L’Esprit, le sens et les moyens d’une pastorale des vocations


Nous voulons apporter ici et avant tout un témoignage d’espérance. L’espérance chrétienne n’est pas irréalisme, manque de lucidité, ou optimisme naïf. Elle nous oblige à reconnaître que l’âge moyen des prêtres, des religieux et des religieuses augmentera, et qu’ils seront moins nombreux. Pourtant, nous vivons dans l’espérance. Notre espérance s’appuie sur le Christ, Seigneur de l’Eglise, et sur les signes qui déjà nous sont donnés : bien que modestes, ils nous invitent à renouveler nos efforts, à être attentifs à ce qui se réalise, à être inventifs, à faire oeuvre de discernement (1).

dans un monde plein d’espoirs et d’inquiétude

Membres de l’Eglise de Jésus-Christ, nous partageons avec l’ensemble des hommes les espoirs, les réalisations et les inquiétudes de ce temps.

Notre monde est soulevé par d’immenses espoirs. Ils sont au cœur du dynamisme de bien des idéologies. Ils animent une grande partie des hommes d’aujourd’hui, surtout les plus jeunes. Ils sont à la source d’efforts et de réalisations dans tous les domaines. Mais souvent ces espoirs s’expriment avant tout sous la forme d’aspirations (à la paix, la justice, la culture, l’unité, la victoire sur les maladies, le développement, etc.).

C’est le signe qu’ils se heurtent encore à de terribles limites : l’exploitation de certaines catégories sociales ou de certains peuples, la division et la guerre, la famine et le sous-développement, le caractère inhumain de certaines situations, les frustrations et angoisses de tous genres, les crises du logement, du travail, etc. Alors, les hommes de notre temps sont affrontés à de multiples incertitudes. Ils se posent beaucoup de questions sur eux-mêmes et sur l’avenir de l’humanité : l’une des plus aiguës est peut-être la question du sens de l’homme, de sa vie et de son avenir.

l’Eglise est " appelée " à servir le dessein de Dieu

Nous sommes de ce monde, liés à lui, solidaires de lui dans ses espoirs, ses inquiétudes et ses tâches. Mais nous avons, en même temps, conscience d’être du Christ, donc liés à lui, envoyés par lui en Eglise pour annoncer son Evangile.

Formant tous ensemble l’Eglise, chacun selon nos situations propres, nous avons conscience d’avoir quelque chose d’unique à apporter à notre monde : non des solutions concrètes, car les hommes ont à les chercher entre eux - donc les chrétiens avec eux -, mais plutôt des réponses aux questions les plus profondes. Nous avons à donner un sens et une espérance qui motivent une action plus entreprenante, qui contestent des réalisations se prétendant définitives pour la pleine réussite de l’homme.

Ces réponses et ces contestations ont leur source en Jésus de Nazareth : pour nous, il est le Christ, Dieu manifesté, présent et vivant. Il nous révèle le dessein de Dieu. Ce monde est appelé à être le royaume de Dieu où l’homme atteindra sa plénitude dans la communauté avec Dieu et avec ses frères. De ce royaume, l’Eglise a reçu la mission d’être le signe et la servante pour tous.

Ce dessein n’apporte pas de solutions toutes faites. Il comporte l’engagement et la recherche. Il inclut que les hommes fassent des projets pour leur propre vie, inséparable de celle de collectivités où ils vivent. Mais ce dessein de Dieu, réalisé et révélé par le Christ, est à la source de tous les projets humains. Il leur confère un sens, une signification, une direction que rien ne peut épuiser à l’intérieur de l’histoire.

L’Eglise doit être concrètement, vitalement, le peuple qui sert le dessein de Dieu. Elle l’est dans ses membres divers et multiples formant un seul corps. Dieu compte sur son peuple et nul dans ce peuple n’est exclu. Nul ne peut recevoir sans coopérer. Le baptême a fait de tous une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis (1 P., 2/9). Ce peuple a une mission : annoncer cette bonne nouvelle que Dieu aime l’homme, et faire de l’humanité un sacrifice de louange pour Dieu. C’est pourquoi tous les chrétiens ont fondamentalement la même vocation.

par des vocations diverses et complémentaires

Mais, dans ce peuple, tous ne sont pas appelés à vivre et à servir de la même manière. Dieu n’aime pas l’uniformité, il est richesse infinie de vie et d’amour. Ses appels sont multiformes. Dans le corps du Christ, il y a des dons divers pour le service de l’unité de tous (cf. 1 Co. 12 ; Rm. 12 ; Ep. 4). La diversité des projets humains est nécessaire au bien et à l’harmonie de la société. Le peuple de Dieu est diversité structurée en unité, unité se déployant en diversité.

La vocation chrétienne prend forme concrètement dans des vocations diverses. Ces vocations sont autant de manières de manifester et de servir la richesse de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, et le sens dernier de la vie des hommes. Elles ne sont pas opposées à la véritable unité. Elles ne se définissent pas en opposition les unes par rapport aux autres mais en fonction de la communion au sein même de tensions qui naissent nécessairement. Elles ont à servir cette communion à l’intérieur de l’Eglise et entre les hommes. Elles sont nécessaires les unes aux autres pour l’édification de l’Eglise, signe vivant de Jésus-Christ Sauveur.

Tout chrétien doit vivre sa vocation sous le signe de la mission, c’est-à-dire de l’ouverture à tous les hommes pour l’avènement du royaume de Dieu dans le Christ. Cette dimension missionnaire caractérise toutes les vocations. Elle est cependant particulièrement visible chez les prêtres, les religieux ou les laïcs, qui sont envoyés pour annoncer l’Evangile aux mondes humains qui ne le connaissent pas. Ces missionnaires rappellent ainsi à tous les membres de l’Eglise une caractéristique essentielle de leur propre vocation.

Le mot de vocation définit, en effet, la vie de tous les baptisés. La vie de laïcs est une vocation authentique, marquée elle-même par la diversité, car tous ne font pas tout. Même si certains parmi eux sont appelés à l’exercer plus particulièrement dans l’institution ecclésiale, la caractéristique propre de ces vocations de laïcs est toujours celle-ci : vivre et servir la communauté des hommes avec Dieu en exerçant leurs tâches humaines, en partageant les responsabilités pour la construction du monde, en rejoignant es dynamismes collectifs des milieux où ils sont insérés.

Parmi les chrétiens, d’autres sont appelés à servir d’une manière particulière, grâce au sacrement de l’ordre dans le ministère épiscopal, presbytéral ou diaconal. Ensemble, ces ministères assument le service de la succession apostolique, le service de la communion et de l’unité, et l’initiative irremplaçable du Christ-Tête de l’Eglise.

En outre, soit parmi les laïcs, soit parmi les évêques, les prêtres ou les diacres, certains ont consacré leur vie au Christ dans la profession des conseils évangéliques. Parmi eux, les religieux et les religieuses vivent cette consécration en communauté. Il en est qui, entièrement livrés à la contemplation, assurent la permanence de la prière et témoignent plus particulièrement de l’absolu de Dieu. Tous manifestent par là plus explicitement le royaume qui vient et l’avenir plénier de l’humanité.

des vocations plus que jamais indispensables

Les communautés chrétiennes ont besoin de serviteurs tant pour leur animation que pour leur mission d’évangélisation. Nous sommes conscients qu’il faut pour cela diversifier les tâches et les responsabilités apostoliques en reconnaissant des fonctions exercées de plein droit par des religieux, des religieuses et des laïcs, hommes ou femmes.

Notre message a toutefois un objectif bien limité. Nous ne parlerons que des vocations aux ministères presbytéral et diaconal et à la vie consacrée (2). Nous voulons surtout exprimer des convictions profondes de foi :

  • Dans notre monde si plein d’espoirs et d’inquiétudes, Dieu continue d’appeler pour que l’Eglise puisse servir ce monde qu’il aime.
  • La réflexion théologique sur les ministères et la vie consacrée continuera de se poursuivre. Les diverses vocations pourront être vécues sous des formes nouvelles, mais l’Eglise en a et en aura toujours besoin.
  • Il faut aller plus loin. Les hommes et le monde en ont besoin pour leur propre progrès : non pour leur progrès matériel et technique, mais pour leur progrès humain au sens plénier du mot.

C’est pourquoi une pastorale des vocations, au sens strict, est plus que jamais nécessaire, même si la vision qu’on en a doit encore évoluer.

Parlant uniquement, dans la suite de ce texte, des vocations au presbytérat, au diaconat et à la vie consacrée, nous voulons d’une part insister sur certaines de leurs conditions générales, et d’autre part attirer l’attention sur certains aspects plus actuels de la pastorale des vocations.

1 - les fondements d’une pastorale des vocations

Notre but n’est pas de faire une théologie ou une psychologie exhaustive de la vocation, souvent et bien faite par ailleurs. Nous voulons souligner ce qui nous paraît aujourd’hui essentiel pour une pastorale des vocations.

c’est Dieu qui appelle

Toute vocation chrétienne est grâce de Dieu par le Christ dans l’Esprit-Saint qui agit en l’homme. Dieu réalise son dessein par son Eglise. Il suscite en elle les multiples services dont elle a besoin pour sa mission universelle. Il faut prendre au sérieux la primauté et la liberté de Dieu : ses voies ne sont pas toujours les nôtres. Il n’est pas enfermé dans nos cadres. Quand il s’agit de la vocation et des vocations, nous devons d’abord nous mettre devant lui en attitude d’humilité, de disponibilité et d’écoute.

Une première conséquence en résulte : la nécessité urgente de prier le Seigneur en lui rappelant les besoins de son peuple. Il veut faire dépendre ses appels de notre prière. Nous y croyons trop peu. Notre prière pour les vocations doit redevenir suppliante. Pour être authentique, elle doit être animée de la foi, elle suppose aussi que nous soyons prêts à nous engager nous-mêmes si l’appel de Dieu nous est manifesté.

La prière est aussi le lieu où Dieu se révèle, appelle et envoie. Des jeunes en particulier ont soif de cette rencontre. Ils peuvent y découvrir un Dieu vivant, source de créativité permanente, qui leur révèle les besoins de son peuple et les invite à y consacrer leur vie. Ils se sentent alors concernés par cet appel et trouvent au sein même de cette découverte le dynamisme de leur engagement.

la vocation s’exprime dans un projet d’homme

Le propre de Dieu est d’agir dans l’humain, à la source même de la liberté. Vue du côté de la personne, la vocation peut être envisagée en terme de projet de vie. Certes, il ne suffit pas de parler de projet humain pour qu’il y ait vocation. Il peut même arriver qu’une vocation s’oppose à un projet humain, mais toute vocation est elle-même un appel de Dieu et un appel de l’Eglise reçu et vécu à l’intérieur même d’un projet de vie.

C’est à l’intérieur des communautés humaines : famille, milieux sociologiques, école, etc., que ces projets prennent corps. Ils peuvent naître très tôt, surtout aux moments plus déterminants de l’existence, étant entendu que l’engagement définitif ne viendra que plus tard. L’expérience et les enquêtes les plus récentes prouvent effectivement que les périodes de l’enfance adulte, de la seconde adolescence et de l’entrée dans l’âge adulte sont des moments privilégiés. On ne peut donc refuser à des enfants ou des adolescents la possibilité d’envisager une vocation sacerdotale ou religieuse. Leurs projets doivent être pris au sérieux. La vocation peut être également envisagée ou acceptée par des adultes qui pensaient s’être orientés pour toujours dans une autre direction.

De tels projets exigent une recherche, une clarification en vue d’une décision. Le propre d’un projet digne de ce nom est d’aboutir en fin de compte à une décision : elle ne peut constamment être retardée ou indéfiniment remise en cause.

La vocation se réalise dans une histoire. Elle est sans cesse relue avec d’autres. Elle est jalonnée de témoins qui interviennent à certains moments et qui contribuent à sa progression. Elle est dynamisme de perpétuel renouveau. Elle va vers l’accomplissement de la personne. Même après le choix définitif et dans la ligne de cet engagement, elle est en continuel progrès. Dans cette histoire s’entremêlent l’action de Dieu, les événements et la liberté.

A cause de l’instabilité de notre société, des remous dans l’Eglise, des incertitudes pesant sur les ministères et la vie consacrée, bien des chrétiens sont particulièrement sensibles aux risques inhérents à la vocation. Ces risques sont réels, certains sont particuliers à notre temps ; on ne peut les minimiser en rassurant à bon compte, il appartient à l’Eglise et à chacun de ses membres d’en être conscient, de pallier les dangers qu’ils représentent, de poursuivre une recherche permettant une réelle fidélité. Mais des risques existent toujours. Ils constituent une dimension de toute vocation authentique. Il s’agit d’aider ceux qui cheminent, comme ceux qui sont engagés, à les assumer et à les vivre. Ne sont-ils pas des appels incessants du Seigneur à une plus grande fidélité ?

Aujourd’hui plus que par le passé, dans un monde sécularisé, la vocation est objet de contradiction et source de tension : répondre à l’appel du Christ, c’est accepter de vivre son mystère pascal.

c’est à l’Eglise d’appeler

Dire que la vocation est grâce de Dieu ne signifie pas qu’elle soit la révélation d’un plan prévu d’avance, ou qu’elle soit constituée par un désir spontané. Cette grâce passe normalement par des médiations. L’Eglise, signe et servante du dessein de Dieu, a un rôle à jouer dans la naissance et le discernement des vocations. Il lui revient, en ses différentes communautés, d’être porteuse de ces appels.

Elle en est porteuse par la vitalité de sa foi, par le témoignage qu’elle donne du Christ, par la conscience qu’elle prend des besoins des hommes et de la nécessité d’y répondre.

Le rôle des communautés d’Eglise va encore plus loin. Ce qui compte pour les hommes d’aujourd’hui, c’est sans doute un témoignage personnel, mais plus encore le témoignage d’un groupe. C’est non seulement dans ces communautés, mais aussi par elles, que ces appels peuvent être adressés et entendus. Ils seront vrais s’ils sont adressés en fonction des besoins de l’Eglise pour son service du monde. Concrètement, ces appels passeront par des personnes ou des groupes précis : prêtres, communautés religieuses, familles, éducateurs, mouvements, groupements divers, etc.

Nous avons conscience que la place de l’évêque est ici primordiale. Il intervient d’une manière explicite pour l’appel à l’ordination. Mais il lui revient surtout de susciter et de maintenir continuellement la vitalité apostolique de ces communautés. Il lui appartient de saisir, de discerner et de faire percevoir les besoins missionnaires de l’Eglise, de faire entendre à tous les appels aux ministères et aux charismes. A ce titre, l’évêque en lien avec son presbyterium, est le premier serviteur de l’appel de Dieu.

A l’heure actuelle, par crainte d’un certain esprit de recrutement ou par peur de l’avenir, on hésite à faire entendre cet appel. C’est le rôle d’une pastorale des vocations de rappeler cette nécessité de l’éveil sous des formes diverses, y compris sous la forme de questions, de propositions, de suggestions adressées à quelqu’un, jeune ou adulte, même s’il n’y avait jamais songé. Cela pose sans doute des questions. Bien sûr, toute forme de contrainte doit être évitée et une maturation est nécessaire pour un consentement libre. Mais n’est-ce pas le propre d’une pastorale d’être inventive, sans écarter a priori des voies nouvelles ? Une telle pastorale est en parfaite conformité avec une conception de la vocation qui tienne compte, non seulement du désir et de l’attrait de la personne, mais de ses qualités, de ses engagements, et surtout des besoins de la mission.

c’est à l’Eglise d’accompagner

La pastorale des vocations comporte aussi la responsabilité d’accompagner les enfants, les jeunes gens et jeunes filles, les hommes et les femmes qui se posent la question d’une vocation en vue de servir l’Eglise. Cet accompagnement est nécessaire pour une maturation et un discernement. Nous voulons en souligner quelques aspects plus déterminants pour notre temps, sans exclure d’autres voies possibles.

Il suppose toujours la présence active de certaines personnes (parents, conseillers spirituels, éducateurs...). En même temps, il ne peut se passer de groupes ou de communautés. Cette exigence vient d’abord de la dimension ecclésiale de toute vocation. Elle est encore plus évidente en notre temps qui a une conscience aiguë des réalités collectives. Plus que jamais, les communautés sont le lieu privilégié où se construit la personne, où s’éduque la foi, où mûrit la vocation. Il s’agit, en premier lieu, de celles où les enfants, les jeunes et les adultes sont naturellement insérés. Il s’agit aussi des groupes plus spécifiques où ils se retrouveront pour partager, rechercher et approfondir leur projet.

Accompagner un jeune ou un adulte, c’est l’aider à faire, en réponse à l’appel du Christ, un choix personnel qui s’appuie sur la foi en Lui. Pour atteindre ce but, il s’agit de lui apprendre à relire sa vie en croyant, à y découvrir le Christ vivant, à le rejoindre dans la prière liturgique et personnelle.

Accompagner un jeune ou un adulte, c’est également l’amener à s’engager au service de ses frères au nom du Christ et d’abord dans le milieu où il vit. Educateurs et communautés y seront particulièrement attentifs. Des vocations naissent et se développent au sein de ces engagements. Ils en révèlent et nourrissent le dynamisme profond qui est de servir la mission de l’Eglise pour le monde. Ils apprennent en acte à mieux percevoir que la foi chrétienne est une démarche personnelle, mais aussi une expérience partagée, célébrée et exprimée communautairement. Ils font entrer dans l’attitude de témoignage qui est celle des disciples du Christ au milieu des hommes. Ils font mieux découvrir que la vocation est toujours engagement personnel à l’intérieur et pour le service d’une communauté.

Qu’il s’agisse d’enfants, de jeunes ou d’adultes, une vocation mûrit par la découverte des besoins des hommes et de la mission de l’Eglise dans le monde. Dès lors, la pastorale d’accompagnement doit être animée par le souci réel de présence, de service, de partage avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Elle ne peut, en conséquence, relever d’un seul homme, mais de personnes et de groupes divers.

au sein d’une pastorale tournée vers la mission

Une telle pastorale pour l’éveil et l’accompagnement des vocations ne pourra donc exister qu’au sein d’une pastorale soucieuse d’évangélisation. Elle en est une dimension. Elle réside dans un dynamisme et une orientation de la pastorale ordinaire.

Il existe un lien qui unit indissolublement foi, salut du monde et vocation, et les jeunes y sont particulièrement sensibles. La pastorale des vocations doit donc s’inscrire dans une pastorale centrée sur l’éveil et le développement de la vocation chrétienne, tout entière animée par le souci d’annoncer Jésus-Christ. Elle est donc intérieure à une pastorale orientée vers la mission.

Dès lors, il s’agit de dépasser les cris d’alarme sur la raréfaction des vocations et les regrets sur le changement des temps. Une question constante est adressée à l’Eglise, à ses diverses communautés et à chacun de ses membres : l’Eglise, non pas idéale, mais réelle, celle dans laquelle nous sommes, est-elle une Eglise croyante, préoccupée de l’annonce de Jésus-Christ, célébrant et proclamant sa foi au cœur de ce monde ?

La pastorale des vocations est un appel pour tous. Plus particulièrement, elle est exigence de fidélité vivante et joyeuse pour ceux qui sont engagés dans le ministère et la vie consacrée. Elle leur demande de vivre en croyants et de manifester ce que peut être une vie humaine pour laquelle le Christ est Quelqu’un de vivant.

2 - mise en œuvre de la pastorale des vocations

Dans l’action quotidienne de l’Eglise au service des hommes, la pastorale des vocations a une œuvre spécifique à accomplir. Nous en avons tracé les lignes essentielles. Nous proposons maintenant quelques points qui nous paraissent importants pour sa mise en œuvre.

 

Dans la conjoncture actuelle...

Pour certains, l’Eglise apparaît encore trop comme un monde à part, au langage hermétique, aux institutions inadaptées, aux habitudes de vie marquées par le passé. Si le cléricalisme sous sa forme maintes fois dénoncée, n’a plus guère cours, il revêt d’autres visages. Bien des personnes et des groupes sont troublés par les incertitudes portant sur les ministères et la vie consacrée. Surtout, au-delà même de ce qu’on a appelé : la crise du sacerdoce, de l’autorité et des institutions, les interrogations portent aujourd’hui sur la foi en Jésus-Christ.

Par contre, et en même temps, on assiste à de remarquables efforts de recherche et de rénovation dans les structures pastorales, dans les instituts de vie consacrée, dans les formes de prière et de réflexion chrétienne, dans la formation des chrétiens, des diacres et des prêtres. L’Eglise veut être servante des hommes, proche des pauvres, respectueuse des non chrétiens et des non croyants, attentive aux grands besoins du monde. On constate chez bien des personnes, en particulier bien des jeunes, une vraie soif de Dieu et une recherche du véritable visage du Christ.

Une telle conjoncture présente à la pastorale des vocations des obstacles indéniables, mais aussi des appels et des points de départ riches d’espérance.

Il en va de même en ce qui concerne quelques aspirations essentielles des hommes d’aujourd’hui. Ceux-ci sont marqués par le souci de s’inventer et de se faire eux-mêmes, par l’idée que la liberté est sans limites. Ils ont dès lors de la peine à comprendre et à accepter un engagement pris une fois pour toutes. Ils ont besoin de percevoir les motifs de ce qui leur est demandé, et ils ne se donnent qu’à ce qui en vaut vraiment la peine. Les femmes n’échappent pas à ce changement de mentalité. Elles veulent être reconnues dans la société comme des êtres libres, autonomes, responsables, ayant leur mot à dire et voulant être écoutés. Elles manifestent des exigences et des réactions nouvelles devant la vie consacrée. La pastorale des vocations doit tenir compte de ces caractéristiques.

Mais en même temps les hommes et les femmes de ce temps sont capables de grande générosité au service des autres, surtout des plus pauvres. On voit s’éveiller parmi eux des façons nouvelles de servir l’Eglise, des visages nouveaux de ministères.

Ces constatations semblent contradictoires. La pastorale des vocations doit tenir compte de ces données. Dans cet esprit, nous voulons proposer quelques lignes d’action. Délibérément, nous ne dirons pas tout, mais nous insisterons sur quelques points qui paraissent plus déterminants.

au service de l’éveil des vocations

L’Eglise, les communautés chrétiennes, les chrétiens, ont la certitude que le Seigneur ne cesse d’appeler. Dans cet appel qui vient du Christ, ils ont un rôle irremplaçable à jouer. Tel est le fondement de la pastorale de l’éveil des vocations.

o Points d’insistance.

Il est indispensable à l’heure actuelle de porter une grande attention aux manières nouvelles dont s’éveillent les vocations aux ministères et à la vie consacrée. A chaque grande période de l’histoire de l’Eglise, la naissance des vocations revêt des formes inattendues. L’Esprit du Christ agit dans la nouveauté. Nous la percevons aujourd’hui à certains signes, par exemple chez ces jeunes qui se posent franchement la question d’être prêtres ou religieux. Pourquoi ces chrétiens ont-ils un projet de vocation ? Quelles sont leurs motivations ? Par quelles médiations ont-ils entendu l’appel de Dieu ? A quoi sont-ils sensibles ? A partir de là peut être élaborée une pastorale d’éveil pour notre temps.

Cette pastorale d’éveil doit savoir accueillir et prendre au sérieux ces projets, non pour qu’ils soient canonisés purement et simplement, mais pour que soient explicités et discernés leur contenu, leur dynamisme, leurs motifs et leurs attentes. Toutes les communautés chrétiennes sont impliquées dans cet accueil et cette prise au sérieux.

Servir l’éveil des vocations c’est aussi rappeler les besoins de l’Eglise dans le monde, éveiller la conscience missionnaire, faire découvrir la diversité des dons et des vocations, la complémentarité des fonctions et des charismes, informer sur les conditions actuelles de préparation aux ministères, à la vie consacrée et à l’envoi en mission.

A chaque époque importante, il y a eu des chrétiens qui ont mieux saisi les attentes primordiales des hommes de leur temps et qui ont ainsi pu leur présenter un projet assez vaste et riche pour les entraîner. Une pastorale d’éveil doit aller jusqu’à proposer en connaissance de cause et d’une façon positive à certains jeunes ou adultes l’éventualité d’un ministère ou de la vie consacrée.

o Modalités d’action.

De tels points d’insistance commandent les modalités d’action. Et d’abord une certaine manière de conduire la réflexion sur les vocations dans toutes les occasions ordinaires ou en certains moments plus privilégiés : colloques, préparations d’ordination ou de profession religieuse, rencontres de mouvements ou de groupements, envoi en mission, etc. Il s’agit moins de parler des vocations en général ou comme s’il était question uniquement de la vocation des autres. La réflexion doit être menée de telle sorte que chacun soit provoqué à découvrir la vérité de sa propre vocation en lien avec celle des autres et à la lumière de celle des autres. L’éveil d’une vocation se fait surtout dans une rencontre où chacun est remis en face de son propre appel, est invité à y être plus fidèle. Cette démarche de fond commande les autres formes d’action.

Comme lieux et conditions privilégiées d’éveil, nous relèverons particulièrement :

  • Le témoignage du travail pastoral mené en commun par les prêtres, les religieux et les laïcs. Un tel travail permet à ceux qui y participent, non pas toujours de définir leur propre vocation, mais de la vivre en acte avec ce qu’elle a d’original et de complémentaire par rapport à celle des autres. Il met en valeur la diversité et la communion des vocations au service de l’Eglise. Il est un appel vivant adressé aux chrétiens à découvrir leur vocation propre.
  • L’importance décisive de la rencontre personnelle d’un prêtre, d’un conseiller spirituel, d’un éducateur. Non seulement la participation à un groupe ne remplace pas une telle rencontre, mais souvent elle la suscite et l’appelle.
  • Le témoignage que peuvent exprimer à certains moments, individuellement et collectivement, ceux qui sont engagés dans un ministère ou dans la vie consacrée, comme ceux qui sont en voie de recherche ou de formation. Il est important aujourd’hui que puisse être exprimé, en certaines occasions, le sens d’un projet de vie déjà assumé ou en cheminement.
  • La prise au sérieux des engagements que vivent déjà des jeunes ou des adultes, même si ces engagements ne paraissent pas directement apostoliques, comme le sont l’engagement politique ou le service du tiers monde. Cette prise au sérieux doit être davantage qu’une attention passive. Elle consistera à aider ces jeunes ou ces adultes à lire, découvrir et expliciter les motifs, la signification et la direction de leurs options.
  • L’éducation de la foi donnée par les familles chrétiennes, les catéchistes, l’enseignement catholique et l’aumônerie de l’enseignement public.
  • Le travail des mouvements : nous constatons entre autre le rôle de plus en plus important que jouent actuellement des mouvements d’Action catholique de jeunes et d’adultes.

o Rôle des " services des vocations ".

Cette pastorale d’éveil est confiée à tout le peuple chrétien. Elle est promue plus spécialement par les services des vocations. Leur responsabilité consiste sans doute à prévoir et animer des activités qui favorisent un tel éveil. Elle consiste surtout à interpeller les personnes et les communautés, les mouvements et les groupes : pour rappeler les besoins de l’Eglise dans le monde, la nécessité et les conditions de l’éveil. Cela suppose qu’ils s’efforcent de les rejoindre dans leur travail propre pour les écouter, travailler avec eux, participer à leur recherche et remplir auprès d’eux leur mission d’interpellation.

au service de l’accompagnement des vocations

L’accompagnement des vocations prend des formes diverses selon qu’il s’agit de la vocation aux ministères ou de la vocation à la vie consacrée. Il n’est pas possible de prendre ici en considération de telles différenciations. Nous ne retiendrons que les points communs les plus essentiels.

o Points d’insistance.

Nous avons souligné le rôle majeur des communautés chrétiennes pour cet accompagnement. La communauté où la vocation s’est éveillée a une importance primordiale. Mais il est indispensable que coopèrent à cet accompagnement des communautés multiples et complémentaires : familles, communautés de milieux, mouvements, équipes sacerdotales, communautés religieuses, paroisses, institutions, etc. Au sein de leur diversité, un point commun doit les unir : l’authenticité et le dynamisme de leur vie chrétienne. Sans cela, leur rôle de soutien risque de tourner court.

Mais il faut, en même temps, souligner fortement l’importance de rencontres et de regroupements spécifiques pour les jeunes ou les adultes qui ont un projet de ministère ou de vie consacrée. Formant des projets semblables, ils sentent la nécessité de se retrouver entre eux. Des regroupements occasionnels (récollections, retraites, camps...), des rencontres régulières en groupes de recherche, la vie en communautés permanentes (foyers ou séminaires de jeunes) les aident dans leur cheminement et leur permettent de clarifier leur projet. Adultes et jeunes attendent ou réclament de telles rencontres. Leur suppression ou leur inexistence compromettrait gravement l’avenir.

La pédagogie de ces rencontres et de ces groupements visera à provoquer une lecture chrétienne de la vie à la lumière du projet quo l’on a, une approche progressive des diverses vocations et de divers états de vie, une animation spirituelle plus intense. Il demeure primordial que les jeunes qui y participent soient d’abord engagés là où ils vivent. De telles rencontres doivent favoriser ces engagements. Elles contribuent à aider jeunes et adultes à progresser dans la foi, à s’engager au service des hommes, à être attentifs aux signes de Dieu dans leur vie et celle des autres et à y être disponibles.

Laïcs, religieux et religieuses, diacres et prêtres doivent participer ensemble à cet effort pastoral. Mais ceux qui vivent avec ces jeunes et ces adultes sont les mieux placés pour les suivre dans leur cheminement, les aider à s’engager dans leur vie, à revoir dans la foi ce qu’ils vivent, à discerner les appels du Seigneur pour aujourd’hui et pour demain.

Entre tous ceux qui, à un titre ou à un autre, sont animateurs de ces communautés d’accompagnement, une recherche commune est à promouvoir. Ils pourront ainsi confronter leurs expériences, revoir leurs attitudes, coordonner leurs efforts et progresser eux-mêmes dans la fidélité à leur propre vocation.

o Modalités d’action.

Sur le plan de la mise en oeuvre effective de cet accompagnement, des réalisations existent déjà, qu’il faut faire connaître et favoriser.

Plusieurs mouvements travaillent en ce sens. Au nom de leur mission propre, ils aident dans leur cheminement les jeunes qui forment un projet de vie sacerdotale ou religieuse et organisent pour eux des rencontres particulières. Leur expérience souligne l’importance de l’engagement apostolique et la nécessité, pour une pastorale des vocations, de rejoindre les jeunes là où ils vivent. Des mouvements d’adultes jouent un rôle identique et sont appelés à le jouer encore davantage lorsqu’il s’agit de vocations d’adultes. Une telle attention est source d’espérance. Tous les mouvements doivent encore aller plus avant dans cet effort.

Répondant aux besoins d’un bon nombre de jeunes ou d’aînés qui manifestent un tel projet, diverses institutions permanentes (séminaires de jeunes, foyers, séminaires-collèges, séminaires d’aînés) sont pour eux un moyen privilégié leur permettant de clarifier leur projet, de lui donner consistance et d’en vérifier la véritable signification. Le caractère permanent de ces communautés, leur perspective éducative, doivent faciliter une meilleure découverte des appels du Christ, de l’Eglise et du monde, l’engagement de ces jeunes, l’accès à un ministère ou un état de vie choisi dans une vraie liberté chrétienne.

L’Eglise est attentive au projet de ceux qui sont dans les lycées, collèges catholiques, universités, ou déjà engagés dans la vie professionnelle. Il convient d’intensifier les efforts pour leur offrir, grâce à de:s rencontres ou à des groupes de recherche, l’aide spécifique que requiert ce projet en les rejoignant là où ils vivent. Insérés dans divers milieux de vie, pris dans les mutations et incertitudes du monde, appelés à répondre de leur foi dans le contact avec des non-croyants, ces jeunes et ces adultes ont besoin de ces rencontres pour approfondir leur projet d’avenir, le confronter avec celui des autres et accéder à un choix libre et éclairé dans une expérience collective.

Quand il s’agit de choisir un mode d’accompagnement pour tel jeune ou tel adulte, il convient de tenir compte de son milieu de vie, de ses relations et de ses engagements, de ses aspirations, de ce qu’il peut vivre. Ce choix doit se faire en dialogue avec ceux qui partagent son existence, qui le connaissent et l’ont déjà aidé pendant un certain temps.

Rôle des " services des vocations ".

Cette œuvre d’accompagnement relève de personnes et de communautés multiples et diverses. Mais, sur ce point encore, les services des vocations ont une responsabilité particulière. S’ils n’ont pas à se substituer aux autres, il leur appartient d’être attentifs à tout ce qui se fait, et de faire connaître les réalisations existantes. Il leur incombe surtout de travailler avec les animateurs de ces divers regroupements. Cette recherche commune favorisera la mise en place d’une pédagogie toujours mieux adaptée. Ils ont à être en liaison avec les aumôniers des mouvements travaillant au soutien de ces vocations, ainsi qu’avec les responsables de la formation sacerdotale, diaconale ou religieuse. Si elles n’existent pas, ils ont à susciter des rencontres spécifiques, à provoquer pour cela de nombreuses collaborations parmi ceux et celles qui vivent en contact avec ces jeunes et ces adultes. Une de leurs responsabilités propres est de rappeler à tous la nécessité de cet accompagnement et de le provoquer.

Ces services diocésains des vocations ont donc un rôle irremplaçable, qui a été souligné tout au long de ces orientations plus pratiques. Ils ne remplacent pas la réflexion et l’action, les initiatives et les recherches des communautés, des prêtres, des diacres, des religieux et des laïcs, mais ils les suscitent. Ils ne sont pas une structure isolée dans la vie des Eglises. Ils sont comme le mot l’indique au service d’une pastorale des vocations qui est le fait de toute l’Eglise. Ils ont à témoigner que la mission d’évangélisation nécessite et inclut un tel service, en même temps qu’ils ont à le promouvoir, l’animer et le coordonner.

Pour qu’ils puissent jouer leur rôle, il faut que leurs membres soient :

  • diversifiés pour exprimer la coresponsabilité du peuple de Dieu ;
  • insérés dans la vie et l’action de l’Eglise locale là où elle se révèle plus dynamique, et cependant assez libérés pour mener des activités pastorales spécifiques ;
  • capables d’écouter, de comprendre et d’aider des jeunes et des adultes en recherche dans le respect des vocations et des cheminements divers ;
  • attentifs à ce qui s’invente et se vit dans des communautés soucieuses d’un véritable renouveau de foi.

Cette action appelle une concertation tant au niveau diocésain qu’aux niveaux régional et national. Il est des recherches, des réalisations qui ne sont possibles que dans le cadre plus large d’une région ou du pays.

conclusion

II n’y a de pastorale des vocations, en définitive, que pensée et vécue sous le signe de l’espérance chrétienne. Cela signifie que nous devons l’envisager et la réaliser :

  • Sous le signe du réalisme. - Les difficultés du présent et de l’avenir n’ont pas à être minimisées. Notre recherche et notre action doivent tenir grandement compte des réalités humaines du monde où agit et parle l’Esprit-Saint. C’est à ce monde que l’Eglise est envoyée pour annoncer la bonne nouvelle du Christ et l’appeler au salut. C’est pour ce monde qu’elle a besoin des vocations de tous les chrétiens et, à un titre spécial, des vocations au ministère et à la vie consacrée. De leur complémentarité dépendent sa vie et sa mission. Le service du peuple de Dieu n’attend pas.
  • Sous le signe de la foi. - Au sein même des difficultés, des incertitudes, des interrogations actuelles, Dieu est toujours présent à son Eglise et au monde. Nos recherches et nos efforts d’invention doivent être habités par une telle foi et nous aider à en vivre davantage.
  • Sous le signe de la prière. - L’espérance suscite la prière et la prière nourrit l’espérance. L’Eglise est un peuple qui prie non seulement pour lui-même mais pour le monde. La prière pour les vocations s’inscrira dans cette prière pour le monde que Dieu aime.
  • Sous le signe de l’action inventive et réfléchie. - Espérer, c’est agir avec Dieu. A l’Eglise est confiée la tâche d’agir pour trouver des voies nouvelles. L’action inventive de l’Eglise doit porter sur sa manière globale d’être signe et servante du salut pour le monde. C’est à l’intérieur de cette perspective que sera abordée l’action pour les vocations aux ministères et à la vie consacrée. Cette action inventive appelle la réflexion théologique et spirituelle.
  • Sous le signe de la communion de l’Eglise. - Nous espérons avec toute l’Eglise et en nous appuyant sur toute l’Eglise. Notre réflexion et notre action ne peuvent avoir lieu qu’à l’intérieur d’un travail coordonné aux niveaux diocésain, régional, national et international. Les conditions actuelles de vie l’imposent, mais aussi et d’abord notre conscience ecclésiale. Notre appartenance à l’Eglise nous interdit de chercher seuls et pour nous seulement. Œuvrer pour les vocations, c’est nous ouvrir aux dimensions de toutes les Eglises et de toute l’humanité.

Conférence épiscopale française,
Lourdes, novembre 1971.

Extrait de Vocation, N° 257 - Janvier 1972

NOTES ------------------------------

( 1 ) Si les textes conciliaires ne sont pas explicitement cités, cette déclaration s’inspire de l’enseignement du Concile Vatican II et des recherches qui l’ont suivi, entre autres celles des Assemblées de Lourdes de 1969 et de 1970, des sessions nationales et internationales sur la pastorale des vocations, du travail mené en France au cours de l’année 1970-1971. [ Retour au Texte ]

(2) Nous entendons par là les ordres, les instituts ou congrégations de vie monastique, contemplative et apostolique, les instituts séculiers... [ Retour au Texte ]