Le séminaire scolarisé réfléchit sa mission


Une relecture des textes du Concile, une écoute attentive de tout ce qui a été dit au Colloque, une réflexion à partir des orientations de la conférence épiscopale française sur la pastorale des vocations imposent déjà une certaine visée sur les objectifs de notre pédagogie ; des échanges avec des laïcs, des discussions avec des aumôniers, une patiente écoute des aspirations des jeunes actualisent singulièrement cette perspective générale.

Il me semble impossible de faire actuellement une synthèse de tout ce qui se cherche. Le temps des confrontations constructives n’est pas fini. Je voudrais seulement regrouper au passage quelques éléments qui nous font réfléchir et quelques objectifs qui aident des éducateurs amis à orienter leur action.

I - QUELQUES PROPOSITIONS SUR L’EGLISE

Il me semble que l’on est en train de donner un contenu plus riche à ce mot de St Jean, citant Jésus ; "Dieu a tant aimé le Monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais possède la vie éternelle :" (Jean 3, 16). Notre mentalité est mieux disposée à comprendre cet amour passionné de Dieu pour le monde et à nous y conformer. Nous sommes mieux préparés à nous mettre au service du monde pour rendre louange à la gloire du Père, par la grâce de Jésus-Christ.

"Des chances innombrables sont à saisir" disait un prêtre ; "vous ne pouvez espérer les saisir en perpétuant les structures traditionnelles de l’Eglise" disait un jeune, au colloque. Les exigences de renouvellement apparaissent un peu partout… "moyens nouveaux de présence au monde"... "chercher les nouvelles manières d’aller au monde"...

A l’intérieur de cette recherche, il y a quelques convergences qui semblent faire point d’appui ou point de référence.

1° L’Eglise ne vit pas pour elle, mais pour un monde à sauver,
au moyen de la grâce acquise par le Fils, pour la gloire du Père. Si l’Eglise épouse cet amour passionné de Dieu pour l’homme, elle est moins préoccupée d’elle-même, moins attachée à défendre ses bastions et plus engagée à servir l’homme comme Jésus-Christ a voulu le servir. Le but premier n’est pas que les gens reçoivent les sacrements, mais qu’ils apprennent à aimer comme Jésus, qu’ils convertissent leur coeur et entrent dans le Royaume nouveau. Le sacrement est au service de la vie nouvelle.

2° Que l’Eglise s’engage dans la construction d’un monde meilleur,
dès cette terre, et qu’elle s’y engage en tant qu’Eglise et pas seulement par la délégation de quelques francs-tireurs de la charité.

Qu’elle s’engage dans le politique. Il y a une différence entre le politique et la politique. Il ne s’agit pas en effet de fonder un nouveau parti chrétien, ni de prendre le pouvoir d’une manière ou d’une autre. Jésus l’a refusé (Jean 6, 15). Il ne s’agit pas non plus de s’enliser à la poursuite de seules fins temporelles, mais il conviendrait que l’Eglise exerce toujours plus sa fonction prophétique par une contestation constructive de toute organisation politique ou économique, là où se défini" concrètement la vie des hommes. L’exemple de Don Helder Camara semble significatif pour beaucoup.

Enfin, une des tâches essentielles de l’Eglise serait de discerner et de dégager, dans tout ce qui est vécu, le noyau promu à l’éternité, les valeurs centrales, prophétiques, qui guident la recherche et appellent au dépassement.

3° Les leçons d’une nouvelle théologie de l’Eglise.
C’est Dieu qui renouvelle son Eglise mais ce renouvellement se fait à la base et par la base. Le rôle de la hiérarchie est de discerner, de reconnaître où est l’Esprit. Dans cette perspective, chacun doit prendre ses responsabilités. Chacun sait qu’il a une part à prendre dans la réalisation du royaume. Le devoir est dans la créativité, le dialogue et la coopération. Ce type d’exigence a son ascèse et sa mystique.

L’Eglise découvre une nouvelle manière de se présenter au monde, elle est moins autoritaire, elle "réapprend à aller au devant du monde à genoux" (Paul VI). Elle a ses certitudes mais elle ne sait pas tout.

II - QUELQUES ASPIRATIONS DES PRETRES

1° Avoir une compétence humaine.

Un authentique amour du monde conduit le prêtre à désirer le connaître et à être au fait de ce qui fait sa vraie vie. Il ne s’agit donc pas d’un amour sentimental au service d’une mystique quelque peu désincarnée. On a assez parlé du "simplisme des clercs". Etre éveillé à tous les vrais problèmes de l’homme et être vraiment compétent dans un domaine, autrement on se fait des illusions. Ceci n’est d’ailleurs pas en opposition avec le mot de St Paul "Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus et Jésus crucifié"... (1 Cor. II ) St Paul a su faire par ailleurs le relevé de toutes ses compétences humaines. Il faut les dépasser et en faire des moyens mais il faut aussi, humblement, savoir les acquérir.



2° Aptitude au dialogue et aptitude à la coopération.

Beaucoup de prêtres remarquent qu’ils ont appris à être chef et à exercer une paternité spirituelle mais qu’ils se sont peu entraînés a être serviteurs et à être frères.

3° Ne plus former une caste à part.

Cette remise en question du statut clérical prend peu à peu des allures moins négatives. On cherche moins à critiquer les formes anciennes qu’à promouvoir des attitudes nouvelles. Il apparaît surtout que le prêtre ne peut pas renoncer à être homme. Or être homme, c’est participer activement à la vie du monde. Il est impossible d’analyser ici les modalités d’une telle participation, mais il fallait souligner cette attitude.

4° Le prêtre est-il homme du culte ou prophète ?

Il est certainement beaucoup d’autres choses, mais, à cause du contexte, la question prend davantage d’importance. Si le culte catholique actuel est considéré comme un succédané moderne du culte lévitique ancien, on comprend que le prêtre ne veuille plus se définir comme homme du culte. Mais si le culte est la célébration d’une vie sociale, communautaire et personnelle qui, divinisée par Jésus-Christ, s’offre à Dieu en louange, pourquoi le prêtre ne serait-il pas homme du culte ? Dans ce cas, il n’y aurait plus opposition entre l’homme du culte et le prophète. Pour être valablement homme du culte, le prêtre a besoin d’être prophète.

"Je vous exhorte, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos corps en victime vivante, sainte, agréable à Dieu : tel est le culte que la raison demande de vous. Ne vous modelez pas sur ce monde : transformez-vous au contraire par le renouvellement de votre esprit, afin de pouvoir discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable, parfait. " Rm 12, 1 .

Le rôle de prophète a toujours fait difficulté : il ne faut pas se modeler sur le monde et en même temps il faut discerner à partir des situations que nous vivons ce qui est bon. A ces difficultés, s’ajoute aussi, cruellement, celle du langage. Comment trouver le moyen de dire au monde quelque chose ? Quelle bonne nouvelle puis-je annoncer qui soit reconnue comme telle par les autres ? On note par exemple que la démarche des jeunes à Taizé, les mouvements féminins, l’A.C.O. "parlent" à ceux qui les vivent parce qu’ils sont liés de près ou de loin à l’idée d’une libération, tandis que l’A.C.I. a plus de mal...

Quand on a insisté pour que le prêtre se situe en plein monde, on n’a pas encore dit comment il pouvait parler... et on ne sait pas trop. "Assez de théories, dit-on, il faut poser des gestes qui parlent, il faut faire des essais concrets, être créatifs..." C’est ainsi que l’on exercerait le ministère prophétique.

5° Renouvellement du style de prière.

Il y a aussi une volonté de rechercher des formes nouvelles de prière et un refus de la prière de type monastique. La prière devient une contemplation de l’Esprit à l’oeuvre dans le monde. Elle se développe dans un contexte de réponses aux besoins du monde. A une tendance néoplatonicienne qui plaçait l’idéal au-delà du monde correspond maintenant une volonté de chercher le visage de Dieu au fond des coeurs et dans les événements humains.

III - LES EDUCATEURS DU SEMINAIRE SCOLAIRE

Il serait stupide de déduire une pédagogie de ce qui a été dit plus haut... Les quelques points dégagés ne constituent pas une étude suffisante pour nous donner des certitudes, tout au plus ont-ils réussi à évoquer la toile de fond sur laquelle chacun détache ses réflexions. Et puis, on ne déduit pas une pédagogie, on la vit, et on l’invente avec chaque groupe, avec chaque personne. Cela ne veut pas dire pour autant que l’on soit à chaque instant au point zéro, nous avons des visées, et il faut en avoir, même s’il nous est aussi demandé de les réviser.

Il serait vain de bloquer la réflexion sur la justification du séminaire ou sur sa condamnation. La réalité humaine est tellement diverse qu’on ne pourra pas prétendre la servir en ne lui proposant qu’une méthode. A l’heure où l’on découvre la nécessité d’un sacerdoce diversifié, il serait surprenant que l’on n’accorde le monopole de la formation qu’à un seul type de pédagogie. Des jeunes demandent à entrer dans des institutions permanentes et, pour beaucoup de raisons, -situations familiale ou sociale, type de caractère, niveau de foi etc. - ces institutions sont les plus aptes à les aider. D’autres jeunes ont besoin de cheminer en équipes de diaspora et il faudra une autre organisation...

Il semble beaucoup plus utile de relancer la recherche au sein de chaque forme de pédagogie, en lui demandant de saisir les chances qui lui sont offertes et en les développant à fond.

1° Les éducateurs de séminaire ont été prophètes.

Le temps n’est plus où un éducateur de séminaire savait à quel style de vie, à quelle forme d’activité et à quelles attitudes intérieures il devait éduquer les jeunes qui lui étaient confiés. Le profil du prêtre-type était assez net dans l’esprit de chacun. Ce n’est plus de cette manière qu’il faut être prophète.
Un séminaire ne peut plus se penser que comme intimement lié à la vie du monde et à la vie du peuple de Dieu qui l’entoure. Ce n’est pas une maison où on se met à l’abri de la vie.

  • Spontanément, les maisons se mettent à l’écoute de leurs collaborateurs les plus proches. Ce sont d’abord les professeurs laïcs, hommes ou femmes, mariés ou non, qui partagent à plein non seulement la tâche d’enseignement mais la responsabilité de l’éducation totale.

    Ce sont aussi les parents qui s’organisent en tables rondes et prennent une part directe à la gestion et à la pédagogie du séminaire.

    Ce sont enfin, dans beaucoup de cas, des élèves externes qui réagissent en fonction de ce qu’ils sont et qui donnent le point de vue du jeune 1970, complétant parfois, enrichissant toujours les perspectives des seuls internes.

  • Volontairement les séminaires, depuis longtemps déjà s’ouvrent plus largement à la vie du monde qui les entoure. L’expression est même dépassée, on parle plutôt d’accueillir la vie, de réfléchir dessus et de prier à partir de cette vie.

L’important est de considérer cette dernière démarche comme un point essentiel de notre pédagogie. Une chose en effet est d’encourager les contacts, les ouvertures, autre chose est de les considérer comme un point d’appui essentiel de la formation. Volonté de "récupérer " en réunion de groupes ou en catéchèse toute cette vie qui s’est exprimée, entraînement à ausculter cette vie qui bouillonne aussi bien dans les mouvements d’A.C. que dans les groupes informels qui prolifèrent un peu partout, tout cela n’est plus seulement une coloration de la pédagogie ou de la vie spirituelle, c’est l’axe moteur de toute une éducation de la foi.

L’éducateur doit alors être prophète et, prêtre, il a un rôle privilégié dans le culte. A lui en effet est confiée la redoutable tâche de discerner et d’aider à discerner l’oeuvre de Dieu dans le bouillonnement humain. A lui de faire retentir la parole de Dieu dans l’événement ou à partir de l’événement. Combien de mouvements sont restés en chemin ? Combien de Moïse n’ont pas passé la mer Rouge ? Combien d’Abraham sont restés chez eux ? Une fois éveillés aux appels particuliers d’un Dieu qui libère, une fois engagés dans un mouvement qui réalise et qui rassemble, les pèlerins voudront célébrer leur Dieu, leur recherche et leur joie... les Gospel night, les marches, les célébrations et surtout la messe, même quotidienne, s’enracinent dans cette démarche.

L’éducateur est aussi un prophète d’une autre façon. Engagé dans le quotidien, responsable d’une classe ou d’une division, chargé d’un enseignement, il vit continuellement en contact avec un groupe et avec des jeunes.

  • Avec un groupe. La réalité pour l’éducateur, c’est d’abord le groupe qui est en face de lui ou autour de lui. Passés les moments d’observation, surmontés les avatars d’une vie de relation où il y a des blocages, le voilà mêlé à cette vie, pas du tout artificielle, d’une communauté de jeunes qui pensent, qui ressentent, se souviennent et projettent d’une manière originale parce qu’ils appartiennent à un groupe original.

Ici plus que jamais, l’éducateur doit discerner et aider au discernement. D’abord libérer la parole. Quelqu’un qui ne s’exprime pas n’est pas éducable. Un groupe qui se tait devant l’éducateur est en mauvaise situation : ou bien il est subjugué et il n’est plus lui-même, ou bien il est replié sur lui-même et ne reçoit pas grand chose. Evidemment, il ne s’agit pas de libérer n’importe quelle parole mais la parole essentielle que chacun porte au fond de lui-même comme un fardeau, comme un couteau ou comme une prisonnière.
Toutes ses antennes alertées, l’éducateur va deviner l’ambiance et pressentir les structures de dialogue propres à un groupe. Il va devancer le groupe et lui donner le moyen de se libérer. C’est dans tous ces petits événements de libération que la vocation du groupe et de chacun peut apparaître. Jésus-Christ est le libérateur des seules vraies prisons que nous ayons : nos peurs, notre égoïsme, nos fermetures.

Ces structures de dialogue pourront varier à l’infini, elles pourront très bien être provisoires, il n’y a pas de trucs ni de recettes. La vérité d’une vie qui nous surprend toujours est notre guide ; nous aussi, nous sommes des pèlerins.

  • Avec des individus. La démarche est la même mais elle est peut-être encore plus difficile à réussir. Si l’appel de Dieu retentit au sein des communautés humaines, si la réponse est vécue dans ces communautés, le dialogue personnel avec l’éducateur ne pourra se faire sans référence à ces communautés. Il peut être un refuge, ou bien devenir artificiel. On est plus à l’aise actuellement assis autour d’une table avec un groupe de copains et un aumônier qu’en tête à tête avec un directeur spirituel. La parole est plus facile, elle est parfois plus vraie. Ceci ne veut pas dire que le dialogue avec un conseiller spirituel ne pourra plus se faire valablement, mais il n’aura peut-être plus la place qu’il avait avant. C’est la communauté qui aide à se situer c’est elle qui devient le lieu privilégié de la parole, y compris celle de Dieu.

Pourtant, ici aussi l’éducateur devra être prophète : accueillir la vie, la refléter, relever les insistances, dégager l’évolution qui se dessine, risquer la question qui libère, proposer les engagements qui permettront les réalisations, reconnaître Dieu qui passe ou qui est passé.

2° Les éducateurs sont prophètes ensemble.

"Quand j’ai un problème important, je fais le tour de plusieurs profs, après je fais la synthèse", ainsi s’exprimait un élève de terminale. Ce n’est pas le fait de tous, mais une tendance qui se dessine : on partage ensemble les secrets de bien des élèves parce qu’ils l’ont voulu ainsi. La vérité, ils la reçoivent d’une communauté de professeurs, prêtres ou laïcs. Ils n’aiment plus beaucoup être relatifs à une personne, ils savent s’enrichir des apports particuliers à chacun, à nous de savoir nous appauvrir de toutes nos tendances possessives.

Quand les anciens évoquent le séminaire, ils pensent "l’ambiance.. la classe... les profs..."

Ainsi le Seigneur en a-t-il décidé : "Quand deux ou trois d’entre vous sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux". De même que le corps qui se rassemble désigne mystérieusement la tête invisible qui le réunit, de même le groupe qui s’accorde pour chercher Dieu a-t-il davantage de chances de le trouver. C’est ensemble qu’on lit Dieu dans l’Ecriture et dans la vie.

C’est à l’équipe des éducateurs de créer aussi leurs structures de dialogue. Eux aussi ils ont à libérer leur parole intérieure.

Les occasions sont nombreuses... Il y a les conseils de classe en fin de trimestre. Ils peuvent être de pures redditions de comptes (d’ailleurs les comptes sont nécessaires, il faut une objectivité), ils peuvent être aussi un regard porté ensemble sur chaque élève et sur la classe... le temps manque souvent. Il y a aussi des réunions suscitées où on parle d’une classe qui fait problème. Ici la manière importe beaucoup : on peut être très objectif et en même temps s’engager à fond dans la réussite de la classe, la résurrection d’un gars. Si on prend cette optique, on saura lire les signes, les manifestations de fermeture mais aussi les chances de salut, les pierres d’attente. Même si les refus persistent, l’équipe des éducateurs se sera présentée comme cherchant une solution ou un salut, pas seulement comme administrant une sanction. C’est si important pour la vie future de chaque gars !

On peut aussi se donner l’occasion de s’engager davantage. Quand on regarde ensemble la vie du séminaire ou de 1’institution, quand on accepte de se dire les uns aux autres comment on voit sa mission, son rôle à l’intérieur de la maison, quand on décide de faire ensemble des partages d’Evangile, on se rend plus transparents les uns aux autres, sans doute aussi plus transparents à Dieu qui, du coup, habite davantage la communauté.

3° Les nouvelles formes de prière.

Tout a été dit semble-t-il sur la prière à partir de la vie. Pour chacun de nos groupes, pour chacun de nous tout est à dire... tellement la prière est une aventure, tellement elle est un mystère. L’amour dont nous sommes aimés par Dieu n’est pas un trésor sur lequel nous serions assis, c’est un amour de redécouverte et de recommencement. C’est plutôt l’aptitude à nous engager sur des voies nouvelles qui devient la norme. Pourtant, il semble que parmi les invitations que le Seigneur nous ait faites, il y en a deux qui soient essentielles : "Viens" et "Va".

Viens, cela veut dire qu’il faudra toujours quitter quelque chose, nous le découvrons plus encore à quarante ans qu’à douze ; cela veut dire aussi que nous sonnes toujours invités à partager la merveilleuse intimité du Seigneur. De quelle façon ?... ce n’est pas affaire d’idées. Mais une chose est certaine, c’est qu’il est indispensable de répondre à cette invitation si on veut être aussi obéissant a la seconde. Elles sont indissolublement liées : rencontrer Jésus-Christ, c’est rencontrer celui qui est essentiellement mission du Père. Les autres ne nous appellent que parce que le Père nous envoie.

Ici aussi les communautés de séminaire peuvent être éducatrices et libératrices. Elles aussi accueillent et envoient, elles sont pauvres d’elles-mêmes.

Conclusion. La deuxième partie répond-elle à la première ? Je n’en suis pas sûr... Il y a des points communs mais il y a aussi des manques. J’ai fait un mauvais devoir mais je n’ai pas voulu tricher. En particulier, comment le séminaire se fait-il l’écho des grandes aspirations du diocèse ? Comment est-il relié à la pastorale diocésaine ? Comment aide-t-il des jeunes à grandir dans leurs communautés naturelles, à se développer dans des églises qui naissent ? Sincèrement, je ne crois pas que ce soit impossible. Mais pour pouvoir dire, il faut avoir vécu. Je laisse la plume à d’autres qui feront avancer la recherche.

J. DUBREUCQ

N.B. Il serait fort intéressant que la chronique "Institutions permanentes" du dossier "Jeunes et Vocations" soit le mode d’expression des recherches, critiques et expériences des éducateurs de séminaires. Veuillez adresser vos comptes rendus de réunions, réflexions pédagogiques, recherches diocésaines et régionales, si modestes soient-ils, à J. DUBREUCQ, C.N.V., 106 rue du Bac, 75 PARIS VIIème.