Jeunes du monde ouvrier se préparant au sacerdoce


I - COMMENT LE MOUVEMENT S’EST-IL SENTI RESPONSABLE DES VOCATIONS ?

A - La vie en mouvement amène les jeunes travailleurs à se poser la question :

A partir du moment où la J.O.C. fait découvrir les exigences de la vie militante aux J.T., ils sont amenés à se poser la question d’un plus grand don de soi. Pour certains, cela prend forme du désir de partir en coopération ; pour d’autres, c’est l’acceptation de responsabilité dans le Mouvement ouvrier, et pour d’autres, cet appel prend forme d’un appel au sacerdoce.

Ces J.T. qui aspirent à être prêtres, ont été longtemps en difficulté parce que : accepter cette optique, c’était tout abandonner, tout renier pour rentrer dans le moule du séminaire. La J.O.C. n’était pas prête à soutenir ces J.T. Même à l’heure actuelle ; si quelque chose se réalise au niveau national, le soutien effectif par les fédéraux et aumôniers en est à son commencement.

Ce qui s’est fait :

Pour ces J.T., malgré les efforts d’adaptation des séminaires d’aînés et leur recherche de ces dernières années, on constate que des J.T., spécialement des militants qui entrent au séminaire, rencontrent des difficultés. Ces difficultés étant de deux ordres :

  • difficultés venant du mode de vie : internat, style collégien oubliant une culture acquise dans toute une vie militante.
  • difficultés venant d’un mode de formation.

La plupart des Jeunes du Monde Ouvrier se sentaient complètement dépaysés dans les séminaires. Certains assez nombreux quittent le séminaire.

S’agissait-il vraiment alors de la découverte d’une vocation de laïc ? Ou n’y avait-il pas une trop grande difficulté à s’insérer dans l’institution ?

Face à cette situation, une commission d’aumôniers Jocistes, de supérieurs et de profs de séminaires propose en septembre 65 de tenter un autre type de préparation avec quelques J.T.

  • C’est l’aumônerie nationale de la J.O.C. qui assuma la responsabilité de cet essai.
  • Cela a permis à la J.O.C. de se sentir concernée par cette situation et de réfléchir à sa responsabilité par rapport à l’éveil des vocations dans la Jeunesse Ouvrière. En Juin 66, une note paraissait dans le bulletin aux fédéraux : "Fédéraux, nous sommes responsables des Jocistes qui se posent la question d’être Prêtres".

B - La présence des gars qui pensent au sacerdoce provoque le Mouvement.

  • Non pas comme on vient de le voir à partir d’idées, mais dans le prolongement de sa fidélité à la vie.
    • Ce sont les gars présents dans le Mouvement qui se posent la question.
    • Par les témoignages apportés en sessions dans les journées, les récos, les retraites ; peu à peu c’est devenu normal d’entendre un copain exprimer son désir du sacerdoce.
      C’est dans le Mouvement que les gars peuvent exprimer leurs questions et cela de plus en plus naturellement.
  • Dans le prolongement de sa fidélité à sa mission totale.
    • Faire naître l’Eglise en Monde Ouvrier.
    • Là aussi, provoqué par les J.T., le Mouvement est amené à approfondir sa mission.

Si nous voulons fonder l’Eglise en Monde Ouvrier dans toutes ses dimensions, il nous faut former des prêtres de Jésus Christ qui, restant fidèles aux valeurs de la classe ouvrière, pourront être efficacement au service de la naissance de l’Eglise en Monde Ouvrier. C’est ce que propose la Mission Ouvrière à la session de Poissy en 69, qui demande que des travailleurs puissent devenir prêtres sans se couper du Monde Ouvrier, donc que des travailleurs puissent être préparés (au moins partiellement) au sacerdoce et ordonnés, là où ils sont naturellement engagés au service de la Mission en Monde Ouvrier (pages 232 - 233).

La jonction de ces deux fidélités : à la vie et à sa mission a amené la J.O.C. à sentir l’urgence de susciter et de développer des formes nouvelles qui permettraient aux Jeunes M.O. pensant au sacerdoce de devenir prêtres.

C - Le Mouvement est de plus en plus conscient de sa responsabilité.

C’est donc maintenant une réelle responsabilité pour le mouvement :

  • du. fait de la conscience de plus en plus claire de sa mission.
  • du fait d’un nombre toujours plus grand de Jeunes du Monde Ouvrier qui appellent.

Pour le Mouvement, cette responsabilité s’est éclairée progressivement et se traduit maintenant par :

  • une volonté de soutien et de formation de ces gars.
  • le souci d’éveiller et de susciter des vocations parmi les Jeunes du M.O. et cela à travers toute la vie du Mouvement, à travers les bulletins, les
    sessions.
  • A partir de la vie militante et des responsabilités vécues en Mouvement, en particulier dans les Récos et Retraites.
  • Toute cette recherche, toute cette mission du Mouvement se fait en lien avec des organismes chargés des Vocations, le Centre national des Vocations notamment ; il s’agit donc bien d’un travail, d’une recherche d’Eglise.

* *

II - LES MOYENS POUR TRADUIRE CETTE MISSION : AU NIVEAU DU MOUVEMENT.

A - Pour l’éveil et le soutien.

  • C’est la vie habituelle du Mouvement plus sérieusement vécue :
      • Carnet de Militant
      • Révision de vie
      • Lecture des bulletins
  • Ce sont les sessions du Mouvement
      • Sessions des responsables
      • Récos
      • Les retraites
        C’est souvent là que les gars se posent la question de leur vocation profonde et à travers la recherche habituelle.
  • Ce sont les témoignages et les questions posées dans le bulletin.
      • Pour les Militants
      • Pour les Fédéraux.
        Là aussi le Mouvement veut arriver à ce que continuellement les gars puissent se poser la question de leur véritable vocation et cela, à travers n’importe quel article.
  • C’est l’information au cours des sessions sur ce qui se réalise. En fait, c’est plus qu’une information, c’est un échange sur la responsabilité du Mouvement.
  • C’est la nomination d’un permanent chargé de suivre les Jeunes M.O. se préparant au sacerdoce et qui rappelle continuellement au Mouvement sa mission d’éveil et de soutien.
  • C’est la réalisation et diffusion de la plaquette d’éveil et d’aide à la réflexion. "Tu veux être prêtre demain. Pourquoi ?" permettant de préciser le projet de chaque gars et de préparer son entrée dans les groupes de formation en Monde Ouvrier.
  • C’est la session de juillet, depuis
      • 66 : 15 participants
      • 67 : 35
      • 68 : 40
      • 69 : 53

Elle veut permettre aux gars en recherche de faire le point, de confronter leurs expériences, leur cheminement. C’est à cette session que les gars prennent la décision de continuer la recherche ou de s’engager dans une nouvelle étape.

A cette session, les gars perçoivent plus clairement de quoi est signe leur vocation au sacerdoce pour le Monde et pour l’Eglise.

B - Au niveau Aumônerie du Mouvement.

  • Un aumônier national est plus spécialement chargé de suivre les gars. Il provoque à tous les échelons du Mouvement et de l’aumônerie du Mouvement
  • Cette année s’est réalisée :
    • la mise en place par région d’aumôniers d’éveil et d’accueil.
    • Cet aumônier est celui qui est chargé dans les différentes rencontres du Mouvement sur la région, de rappeler que la mission de la J.O.C. doit aller jusqu’à permettre à des gars de se poser la question du sacerdoce et même de susciter cet appel.
    • Il a un rôle d’information et de sensibilisation dans les différentes rencontres ou sessions de prêtres. (information sur la façon de cheminer, par exemple).
    • Il est en lien avec les Institutions chargées des vocations.
    • Il est chargé de l’accueil des gars qui pensent au sacerdoce.
      • Lorsqu’un gars se signale, il lui remet la plaquette et s’assure de l’aide que le gars peut recevoir sur place avec son aumônier de base.

      Si plusieurs gars sont en recherche sur un même secteur, il provoque une rencontre entre les gars sans attendre la session de juillet.
      Il prépare la session de juillet

      • avec les gars en les aidant dans les réponses de questions, et par la préparation directe et concrète du week-end.
  • La lettre aux aumôniers.
    • Le bulletin rappelle régulièrement à tous les aumôniers leur rôle dans l’éveil et le soutien des Jeunes du M.O.qu’ils rencontrent.
    • et les informe sur ce qui se réalise dans le Mouvement.

III - LES CONVICTIONS PROFONDES ET LES POINTS D’APPUI DE CETTE RESPONSABILITE

(45ème rapport d’orientation page 18)
"La J.O.C. veut participer à la mission de l’Eglise "Sacrement universel du salut". Bien sûr, cela n’enlève pas les difficultés, les souffrances de sentir que l’Eglise dans son ensemble apparaît loin du Monde Ouvrier. Parfois, nous sommes mal compris. Mais disons de suite qu’il ne faut pas que cela réduise notre volonté d’oeuvrer à la naissance et à la croissance de l’Eglise dans la jeunesse ouvrière. Le danger serait de vouloir une "Eglise ouvrière". Il n’est pas question d’une Eglise au rabais pour la classe ouvrière. Nous ne voulons pas une Eglise facile, car nous sommes plus ambitieux que cela pour les jeunes du Monde Ouvrier et pour toute la classe ouvrière."

A - Donc d’abord, il ne s’agit pas de formation au rabais, des prêtres de 2ème classe, il ne s’agit pas d’avoir des prêtres faciles.
Ce n’est pas les difficultés intellectuelles qui font adopter cette formation. Le Mouvement est conscient qu’il faut au Monde Ouvrier des prêtres à part entière, ayant une formation solide qui peut apporter quelque chose à ses frères, grâce à une compétence théologique, pastorale, liturgique où le Monde Ouvrier puisse se retrouver.

B - Notre conviction vient :

  • de la certitude que Dieu appelle dans leur vie ouvrière des J.M.O. à être prêtres. Dieu n’appelle pas qu’une seule catégorie de Jeunes. Il n’y a pas de privilégiés dans l’appel, le peuple entier est à sauver et Dieu choisit ses ministres dans tout le peuple..
  • de la certitude que les Jeunes M.O. peuvent répondre à cet appel dans leur vie ouvrière et acquérir, dans l’expérience même de la vie militante en Mouvement, une formation qui leur permet de se préparer au sacerdoce.

1) Parce qu’il y a dans le Monde Ouvrier, dans l’expression organisée et consciente que vit le Mouvement Ouvrier, une culture porteuse de valeurs susceptibles de préparer au sacerdoce au même titre que n’importe quelle autre culture.

A propos de culture, on peut relire ce qu’on trouve dans "Gaudium et Spes" n° 53 chap. 2 :
"Au sens large, le mot culture désigne tout ce par quoi l’homme affirme et développe les multiples capacités de son esprit et de son corps ; s’efforce de soumettre l’univers par la connaissance et le travail, humanise la vie sociale aussi bien, la vie familiale que l’ensemble de la vie civile grâce au progrès des moeurs et des institutions ; traduit, communique et conserve enfin dans ses oeuvres, au cours des temps, les grandes expériences spirituelles et les aspirations majeures de l’homme ; afin qu’elles servent au progrès d’un grand nombre et même de tout le genre humain."

2) Parce que :

  • l’expérience de la vie ouvrière
  • l’exercice de l’action
  • l’exercice de la responsabilité,

réfléchies, approfondies, élargies en Mouvement sont de fait un moyen de formation authentique à une vie sacerdotale.

Moyennant une certaine recherche de conditions. Si nous voulons être sérieux, il faut poser des exigences dans le cheminement comme c’est dit plus haut. Il ne s’agit pas donc d’une formation "facile" pour les Jeunes du M.O. qui posent la question du sacerdoce.

Ces conditions sont :

  • Une vie militante authentique.
    C’est une condition pour l’entrée en groupe de formation ; il faut avant tout que le gars soit présent à son milieu de vie, qu’il prenne conscience de sa situation et qu’il puisse se situer en apôtre, là où il est.
  • Collectivement partagée.
    En révision de vie, dans les rencontres avec des militants ouvriers.
  • Régulièrement réfléchie, approfondie, relue dans la foi.
    Par les récos, les retraites, les rencontres personnelles avec 1’aumônier.
  • Provoquant une authentique rencontre de Jésus Christ.
    Par les méditations, l’approche des sacrements, dans les retraites, les sessions.

    C’est toujours à partir du concret de leur vie. C’est là que les J.T. doivent découvrir le Christ présent et agissant dans le monde.

Tout cela suscite en fait, le besoin d’un approfondissement doctrinal et spirituel .

  • Déjà, naturellement, les gars veulent rechercher, veulent se former, veulent savoir. (Il faut regarder le nombre de bouquins vendus en procure).
  • En session de Responsables fédéraux, à partir de la vie, les gars ont débouché sur une recherche sur l’Eucharistie et la pénitence.

* *

IV - LES CARACTERISTIQUES DE CETTE FORMATION

Voici les points qui semblent essentiels pour la formation des Jeunes du M.O. se préparant au sacerdoce. C’est d’ailleurs cette formation que le Mouvement a conscience de donner à tous les J.M.O., mais ces points paraissent des constantes pour une formation au sacerdoce des J.M.O.

A- 1 - La conscience de l’enracinement dans le Monde Ouvrier, et la participation au combat ouvrier pour sa libération et sa promotion.

Cela passe concrètement par :

a) la découverte qu’on a sa place, que l’on est écouté, que l’on est un membre, c’est-à-dire que l’on a une place indispensable, qu’on a un rôle a jouer et cela aujourd’hui, dans la vie d’atelier, d’usine, d’école. Le J.T. n’est pas spectateur dans son atelier, il vit dans son atelier, son école, il est membre à part entière.

b) la découverte et l’acceptation que tout ne va pas, que tout n’est pas parfait dans le Monde Ouvrier. Nous ne sommes pas dans un monde parfait, mais dans un monde à sauver. C’est bien parce que ce monde ouvrier n’est pas parfait qu’on se sent engagé à son salut. C’est un salut dans lequel nous avons notre place à part entière, et cela les J.T. le savent par expérience, ils le vivent ; ce n’est pas une démarche intellectuelle, mais une marche commune, avec tous leurs liens, toutes leurs relations vers le salut.

c) la découverte que c’est avec tous nos liens qu’on est ce qu’on est. Que c’est à travers tous nos contacts que nous nous formons, que nous vivons, c’est à travers ces contacts, ces échanges que nous nous transformons, que les J.T. se transforment ; un J.T. n’est pas seul, il est le signe de ses relations. Pour nous, c’est la certitude que le salut se réalise dans le vrai de la vie, pas à côté : c’est toute l’importance du carnet de militant retraçant toutes les démarches de salut des communautés des militants.

2 - L’expérience de l’action et de la responsabilité réfléchie et approfondie

1) Dans le monde ouvrier, c’est par l’action et l’exercice de la responsabilité qu’on se libère, qu’on a conscience d’être quelqu’un. C’est l’action qui transforme les personnes, qui permet une ouverture aux autres ; ce n’est pas d’abord ce qu’on possède ou ce que l’on sait.

Le Mouvement provoque continuellement les J.T. à agir, à prendre des responsabilités dans le Mouvement lui-même et les organisations ouvrières. A regarder les transformations chez les copains. La réflexion se fait toujours à partir de
l’action.

2) Dans la vie militante et la responsabilité, les J.M.O. prennent conscience qu’ils sont de fait engagés personnellement dans le salut de ce Monde Ouvrier. La prise de responsabilité à l’égard des autres, si minime soit-elle, demande que l’on sache sacrifier son intérêt personnel à l’intérêt collectif. Le Mouvement permet de le découvrir par les révisions de vie.

  • C’est la place du militant dans son Comité d’action.
  • La découverte du sens de l’engagement dans le Mouvement Ouvrier.

Le J.M.O. se pose la question du sacerdoce à partir du moment où il perçoit qu’il doit se laisser prendre totalement dans cette responsabilité de salut de son peuple et découvre la nécessité de la porter jusqu’à son terme en Jésus-Christ. Pour que le salut du peuple soit porté jusqu’à son terme, il faut des ministres, et pourquoi pas des prêtres issus de ce peuple ouvrier qui se libère.

3) La découverte du "collectif" du Monde Ouvrier, du. Mouvement Ouvrier

  • Dans le M.O., on fait l’expérience qu’on n’est quelqu’un qu’ensemble. Seul, on n’est rien.
  • On est dépendant les uns des autres de par le travail, par notre condition.
  • On est dépendant d’une situation commune qui ne peut se résoudre que collectivement. Cette situation d’écrasement ne change que par l’action collective, que par l’action ensemble dans le Monde Ouvrier.
    Donc, dans le Mouvement Ouvrier, les J.M.O. vivent l’expérience : qu’on ne peut se libérer qu’ensemble.
  • Par leur vie militante et la responsabilité, les J.M.O. expérimentent le salut tel que Dieu le veut : Ensemble et en Peuple. Le Mouvement, par ces Assemblées de Masse, ses journées internationales d’action, permet aux J.M.O. de prendre conscience de cette libération en peuple et en peuple seulement.

4) Ouverture à l’international

C’est par là que passe l’ouverture à l’universel, c’est dans le Mouvement Ouvrier que les Jeunes M.O. font l’expérience de conditions communes, d’aspirations communes à tout un monde ouvrier international, en découvrant : tout un système international, en découvrant l’interdépendance des sociétés, l’exploitation de pays sous-développés, pas seulement par la lecture, la télé, mais par le contact quotidien avec les immigrés.

Dans la vie militante et là responsabilité, les J.M.O. prennent conscience que ce sont tous les peuples qui sont appelés à se libérer, qui sont appelés au salut : ce n’est pas seulement le M.O. français, c’est le M.O. international qui est appelé à se libérer.

Dans l’action militante vécue ici sur place, les J.M.O. prennent conscience que c’est toute voie vie internationale qui est soulevée, remise en cause.

  • Cela passe par l’action syndicale,
  • par la prise en charge des immigrés
  • Un Conseil de la J.O.C. internationale, comme celui de Beyrouth, on octobre 69.
  • Une assemblée de masse, une veillée internationale où les J.T. découvrent la portée internationale de leur action.
  • La campagne Brésil.

B - Les conséquences de cette formation.

1) Une éducation à l’universel

La façon chrétienne de regarder la vie permet une prise de conscience des besoins spirituels de son milieu et rend ainsi apte a découvrir les besoins spirituels des autres milieux

"On constate que plus on est conscient de son enracinement, de son appartenance à un milieu et de sa responsabilité à l’égard de ce milieu, plus on est capable de s’ouvrir aux autres milieux et à l’unité spécifique du Peuple de Dieu. Cela ne rejoint-il pas d’ailleurs le mode d’accès à l’universel pratiqué dans le monde ouvrier d’une façon d’abord vitale et non abstraite, quand on atteint les valeurs profondes de 1’ homme qui permettent le dialogue avec tous ?"

(naissance et croissance de l’Eglise en Monde Ouvrier - page 215 -Poissy - mars 69).

La recherche chrétienne des causes provoque la prise de conscience que c’est tout un monde à transformer, et non pas une seule catégorie. Un système à transformer, dont sont victimes ou complices aussi les gens des autres milieux. C’est la certitude qu’eux aussi ont besoin d’être sauvés ; d’où le désir que dans les autres milieux aussi, il y ait cette conscience qui s’éveille pour une évangélisation de leur propre milieu. Pour le prêtre, cela le rend apte à comprendre qu’on n’a pas à se limiter à l’évangélisation du Monde Ouvrier, mais que c’est le peuple dans son ensemble qui est à sauver, à prendre conscience que le M.O. a des valeurs à apporter au monde et à l’Eglise, si elles peuvent être reconnues dans la forme où le Monde Ouvrier les vit.

L’apport de ces valeurs se fait dans la conscience de servir tout un monde et toute l’Eglise. Du même coup, c’est la découverte qu’il y a dans les autres milieux des valeurs nécessaires au monde et à l’Eglise. Donc accueil de ces valeurs dans la mesure où elles n’écrasent pas les valeurs du M.O.

C’est tout le sens des collaborations actuelles J.O.C. - J.I.C. où le partage se fait à partir des valeurs perçues, des transformations.

Donc on peut dire que la fidélité à cette formation donne une aptitude à se mettre au service des vraies valeurs, où qu’elles soient.

2) Cette formation provoque à une vie spirituelle et à une recherche intellectuelle qui est davantage soutenue pour les copains en recherche. Naturellement cette formation appelle les gars :

  • à une vie spirituelle plus grande, à une rencontre personnelle et gratuite avec Jésus Christ.
      • avec les plaquettes Evangile
      • les bouquins de formation
      • la bible, les fiches de méditation.
        (voir le sérieux des méditations en session par exemple).
  • a une formation intellectuelle et doctrinale.
    Les gars GO forment par la lecture de bouquins, là aussi c’est une soif de savoir.
  • par une lecture religieuse de la vie à partir de monographies, du carnet de militant, d’un bilan pour retrouver les signes de la présence de Dieu ; et cela provoque le désir de découvrir d’une façon plus approfondie le sens vrai de l’Eucharistie, de la pénitence.

CONCLUSION :

Cette formation est une richesse pour l’évangélisation du Monde Ouvrier, permettant à des Jeunes de ce Monde de se situer en apôtres authentiques au milieu de leurs frères ; permettant dans l’avenir l’apport de toutes les richesses vécues dans le Monde Ouvrier. Ils sont le signe de la naissance et de la croissance de l’Eglise en Monde Ouvrier.

  • Cette formation est une richesse pour toute l’Eglise, car elle lui repose la question de sa véritable mission qui est de libérer l’ensemble de l’humanité". Sans la naissance de l’Eglise en M.O., l’Eglise ne serait pas véritablement Eglise, il lui manquerait quelque chose, une dimension.
  • Cette formation nous semble être une richesse pour le sacerdoce parce que ces J.T. qui se préparent à devenir prêtres en fidélité à toutes les richesses de leur vie ouvrière apporteront sans doute au sacerdoce un visage nouveau, lui permettront de s’exprimer sous des traits nouveaux, sans exclure les autres formes d’expressions, et contribueront encore plus à faire un sacerdoce catholique.
Jean-Paul DOUCET, permanent jociste.
(Témoignage donné à la session de Montmagny, sur la Diaspora, le 2 juillet 1970).