Le célibat des prêtres est-il apostolique ?


Maurice Vidal
prêtre de Saint-Sulpice

La loi du célibat

Ce qu’on appelle la « loi du célibat » réserve l’ordination à l’épis­copat et, dans l’Eglise latine, également au presbytérat à des hommes qui acceptent, comme un appel et un don de Dieu, de vivre chastement dans le célibat à la suite du Christ. Il s’agit d’une loi déter­minant réglementairement les conditions requises pour l’ordination. Elle suppose qu’il y ait suffisamment de chrétiens dotés du charisme du célibat évangélique pour correspondre à cette exigence, tout en ayant aussi les aptitudes nécessaires au ministère épiscopal et presbytéral. Ce n’est pas toujours ­– ni nécessairement – le cas, puisque la loi du célibat n’appartient pas à la constitution divine de l’Eglise. Le Synode commun des diocèses de la République fédérale d’Allemagne (1971-1975) a bien résumé la situation et les questions : « D’un côté le célibat librement choisi pour le sacerdoce et pour l’Eglise représente sans aucun doute une haute valeur. D’un autre côté, quand la mission de salut de l’Eglise est gravement mise en péril, tous les points de vue, si importants soient-ils, qui ne s’imposent pas nécessairement au nom de l’enseignement normatif de la foi doivent passer au second plan. »
Une loi ne se justifie pas seulement par l’adhésion qu’elle rencontre. Encore faut-il qu’elle soit elle-même juste. La loi du célibat n’est juste que si elle se fonde sur ce que les théologiens appellent la « convenance » entre la vie et le ministère des évêques et des prêtres et le célibat chastement vécu, c’est-à-dire le fait que l’un et l’autre vont bien ensemble, sans qu’ils soient nécessairement liés. Il faut, d’autre part, que le célibat soit humainement possible, car là aussi « la grâce suppose la nature », et donc qu’il puisse être humainement non seulement subi mais librement choisi, pour d’autres motifs que ceux du célibat chrétien. On connaît, de fait, en dehors du christianisme, de nombreuses formes et motivations d’abstinence sexuelle et de vie dans le célibat. Aujourd’hui même, dans les contre-courants de la ­culture contemporaine occidentale, émergent des plaidoyers pour « un nouveau célibat », en réaction contre le terrorisme médiatisé de la prétendue normalité sexuelle. Si on veut réfléchir à nouveau sur la convenance entre le ministère et la vie des évêques et des prêtres et le célibat, il faut donc s’orienter à travers la diversité des manières de comprendre et de vivre l’un et l’autre.
En prenant comme nouveau point de départ, ici comme en d’autres domaines, le concile Vatican II, on observe que certains motifs traditionnellement répétés ne sont plus invoqués, voire exclus, alors que d’autres sont retenus et développés. On ne parle plus d’anticiper ­l’état de ressuscités où on est « comme des anges » (Mc 12, 25) ni de la convenance qu’il y a, pour les ministres de l’autel, à ressembler aux anges au milieu desquels ils officient, en exerçant un ministère supérieur au leur. On ne parle pas davantage de la pureté rituelle requise pour offrir le sacrifice. Pourtant ce motif a été constamment allégué et c’est ce qui inspira, depuis le IVe siècle, ce qui fut d’abord (on l’oublie trop souvent) la loi de la continence, que l’Occident étendit jusqu’aux sous-diacres, que ces ministres de l’autel fussent ou non mariés. Dans l’encyclique du 20 décembre 1935 sur le sacerdoce catholique, Pie XI invoque même à cet égard l’autorité de Cicéron : « On doit se présenter chaste devant les dieux ! » Pie XII le suit encore dans l’encyclique Sacra Virginitas du 25 mars 1954 : « Il faut observer que les ministres sacrés s’abstiennent complètement du mariage, non seulement pour qu’ils s’acquittent de leur charge apostolique, mais également parce qu’ils servent à l’autel. Car, si déjà, dans l’Ancien Testament, les prêtres s’abstenaient de l’usage du mariage lorsqu’ils s’acquittaient du service du Temple… combien plus il convient que les ministres de Jésus-Christ, qui offrent chaque jour le sacrifice eucharistique, se distinguent par une chasteté perpétuelle » (n° 22).
Or ni le concile ni les documents romains ultérieurs ne reprennent cette motivation. Le concile a même innové en autorisant finalement, après beaucoup de réticences et d’hésitations initiales, l’ordination d’hommes mariés au diaconat. Les Orientations sur l’éducation au célibat sacerdotal, publiées en 1974 par la Congrégation pour l’éducation catholique disent clairement : « En exigeant le célibat, l’Eglise a des motivations profondes, qui sont fondées sur l’imitation du Christ, la fonction de représentant du Christ Tête de la communauté, la disponibilité de service comme moyen indispensable pour édifier continuellement l’Eglise. Celle-ci n’est pas mue par des raisons de pureté rituelle ou par l’idée que ce n’est qu’au moyen du célibat qu’on peut atteindre la sanctification » (n° 13).
Ce texte résume assez bien l’enseignement du concile, mais ne reprend pas assez l’interprétation apostolique que le concile a donnée du ministère presbytéral dans Presbyterorum Ordinis. La consécration nouvelle par le sacrement de l’ordre est vue comme la consécration de la mission divine dans le monde à la suite du Christ, l’Apôtre du Père (Jn 10, 36, cf. PO n° 2 et 12), et le ministère sacerdotal est considéré non seulement dans l’action liturgique mais, plus largement, à la manière de saint Paul, dans « le service sacré de l’Evangile, pour que les nations deviennent une offrande agréable, sanctifiée par l’Esprit-Saint » (Rm 15, 16, cf. PO n° 2). Se plaçant dans cette perspective, le concile peut alors, au numéro 16, déployer la signification évangélique et apostolique du célibat des prêtres comme des évêques, sans pour cela déprécier la tradition orientale où sont ordonnés prêtres aussi des hommes mariés. Si profondes et convaincantes qu’elles soient, les « multiples convenances » demeurent des convenances. Peut-être la formulation la plus christologique, eschatologique et apostolique est-elle celle-ci : « La mission du prêtre est de se consacrer tout entier au service de l’humanité nouvelle, que le Christ, vainqueur de la mort, fait naître par son Esprit dans le monde. »
Nous pouvons essayer d’élucider et d’approfondir cette convenance, telle que l’Eglise catholique la présente aujourd’hui, en relisant les indications du Nouveau Testament dans la situation présente du ministère des prêtres, particulièrement en France.

Ce à quoi fait réfléchir le Nouveau Testament

D’abord à ceci qu’il ne s’y trouve aucune loi du célibat ni de la continence pour qui que ce soit. Cela situe d’emblée cette loi dans son ordre relatif de réglementation ecclésiale, soumise au jugement prudentiel de l’autorité épiscopale, qui peut être réexaminé. Il l’a été par le pape Paul VI en 1967 dans l’encyclique Sacerdotalis cœlibatus, qui étudie toutes les objections contemporaines, puis par les synodes d’évêques de 1971 et 1990. Cet examen a conduit à la nouvelle confirmation de la loi du célibat.
Non seulement on ne trouve pas dans le Nouveau Testament de loi du célibat, mais la convenance avec le ministère apostolique, mise en relief par Vatican II, n’y est pas aussi forte. Saint Paul estime « qu’il est bon d’être célibataire », comme il l’est lui-même, si on en a reçu le charisme, parce qu’ainsi on est davantage libre de « s’occuper des affaires du Seigneur » (1 Co 7, 1 et 7 ; 8, 32-34). Or le même saint Paul dit qu’il aurait le droit, comme les autres apôtres itinérants, Céphas (Pierre) en tête, « d’emmener avec lui une femme chrétienne » (1 Co 9, 5), par quoi il faut plutôt comprendre une épouse qu’une sorte de gouvernante. Outre les apôtres proprement dits, envoyés par le Seigneur pour prêcher l’Evangile et fonder des Eglises, saint Paul nous fait connaître aussi des couples qui non seulement accueillent chez eux l’Eglise locale mais qui sont, au gré des circonstances et de leurs déplacements, effectivement apostoliques, tels Prisca et Aquilas, ses « collaborateurs en Christ Jésus », à qui saint Paul et « toutes les Eglises des nations doivent de la reconnaissance » (Rm 16, 4). Le Nouveau Testament nous oblige donc à ne pas absolutiser ni systématiser la motivation apostolique du célibat sacerdotal.
Si nous prenons la question du point de vue opposé, celui du mariage, alors se manifeste l’ambiguïté de cette institution par rapport à la nouveauté personnelle et sociale qu’introduit dans l’histoire l’Evangile de Jésus-Christ. Le mariage peut, comme les autres communautés et solidarités humaines, se fermer, s’opposer à l’ouverture sur la nouvelle famille des frères et sœurs de Jésus (cf. Mc 3, 21 et 31-35). Le disciple doit donc être prêt aux tensions et aux ruptures des liens familiaux (cf. Lc 9, 57-62 ; 14, 26 ; 1 Co 7, 15). Mais les époux chrétiens sont appelés (sans qu’on puisse s’autoriser de 1 Co 7, 7 et 17 pour voir dans le mariage comme tel une vocation et un charisme) à restaurer (ou instaurer) par l’indissolubilité de leur union ce que Dieu voulait « au commencement », fût-ce au prix de durs renoncements (Mt 19, 3-12). Alors leur fidélité dans l’amour devient une image, déficiente mais réelle, de l’amour indéfectible du Christ pour l’Eglise (Ep 5, 22-23), et la famille chrétienne une sorte d’Eglise « à la maison ». Les lettres pastorales en font un modèle pour l’Eglise tout court et voient, par conséquent, dans le bon père de famille l’exemplaire de l’épiscope et, le cas échéant, le candidat éprouvé pour en devenir un, à la tête de la communauté locale (cf 1 Tm 3, 1-7 ; 5, 1-2 ; Tite 1, 6).
Quant au célibat lui-même, outre ce que saint Paul en dit dans 1 Co 7, les Evangiles n’en parlent explicitement qu’une fois, en relation avec l’enseignement propre de Jésus sur l’indissolubilité du mariage et le « prix de sa grâce », comme aurait dit Bonhoeffer, évoqué par la privation sexuelle des eunuques (Mt 19, 10-12). Certains exégètes pensent même qu’il ne s’agirait dans cette comparaison que des renoncements parfois héroïques que peut exiger l’absolue fidélité conjugale. Il semble malgré tout que c’est plutôt celui du célibat proprement dit qui est évoqué, tel qu’il est représenté d’une manière concrète, exemplaire, persuasive et, pour l’époque et le milieu, étonnante, par Jésus lui-même. La parole ne s’adresse pas aux apôtres comme tels ni aux futurs ministres de l’Eglise mais aux disciples qui peuvent la comprendre, parce que « cela leur est donné ». Il ne ­s’agit donc pas d’abord et avant tout de la liberté et de la disponibilité pour un ministère apostolique, mais de la saisie totale, passionnée, d’un homme ou d’une femme par la nouveauté du Royaume de Dieu, inaugurée dans le ministère, les relations, le comportement et la personne de Jésus-Christ : une saisie, un ravissement tels qu’on en devient, comme l’eunuque, incapable de se marier. On perçoit ici l’analogie, c’est-à-dire les ressemblances humaines et la différence décisive avec d’autres passions et consécrations de soi pour une grande cause religieuse, politique, philosophique, scientifique, artistique, etc. Pour en revenir à saint Paul, s’il a motivé le « bien » du célibat par la consécration « aux affaires du Seigneur », c’est parce que lui-même, tout apôtre qu’il était, à plein temps et de plein cœur, ne voyait pas le sens et le bonheur ultimes de sa vie dans ce ministère si utile, mais dans son amour pour le Christ, un « amour fou », comme disaient Jacques et Raïssa Maritain, tellement qu’il était prêt à tout laisser tout de suite et « s’en aller pour être avec le Christ, car c’est de beaucoup le meilleur » (Ph 1, 23).
Il ne faut pas dissocier pour autant le Christ qui est, comme dit Origène, le « Royaume en personne », du Royaume qui est le peuple de Dieu rassemblé en Jésus-Christ par l’Esprit-Saint. Si on n’imagine pas Jésus marié et père de famille, c’est pour une raison analogue à celle de sa conception virginale : le Fils de Dieu s’est fait homme non pour propager la descendance d’Adam, ni même la descendance d’Abraham – acte de foi et œuvre sainte pour un juif – mais « afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52), comme « Premier-Né d’une multitude de frères » (Rm 8, 29). C’est pour cela qu’il a été envoyé dans le monde, qu’il est né, qu’il a agi, qu’il est mort et qu’il est ressuscité. C’est là qu’apparaît le mieux la « convenance » évangélique entre le ministère pastoral, inspiré par l’amour du seul et vrai Pasteur pour toutes les brebis, pas seulement celles du « bercail », et le célibat sacerdotal.
Selon le Nouveau Testament ce n’est donc pas n’importe quel dévouement pour la cause du Royaume de Dieu, de l’Evangile, de l’Eglise, n’importe quel amour de Jésus-Christ qui inspirent le célibat du disciple, chez ceux et celles à qui « cela est donné » mais, sinon un degré supérieur, du moins une qualité et une intensité particulières d’amour de Dieu et du prochain, en Jésus-Christ. Le célibat évangélique n’est pas non plus isolable d’autres renoncements et détachements à l’égard de biens créés, objectifs et subjectifs, dont la jouissance donne à l’individu humain, mortel et si vulnérable, la sécurité et le sentiment d’exister. La différence, nettement confirmée par le concile (LG 43), entre le clergé religieux et le clergé séculier diocésain ne doit pas faire oublier la cohérence existentielle et spirituelle des différentes dimensions du renoncement à vouloir sauver sa propre vie, auquel le disciple consent à cause du Christ et qui se résume dans la pauvreté de l’envoyé et l’humilité du serviteur. La loi du célibat suppose cela mais, comme telle, elle ne peut pas tant exiger ni garantir. Sans parler des défaillances de la chasteté ni de l’ambiguïté des motivations que peut favoriser la loi du célibat dans le choix requis de cet état de vie, le célibat, même honnêtement vécu, n’entraîne pas de soi ce qui, selon l’Evangile, l’accompagne. Il peut même être compensé par le goût du pouvoir, de l’activisme, de la reconnaissance sociale et de la consommation.
Un autre aspect auquel le Nouveau Testament fait réfléchir est que le sens même du célibat pour le Royaume des cieux implique qu’il soit vécu au nom et en vue de la nouvelle famille des frères de Jésus et donc, autant que possible, avec son soutien. A ceux qui ont tout quitté pour le suivre Jésus promet « en ce temps-ci maisons, frères, sœurs, mères et enfants, avec des persécutions » (Mc 10, 29-30). Il ne promet pas de nouveaux pères, car il n’y en a qu’un, le sien. Saint Luc, qui ajoute la femme à tout ce que le disciple a quitté, se garde, bien sûr, de dire qu’il en recevra d’autres (Lc 18, 29-30) !

Que requiert la situation présente ?

De notre relecture du Nouveau Testament ressort ce que l’on sait : que la loi du célibat n’est pas née de la seule méditation des évangiles et des lettres pauliniennes. Bien d’autres facteurs religieux et culturels ont joué, promouvant d’autres motivations de la continence puis du célibat pour les évêques et même, en Occident, pour d’autres ministres de l’autel. Dans son encyclique de 1967 sur le célibat sacerdotal, au n° 38, Paul VI dit que si la législation de l’Eglise orientale est différente : « Cela est dû aussi à des circonstances historiques différentes et propres à cette partie très noble de l’Eglise : à cette situation spéciale, le Saint-Esprit a providentiellement et surnaturellement adapté son assistance. » Il va sans dire, mais il vaut mieux le dire, que cela est aussi vrai de la tradition occidentale.
Il est donc judicieux et profitable de se demander en quoi la « situation » du ministère des prêtres aujourd’hui en Occident permet de comprendre la pertinence de la confirmation récente de la loi du célibat (étant sauves les exceptions et dérogations possibles au jugement du Siège apostolique romain) et de la motivation apostolique accentuée par le concile de Vatican II. Deux orientations, entre ­autres, peuvent, semble-t-il, être dégagées.

Différence avec la tradition orientale

La première partirait précisément de la différence avec la tradition orientale et ferait valoir l’affinité théorique et pratique entre le presbytérat et l’épiscopat. Nombre d’évêques de l’Eglise des Pères avaient une charge pastorale moins vaste, moins complexe, moins lourde que la plupart des prêtres aujourd’hui. D’une part leur charge pastorale est accrue et complexifiée par la diminution de leur nombre, les remodelages paroissiaux avec la diversification qu’ils entraînent des formes sociales de la présence de l’Eglise, la nécessaire coopération de ministres laïcs, la multiplication des communautés non paroissiales, anciennes et nouvelles, enclines à l’autonomie, la persistance des demandes religieuses et sociales adressées à l’Eglise et à ses ministres. D’autre part, les prêtres ont à prendre de plus en plus conscience qu’ils sont, de par leur ordination, les coopérateurs nés de l’évêque, portant avec lui la charge pastorale du diocèse et de l’Eglise tout court, particulièrement de sa fidélité apostolique dans les traductions nécessaires de la transmission de l’Evangile. « Le prêtre n’est pas seulement un accompagnateur, disait récemment la responsable d’un relais paroissial ; nous attendons qu’il soit aussi un veilleur. »

Le sens de l’apostolicité

La seconde orientation se fonderait sur l’autre sens de l’apostolicité, celui des initiatives d’évangélisation, dont le concile a souligné l’urgence et la priorité. Dans les pays de l’ancienne chrétienté, en Europe et en Amérique, la sécularisation et les contre-courants d’une recherche religieuse individualisée et multiforme appellent, répète-t-on avec le pape Jean-Paul II, une « nouvelle évangélisation ». Même si des groupes et des mouvements catholiques nouveaux font profession de s’y consacrer, les diocèses, les paroisses, les aumôneries et donc les prêtres et les laïcs qui y travaillent sont confrontés à cette situation. Elle constitue souvent pour le ministère et la vie des prêtres, dédiés au service de l’Evangile, une épreuve de leur propre foi et espérance, qui ne peut être humainement vécue que dans une expérience spirituelle forte, analogue à celle qui, selon le Nouveau Testament, est à l’origine de l’apostolat. L’enjeu en vaut heureusement la peine non seulement pour l’Eglise mais aussi pour le monde. En effet bien des esprits informés et réfléchis jugent indispensable pour le salut de l’humanité une conversion des mentalités et des comportements dans la politique, l’économie, la consommation, la solidarité et les relations humaines, qui n’est pas sans rapport avec la conversion évangélique de celles et ceux appelés par le Christ à être le « sel de la terre ». Les prêtres ne sont pas seuls en cause, mais ils le sont nécessairement du fait de leur ministère de direction, d’orientation, de discernement et de représentation de la mission et de la vie de l’Eglise selon l’Evangile. Dans cette perspective, la convenance entre leur ministère, leur vie et le célibat, sans davantage s’imposer absolument, apparaît très pertinente aujourd’hui.