Les jeunes filles de milieux indépendants et l’appel à une vie consacrée


Résultats d’un sondage auprès des aumôniers de J.I.C.F.

L’Equipe Nationale avait perçu l’importance que des filles de milieux indépendants, militantes en J.I.C.F. et qui se posent la question de la vocation religieuse, puissent réfléchir entre elles, partager leur recherche. Deux rencontres nationales ont été organisées par l’Equipe Nationale. Elles ont permis de recueillir et ainsi de transmettre des questions essentielles, les partager lors de cette réflexion ensemble.

Après une communication faite par l’Equipe Nationale aux 108 Aumôniers Fédéraux au cours de leur session nationale, un sondage a été réalisé. Le sondage a été voulu à cause de cette recherche des laïcs. Il devra permettre aux prêtres de la J.I.C.F. de mettre leur sacerdoce au service de cette recherche déjà existante et menée par les responsables laïcs.

Ce sondage rapide avait un double but :

  • Ressaisir au plan national l’expérience des aumôniers fédéraux,
  • Et leur permettre de se sensibiliser ensemble à cette question.

Avant de présenter une synthèse des réponses, voici quelques chiffres :

- sur 108 aumôniers

  • 70, n’ont pas répondu au sondage ; soit parce qu’ils n’avaient rien à partager, soit parce qu’ils voulaient réfléchir à la question avec les aumôniers de J.I.C.F. de leur fédération.
  • 21, ont répondu qu’ils n’avaient aucun contact,

- Restent les 17 aumôniers, soit 15,5 % qui apportent des éléments précis.

Quatre questions jalonnaient le sondage. Nous les reprenons une par une afin de mieux percevoir le contenu du résultat du sondage.

1 - Qu’est-ce qui favorise, chez les jeunes filles de milieux indépendants, en recherche par rapport à la vocation religieuse, le partage avec d’autres, en recherche comme elle ?

Il s’agit bien de la réalité, telle qu’elle est perçue par les aumôniers.

  • Ce qui favorise le plus un partage entre militantes qui cherchent par rapport à la vocation religieuse, c’est d’abord "l’existence d’un partage vrai entre amies au coeur de la vie", un partage qui s’approfondit continuellement, qui leur permet d’exprimer ce qu’elles cherchent dans tous les domaines de leur vie, de faire jaillir peu à peu le sens de leur vie. Ce partage au coeur de la vie sera "le stimulant qui invitera les militantes à rechercher entre elles".
  • Cette recherche entre amies, cette action apostolique vécue entre amies prend toute sa dimension quand la militante est invitée par ses amies à révéler qui est source et fin de cette recherche, quand elle peut célébrer Jésus-Christ dans le Mystère Eucharistique."
  • Les aumôniers soulignent aussi l’importance que cette recherche entre amies soit soutenue par un mouvement, pour "qu’elle soit vécue collectivement" (en d’autres termes, qu’elle soit vécue en Eglise), "pour qu’elle soit vécue dans une continuité" (en d’autres termes, que cette recherche s’inscrive dans l’histoire Sainte).

2 - Quelle importance attachez-vous à ce partage ?

La moitié des aumôniers fédéraux estiment important que les militantes puissent exprimer avec d’autres militantes de J.I.C.F, les questions qu’elles se posent par rapport à la vie religieuse.
"Elles sentiront qu’elles ne sont pas seules à se poser ces questions," si le fait de partager une recherche par rapport à la vocation religieuse est difficile, qu’il est néanmoins facilité par deux choses :

  • par le fait que "les militantes partagent en équipe tous les quinze jours leur vie vécue avec les amies et y cherchent ensemble la présence du Seigneur, ses appels."
  • par le fait que "cette recherche qui part d’une vie entre amies est située par les moyens du mouvement, l’Enquête en particulier, dans la recherche de l’ensemble des jeunes des milieux indépendants.

3 - Quelles sont les réticences à partager qui apparaissent chez les militantes ?

La réponse qui revient le plus souvent est "le fait de rendre public ce désir personnel".

Certains aumôniers apportent quelques précisions :

  • "Les filles de milieux indépendants ont des difficultés à parler de leur projet (et cela autant vis-à-vis du mariage que de la vie religieuse).
  • En plus, la vocation est synonyme de vocation religieuse, qui elle-même est synonyme de vieux jeu."
    Parler de vocation, de n’importe quelle vocation en milieux indépendants a des résonances discordantes.
  • Il y a aussi "la peur de l’embrigadement dans un axe de recherche qui les engage dans un sens qui leur apparaît irréversible (contrairement au mariage ?)"
  • Il y a la "peur aussi de partager des incertitudes, mettre à nu ce qui n’est pas tout à fait clair, alors qu’en milieu indépendant, on ne dit des choses que quand on est sûr (ou que l’on peut paraître sûr).
    Cette remarque serait d’ailleurs à nuancer, suivant les "nuances" du milieu
    indépendant.
  • Ne connaissant pas d’autres jeunes qui se posent les mêmes questions, elles croient que cette recherche est personnelle, les deux jeunes que j’ai vues ont été heureuses de la proposition que je leur ai faite d’en parler à d’autres", écrit un aumônier.
  • Il y a un autre obstacle : les jeunes considèrent la vie religieuse plus comme une "rupture" que comme "une présence encore plus intime". Cette dernière remarque mériterait sûrement d’être creusée.

4 - Quelles sont les réticences à partager venant des prêtres ?

Alors que onze aumôniers pouvaient apporter des réponses quant aux réticences existant chez les jeunes filles de milieux indépendants, six seulement peuvent déceler les réticences existant en eux et chez les autres prêtres.

  • "Nous n’osons pas parler de cette invitation à partager avec d’autres jeunes, à cause de l’image de marque des "bonnes soeurs" qui n’est pas bonne dans le clergé, ni même dans le milieu."
  • Les prêtres comprennent que c’est à eux de donner les noms des filles qui cherchent, alors qu’il s’agit pour les prêtres d’inviter les filles à exprimer elles-mêmes leur désir de partager avec d’autres.
  • Un certain nombre de prêtres sont méfiants par rapport à ces initiatives, car ils ont peur que cela se fasse "entre gens qui y pensent". "Il est très important que cette recherche soit portée par un laïcat apostolique" sinon les "prêtres risquent d’être trop directifs".

CONCLUSION

Cette recherche ne peut s’inscrire que dans une recherche plus large : que les milieux indépendants trouvent leur vocation au sein du monde, que les jeunes filles de milieux indépendants précisent leur vocation propre au sein de la vocation des milieux indépendants, que celles qui perçoivent l’appel du Seigneur à une vie consacrée au sein de l’Eglise puissent lire cet appel au sein de l’appel fait en milieu indépendant.