Pour une dynamique et une culture de l’appel


Une dynamique de l’appel

Le service de la mission suppose que des acteurs soient appelés. C’est Dieu qui appelle et qui envoie, ici et au loin. Par son Esprit, il nous apprend à vivre notre vie comme une vocation, selon des orientations diverses : laïcat, vie consacrée, ministères ordonnés.
L’appel de l’Eglise passe par l’expression des besoins et des propositions des communautés ; en dernier lieu, il prend la forme d’un appel de l’évêque à des personnes.
Tout appel s’enracine dans la conscience de la mission et dans la rencontre du Christ qui fait signe : « Viens, suis-moi. » Cet appel est un don de Dieu à saisir et à offrir.

Le ministère ordonné est essentiel à la vie de l’Eglise. La vie religieuse lui est nécessaire aussi. Il est donc indispensable que tous les chrétiens portent la préoccupation de l’éveil aux vocations et du respect de leur spécificité. Tous sont appelés à accueillir et à accompagner les vocations naissantes, en lien avec le Service Diocésain des Vocations qui a une mission d’initiative et de coordination.
L’Eglise diocésaine sera attentive à sensibiliser les familles à l’éveil des vocations et à leur donner des moyens pour cela (information, écoute de leurs questions, initiatives locales...) ; elles constituent en effet un terreau essentiel à l’éveil des vocations.
Pour témoigner de leur vocation, la présence de prêtres et de consacrés auprès des jeunes est indispensable. Dans ce sens, on veillera à renforcer cette présence dans les mouvements, les aumôneries, etc.
Il est important d’éveiller et de susciter les vocations ministérielles en fonction des besoins de la mission. Les communautés, au nom même de ces besoins, oseront appeler au ministère presbytéral des jeunes et des adultes qui seront rejoints dans leurs aspirations et dans leur histoire.

Tout au long de l’année de catéchèse ou d’aumônerie, on veillera à ce que la découverte des diverses vocations (particulièrement les ministères ordonnés et la vie religieuse) soit prise en compte. Cet éveil doit être compris dans la logique même de la formation donnée en tout groupe et mouvement de jeunes et d’enfants. Il est souhaitable qu’en tout parcours soit intégré un temps fort d’éveil. Parmi les « métiers » possibles, il y a celui du service de l’homme et de Dieu.
L‘appel à la vie religieuse est l’affaire de toute l’Eglise et de ses membres. Les communautés religieuses en sont le signe privilégié. Les uns et les autres oseront proposer ce chemin : « Viens et vois. »

La journée mondiale des vocations sera valorisée en lien avec les aumôneries, les groupes et les mouvements de jeunes. Des temps forts, notamment des temps de prière, seront régulièrement proposés.

Les conseils pastoraux feront, à date régulière, une évaluation des actions d’éveil et de sensibilisation aux vocations qui seront menées sur leur secteur ou leur zone. Un ou plusieurs membres en porteront plus spécialement le souci.

Routes d’Evangile,
synode du diocèse de Poitiers, 1993 (n° 74.1 à 74.8)


Une culture de l’appel

L’appel s’enracine dans une démarche de foi. Tout chrétien, en essayant de vivre l’Evangile répond à l’appel du Seigneur. Toute vie est vocation et toute vocation est mission.
Depuis le précédent synode, l’appel à des responsabilités s’est généralisé sous différentes formes. Le développement des ministères reconnus et la mise en route des communautés locales ont révélé des capacités chez les personnes qui ont accepté des responsabilités.

Routes d’Evangile présentait une dynamique d’appel (RE n° 74). Ces dispositions se trouvent renforcées par la conviction que nous devons passer de l’accueil des vocations qui se présentent à une proposition de vocations spécifiques à des hommes et à des femmes, en particulier des jeunes, dans le respect de la liberté de chacun.

Lorsque les catéchumènes sont appelés par l’évêque au début du Carême, la célébration de l’appel décisif et de l’inscription du nom constitue une référence parce qu’elle met en œuvre la double dimension de l’appel et de la réponse : le catéchumène est appelé par son nom et présenté personnellement à l’évêque et à l’Eglise ; puis, en réponse, il donne son nom en l’inscrivant sur le registre.

L’appel s’adresse d’abord à une personne, comme une proposition à se mettre debout et à suivre le Christ. Jésus appelle le collecteur d’impôts : « Suis-moi » (Mt 9, 9). Il ajoute : « Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 13). Cette invitation concerne aussi les pauvres (Lc 14, 13). Appeler est une exigence qui nous vient de Dieu. Pour y répondre, nous devons être inventifs et faire place aux autres. Cette orientation est à prendre en compte à chaque niveau de l’organisation territoriale pour bâtir une Eglise aux pierres vivantes : communautés locales, secteurs pastoraux, équipe d’animation pastorale, conseil de mission de territoire, mouvements et services.

Serviteurs d’Evangile,
synode du diocèse de Poitiers, 2003 (n° 335)