Les laïcs ont besoin d’être appelés


Paule FONQUERNIE
diocèse de Dijon

Deux choses me frappent dans la société actuelle : d’une part, les jeunes et moins jeunes vivent souvent à la périphérie d’eux-mêmes pour de multiples raisons : société de consommation, bruit, difficultés matérielles, surabondance… De ce fait, ils n’accèdent pas à ce niveau de leur vie intérieure où ils peuvent se poser la question : " Qu’est-ce que je fais de ma vie, à quoi suis-je appelé ? "

D’autre part, une Eglise sans prêtres et sans consacrés est une Eglise morte.

Ces deux constats m’ont fait désirer pour les jeunes des espaces de liberté où la question des choix de vie peut se poser. C’est pour cela que j’ai dit oui à la proposition de participer au service des vocations de mon diocèse. Je me sens pierre de cette Eglise, Eglise d’autant plus attachante qu’elle peut être souffrante.

Mes découvertes

Dans un premier temps, j’ai eu la sensation d’entrer dans un monde inconnu au langage incompréhensible. Dans un second temps, découverte de la vie fraternelle en Eglise tout en percevant mieux ses faiblesses et ses richesses. Je me sens mieux dans l’Eglise car je suis comme elle, à la fois faible et remplie de grâce.

Cet engagement m’a apporté et m’apporte beaucoup de joie. Pour moi, la plus grande difficulté est de faire partager le souci des vocations à ma communauté d’origine… qui attend des prêtres tombés du ciel.

Cet engagement me nourrit par la prière en commun avec d’autres personnes engagées dans le même service mais je pense que, si je veux durer et être appelante, je dois veiller à me nourrir ailleurs : Parole de Dieu, sacrements, accompagnement personnel. Cet engagement et ma vie personnelle ne sont qu’un tout.

Je n’ai pas d’idées très précises sur la pastorale des vocations sinon que, de même que Pierre est allé chez Corneille, n’ayons pas peur d’aller vers les jeunes, là où ils sont. N’ayons pas peur de les prendre comme ils sont.

Chaque communauté doit peut-être réfléchir et s’adapter au contexte local afin de permettre cette rencontre.

Je pense que les laïcs ont tout à fait leur place dans cette pastorale en fonction de leurs charismes et des besoins de l’Eglise du lieu. Les laïcs n’ont pas à travailler en concurrence avec les prêtres mais en complémentarité. Ils ont, eux aussi, besoin d’être appelés.