L’homme que j’aime


Blandine

Le rituel d’ordination diaconale prévoit que l’évêque pose à l’épouse de celui qui va être ordonné la question suivante : « Acceptez-vous ce que cette ordination va entraîner pour votre vie conjugale et familiale ? » Comme toutes les autres épouses de diacres, j’ai répondu très récemment : « Oui, je l’accepte. » Que va-t-il se passer maintenant ?

A vrai dire, je ne le sais pas vraiment. Ce dont je suis certaine, c’est que je suis appelée à aider notre couple à continuer à vivre, si possible paisiblement, sereinement, le sacrement de mariage. Comment, en effet, ne pas mettre en relation le oui du mariage et le oui de l’ordination ? Il y a trente et un ans, nous nous sommes promis de nous aimer, de nous accompagner et de nous soutenir tout au long de notre vie. Mon mari est appelé à devenir diacre et je suis à ses côtés, tout simplement.

J’accepte et je m’engage à soutenir, par ma présence et ma prière, l’homme que j’aime sur le chemin qu’il a librement choisi. Je serai particulièrement attentive à ce que l’équilibre conjugal et familial soit préservé.

Pourquoi ai-je accepté ? Je pense que le mariage ne nous rend pas propriétaires l’un de l’autre, ne nous enferme pas. Il est bien au contraire le lieu où deux libertés peuvent se déployer parce que l’homme et la femme s’aiment. C’est cet amour qui fonde et qui garantit leur liberté réciproque. C’est parce que nous nous aimons que mon mari a pu librement répondre oui à l’appel de notre évêque. C’est parce que nous nous aimons que j’ai pu librement consentir à cette ordination.