JOCF et vie consacrée


CE N’EST PAS UNE QUESTION NOUVELLE

  • Des militantes jocistes devenant religieuses, il y en a eu dès les premiers temps de la JOC.

    Pour certaines, leur vocation est née dans et par la J.O.C. Pour d’autres, cette vocation a été fortifiée par le climat apostolique et spirituel de la J.O.C. Pour toutes, la J.O.C. a joué un grand rôle dans l’orientation définitive de leur vie.

  • Sans vouloir s’attarder sur l’explication de ce fait, il suffit de rappeler que la J.O.C. ayant l’ambition de faire découvrir et de faire vivre par les jeunes travailleuses la totalité de leur vocation divine, il va de soi que, pour certaines, cela les préparait tout naturellement à entendre et à recevoir l’appel à une vie entièrement consacrée au service de Dieu et de leurs frères.

MAIS ELLE SE POSE AUJOURD’HUI EN TERMES NOUVEAUX

Les raisons sont nombreuses. Certaines concernent plus particulièrement l’Eglise en monde ouvrier.

  • A partir de Vatican II, la place des religieuses, et leur place spécifique, se précise dans l’ensemble du "Peuple de Dieu" et en référence à la Mission.
  • De fait, nous sommes témoins d’une plus grande proximité des religieuses, de leur participation à l’éveil d’un laïcat en monde ouvrier, de leur désir de ne pas avancer en francs-tireurs.
  • La prise de conscience que l’éveil au sacerdoce et la formation des futurs prêtres concernent toute l’Eglise (et pas seulement quelques spécialistes) gagne du terrain. On doit même reconnaître que des initiatives intéressantes commencent à être mises en application en ce domaine.
  • Quelque chose d’analogue se produit par rapport aux vocations féminines. Sans doute, on n’est plus au stade de la prise de conscience que des réalisations mais, justement, des besoins se font jour de plus en plus clairement.
  • Soucieuses de fidélité à l’intégralité de sa mission d’éducation et d’évangélisation, la J.O.C. F. se trouve ainsi amenée à étudier cette question "Vie militante et Consécration" parce qu’elle sent avec acuité depuis quelques années un double appel :
      • l’appel venant des militantes elles-mêmes,
      • l’appel résultant des plaintes ou des "réussites" et, d’une façon générale, des besoins exprimés dans les instances pastorales en monde ouvrier, tout particulièrement la Mission Ouvrière.

DES WEEK-ENDS ONT ETE ORGANISES

  • C’est en 1967 que l’Aumônerie Nationale a été saisie de demandes de plusieurs militantes sollicitant une aide concrète (un peu à l’imitation de ce qui existait pour les gars) pour réfléchir sur leur éventuelle vocation religieuse et avancer dans une préparation.
  • Un projet élaboré par l’Aumônerie Nationale en lien avec le Bureau de la JOCF est mis en application dès novembre 1967.

Le voici, très rapidement énoncé :

a) deux week-ends sont proposés qui forment un tout

      • Le premier est centré sur le Baptême et la vocation baptismale ; il insiste sur la mise en oeuvre de cette vocation fondamentale dans un milieu donné ; il fait ressortir l’importance de la vie militante dans l’éveil ou la croissance d’un désir de consécration totale.

      • Le deuxième est marqué par des témoignages donnés par des consacrées originaires du monde ouvrier ; il donne un éclairage sur les différentes formes de vie consacrée, en gros : vie religieuse et laïcat consacré (ou institut séculier).

b) trois conditions sont requises pour participer :

      • être militante JOCF (ou ACO)

      • être aînée,

      • avoir déjà réfléchi sur l’appel et en avoir dialogué (autrement dit, les week-ends ne sont pas faits pour celles qui viendraient seulement "pour voir"..).

c) une préparation est demandée avant le premier week-end ; elle consiste essentiellement dans la mise par écrit de l’histoire de l’appel ressenti.

  • A ce jour, six week-ends ont eu lieu (4 à Paris, 1 à Lyon, 1 à Nîmes) réunissant quelque 116 participantes.

EBAUCHE DE BILAN

  • La quasi totalité des participantes est unanime pour reconnaître que les week-ends ont répondu à leur attente et au-delà... Les seules appréciations négatives dont j’ai eu personnellement connaissance (3 en tout ! ) venaient précisément de filles qui étaient venues "pour voir"...

    Les critiques de détail qui reviennent le plus souvent partent sur le temps... trop court, les distances... trop longues et le manque de précision sur "la suite" (vous, J.O.C.F., qu’est-ce que vous faites pour nous aider à poursuivre notre cheminement ?)

  • De nombreux aumôniers ont exprimé que le week-end avait souvent été le point de départ d’un dialogue plus ouvert avec telle militante. Plusieurs écrivent pour demander une aide par rapport à cet aspect particulier de leur ministère.
  • Je n’ai jamais ouï dire que les week-ends avaient détourné les filles de la vie militante.
    C’est plutôt le contraire qui pourrait être prouvé à en juger par le nombre de participantes ayant des responsabilités importantes en J.O.C. et dans des organisations ouvrières.
  • Plusieurs religieuses, responsables de formation dans leurs Congrégations, ont marqué que leur intérêt pour ces week-ends. Loin d’y voir une concurrence, elles y reconnaissent une initiative correspondant à leur propre recherche.
  • Personnellement ayant suivi cette expérience depuis le début, j’énonce, sans les développer davantage, les constatations principales qui s’imposent à moi ;
      • le sérieux de la participation ne s’est jamais démenti.
      • les participantes, sauf quelques exceptions, sont vraiment des militantes et des militantes ouvrières  ; pour bon nombre d’entre elles, leur "vocation" n’a absolument pas été portée par une famille chrétienne ou par un milieu chrétien : c’est par et dans la J.O.C. qu’elles ont tout reçu, tout découvert. (A partir de là, je note, en passant, l’importance de ne pas dévaloriser ou de revaloriser l’aspect "vie en Mouvement" de la J.O.C.).
      • On aurait pu légitimement s’attendre que, grandies et par un Mouvement d’Action Catholique, nombreuses et même prioritaires seraient les vocations de type "laïcat consacré" ou "Institut séculier". De fait, elles existent mais la majorité de celles qui me paraissent devoir déboucher un jour dans une existence consacrée le seront dans la "vie religieuse". A chaque week-end, enfin, il s’est trouvé des filles, et souvent il s’agissait des plus engagées, qui s’orientaient vers des congrégations contemplatives
      • La réflexion sur la vocation baptismale a toujours été reçue avec étonnement et même émerveillement. Il en découlait une sorte de revalorisation de la "vocation laïque" qui, à mon avis, loin de porter tort à la "vocation religieuse" contribuait à une très saine démystification de certaines motivations ambiguës tout en mettant bien en évidence le caractère particulier de l’appel à 1a vie consacrée
      • L’ensemble des participantes exprime nettement le désir de rester en fidélité au monde ouvrier dans l’éventualité d’une entrée en vie religieuse. Pour quelques-unes, c’est même présenté comme une condition préalable à leur entrée : autrement dit, elles entendent bien s’assurer de toutes les garanties souhaitables pour être certaines de pouvoir "continuer à bagarrer en filles du monde ouvrier".

    Dans tout cela, il y a, me semble-t-il, un appel très important. La recherche est loin d’être close. Il faut accueillir. Et il faut réfléchir..

PERSPECTIVES D’AVENIR

  • . Il n’est évidemment pas question pour la J.O.C.F. de prétendre prendre en charge toute la formation des futures religieuses !
    .
  • Ce qui est certain, c’est que la J.O.C.F., en cette année 1970-1971 :
      • organisera encore des week-ends,
      • poursuivra le dialogue avec des Responsables de la formation religieuse qui le voudront bien,
      • dans le cadre de la Mission Ouvrière, surtout au plan national, sera attentive pour recueillir les appels et formuler des souhaits pour un meilleur service des vocations religieuses du et en monde ouvrier.
  • Ce qui peut-être se mettra progressivement en place, dès cette année, suivant les besoins et les possibilités, c’est une aide concrète pour que les militantes ayant participé au week-end national et désirant poursuivre leur recherche puissent le faire en équipe régionale.

RENSEIGNEMENTS, VOEUX, SUGGESTIONS ...

Se mettre en relation avec : - Nicole PERRIN - 246, Boulevard Saint Denis - 92 - COURBEVOIE
ou - Père de COUESSIN - 23, rue Jean de Beauvais - 75 - PARIS 5e