Rassemblement des 6e


Le propos de cet article est de présenter le « Rassemblement des 6e ». À partir des objectifs de départ, nous aborderons son évolution récente, et son déroulement actuel. Le « Rassemblement 6è » est un événement diocésain des élèves de sixième de l’enseignement public et de l’enseignement catholique. Il est organisé par le pôle adolescence du diocèse de Paris et existe depuis 1979.


Les objectifs poursuivis

De manière large, il s’agit de permettre aux jeunes de découvrir l’importance de trois grands axes dans leur vie chrétienne : découvrir (écouter et marcher à la suite du Christ), partager et aimer (don de soi), célébrer (fêter ma foi).
Ils sont déclinés en plusieurs points :

  • éveiller à la dimension ecclésiale : c’est le premier grand événement d’Église auquel les jeunes collégiens participent avant le pèlerinage à Lisieux en classe de cinquième, le FRAT de Jambville (classes de quatrième et troisième) et Lourdes (classes de lycée) puis le pèlerinage des étudiants à Chartres et les JMJ. La visibilité du représentant de l’archevêque de Paris, des missions des aumôniers et responsables, des différents groupes et de l’ensemble des jeunes est importante.
  • témoigner de la joie d’être chrétien ;
  • ouvrir à la dimension liturgique : la célébration qui clôture la journée se veut festive, dynamique. Par une participation adaptée à leur âge, les sixièmes expriment leur joie d’être rassemblés pour accueillir et rencontrer Jésus Christ ressuscité.

Ce rassemblement est un rite de passage, un événement marquant leur mémoire chrétienne. L’importance de ce rassemblement tient à sa position charnière entre le catéchisme et l’entrée au collège. Le passage du primaire au collège conduit l’enfant à passer d’une situation de « grand », d’aîné, à celle de plus « petit » du collège ou du lycée. Le jeune chrétien est invité à découvrir que son chemin de foi se poursuit et qu’il est précédé par des aînés. La dimension de modèle étant cruciale à cet âge, nous faisons souvent intervenir des lycéens comme témoins enthousiastes de la vie de foi au cours de ces années. De plus, les jeunes catholiques de l’enseignement public sont souvent isolés. Dans leur classe, ils sont parfois seuls à se rendre à l’aumônerie catholique. Voir d’autres jeunes catholiques et vivre avec eux cette journée les stimule dans leur foi.


L’évolution récente

Il y a quelques années, un constat s’est imposé : la participation à cet événement diminuait fortement ; on constatait un déplacement d’énergie dans la pastorale des jeunes : les efforts se portaient davantage vers la confirmation, reçue plus tard, et vers les « grands jeunes » (FRAT, marche des lycéens, JMJ…).
L’enseignement catholique accueille désormais en sixième une majorité de jeunes qui n’ont aucun bagage chrétien et qui suivent difficilement ce qu’on propose. Les aumôneries de l’enseignement public perdant 27 % de leurs effectifs lors du passage de la cinquième à la quatrième, ce rassemblement gagne en importance, il devient un « souvenir » marquant.
A priori, les sixièmes étaient moins intéressés par une marche ; le terme « rallye » faisait penser à une course automobile, ils en attendaient un classement et des récompenses. Le désir étant de mobiliser ce niveau par un événement fort, l’équipe a choisi de :

  • motiver les responsables en tenant la logique de leur charge de travail ; en conséquence, lle mois de janvier, mois « creux » au niveau événementiel est retenu ;
  • privilégier un ancrage dans le programme d’histoire des enfants : les premiers chrétiens à Paris, en s’orientant vers les signes, les symboles, l’histoire ;
  • changer de lieu pour signifier la nouveauté et redonner une visibilité à l’événement en passant de l’église Saint-Sulpice, où il se déroula pendant plusieurs années, à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Ce lieu ouvrait à toute une symbolique recherchée par l’équipe : dans et hors la ville, la nécessité de prendre de la hauteur, le Mont des Martyrs… Possibilité de lieux d’accueil ou d’étapes avant la montée, tous ensemble à travers les jardins, les établissements catholiques aux alentours de la Butte et les paroisses environnantes ;
  • retenir la nécessité d’une séance préparatoire en aumônerie ou établissement pour impliquer les animateurs de sisième, soit au cours de la semaine qui précède, soit le jour même, selon les possibilités.



Thèmes



Depuis 2006, le thème est décliné autour « des premiers chrétiens », « À Montmartre, dans l’élan des premiers chrétiens… » ; en 2007 : « Rassemblés au nom du Christ » ; en 2008 : « Vous êtes la lumière du monde – Avec saint Vincent de Paul, devenons lumière par notre vie ».
Le thème veut les conduire à découvrir qu’ils font partie d’une chaîne de témoins ininterrompue, qui les relie aux premiers chrétiens et au Christ ; à saisir qu’ils sont invités à prendre leur place dans cette chaîne de témoins par leur chemin de croissance dans la foi au collège-lycée et comprendre qu’ils sont invités, dès aujourd’hui, à aimer en actes et en vérité.
Cette année, nous voulons leur faire découvrir, dans le droit fil de l’Évangile et de saint Vincent de Paul que ce sont les gestes simples qui donnent la vie.


Déroulement



Ce rassemblement est toujours placé en début d’année civile, période relativement creuse dans la pastorale des collégiens, et en même temps suffisamment avancée dans l’année pour avoir le temps d’accueillir les sixièmes et de constituer des groupes. Il est précédé d’un temps de préparation local, qui permet à chaque groupe d’entrer dans la démarche du rassemblement. En 2006 et 2007, ils ont pu confectionner une mosaïque représentant un symbole des premiers chrétiens et le rassemblement des disciples autour du Christ ; cette année ils vont réfléchir à la dimension du donner/recevoir en préparant un lot constitué d’une écharpe, d’un bonnet et d’une paire de gants qui sera remis aux personnes de la rue.
Le déroulé de l’après-midi, dynamique et adapté à leur âge, débutera par un temps d’accueil accompagné de chants. Un montage vidéo les introduira à la vie de saint Vincent de Paul et à l’actualité du message évangélique aujourd’hui. Ils rencontreront des bénévoles de l’association « Aux captifs la libération » et une religieuse bénédictine de Montmartre qui témoigneront de leur action et du lien vital qu’est pour eux la prière. Ils participeront ensuite à un jeu de société : « Comment agir à Paris au service des plus pauvres ? » Suivra le déplacement vers Montmartre, pèlerinage vers un sanctuaire. Nous tenons à ce lieu en raison de la visibilité des groupes qui convergent en chantant vers la basilique. Cette visibilité est accentuée par un lâcher de ballons. Tout cela met en avant la joie chrétienne, joie d’être rassemblés et de grandir dans la foi.
Dans la basilique nous célébrerons le Christ qui rassemble ; tout le vécu de l’après-midi est repris avec le vicaire épiscopal chargé de la jeunesse. La liturgie est soignée ; par la procession, la participation des jeunes est valorisée.
Un objet est souvent remis à chaque groupe, voire chaque jeune. Cet objet joue la fonction « stèle » ; il lui permet de se souvenir, de poursuivre la prière et le témoignage auprès de ceux qui n’ont pu participer à cette belle journée.