Le rôle des catéchistes dans l’éveil des vocations


Cette intervention et celle du Père Philippe Molac (p. 43) ont été données dans le cadre de deux congrès organisés par les services des vocations de la région Midi pour les catéchistes.L’un avait lieu à Toulouse, l’autre à Rodez, le 25 novembre 2001.Ils avaient pour thème : « Devenir prêtre, oser l’appel en catéchèse ».

Mgr Emile Marcus
archevêque de Toulouse

C’est le Christ qui appelle, mais il ne fait rien sans nous. En toutes choses, y compris celles qui nous dépassent, il s’est lié à tout jamais à ceux qu’il appelle tendrement « les siens ». Si l’initiative de l’appel appartient à Dieu, il est tout aussi vrai que Dieu, pour appeler, se fait entendre « humainement ». Il nous faut donc mettre à la clé de notre recherche que nous n’avons rien d’autre à faire que de créer les conditions qui permettent au Christ de faire entendre, à chaque enfant, son appel. Encore faut-il le faire ! Les quelques suggestions que voici sont à explorer et à compléter.

Ne perdre aucune occasion de valoriser l’appel

Montrer qu’un être humain grandit quand il répond à des appels. L’idée du libre déploiement de soi à partir de soi-même est une illusion ! Toute vie humaine se joue sur la réponse que l’on donne à quelques appels… et parfois à un seul. La Bible et l’histoire de l’Eglise fournissent d’innombrables possibilités de faire apparaître ­l’appel comme composante nécessaire du déploiement spirituel des humains, de leur déploiement tout court aussi !

Faire découvrir Jésus et l’Eglise

Faire découvrir Jésus comme Celui qui fait signe (nombre et diversité de ses appels dans l’Evangile) et l’Eglise comme la communauté immense de tous ceux qui lui répondent, chacun selon sa grâce.

Donner à voir les prêtres

Offrir aux enfants une image suffisamment claire du prêtre au sein des communautés chrétiennes et de l’Eglise entière. Il faut « donner à voir » les prêtres, ceci afin de faire apparaître la spécificité de leur mission parmi toutes les autres dont l’exercice fait le dynamisme de la vie ecclésiale. Montrer ce qui fait la nécessité du ministère presbytéral. Seul un prêtre remplace un prêtre.

Pour structurer notre démarche sur ce point, un schéma ternaire s’impose :
Tous les baptisés sont appelés à vivre en disciples de Jésus.
Parmi les baptisés certains sont appelés à vivre très fort un aspect ou un autre de la vie chrétienne (la prière, la charité, la mission…). Pour s’y consacrer davantage, ils peu­vent prendre des moyens adaptés (vie en communauté de religieux ou de religieuses dans une abbaye, vie en équipe apostolique en plein monde, « départ » en mission proche ou lointaine, etc.).
Parmi les baptisés, Jésus en choisit quelques-uns à qui il demande de « tout quitter » pour vivre la grande aventure des Apôtres. Ce sont les évêques et les prêtres, avec aussi des diacres pour les aider.
« …Il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui et il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher avec pouvoir de chasser les démons. Il établit les Douze. » Suivent leurs noms, à commencer par celui de Pierre : Mc 3, 13-19 ; cf. Mt 10, 1-4 ; Lc 6, 12-16).

Faire connaître des figures de prêtres

Donner à connaître quelques grandes figures sacerdotales prises dans l’histoire de l’Eglise au fil des siècles ou à une époque déterminée, en faisant apparaître :
• ce que chacun de ces prêtres a apporté à l’Eglise et à la société ;
• comment leur témoignage fut complémentaire et comment ils ont travaillé les uns avec les autres et en Eglise ;
• combien ils ont été heureux et jusque dans leurs épreuves.
Semblable démarche est à faire pour des religieux et religieuses.

Mettre les enfants en contact avec des « lieux vocationnels » : foyer de jeunes scolarisés proposé à ceux qui veulent étudier leur vocation, école de la foi, année de propédeutique spirituelle, séminaire, et semblables lieux où l’on se prépare à la vie consacrée.

Mettre en contact avec des lieux vocationnels

Des enfants ou des jeunes qui sont porteurs d’un projet d’engagement dans la vie sacerdotale ou consacrée ont besoin de savoir où et comment « on devient prêtre », « sœur » ou « missionnaire ». Si l’on ne leur donne rien à voir de ces « lieux vocationnels », la réalisation de leur projet est inimaginable, ce qui leur crée une difficulté supplémentaire.
Et la prière ? Les efforts des catéchistes pour l’éveil des vocations n’auraient guère de sens s’ils ne priaient pas le « maître de la moisson ». Jésus lui-même nous en avertit (Lc 10, 2). Mais cette prière-là s’impose à tous et pas seulement aux catéchistes.