Les vocations en Autriche


Kurt Schmidl
laïc
directeur du Centre National des Vocations, Vienne

Comme dans beaucoup de pays, les vocations en Autriche semblent diminuer de façon significative. Cela vaut aussi pour le nombre des étudiants en théologie. Il y a par contre une augmentation des diacres permanents.

Regarder les chiffres (cf. tableaux : ordinations - prêtres - diacres)

Alors que les chiffres d’entrées au séminaire sont fortement en recul, le nombre des ordinations est relativement stable. La détermination des séminaristes semble ainsi être plus forte et la proportion de sortants plus faible. A cause du faible nombre des séminaristes, la vie communautaire dans les séminaires se réduit toutefois fortement.
Beaucoup d’étudiants laïcs en théologie commencent aussi leurs études avec la pensée d’une vocation spécifique. Pour la plupart, cette pensée disparaît en cours d’études. Clarification ? Désillusion ?
Il y a une fluctuation relativement grande des théologiens laïcs dans le service pastoral. Cela s’explique par les salaires peu élevés, les temps irréguliers de service chaque semaine et également par l’existence de nombreux sujets de friction, avec la paroisse comme avec le curé, parce que le rôle de chacun est souvent peu clair.
Le désir de vivre une vocation personnellement expérimentée (ou peut-être imaginée) peut être remplacé, oublié au gré des circonstances. Il revient souvent plus tard à l’esprit. Il me semble que cela est une des raisons de l’augmentation du nombre des dia­cres permanents.

Les raisons du recul

En Autriche, ce sont les mêmes raisons sociales que dans tout le monde occidental : consumérisme, égoïsme, perspectives d’avenir incertaines et donc nécessité de garder beaucoup d’options ouvertes, crainte de l’engagement.
Ajoutez à cela des raisons ecclésiastiques générales : discussion autour du célibat, flou autour du rôle du prêtre, surcharge et structures peu convenables, insécurité financière de plus en plus grande, image poussiéreuse de l’Eglise (la liturgie, les bâtiments, les conditions de travail...).
De plus, il y a des raisons propres à l’Autriche :
• les problèmes de pédophilie, communs à de de nombreux pays, se sont encore intensifiés en Autriche avec le cas de l’ancien cardinal de Vienne, Mgr Groër ;
• division et/ou paralysie partielle de l’épiscopat et de beaucoup de niveaux ecclésiastiques par des tentatives de restauration ultra-conservatrice ;
• qualité douteuse des candidats pour les séminaires et la vie religieuse ; scandale au séminaire de Saint-Pölten ;
• signes de fatigue dans les paroisses.

Des perspectives d’avenir

Tentative de gagner les jeunes par des événements, des temps forts comme « Mission urbaine » et des services développés spécialement pour eux :
• dans le redressement de quelques communautés ;
• dans la tentative de l’archevêché à Vienne de prendre de nouveaux chemins pour la formation des prêtres ;
• par les mouvements.
Ces perspectives sont toutefois ambivalentes :
• actuellement, les temps forts ne provoquent pas encore d’engagements de longue durée ;
• le redressement des communautés peut conduire à des épreuves de rupture ;
• les nouvelles mesures pour la formation des prêtres ne résolvent pas les problèmes fondamentaux ;
• les mouvements menacent l’équilibre des paroisses.

Qu’appelle-t-on vocation ?

Il s’agit principalement des vocations de prêtre et de la vie religieuse. Dans quelques milieux ecclésiastiques, on ne considère pas pas comme vocation spécifique les théologiens laïcs ou les enseignants de religion. Le mariage n’est pas vraiment considéré comme une vocation et, institutionnellement, à peine accompagné – sauf pour intervention de crise. Les institutions concernées par les vocations en Autriche sont les suivantes :
• les maisons de religieux et religieuses ;
• les séminaires ;
• les facultés de théologie (nationales ou ecclésiastiques) qui forment des prêtres aussi bien que des théologiens laïcs ;
• le Canisiusheim, un séminaire interdiocésain pour ceux qui veulent changer de vie pour devenir prêtre ;
• la propédeutique interdiocésaine pour les futurs séminaristes ;
• le Canisiuswerk (Centre National des Vocations) ;
• les centres diocésains des vocations, qui n’existent toutefois que dans quelques diocèses.

Propositions et iniatives des dernières années

• Promotion de la vie spirituelle ;
• Les jésuites ont ouvert une maison « Manresa » à Linz, offrant un accompagnement spirituel à ceux qui cherchent leur vocation ;
• Le diocèse de Saint-Pölten, en coopération avec les Bénédictins, a mis en place la maison Gennesaret, en Basse-Autriche, dans le même but ;
• Des exercices dans la vie quotidienne, jours de récollection sont largement offerts. Le Canisiuswerk publie ses propositions dans un catalogue (Energie pour l’âme), sur son site internet et diffuse des « exercices dans la vie » par correspondance.
• L’accompagnement spirituel est offert dans les diocèses et nombre de communautés.

Relations publiques

Avec des moyens modestes, le Canisiuswerk essaye de rendre attentif aux vocations dans l’Eglise :
• la revue Miteinander (Ensemble) fait des rapports sur l’actualité et le travail de fond du monde des vocations ;
• lors des forums des métiers ;
• par cartes-réponse dans les calendriers des élèves et d’autres matériaux d’information ;
• par un spot de cinéma ;
• par des informations dans la presse pour la journée mondiale de prière pour les vocations ;
D’autres organisations utilisent aussi occasionnellement le thème « vocations » pour des campagnes, comme par exemple le diocèse de Linz à l’automne 2003.

Pour une vie pleine de sens : appeler, s’engager

En 2002, il y a eu une tentative de la conférence des évêques, d’étendre à toute l’Autriche le thème de la « vocation » en proposant à beaucoup d’organiser une « année de la vocation ». Malheu­reusement, la volonté de coopération et la créativité étaient limitées, tout comme l´impulsion de cette année.

Projets

• Amélioration du réseau des services diocésains ;
• Offres personnelles plus ponctuelles pour les personnes qui ont un intérêt pour une des vocations dans l’Eglise ;
• Coopération avec la pastorale des universités ;
• Développement continu de nos sites internet www.canisius.at, www.miteinander.at ; www.priester.info et d’autres sites prévus (www.ordensgemeinschaften.at et www.berufe-der-kirche.at).

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