
vivre une vie fraternelle qui aille jusqu’à la remise en cause,
du silence, et cependant un partage,
une intense vie de prière personnelle et communautaire,
une consécration qui prenne toute la personne :"on ne détaille pas !"

2) Ce que ces jeunes et ceux qui les accompagnent estiment primordial pour un bon cheminement :

- la connaissance de soi et la reconnaissance de son milieu, de ses racines,

- la recherche d’un réel équilibre, d’une plus grande maturité humaine,

- l’exercice d’une vraie vie professionnelle,

- un véritable engagement (pas seulement des activités ou une présence dans un groupe de recherche) . : notamment, dans les Mouvements d’A.C. : voulant aller jusqu’au bout de leur, démarche, en fidélité à leur mission propre, ils sont partie prenante de l’éveil et de l’accompagnement des vocations.

- une ambiance de liberté : que les jeunes soient renvoyées à elles-mêmes

- pour la maturation de la personne, de la foi, de la vocation, le facteur "temps" est primordial.

- pour beaucoup, un accompagnement à la fois personnel et collectif est nécessaire. Une démarche collective, notamment en groupes de recherche, permet aux jeunes d’exprimer, partager, clarifier leur projet de s’interpeller pour leur vie actuelle- de vivre en Eglise leur recherche

B - DES INTERPELLATIONS

C’est une espérance que de constater

la fidélité du Seigneur qui continue d’appeler,
la qualité de la recherche vécue par des jeunes,
la foi de ceux et celles qui les accompagnent,
l’action des Mouvements au service de ces jeunes.

Mais c’est rude à recevoir, parce que cela interpelle :

1) Des interpellations plus personnelles : "les exigences de l’accompagnement, de la formation nous ramènent à nous-mêmes, à ce que nous vivons et nous invitent à une conversion personnelle :

- sommes-nous attentives à ce que nous vivons ? ...

- le partageons-nous en communauté avec d’autres ? ... :

- quelles sont nos propres solidarités avec le monde d’aujourd’hui ? ...

- savons-nous reconnaître et assumer notre propre milieu ? ...

- sommes-nous nous-mêmes des femmes -adultes- bien situées dans le monde ?"...

2) Des interpellations pour l’accompagnement des jeunes en recherche ;

- au plan de l’attitude : l’accompagnement n’est pas d’abord affaire de technique, c’est plutôt une conversion à une certaine attitude

accueil des filles telles qu’elles sont,
écoute de ce qu’elles expriment,
respect de la personne, de la liberté,
désintéressement et discrétion,
attention à tout ce qu’elles vivent.

- au plan de la pédagogie :

reconnaître l’importance du facteur "temps" pour la maturation,
accepter le pluralisme des cheminements, des modes d’accompagnement,
partir de la vie et aider à une lecture chrétienne de la vie,
amener les jeunes à se demander "qui es—tu ? Que veux—tu ? Que peux-tu ?
les aider à participer au discernement de leur vocation,
souligner la cohérence nécessaire entre vie actuelle et projet,
les aider à découvrir une congrégation qui accueille leur projet.

- ceux et celles qui accompagnent doivent y être formés, connaître la vie religieuse, être bien insérés dans la pastorale.

3) Des interpellations pour les responsables de formation (accueil, postulat, noviciat) :

- être honnêtes vis-à-vis de ces jeunes : il faut qu’une congrégation puisse répondre à leur attente,

- écouter d’abord ce que ces jeunes ont vécu, ce à quoi elles aspirent,

- sauvegarder la continuité entre temps de recherche et temps de formation,

- comment concevoir un postulat, un noviciat, étant donné l’importance que ces filles attachent à leur enracinement dans un milieu, à l’exercice d’une profession, à l’engagement ? ...

4) Des interpellations pour les congrégations :

- quelle est la valeur "chrétienne" de nos communautés ? ...

- quel visage de l’Eglise - de la vie religieuse — donnons—nous à des jeunes ?

- les jeunes aspirent à un vrai partage : nos communautés y sont—elles prêtes ? .

- des jeunes veulent être fidèles à leur milieu, garder leur profession, poursuivre des engagements (syndicaux, politiques...). Nos congrégations ne doivent-elles pas repenser leur projet apostolique, passer d’une présence à "nos" oeuvres à une présence aux besoins de l’Eglise et du monde ? ...

- notre congrégation peut—elle actuellement accueillir des jeunes ? ...

5) Des interpellations plus radicales :

- si tant de jeunes pensent à une vie contemplative, n’est-ce pas parce que nous ne vivons pas assez la dimension contemplative de notre vie ?

- sommes—nous assez réalistes devant la société qui change et se construit ?

- comment portons—nous les interrogations du monde d’aujourd’hui ?

- en tant que femmes consacrées, sommes—nous vraiment contestataires au nom de l’Evangile ?

C - DES QUESTIONS A ETUDIER ... (exprimées dans les termes employés)

- sur le thème "cheminement et aspirations des jeunes"

  • la lenteur du cheminement ne risque-t—elle pas de décourager, de conduire au non-engagement ? Où est la limite ? ...
  • faudra—t—il être des "super—femmes" pour se consacrer à Dieu dans la vie religieuse ? Exiger des personnes qu’elles aient atteint un tel niveau de maturité, n’est-ce pas une nouvelle manière de se vouloir "supérieures" ? ...
  • l’engagement définitif est remis en cause par des jeunes. Pourquoi ? Certaines posent la question d’un engagement pour un temps. Peut—on accepter cela ? ...
    Pour des jeunes qui ont. ainsi cheminé, quel postulat, quel noviciat ? ...

- sur le thème "ces jeunes et nos congrégations" :

  • Nous entendons les appels des jeunes et nous nous trouvons devant "le réel" de nos congrégations. Est-ce conciliable ? ...
  • Peut—on conserver -peut-on encore définir un projet de congrégation, si l’on veut respecter les projets des jeunes.., et des autres ? N’y a—t—il pas dilution du charisme du fondateur ? ...
  • Peut—on —et comment ? - favoriser l’éclosion de communautés qui répondent à l’attente de ces jeunes ? ...
  • Comment sensibiliser les soeurs à ces mentalités, valeurs, aspirations des jeunes ?

- sur le thème : "enracinement, solidarités - ruptures, ouverture à l’universel " :

  • Comment concilier le respect de la personne, de son originalité, et la nécessité d’admettre certaines contraintes ? ...
  • Quelles ruptures... pour quelles solidarités ? ...
  • Comment concilier reconnaissance, respect d’un milieu- et ouverture à l’universel ?

- sur la vie religieuse :

  • qu’est—ce qui spécifie profondément la vie religieuse ? ...
  • est-elle, oui ou non, un état de vie qui soit plus parfait ? ...
  • n’est-il pas des distinctions à faire éclater ? Par exemple entre la vie religieuse "ayant mission dans l’Eglise d’être professionnelle de la conversion évangélique" - et les laïcs consacrés "aménageant le monde selon l’Evangile" ?...

IV- QUELQUES EFFORTS ESSENTIELS ...

Bien des questions demeurent ! Mais, que nous accompagnions des jeunes en leur recherche ou au cours de leur formation, n’est-il pas des efforts communs que nous avons à vivre ? Nous ne ferons ici que les énoncer ...

1) Un effort commun de vraie patience :

- dans la foi en un Seigneur qui agit et appelle dans le temps,

- pour aider des jeunes à découvrir et à vivre "l’expérience" que d’abord, aujourd’hui, elles ont à vivre, aux plans humain, spirituel, apostolique,

- en les amenant’ à faire les "pas" et à franchir les "seuils" nécessaires,

- en veillant à ce que soit sauvegardée la cohérence entre vie actuelle et projet,

- ce qui suppose un combat contre des jeunes… ou des congrégations "impatientes" ...

2) Une attitude commune d’attention :

- au monde tel qu’il est, en sa nouveauté et en sa complexité,

- à l’Eglise qui y naît et grandit,

- à toute la vie de ces jeunes, à partir de laquelle la pédagogie d’accompagnement doit être pensée et exercée,

- à ce que sont, vivent, attendent, refusent, les jeunes d’aujourd’hui.

3) Une volonté commune de cohérence entre temps de recherche et temps de formation :

- ce qui suppose que l’on écoute et que l’on respecte ce qui au préalable a été vécu,

- que l’on prévoie, en dialogue avec ces jeunes, ce que peuvent être un postulat, un noviciat adaptés et personnalisés,

- que l’on définisse quelles sont les ruptures nécessaires... et pour vivre quelles solidarités ? ...

4) Des relations et une collaboration plus étroites entre ceux et celles qui accompagnent ces jeunes durant leur recherche puis en l’étape de formation : s’il appartient à la vie religieuse d’assumer la responsabilité de la formation, celle-ci ne doit-elle pas être pensée, prévue en dialogue avec ceux qui auparavant ont cheminé avec ces jeunes ? Par delà certaines "frontières", il faut chercher à se rencontrer si l’on veut, dans l’intérêt des personnes et de la vie religieuse, servir ensemble les appels de Dieu.

Michel VENNIN

D’autres témoignages, recueillis au cours de cette session, vous seront transmis dans des dossiers ultérieurs de "Jeunes et Vocations". "Forma Gregis" en publiera un compte-rendu intégral, que nous vous ferons connaître.