Soyons inventifs en proposant des engagements aux jeunes


Mgr Gérard Devois, archevêque de Reims, exprime ici sa joie de transmettre le don de l’Esprit Saint aux jeunes et son désir qu’ils ne soient pas, à cause de leur âge, marginalisés dans les communautés chrétiennes.

Mgr Gérard Defois
archevêque de Reims

 

C’est une découverte, en devenant évêque, que de célébrer la confirmation. Le don de l’Esprit-Saint que nous avons la charge de transmettre à de jeunes chrétiens par l’âge, ou par la foi lorsqu’il s’agit de catéchumènes, est, avec les ordinations, l’un des temps les plus forts de notre ministère de successeur des apôtres.

La lecture de leurs lettres de demande de confirmation où beaucoup d’entre eux font le bilan de leur chemin spirituel est pour moi une source d’émerveillement. Leur foi après des mois de questions et parfois de doutes, leurs attentes et leurs tentations de " faire comme les autres " montre la qualité de leur "oui" à Dieu et à son Eglise.

Certes, il y a beaucoup de différences de niveau spirituel, mais la sincérité d’une rencontre de Dieu est très parlante pour le pasteur. Rédigées de façon personnelle, les lettres expriment des choses qu’ils ne disent pas devant les autres lors des réunions, ce qui me porte à respecter leur "secret" personnel.

Pour l’évêque ce sont des messages de forte espérance et j’aime beaucoup leur répondre par quelques mots personnels sur une belle carte qui leur montre que j’ai bien lu leur lettre et reçu leur appel. J’avoue que répondre à leurs lettres nourrit ma prière de pasteur.

La rencontre ensuite est faite de connaissance réciproque, pour lier des liens de confiance. Puis ils posent librement leurs questions. Ils m’interrogent moins sur les affaires d’Eglise que sur ma prière, ma foi, mon engagement à vie dans l’Eglise. Ils me demandent parfois si " je regrette ", ce qui traduit leurs propres doutes sur l’engagement.

Souvent ils ont une vive conscience d’être à contre-courant de la vie actuelle et des idées de leurs camarades qui ont "abandonné" après la profession de foi. Nous parlons de l’avenir et je leur explique que la Confirmation c’est le sacrement de la responsabilité dans l’Eglise et de l’Eglise ; que je les envoie en mission pour témoigner concrètement de l’Evangile.

Pour la célébration, j’insiste pour qu’ils prennent la parole, qu’ils expriment personnellement leur attente de l’Esprit-Saint, et que l’on respecte le silence et le recueillement ; ainsi, l’écoute de l’Esprit est première. Je leur conseille d’éviter des chants trop bruyants - aucun durant le rite lui-même - pour que ce soit un temps fort de leur prière et de celle de la communauté. Dans l’homélie, je cite des passages de leurs lettres et cela pose des questions à la communauté réunie.

Toutefois l’assistance est souvent restreinte aux parents et amis et je dois insister pour que la confirmation soit un temps fort de la vie de la paroisse. Le fait que, souvent, il y ait moins de 20 confirmands permet, en revanche, une célébration plus intérieure ; cela évite le caractère systématique d’une "fournée" de confirmations. En général les participants sont émus par la foi des jeunes et marqués par ce moment fort de la vie de la communauté.

Là où nous sommes trop peu inventifs, c’est en matière d’engagements, "d’embauches" et de services à proposer aux jeunes pour qu’ils prennent des responsabilités, qu’ils aient une place active dans la vie ecclésiale. Trop souvent celle-ci est uniquement dans les mains de personnes dévouées mais âgées qui ne savent pas associer les jeunes aux décisions et les relèguent dans une position passive. Ce qui les décourage.

Nous manquons de propositions de responsabilité ecclésiale pour les 18-25 ans, à un âge où le besoin de construire, de choisir et d’apporter sa pierre est fondamental pour l’avenir de leur foi comme pour celui de l’Eglise. C’est une nouvelle prise de conscience de la solidarité dans la foi - inter-générations - qui nous appelle à être accueillants aux nouveaux confirmés.

C’est là, me semble-t-il, que se pose la question des vocations. Certes, il y a l’appel intérieur et personnel, mais aussi celui d’une Eglise qui associe les nouvelles générations à sa mission. Je devine des vocations possibles sous les mots de certains. Mais nous savons combien ils sont fragiles, peu soutenus. Le contexte de leurs amis, de leurs loisirs, de leurs études et tout l’environnement médiatique n’est guère favorable à la fidélité à cette perspective. Soutenir leur prière par des responsabilités tant liturgiques que sociales est nécessaire.

Les mouvements (Scouts, MRJC, JIC, ACE, JOC, MEJ) sont très enrichissants sur ce point. Mais il faudrait aussi que ces jeunes - qui s’estiment parfois marginalisés dans leur entourage par leur fidélité spirituelle - ne soient pas marginalisés dans leurs communautés chrétiennes.

La confirmation, je souhaite qu’elle soit un "coup de jeune" pour notre Eglise. Par une lecture neuve de l’Evangile et un réchauffement de la fraternité dans la foi.

 

Monseigneur,

 

En vivant une aventure, la foi que j’ai reçue à mon baptême à ma première communion, à ma profession de foi, j’ai été contacté par l’Abbé Benoît pour continuer à réfléchir sur ma vie de chrétien et à m’engager dans leur communauté en recevant le sacrement de confirmation.

En approfondissant ma vie de tous les jours, d’enfant, de lycéen, de sportif, mon esprit s’émerveille devant le chemin parcouru et reste très ouvert en regardant l’avenir.

Tout au long de ma vie, il est important d’accepter, d’écouter, de comprendre les autres, de prendre des responsabilités, de travailler, de progresser, de continuer, d’être aimé et d’aimer en recherchant les signes de la présence de Dieu et de son amour dans la vie quotidienne à travers les autres.

Recevoir l’Esprit de Force et d’Amour par le sacrement de confirmation, c’est dire "merci" à Dieu "oui" à l’Eglise, "au Christ", au monde, en découvrant chaque jour d’avantage la grande lumière du monde des adultes.

En recevant l’Esprit Saint, qu’il nous aide à supporter toutes les souffrances de la vie et du monde entier.

Que sa lumière nous illumine dans la paix, la joie et les prières.

Que le pain de vie qu’il partage nous invite à continuer à vivre notre aventure de chrétiens.

Recevez, Monseigneur, l’expression de mes sentiments respectueux.

Pascal

Ayant suivi cette année les séances de préparation à la confirmation, animées par Roseline et Cyril, je me présente à vous pour que vous me connaissiez un peu mieux.
Je m’appelle Sarah et m’apprête à rentrer en première S. Mes parents m’ont faite baptiser à 6 mois, puis je suis allée au catéchisme.

Pourtant, après ma profession de foi, je me suis un peu écartée de l’Eglise : mes parents n’étant pas pratiquants, je n’allais pas à la messe et je n’en voyais pas l’utilité. Pour moi, l’important était de croire en Dieu et de prier. D’ailleurs, en début d’année, je ne savais si j’allais demander à être confirmée. Mais, après la première récollection chez les Clarisses, j’ai compris que, pendant 3 ans, je n’avais pas nourri ma foi. C’est à ce moment que j’ai décidé de faire ma confirmation.

Je demande donc le sacrement de confirmation parce qu’aujourd’hui, j’ai envie de m’engager dans l’Eglise et de faire découvrir à d’autres les richesses de Dieu et tous les moments magnifiques qu’Il nous fait vivre, telles que les récollections, pendant lesquelles on découvre la vie en communauté et le partage des temps forts, des prières. Car c’est en de tels moments que l’on se rend compte que l’on n’est pas seule à avoir des doutes et des craintes. J’aimerais parler avec d’autres personnes catholiques ou non. Mais j’ai souvent peur d’aller vers les autres et je prie l’Esprit Saint de me donner la force de m’ouvrir à eux pour partager ma foi et accomplir la mission que Dieu a donnée à chacun de nous. Car, pour moi, l’Esprit Saint est un souffle divin, le souffle de Dieu, qui nous apporte sagesse et force afin de nous guider dans notre vie et dans notre foi.

Je ne pense pas que l’on puisse être vraiment prêt à la confirmation, car on a toujours quelque chose à apprendre. Mais cette année m’a beaucoup appris et j’ai maintenant l’impression que c’est à mon tour de faire découvrir et de partager aux autres ma joie de Dieu et ma faim de Dieu et tout ce qu’Il nous apporte de réconfort et de générosité.

Voilà, je pense vous avoir dit l’essentiel.

Je vous prie de bien vouloir joindre vos prières aux miennes pour que la Parole de Dieu porte ses fruits dans nos cœurs et dans nos vies.

J’aimerais aussi que vous ayez une pensée pour mon grand-père qui souffre du cancer et pour toutes les personnes âgées qui se sentent seules ou sont malades.

Je vous remercie de nous consacrer un peu de votre temps. A bientôt, je pense.

Emmanuelle