Echos des régions


père Michel GUILHOT
responsable du SDV du Nîmes

NIMES

Vocations ? osons une Eglise qui appelle

Les 11 diocèses de la région apostolique Provence-Méditerranée furent bien représentés par toutes celles et ceux qui ont participé au Congrès Régional des vocations, à Nîmes, les 4, 5 et 6 mai 2001.

Près de la moitié des congressistes étaient des laïcs engagés dans la pastorale des jeunes et celle de la famille, mais aussi dans des conseils pastoraux, le catéchuménat, l’action catholique, le milieu de la santé et celui du caritatif.

S’ils ont vécu un déplacement « géographique », ils ont vécu aussi un « déplacement » spirituel, ecclésial, pastoral. Ne sommes-nous pas en train de vivre un passage, une étape, une mutation dans notre façon de concevoir et de vivre en Eglise ce qu’on appelle la pastorale ?

Dans notre contexte culturel français où l’Eglise est perçue, via les médias, comme une multinationale du religieux, où la concurrence est rude aujourd’hui, l’objectif du congrès ne fut pas de mettre en place de nouvelles stratégies plus efficaces pour inverser les courbes descendantes des prêtres, religieux, religieuses, laïcs engagés dans l’Eglise.

Notre société baigne dans une culture de l’entreprise et l’Eglise n’est pas une entreprise au même titre que les autres... Même si elle a une dimension institutionnelle parce qu’incarnée dans le monde et au service du monde, son origine et sa mission sont spirituelles.

A travers les thèmes abordés par les différents intervenants, à travers les carrefours où les congressistes ont pu partager l’histoire de leur appel et de leur réponse au Seigneur... à travers les célébrations, la veillée, les temps d’oraison, les échanges à table ou dans les familles d’accueil... Nous avons vécu le temps fort d’une Eglise à l’écoute de l’Esprit Saint... Car c’est bien Lui, l’Esprit d’Amour du Père et du Fils donné à l’Eglise depuis la Pentecôte, qui est l’âme de toute pastorale.

Appel - réponse - mission : ces trois réalités s’articulant entre elles ont émergé de notre rencontre. Prenant en compte les personnes dans leur cheminement unique, subjectif, relationnel, la vocation chrétienne les introduit dans la mission du Christ à travers son Corps ecclésial. Il s’agit pour nous d’entrer - personnellement et collectivement - dans ce dynamisme de l’Amour Trinitaire, à l’écoute du Verbe fait chair qui nous rejoint sans cesse par la Parole et les sacrements...

Certains diront « stratégie spirituelle », mais « stratégie » tout de même ? Peut-être... mais elle a le mérite de la lucidité : nous ne sommes pas les « patrons » de la mission et tous nos efforts sont vains s’ils ne sont pas l’œuvre de l’Esprit Saint en nous.

En fait, nous nous sommes découverts sur un chemin de discernement ouvert à l’espérance, où l’accompagnement sert la liberté des choix et aide à les assumer comme réponse à l’appel de Dieu... La mission de chacun en Eglise s’inscrit dans sa réponse quotidienne. Lucidité et espérance : s’il y a de la « stratégie » là-dedans, elle est celle de la liberté de l’Esprit.

Eglise de Nîmes
n° 8, 13 mai 2001


Une participante

LYON

Appels de Dieu...
Désirs des hommes...
une Eglise qui propose

Un service des vocations ne peut exister que dans un partenariat avec les autres services d’Eglise, pour qu’ensemble nous prenions conscience que toute vie est vocation, donc réponse à un appel. A partir de là des réponses multiples s’offrent à chacun, y compris celle de choisir de devenir prêtre, diacre, religieux... C’est dans cette optique d’un travail ensemble que vingt personnes du diocèse d’Annecy ont répondu à l’invitation des services des vocations de la région Centre-Est pour participer à une rencontre sur le thème de l’appel.

Cette journée se voulait une invitation à creuser cette notion d’appel, pour aujourd’hui.

Ce fut un temps de rencontre riche : par la qualité et la simplicité de la célébration présidée par Mgr Billé, archevêque de Lyon ; par la densité et les pistes de réflexion offertes par la conférence du père Paul Destable, prêtre du diocèse de Clermont-Ferrand ; par les échanges en petits groupes qui ont permis de faire se rencontrer des visages d’Eglise très divers.

Nous sommes repartis avec le désir d’approfondir cette notion d’appel et avec la conviction qu’un service des vocations ne doit plus travailler seul mais en lien avec toute l’Eglise, qu’il n’y a pas de spécialistes des vocations mais un peuple appelé qui cherche à répondre à l’appel de Dieu, jour après jour, avec confiance et en toute liberté.

Pour vous permettre, à vous aussi, d’aborder cette question de l’appel, nous vous livrons quelques propos entendus pendant la journée.

Le défi de la liberté spirituelle

La liberté spirituelle est le fondement de la foi et de toute vocation. De quoi avons-nous peur aujourd’hui ?

La culture de l’appel est inscrite au cœur du ministère de l’Eglise et, quand nous servons cette culture, nous donnons à l’Eglise de vivre ce qu’elle a de meilleur.

Deux défis sont à relever :

• L’individualisme : chacun aujourd’hui est sommé de donner sens à son existence. Et dès lors, nous n’osons plus appeler de peur d’attenter à la liberté des personnes. Il y a là un malentendu dans notre conception de la liberté car l’Evangile est source de liberté et nous avons à en témoigner. La foi chrétienne porte en elle l’altérité comme source de liberté. Cette liberté se fonde sur des réponses à des appels, sur le désir de Dieu de faire alliance.

• Un nouveau rapport au temps : aujourd’hui le temps est envisagé à court terme, l’instant présent est seul privilégié. Nous assistons à un déficit de confiance en l’avenir. Il est logique alors d’être inquiété par des engagements à long terme. Mais comment vivre libre si nous sommes prisonniers de l’instant, de l’immédiat ?

Il faut aussi noter que le temps devient plus long : espérance de vie, temps de l’adolescence et de la dépendance avec sa famille... Et le plus grand risque pour aujourd’hui n’est peut-être pas dans l’indifférence mais plutôt dans l’indécision.

Une vocation est une promesse

Aujourd’hui, nous avons à nous libérer de certaines crispations :
• celle du nombre, qui nous fait penser qu’il faut être nombreux partout et pour tout !
• de cette tendance qui fait dire et penser que l’Eglise va à son dépérissement,
• de la peur du célibat,
• de la peur que personne ne prenne les différents relais.

Nous devons ouvrir un avenir à la confiance, revenir à l’Evangile et retrouver le sens de la vocation comme une promesse biblique plutôt que d’imaginer des plans pastoraux. Laissons le Christ démontrer en nous sa générosité et célébrons la fécondité de l’Evangile dans nos vies personnelles !

Courage, lève-toi, il t’appelle !

Le tissu ecclésial est toujours à refaire parce qu’il est du domaine du vivant. Aujourd’hui, nous assistons à des démarches synodales un peu partout. Ce sont de nouvelles manières de vivre en Eglise qui se font jour.

Le service des vocations a sa place dans le renouveau des paroisses, pas seulement pour appeler des prêtres, mais aussi pour rappeler à chacun la force de son baptême.

Demandons-nous si nous sommes capables de nous réjouir de la vocation de l’autre et de l’action de l’Esprit en l’autre ?

Et répétons-nous qu’expérimenter des chemins nouveaux ne jette pas le discrédit sur ce qui a été vécu avant !

La Page de Saint André, n° 3,
Juil./Août/Sept. 2001


Sœur Marguerite SCHMITT

NANCY

ensemble, proposer l’appel

« Ensemble, proposer l’appel ! », telle a été l’invitation faite aux membres des services diocésains des vocations et aux différents acteurs en pastorale. Ce fut une première dans l’histoire du Service National des Vocations, que de délocaliser cette forme de rencontre dans les neuf régions apostoliques et d’inviter largement les partenaires. Plus de cent cinquante participants, dont une quarantaine d’Alsaciens, se sont retrouvés à Nancy les 7 et 8 mai 2001. Un grand chantier de réflexion a été lancé l’an dernier par les Evêques de la CEMIOR (Commission Episcopale des Ministères Ordonnés) : « Dans nos communautés, proposer de devenir prêtre ».

Un large débat

Ce défi, loin de mobiliser les énergies sur la seule vocation presbytérale, a ouvert un large débat sur la question des vocations : Appeler ? Pourquoi ? A quoi ? Qui ? Comment ? Quels prêtres ? Pour quelle Eglise ?

Pendant deux jours les temps forts et les « rencontres de couloirs » se sont succédé : écoute, interpellations réciproques, réflexion en groupes d’appartenance, appels et questions ont mobilisé les congressistes. Expérience d’Eglise forte ! Quatre évêques de la région apostolique de l’Est, dont Mgr Christian Kratz (évêque auxiliaire de Strasbourg), étaient avec nous en permanence, signe de l’importance portée à la question.

Un regard ouvert, objectif, sur la vocation spécifique du prêtre a permis de prendre conscience de l’urgence de l’appel. Engagé dans des tâches très diverses : en paroisse, en catéchèse, en aumônerie, en famille, dans des mouvements, dans l’enseignement catholique, dans des communautés nouvelles ou dans la pastorale des vocations plus directement, chacun au cœur même de sa vocation propre (laïcs, prêtres, diacres, religieux, religieuses, moines ou moniales) s’est laissé interroger sur la manière dont il vit sa propre vocation.

Des communautés appelantes

Douze contributions très riches apportées par les partenaires des diocèses, l’intervention de quatre experts (une mère de famille, un évêque, un sociologue et une religieuse), les recherches en petits groupes, une table ronde ont permis à chacun de s’interroger sur la place donnée aux différentes vocations dans l’Eglise.

A l’heure des synodes, du réaménagement pastoral en Alsace, il est urgent de prendre conscience de la beauté et de la complémentarité des vocations. Il relève de la mission même des communautés chrétiennes d’être appelantes par leur témoignage de vie. L’initiative de l’appel revient à l’ensemble des chrétiens et n’est pas l’affaire de quelques spécialistes. « Toute vie est vocation. Chaque homme, chaque femme est don de Dieu pour le monde. » Le thème de la Journée Mondiale de prière pour les Vocations est déjà une vaste invitation.

Des paroles, des appels...

Des paroles marquantes, des questions, des appels peuvent nourrir notre réflexion, mais aussi notre prière.

« L’appel à accompagner mes enfants dans une démarche de préparation aux sacrements m’a fait retrouver le Christ et l’Eglise. Appeler est un acte créateur qui m’a fait naître à moi-même. Oui, l’appel peut combler une vie... » (témoignage de Nicole Lorentz, avocate et mère de famille).

« Oser appeler, pas n’importe comment, mais dans le respect d’une liberté... »

« Les vocations sont complémentaires, chacune est unique, il les faut toutes pour l’équilibre du Corps-Eglise. Tel est le signe à donner au monde. »

« Oser une Eglise qui appelle, retrouver une Eglise qui prend l’initiative, une Eglise qui donne envie, qui donne le goût... »

« Enraciner l’appel dans la Parole de Dieu, dans le silence... »

La présence de nombreux laïcs convaincus, leur désir de collaboration, leur intérêt ont suscité une plus grande confiance en l’avenir et fait naître plus d’espérance.

Mgr Christian Kratz soulignait trois défis qui lui tiennent à cœur :
• creuser l’intériorité, celle d’une relation forte au Christ,
• vivre la fraternité,
• annoncer une espérance.

Ce fut une expérience de foi et d’espérance, vécue dans la fraternité, la reconnaissance mutuelle, le bonheur de faire Eglise ensemble !

Revue Ut sint unum, Novembre 2001


Monsieur Daniel POPELARD
diacre permanent

PARIS

le prêtre dans la symphonie des vocations

En Ile-de-France, les organisateur du congrès avaient souhaité proposer une formule dans laquelle un public large pouvait trouver son compte (acteurs de la vie paroissiale, animateurs de la pastorale des jeunes...) en venant "à la carte" pour l’une ou l’autre intervention, selon ses centre d’intérêt.

Le thème choisi était : « Les prêtres dans la symphonie des vocations. » C’est ainsi que le samedi après-midi, les Franciliens convergeaient vers le lycée Saint-Michel de Picpus à Paris, qui ouvrait largement ses portes à ce grand rassemblement. Au menu, trois conférences de Madame Anne-Marie Pelletier, du Père Jean-Noël Bezançon et de Mgr Hervé Renaudin, évêque de Pontoise. Dans les coulisses, un forum avec des stands de chaque diocèse et des mini points de rencontre autour de personnes représentant toute les vocations.

Le soir, une veillée préparée par les séminaristes et de jeunes religieux ou religieuses invitait à la prière à partir de belles œuvres d’art et photos.

Le dimanche matin, les paroissiens de l’église du Saint-Esprit furent étonnés d’accueillir le cardinal Lustiger et plusieurs évêques pour la célébration : congressistes et paroissiens se côtoyaient dans cette grande église parisienne.

L’après-midi, les participants pouvaient prendre part à l’une des trois tables rondes animées par des personnalités très différentes :
• donner sa vie pour le salut du monde,
• construire sa personnalité,
• des initiatives pastorales au service des vocations.

Les Franciliens sont prêts à recommencer l’expérience, heureux d’avoir travaillé ensemble, et tirant les leçons de cette « première » : mieux cibler les personnes à inviter et être plus en lien avec les médias.

L’Appel (Beauvais) n° 220,
janvier 2002


Monsieur Daniel POPELARD
diacre permanent

REIMS

automne 2001...printemps des vocations...

Sourire à sa vocation, c’est transmettre aux autres la possibilité de sourire à la leur.

« L’Ange au sourire », créature céleste sculptée parmi bien d’autres anges qui sourient également, pour ne pas dire « qui rigolent », comme l’a souligné Mgr Thierry Jordan, archevêque de Reims.

« L’Ange au sourire », objet de curiosité pour la plupart des visiteurs de la cathédrale de Reims, dont la reproduction photographique a été remise à chaque congressiste en fin de session après la célébration de l’envoi, m’invite à :

Rester aujourd’hui dans la joie

Cette joie a été ressentie tout au long du déroulement de la rencontre des divers services diocésains des vocations de la région apostolique Nord, accompagnée chacun de différents acteurs de la catéchèse, de la pastorale des jeunes et de la pastorale familiale.
• Joie d’avoir prié et médité ensemble lors de la première journée organisée en récollection.
• Joie d’avoir partagé les difficultés mais aussi les avancées de la mission au service des vocations
• Joie intérieure de poursuivre une tâche « en équipe », en collaboration avec d’autres partenaires.

Entrer pleinement dans l’espérance

Chaque période de l’histoire humaine est un temps nouveau. Chaque jour de l’existence est un temps nouveau. Les temps nouveaux obligent à rompre les habitudes, provoquent la recherche de moyens inédits pour renouveler la mission, nécessitent un langage adapté à la pensée moderne.

Travailler dans la confiance au « Printemps des vocations »

Dans la confiance en l’avenir, et non dans la nostalgie du passé, chacun et chacune peut s’engager résolument sur les nouvelles voies suscitées au sein de l’Eglise au service des vocations. La lettre des évêques de France, Proposer la foi dans la société actuelle, est une de ces voies nouvelles possibles.

Dieu appelle toujours par sa Parole « vivante et opérante ».

Poursuivre la méditation du bonheur

Cette méditation nous a été proposée par Monseigneur Jean-Luc Brunin, évêque auxiliaire de Lille.

1. Bonheur de ma vocation humaine.

2. Bonheur de ma vocation baptismale.

3. Bonheur de la mission qui m’a été confiée depuis mon ordination diaconale, dans la mouvance de la restauration du diaconat, fruit du concile œcuménique Vatican II.
• La mission, qui doit se penser comme le caractère même de toute l’activité ecclésiale, naît d’une nécessité intérieure à Dieu de rejoindre l’humanité pour se communiquer à elle et lui partager sa vie.
• La mission est d’abord une activité de Jésus lui-même et de son Esprit à laquelle les disciples sont appelés à s’associer.
• Le service diocésain des vocations représente pour moi une composante, une facette de la « diaconie ». Contribuer, au sein de ce service, à « prier le Maître de la Moisson d’envoyer des ouvriers à sa Moisson », c’est vivre la mission pour ces temps nouveaux où la présence des chrétiens dans le monde doit se faire « évangélisatrice ».

Le sourire de l’Ange, source de sérénité, ne me fera toutefois pas oublier la recommandation de Mgr Jean-Luc Brunin : « Laisser ma vie au contact de la Parole de Dieu pour rester humain à son image et selon son désir. »

L’Appel (Beauvais) n° 220,
janvier 2002


Hélène VASTO

TOULOUSE

DEVENIR PRÊTRE, OSER L’APPEL EN CATÉCHÈSE

Le 25 novembre 2001, se tenait à Toulouse et à Rodez cette rencontre organisée par le service des vocations et le service de la catéchèse. 180 participants à Toulouse (dont 33 de notre diocèse) et 80 à Rodez. Les responsables diocésains ont travaillé ensemble à la préparation de cette journée sous le double pavillon de la catéchèse et des vocations.

Après une rapide présentation du déroulement de la journée, nous abordons le vif du thème : l’appel ou plutôt « proposer de devenir prêtre » avec un commentaire de Monseigneur Marcus. « C’est le Christ qui appelle, mais rien ne se fait sans nous. En toute chose, y compris celles qui nous dépassent, il est lié à tout jamais à ceux qu’il appelle tendrement “les siens”. Si l’initiative de l’appel appartient à Dieu, il est tout aussi vrai que Dieu pour appeler, se fait entendre “humainement”. Il nous faut donc mettre à la clé de notre recherche que nous n’avons rien d’autre à faire que de créer des conditions qui permettent au Christ de faire entendre à chaque enfant son appel. Encore faut-il le faire ! »

D’autres suggestions sur le rôle des catéchistes dans l’éveil des vocations sacerdotales et religieuses ont été proposées, mettant l’accent sur la prière qui s’impose à tous et pas seulement aux catéchistes. Est venu ensuite, par groupe, le temps des réactions et de l’échange des pratiques. L’après-midi, la table ronde réunissait Mgr Marcus (Toulouse) et Mgr Fort (Perpignan), un jeune prêtre et des séminaristes...

Des ateliers faisaient suite à ce débat portant sur des thèmes tels que vocations et parcours catéchétiques, parents d’un prêtre, SDV et Coopération missionnaire. La session s’est terminée par l’eucharistie concélébrée par quatre évêques dont Mgr Despierre dans l’église du Christ-Roi. Merci à tous ceux grâce à qui cette journée a pu avoir lieu.

Carcassonne 1,
3 janvier 2002

Les questions des catéchistes

La particularité de ce congrès était de réunir les animatrices des services diocésains des vocations avec de nombreuses catéchistes. Le Père Jean-Marc Micas, du séminaire régional Saint-Cyprien, a relevé les questions posées par les catéchistes.

1. Comment soutenir davantage les prêtres ?

• Inquiétude sur l’avenir humain des jeunes prêtres ; quelle aide pour eux ?
• Il y a un devoir de la communauté chrétienne de soutenir les prêtres, non seulement au plan matériel mais spirituellement, pour les aider à porter leur charge, sans toutefois les étouffer.
• La communauté chrétienne peut être un terreau de vocations. En a-t-elle le souci ? Importance de la qualité des relations fraternelles entre tous (générosité, partage, entraide, témoignage).

2. Comment « donner à voir » les prêtres aux enfants et aux catéchistes ?

• Les prêtres sont peu nombreux et les enfants les voient peu ou... pas du tout.
• Leur image est dévalorisée (médias, etc.)
• Il arrive qu’ils ne donnent pas une grande idée de ce qu’ils sont.
• Utilisation de vidéos pour donner à voir des « figures sacerdotales » historiques ou contemporaines.
• Participation à des ordinations, jubilés et autres événements de la vie sacerdotale.
• Et comment « donner à voir » l’Eglise : souriante, joyeuse, avec de vrais témoins du Christ ? Le prêtre ne se comprend que dans, pour et avec l’Eglise.

3. Comment articuler « chemin intérieur de l’appel » et « transmission de l’appel par la communauté » ?

• Ne serait-ce pas l’affaire de l’Esprit Saint... pourvu que la transmission de l’appel soit effective ?
• Mais qui doit ou prendre l’initiative ?
• Comment dépasser l’alternative « s’engager, oui ; jusque là, non ! » ?
• Les exigences de la vie des prêtres sont grandes : célibat, stabilité dans un diocèse, résistance aux pesanteurs, aux « vents contraires », critiques incessantes. Mais l’amour du Christ que les pasteurs ont à vivre n’est-il pas à ce prix ?

4. Comment se situent les catéchistes par rapport à la vocation ?

• Certaines sont peu motivées.
• D’autres estiment que réveil des vocations n’est pas le but de la catéchèse. Il y a la peur « d’embrigader ».
• D’autres soulignent qu’ « on ne peut pas tout faire en une heure hebdomadaire » !
• Pourtant, début de prise de conscience... « Il faut que toute l’Eglise en parle ! »
• Trop tôt pour décider ne signifie pas trop tôt pour en parler.

5. Et beaucoup d’autres questions...

• Que faire pour assurer le suivi de la confidence d’un enfant ? Faut-il en parler à ses parents ?
• Un jeune en échec scolaire peut-il devenir prêtre ?
• Comment les enfants peuvent-ils entendre le besoin de l’eucharistie dans la communauté chrétienne s’ils n’y viennent pas ?
• Vocations : « La proposition est naturelle, ne faudrait-il pas en parler naturellement... ?


Jean et Janine BAUDRY

LOURDES

chemin des hommes, chemin de Dieu

La mise en route

Nous sommes arrivés à Lourdes par un glorieux après-midi ensoleillé : le spectacle des montagnes enneigées était magnifique. L’accueil à la Cité Saint-Pierre fut digne de la réputation du lieu. Nous avons même eu le temps d’aller faire une indispensable petite visite à la Grotte avant le repas du soir qui fut suivi d’une veillée de prière durant laquelle une sympathique et convaincue équipe limousine nous initia à l’art vocal en donnant le ton : « Nous sommes tous appelés, chacun de nous est don de Dieu pour le monde, chacun de nous reçoit mission de témoigner de son baptême (bis). »

En fait, ce bis se répéta d’innombrables fois : c’était le thème même du congrès et le pourquoi de notre présence à Lourdes. Joignant le geste à la parole, nous avons aussi construit une pyramide de briques (deux briques par diocèse, était-il précisé, pyramide terminée par une grosse bougie), symbole de l’action des SDV de la région apostolique.

Une communauté en débats

Le samedi et le dimanche furent bien remplis et fructueux.Pouvait-il en être autrement avec toute notre volonté et sans doute, avec l’aide de l’Esprit ?

A quoi avons-nous assisté ? Peut-être à la mue du serpent qui frotte sa vieille peau contre les pierres pour s’en débarrasser et qu’une nouvelle s’installe ? « Nous sommes tous appelés », nous le savions bien avant d’arriver à Lourdes, mais durant ces journées nous avons vécu la réalité de cet appel, nous avons mesuré le chemin parcouru dans nos différents diocèses, mais aussi le chemin à parcourir. Nous nous sommes posé des questions vitales sur l’organisation de l’Eglise et cela ne pourra pas ne pas rejaillir dans nos assemblées synodales à venir. La vocation aux différents ministères diocésains, la vocation aux différentes responsabilités en Eglise ont été au cœur des débats et des interventions. Comme l’a dit fort poétiquement l’une de nos congressistes : « Nous avons été provoqués à respirer un air nouveau : une fraîcheur d’aube nouvelle qui commence à poindre. Purifiés de nos craintes et de nos timidités, mais sans doute encore étonnés de cette possible peau neuve qui a besoin de soins attentifs : mais le Seigneur ne peut-il pas nous donner ces soins comme l’on baigne le nouveau-né ? »

Des voix plus autorisées que la nôtre ont montré que « la question de l’appel […] ne s’inscrit pas dans une problématique de pénurie » et que « se préoccuper du ressourcement spirituel des laïcs en responsabilité, se préoccuper d’appeler au ministère presbytéral et diaconal, se préoccuper de l’appel à la vie consacrée, ce n’est pas une affaire de survie, ce n’est pas une affaire de relève et de succession, c’est permettre à l’Eglise d’être ce qu’elle est : sacrement du salut pour les hommes et les femmes de ce temps » (intervention de Sœur Suzanne David).

Nous avons vécu une véritable expérience de communion, nous avons expérimenté dans le concret que, pour reprendre les mots mêmes de Sœur Suzanne, « tout ce qui peut permettre que des chrétiens se parlent, se rencontrent, partagent ; tout ce qui peut permettre que nulle personne ou nul groupe ne se vive comme le tout ou le rival de l’autre, tout ce qui entre en débat et en dialogue, tout ce qui donne chair et vie à la communion grâce à la fête, à la convivialité ; tout ce qui peut permettre une solidarité communautaire, une appartenance à une communauté peut servir l’appel. » C’est là l’essentiel. Le reste n’est qu’affaire d’organisation.

L’appel et l’envoi

Pour terminer sur une dernière citation, un peu « détournée », empruntons à l’Evangile de saint Jean le texte lu lors de la veillée de prière du vendredi soir (Jn 1, 43-46).

« Le lendemain, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il rencontre Philippe et lui dit : “Suis-moi.” (Philippe était de Bethsaïde comme André et Pierre.) Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : “Celui dont parle la toi de Moïse et les prophètes, nous l’avons trouvé, c’est Jésus, fils de Joseph de Nazareth.” Nathanaël répliqua : “De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ?” Philippe répond : “Viens et tu verras.” »

De Lourdes ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ? La réponse est oui, à n’en pas douter, nous sommes venus et nous avons vu.

Courrier Français de Vienne-Deux-Sèvres,
8 février 2002


Père Joseph TRAINEAU

ANGERS

un nouveau regard sur les vocations

Près de 400 personnes se trouvaient réunies, les 15, 16 et 17 mars, à La Pommeraye, pour porter « Un regard nouveau sur les vocations ». Elles venaient des douze diocèses de Bretagne, de Basse-Normandie, des Pays de la Loire, qui forment la région apostolique de l’Ouest.

Un échantillon du Peuple de Dieu

C’était un échantillon du « Peuple de Dieu » qui était rassemblé pour ce congrès. Comme il se doit alors, le plus grand nombre des congressistes était constitué de laïcs. Certains étaient venus parce qu’ils sont membres de ce qu’on appelle « les antennes relais », ces chrétiens qui portent plus particulièrement le souci de l’interpellation pour les diverses vocations. D’autres laïcs avaient été invités parce qu’ils sont en contact avec des jeunes dans les aumôneries scolaires, l’animation de mouvements de jeunes, la catéchèse… Dans l’assemblée, on notait aussi la présence d’évêques, de prêtres, de diacres, de religieux et religieuses, de laïques consacrées.

La diversité et la complémentarité des vocations dans l’Eglise fut fêtée et manifestée, au cours de la belle et marquante célébration du premier soir du congrès, par un geste symbolique : la transmission de la lumière. Ainsi les laïcs ont transmis la lumière aux évêques qui l’ont remise aux missionnaires, et ainsi de suite. « Chacun reçoit l’appel à manifester dans sa vie une facette du Dieu Amour auquel il croit. Mais chacun a besoin du reflet des autres, comme un diamant aux mille facettes. »

Que pense le peuple chrétien ?

Les services diocésains des vocations, organisateurs du congrès, avaient lancé une enquête, à l’automne dernier, sur ce que les chrétiens pensent des vocations « spécifiques » d’évêques, prêtres, diacres, religieux, religieuses, laïcs consacrés, missionnaires. Les chrétiens étaient aussi interrogés sur ce qu’ils constataient comme obstacles pour appeler des baptisés à des vocations « spéci­fiques » et sur ce qui, dans le contexte actuel, peut favoriser l’appel.

La synthèse des 2 400 réponses, soit 200 par diocèse, fut présentée le samedi matin. Quelles sont les points forts qui se dégagent de cette enquête ?

Pour Marie-Joseph Seiller, prêtre vendéen et aumônier régional des services diocésains des vocations, la tonalité des réponses manifeste la confiance plutôt que la morosité.

Les obstacles à l’appel ne sont pas pour autant méconnus. On mentionne ainsi le style de vie des prêtres (solitude, surcharge de travail, célibat), la timidité à appeler à des vocations spécifiques, en particulier quand on n’est pas heureux dans sa propre vocation. Le manque d’enracinement dans la foi est un des obstacles les plus cités.

Pour que des vocations se lèvent, les communautés chrétiennes ont besoin d’affirmer leur désir du ministère du prêtre pour vivre. Elles ont à devenir « appelantes ». Déjà une avancée est notée, car la richesse de la diversité des vocations est fortement soulignée : « Il y a des vocations diverses qui, toutes, disent quelque chose du Dieu qui nous fait vivre. »

Déchiffrer le présent et envisager avec espérance l’avenir

Cette phrase, donnée en conclusion de son exposé par l’abbé Antoine Gagnié, vicaire général du diocèse de Luçon, éclaire la façon dont il a relu la synthèse de l’enquête.

Quelques questions ou idées glanées en l’écoutant : Quel visage d’Eglise présentons-nous ? Il insiste sur une Eglise à responsabilité partagée. Il faut passer d’une Eglise préoccupée par l’aspect fonctionnel à un Eglise qui se veut effectivement sacrement du salut. Une pastorale des vocations n’est pas une affaire de spécialistes ; elle est la tâche de la communauté chrétienne…

Eglise d’Angers,
n° 12, 31 mars 2002


Père Jacques BILLOUT

VEZELAY

POUR LES VOCATIONS
DE PRÊTRES ET DE DIACRES

Les pèlerins de la région Centre ont été environ 5 000 à répondre à l’invitation de leurs évêques à marcher vers le sanctuaire de Vézelay pour demander à Dieu les prêtres et les diacres dont l’Eglise a besoin.

Voici le reportage de la journée pour le diocèse de Nevers.

« Superbe », c’est le cri du cœur d’un curé de la Nièvre à l’issue de la célébration de Vézelay.

La journée avait commencé de très bonne heure pour ceux qui venaient de Chartres, Tours, Blois, Châteauroux, Vichy ou Orléans. Des cars sillonnaient les routes pour recueillir les pèlerins tandis que d’autres préféraient la marche à pied, voire le vélo ou la voiture familiale pour les familles nombreuses.

C’est un peuple bigarré, image du peuple de Dieu dans toutes ses diversités, qui se mit en marche avec les évêques de la Région apostolique du Centre. Enfants portés dans les bras ou marchant aux côtés de leurs parents, handicapés dans leur fauteuil roulant, jeunes ou moins jeunes, certains avec leur canne, c’est une foule immense qui gravit la montagne…

Rendez-vous avec les sacrements de l’Eglise

Nous étions accueillis, dans le narthex de la basilique, par les séminaristes de notre séminaire d’Orléans. C’était en fait le Christ lui-même, le Christ en gloire du sublime tympan roman, qui nous accueillait et nous invitait à entrer dans l’admirable vaisseau de l’église Sainte-Madeleine. Là, chacune, chacun pouvait, à son rythme, se rappeler son baptême près des vasques d’eau, se réconcilier avec le Seigneur dans le sacrement de la pénitence, laisser monter sa prière, comme un encens, avec la fraternité monastique de Jérusalem qui animait le lieu, adorer le Seigneur dans son eucharistie.

La foule se rassemblait au chevet de la basilique pour entendre l’évêque de Moulins, Philippe Barbarin, développer, avec conviction et clarté, le thème de la rencontre : prier pour les vocations de prêtres et de diacres. Ce fut l’occasion d’une belle catéchèse du sacrement de l’ordre !

Osons être une Eglise qui appelle

Une longue procession de servants d’autel, de séminaristes, de diacres, de prêtres et d’évêques ouvrait la célébration eucharistique « pour les vocations », sommet de la journée. Elle était présidée par l’évêque du lieu, Georges Gilson, archevêque de Sens-Auxerre et prélat de la Mission de France. L’homélie revenait au président de la région, Gérard Daucourt, évêque d’Orléans qui, évoquant dans un style familier sa propre vocation, nous rappelait que tous nous sommes des appelés. Les chants nous mettaient à l’unisson de tous ceux et celles qui, à travers le monde, vivaient cette journée mondiale de prière pour les vocations.

Il revenait au service des vocations, organisateur de cette journée, de conclure. Ce fut d’abord le père Jacques Anelli, du Service National. Il insista pour que nous, appelés pour être appelants, nous osions être une Eglise qui appelle, ajoutant que toutes les vocations entrent en dialogue ! Bertrand Godefroy, régional, grand artisan de cette rencontre avec ses confrères diocésains, nous exhorta à bâtir des communautés appelantes donnant envie à des jeunes de les servir.

La grâce d’un tel rassemblement

Les évêques de la Région apostolique du Centre se rendaient alors devant le majestueux panorama des monts du Morvan pour donner la bénédiction du Seigneur, aux cinq mille pèlerins présents et à travers eux à tous leurs diocésains.

Eglise de la Nièvre,
n° 9, 1er mai 2002