Aujourd’hui, former les futurs prêtres diocésains


Les jeunes changent, la formation des prêtres diocésains doit s’adapter et faire évoluer les exigences de base qui permettent de porter un appel à sa maturité.

Père Jean-Paul Larvol
Supérieur du Séminaire interdiocésain de Vannes,
Secrétaire du Conseil National des Grands Séminaires

L’accueil, dans un séminaire, de ceux qui portent aujourd’hui le projet d’être prêtre pour le service de l’Evangile dans une Eglise diocésaine bien précise, et leur accompagnement pendant six années de formation au moins - et souvent plus - impliquent de la part des formateurs une double disponibilité : d’une part, le désir fort ou le souci permanent de soutenir et d’encourager les candidats dans le respect de ce qu’ils sont, de leurs options et de leurs différences légitimes ; d’autre part, le devoir ou la charge de leur donner les moyens de vérifier - dans la foi - la viabilité humaine et chrétienne de leur projet, et donc l’authenticité de l’appel de Dieu confirmé par l’appel de l’évêque au jour de l’ordination.

Cette double disponibilité vise tout autant le bonheur de celui qui est appelé que le bien de l’Eglise qui appelle ; elle rend nécessairement attentif au contexte dans lequel naissent et grandissent aujourd’hui les vocations au ministère des prêtres diocésains, aux étapes nécessaires à la maturation de ce projet de vie et aux seuils à franchir, aux exigences auxquelles les années de formation et de préparation à l’ordination de prêtre doivent satisfaire.

Dans un contexte de radicales mutations

Il n’est pas question de faire ici l’analyse des bouleversements qui affectent notre société, mais simplement de rappeler que les profondes transformations en cours ne peuvent pas ne pas avoir de conséquences sur notre vie en Eglise. Ces changements touchent particulièrement non seulement à la vie et au ministère des prêtres, mais aussi à leur formation. Il est donc nécessaire de prendre la mesure, autant qu’il est possible, de ce qui a changé et change dans le monde et dans l’Eglise, pour mieux relever les nouveaux défis que les circonstances actuelles ajoutent à la proposition du ministère presbytéral.

La nouvelle Ratio des séminaires de France, votée par les évêques à l’Assemblée plénière de Lourdes en novembre 1997, et récemment approuvée par la Congrégation pour l’Education Catholique [ 1 ] , ne reprend pas des analyses faites ailleurs mais renvoie - sur ce point - à la Lettre aux Catholiques de France [ 2 ] adoptée par l’Assemblée plénière en 1996. De telles données doivent être présentes à l’esprit tant des formateurs que de ceux qui se présentent aujourd’hui au séminaire.

Pour simplement évoquer ou illustrer quelques aspects de ce contexte actuel de société et d’Eglise, je cite et fais miennes les réflexions qui suivent, du Père Gérard Le Stang, un confrère de l’équipe animatrice du séminaire interdiocésain qui est à Vannes [ 3 ]  : On peut parfois éprouver une certaine lassitude à se demander les raisons de l’effondrement du nombre des vocations, tant elles sont enchevêtrées et multiples. Pourtant, face aux raisons futiles ou fausses invoquées, et parfois à la culpabilité ou au découragement, il faut, assez souvent encore, aider à être lucide, sans pessimisme, sur les conditions actuelles de société dans laquelle l’Eglise vit sa mission. C’est peu à peu qu’on prend la mesure des changements immenses de la société et de l’Eglise, qui déterminent tant la question des vocations ecclésiales spécifiques.

Pour la société, on peut regarder par exemple du côté de la famille ou de la démographie : peu d’enfants désormais, des contextes familiaux qui rendent plus délicate la construction harmonieuse des jeunes, la primauté du bien-être immédiat sur le devoir ou la fidélité, l’allongement de l’âge de la vie... Autant d’éléments qui rendent plus difficile un engagement pour la vie. On peut aussi faire observer combien est rompu le " fil de la transmission " : chacun construit individuellement sa vie en s’identifiant beaucoup moins à une lignée mais en faisant des expériences diverses dans un monde aux possibilités philosophiques et religieuses multiples et souvent mises sur un même plan. " Chacun fait sa vie ", sans souci d’emprunter les traces anciennes. Les " trajectoires directes " se font rares (presque tous les séminaristes ont plus de vingt-cinq ans). Et puis, comment ne pas faire réfléchir aussi sur les transformations profondes du monde rural (la plupart des prêtres du Finistère sont fils d’agriculteurs), et la fin de l’unité de la vie de village autour du clocher ?

Ces transformations - et combien d’autres qui marquent la société occidentale - ont affecté et affectent encore nos communautés chrétiennes dans leur vitalité, leur témoignage et leur rapport au monde, en particulier auprès des plus jeunes. Nous pressentons combien il faudra de patience et de proximité chrétiennes, de nouveaux chemins de sens qui rendent possible l’accès à la foi, de nouvelles formes de témoignages de foi recueillant un certain écho. Ce temps des germinations est celui de la modestie aride et d’une visibilité moindre. Chacun peut comprendre alors la difficulté des jeunes à apprécier de l’intérieur ce chemin de notre Eglise aux " consolations " souvent peu apparentes dans ses jours ordinaires. Et on saisit, plus encore, la folie qui consiste à consacrer aujourd’hui sa vie entière pour un ministère exigeant en Eglise. Certes, on apprécie la beauté spirituelle d’un engagement pour Dieu en Eglise. (Voyez l’impact d’une célébration d’ordination ou la multiplication des émissions de télévision sur la vie consacrée). Mais dans les faits, on se dit souvent : est-ce bien raisonnable ? On hésite à proposer...

Dans un tel contexte, autant qu’il est possible de prévoir et même d’anticiper les situations à court et à moyen terme, la formation des futurs prêtres aujourd’hui veillera particulièrement aux quelques points d’attention suivants :

  • Puisque dans ce monde largement sécularisé tout va très vite, on apprendra à percevoir les changements significatifs, à entrer en dialogue avec des personnes ou des groupes dont l’Eglise est souvent loin, à discerner les enjeux de la mission dans les évolutions sociales et personnelles. De même, dans une société productrice d’exclusion, on cherchera à bien situer et à mettre en œuvre une attention pastorale pour les plus pauvres.
  • Puisque nos Eglises diocésaines doivent adapter les moyens de leur mission, on rendra les candidats à la prêtrise sensibles aux efforts d’aménagements pastoraux en cours un peu partout ; on éveillera en eux le sens de la recherche créatrice dans le domaine des moyens pastoraux à mettre en œuvre au cœur de situations en constante évolution ; on stimulera leur aptitude au dialogue et à la collaboration pour qu’ils sachent respecter les diverses vocations et assumer totalement ce qui sera demain leur charge pastorale.
  • Puisqu’au plan personnel, enfin, l’exercice - au nom du Christ Tête et Pasteur de son Eglise - de cette charge pastorale et de cette mission reçue a ses exigences, on entraînera à une vie de foi bien enracinée sur le roc solide de l’Evangile et on développera l’apprentissage d’une vie spirituelle adaptée. En outre, dans une société en quête de sens, où les références morales semblent parfois fragiles et où les " témoins " sont souvent attendus mais pas toujours reconnus, on sera attentif à appeler et à former des personnalités suffisamment solides humainement et chrétiennement. Et puisque, enfin, la pyramide des âges du clergé indique un fort vieillissement, on aidera les futurs prêtres à prendre une conscience pratique de cette situation, qui appelle compréhension et dialogue entre générations.

Tout cela ne peut se faire en un jour et doit être géré dans la durée : dans toute œuvre de formation, il convient de " donner du temps au temps ".

Des étapes nécessaires et des seuils à franchir

L’étape qui prépare à l’entrée au séminaire, période préalable à la formation proprement dite, est particulièrement décisive. Elle est vécue la plupart du temps dans le cadre des groupes de recherche du Service Diocésain des Vocations ; depuis des années et pour répondre aux besoins des nouvelles générations, plusieurs diocèses ont créé des Propédeutiques, temps et lieu spécifiques pour poser les fondements spirituels de la formation, compléter une formation humaine encore imparfaite, découvrir l’Eglise diocésaine tout en opérant une certaine coupure par rapport à la vie habituelle.

Quelle que soit l’option retenue, les responsables de ces diverses institutions savent bien qu’il s’agit toujours d’aider chacun de ceux qui se présentent à éclairer sa route à la lumière de l’Evangile et à faire de sa vie une réponse à l’appel de Dieu. Mais ces responsables prennent aussi assez vite la mesure des manques et des échecs qui marquent souvent ceux qui frappent à la porte. Parmi ceux-là, nombreux sont ceux qui ont trente ans et plus ; souvent ils ne se sont pas épanouis au plan professionnel ; ils ont vécu diverses expériences personnelles ; ils cherchent sens à leur existence et pensent que la radicalité de l’évangile doit pouvoir combler leur vie, le sacerdoce étant le chemin qui leur paraît le seul valable ; mais... ce n’est pas parce que le candidat est plus âgé que le discernement est plus facile et doit être plus rapide.

Par ailleurs, les jeunes qui se présentent au Service des Vocations n’ont pas toujours eu un long et profond enracinement dans la foi ; leurs carences sur les connaissances du mystère chrétien peuvent être très grandes. Ayant, pour beaucoup, reçu leur vocation au sein d’une expérience spirituelle forte, ils ont souvent une authentique soif de prière et un réel désir d’étude théologique. Bien que marqué par l’insécurité, leur engagement à la suite du Christ est pour eux plus motivant que le dévouement au service de l’Eglise diocésaine dont ils igorent la plupart du temps la vie réelle. Issus d’un monde individualiste et parfois marqués de blessures affectives, ils peuvent rechercher le réconfort de la vie fraternelle en la confondant parfois avec la vie communautaire de type religieux.

Ces constats disent l’importance du discernement préalable à l’entrée au séminaire. Nécessairement ce discernement se poursuit tout au long des six années - au moins - de formation, à travers les étapes qui acheminent progressivement vers la demande d’ordination et la présentation du futur prêtre à l’appel de l’évêque. Sur les moyens mis en œuvre à travers les premier et second cycles de séminaire, sur les responsabilités à exercer, je renvoie au texte de la nouvelle Ratio des séminaires ; ce dernier donne les principaux repères, en situant toujours le discernement à faire - celui du candidat et celui de l’Eglise - comme disponibilité fondamentale au travail de l’Esprit Saint qui, si l’on peut dire, mène le jeu.

Les quelques pages écrites récemment par le Père Xavier Thévenot [ 4 ] sur " la vocation à la vie consacrée ou à un ministère " me paraissent particulièrement suggestives. Elles décrivent le seuil à franchir, à propos de toute vocation spécifique, le passage à faire d’un type de fonctionnement qui " peut être qualifié d’imaginaire... occasion de cultiver une image sur-idéalisée de soi-même... à un fonctionnement dont la dominante peut être qualifiée de symbolique " . Un tel fonctionnement peut être reconnu " au fait que le sujet relit son passé, projette son devenir, assume sa vie concrète et son existence chrétienne de façon telle qu’il est conduit à mettre sans cesse les réalités en rapport (symboliser = sumballein = jeter ensemble) les uns avec les autres ". Dans le contexte actuel fortement marqué par l’insécurité qui engendre l’indécision chronique, cette clef de lecture et d’interprétation est de nature, me semble-t-il, à aider autant les candidats au ministère presbytéral que ceux qui ont la charge de les accompagner dans leur discernement et leur formation. On ne peut pas, en effet, sans risque majeur, rêver d’être prêtre dans une Eglise idéale qui n’existe nulle part. " Certes, continue X. Thévenot, le passage du fonctionnement trop imaginaire à un fonctionnement toujours plus symbolique n’est jamais parachevé. Il présente cependant des étapes, des crises qui le font avancer grandement, et des points de non-retour. Les communautés chrétiennes ne doivent donc pas succomber à la tentation que peut faire surgir la rareté des vocations, à savoir, essayer de protéger de ces étapes et crises ceux qui ressentent aujourd’hui un appel du Christ ".

Depuis quelques années, on observe, dans l’enquête annuelle sur la situation des candidats au ministère presbytéral, un chiffre important de changements d’orientation dans les séminaires, en particulier en second cycle. C’est bien la marque d’une certaine lenteur à se décider, à se déterminer ; c’est peut-être aussi la conséquence d’une proximité plus grande avec les réalités pastorales concrètes devant lesquelles certains peuvent comme " prendre peur ".

Enfin, je dois signaler ici pour être honnête, et même si c’est douloureux, le cas de quelques-uns qui, dans les années qui suivent l’ordination, renoncent au ministère de prêtre pour lequel ils ont été ordonnés : manque de maturité... défaut de liberté réelle au moment de l’appel... ou encore prise de conscience après l’ordination que le ministère confié ne pourra être le lieu d’un bon épanouissement... ? Bien sûr, il ne s’agit pas de juger ; mais ce constat doit inciter accompagnateurs, formateurs et responsables d’Eglise à mieux situer encore les enjeux de la formation initiale au ministère presbytéral.

Des exigences à honorer

Parler ici d’exigences, c’est simplement présenter quelques objectifs pédagogiques de base qui sont mis en œuvre aujourd’hui dans les séminaires ; c’est aussi souligner les points d’attention auxquels les futurs prêtres et leurs formateurs doivent être rendus particulièrement sensibles, compte tenu des situations actuelles de la société et de l’Eglise. Ces objectifs et ces points d’attention sont développés dans la nouvelle Ratio des séminaires à laquelle on pourra bientôt se référer (cf. le chapitre I de la Ratio Institutionis Sacerdotalis, sur les dimensions de la formation). En précisant que la perspective globale tout au long de la formation est de forger une belle personnalité humaine et chrétienne, attachée à Jésus-Christ et à son Eglise, disposée à annoncer l’Evangile du salut en toute liberté, avec intelligence et dans l’amour des hommes de son temps, je mentionne brièvement quelques exigences actuelles pour la formation des prêtres diocésains :

  • Former des hommes aux capacités humaines vérifiées ! Ce sera aider à construire une vie personnelle suffisamment maîtrisée et contribuer au bon développement de la maturité affective qui intègre l’accueil du célibat reçu comme un don. En vérifiant l’aptitude à surmonter les échecs, on stimulera la capacité d’adaptation à des contextes divers et aux évolutions en cours, ainsi que le sens de l’inventivité exercée en concertation. On développera aussi l’aptitude à une juste relation, au dialogue, à la communication et au travail en commun, ainsi que l’ouverture à la différence.
  • Former des hommes " disponibles à l’Esprit " ! Puisque la charité pastorale est bien le principe unificateur de la vie des prêtres, les futurs prêtres seront initiés aux sources de la charité pastorale du Christ, notamment par la prière, une prière où ils portent devant Dieu la vie de leurs frères et qui est nourrie de l’expérience de la mission, et par la participation quotidienne à l’Eucharistie. On veillera aussi à la pratique de ressourcements spirituels réguliers au moyen des retraites, à travers les rencontres régulières avec un Père spirituel, par des partages sur la vie spirituelle et apostolique (révision de vie).
  • Former des hommes à la foi solide et éclairée ! Une bonne culture théologique est indispensable pour l’annonce authentique de l’Evangile, et pour que cette annonce se fasse dialogue qui sache prendre en compte les situations socio-culturelles et les capacités des destinataires de la Parole. On insistera pour que les candidats se tiennent prêts, au terme de leur formation initiale, à mettre à jour en permanence leurs connaissances théoriques et leur pratique pastorale. Au vu des évolutions en cours ou prévisibles, cette exigence est plus urgente que jamais.
  • Former des hommes apostoliques, pasteurs de leur peuple ! Etre prêtre pour le service d’un diocèse, c’est être donné totalement à un peuple qui vous est confié, pour " présider à sa communion " et faire progresser son sens missionnaire. Les années de formation apprendront à connaître et à aimer le diocèse, à entrer dans un presbyterium, à collaborer avec d’autres chrétiens à l’annonce de l’Evangile, à s’initier à la vie de l’Eglise dans sa réalité particulière. Progressivement enracinés dans un diocèse, les futurs prêtres porteront aussi le souci de la mission universelle de l’Eglise, de sa catholicité.

Evoquer la complexité des situations concrètes de la société et de l’Eglise aujourd’hui, repérer des étapes nécessaires et des seuils à franchir, présenter des exigences qu’il convient de satisfaire... ne signifie en rien imposer à ceux qui envisagent aujourd’hui le ministère des prêtres diocésains des conditions d’accès à ce ministère impossibles à respecter et qui relèveraient uniquement de la mise à l’épreuve ou du " parcours du combattant ".

J’aime bien, pour ma part, les quelques lignes qui concluent la première partie de la nouvelle Ratio des séminaires :

" Sans nier les difficultés que comportent aujourd’hui l’exercice du ministère presbytéral, il faut rappeler qu’il est d’abord l’apprentissage de la joie humaine et spirituelle qu’éprouve un prêtre à être intimement associé à la mission du Christ Bon Pasteur pour le bonheur des hommes et leur salut. Les difficultés actuelles ne doivent pas conduire à envisager la formation des chrétiens qui se préparent à l’ordination comme un entraînement à porter sur leurs épaules toutes les difficultés de l’Eglise. C’est au peuple de Dieu tout entier qu’il revient d’assumer ses épreuves, y compris celle qu’engendre notre manque actuel de prêtres. Il serait invraisemblable que le temps des fiançailles que représente l’initiation au sacrement de l’Ordre ne soit pas celui d’un grand bonheur ".

Pour conclure, il n’est pas inutile de rappeler que, en vie chrétienne, toute vocation particulière relève à la fois de la libre initiative de Dieu et de la réponse libre de l’homme... Puissent ceux et celles qui accompagnement et contribuent à former les prêtres de demain être animés d’un grand sentiment de confiance. Sentiment qui nous donne de relever le défi face à des situations complexes et d’humilité qui nous conduisent à faire tout ce qu’il nous revient de faire sans penser que tout dépend de nous !

Notes

1. Ce document sera bientôt publié (vers la mi-juin 1998) sous le titre : "la formation des futurs prêtres" [ Retour au texte ]

2. Les évêques de France "Proposer la foi dans la société actuelle", Cerf 1996. Voir en particulier la 1ère partie (pp. 19-41). [ Retour au texte ]

3. Gérard le Stang, "Les vocations aujourd’hui : pour un regard d’espérance et un renouveau de la proposition", dans le bulletin diocésain Quimper & Léon, n°8, du 25 avril 1998./span>[ Retour au texte ]

4. Xavier Thévenot, "Avance en eau profonde !", Desclée de Brouwer - Cerf, 1997, pp. 78-82. [ Retour au texte ]

5. L’Eglise signe de salut au milieu des hommes, Lourdes 1971, Le Centurion, page 53. [ Retour au texte ]