Edito


Jean Marie LAUNAY
prêtre

Nous le savons, notre Eglise vit des mutations profondes qui engagent son avenir et questionnent son présent. Comment servir au mieux l’annonce de l’Evangile dans des sociétés marquées par l’évolution technologique, la mobilité professionnelle, le relativisme religieux, la difficile transmission des valeurs ? Comment répondre aux attentes spirituelles de nos contemporains avec un si petit nombre de personnes engagées au service de la Bonne Nouvelle ? Cet enjeu habite le cœur de tous ceux qui ont la responsabilité de conduire les communautés chrétiennes. C’est pour tenter de répondre à ces défis que, à la suite de synodes diocésains, nombre de réaménagements pastoraux ont déjà eu lieu. D’autres sont en cours ou en projet avancé.

Or, des risques réels existent pour une bonne pastorale des vocations : en effet, on peut être conduit à raisonner en terme de fatalité (là où il y avait 300 paroisses, on avait besoin de 300 prêtres. Puisqu’il n’y a plus que 27 paroisses, on n’a donc besoin que de 27 curés…) ou encore en terme de substitution entraînant à la confusion des vocations (là où il y avait un prêtre, une communauté religieuse ou un couple de laïcs feront aussi bien, sinon mieux)...

Il s’agit bien, comme aime le souligner Yvon Bodin, de refonder des Eglises de Pentecôte. Or la (re)fondation de l’Eglise ne peut s’envisager pour des aménagements structurels de très court terme. Pour nous, envoyés en pastorale des vocations, l’enjeu de ce réaménagement pastoral est bien de donner un dynamisme à des communautés qui se redécouvrent appelées et convoquées, et deviennent donc plus appelantes à toutes les vocations.

Nous avons donc voulu faire le point sur cette interaction vitale à insuffler entre réaménagement territorial et pastorale des vocations. A travers l’analyse de fond du père Borras et le panorama des expériences transmises par des évêques, des vicaires généraux et des responsables SDV, les responsables de nos communautés d’Eglise trouveront ici de quoi nourrir leur réflexion. Oui, tout ce qui est en notre pouvoir doit être mis résolument en œuvre pour que nos églises diocésaines permettent à tous les baptisés d’entendre et d’écouter la Parole du Sauveur, de se laisser entraîner par l’Esprit et devenir de vrais disciples.