Une nuit pour les Vocations


Jeudi 21 août, au centre de Paris, parvis de Notre Dame, la veillée de prière pour les vocations. Simplicité, beauté, liberté laissée à chacun d’entendre ou de réentendre les appels de Dieu... Cette nuit-là laissera des traces dans de nombreux cœurs. Le P. Denis Marion, responsable du service des vocations de Dijon, raconte.

Denis Marion
Responsable du SDV de Dijon

Nous en étions arrivés au Jeudi-Saint, le jour où le Christ Serviteur a aimé les siens jusqu’au bout. Toutes les veillées ce soir-là, dans la ville, évoquaient ce thème du service. Au point central de la cité, sur le parvis de Notre-Dame devait retentir de façon particulièrement solennelle l’appel à un "plus haut service", service jusqu’au bout comme prêtre, diacre ou consacré.

Depuis un an, le Service National des Vocations s’était attelé à préparer un spectacle qui serait grandiose, un oratorio créé par Eric Julien. Posons le décor.

Le mur de scène : la façade restaurée de Notre-Dame, merveille d’équilibre et d’élan. Le parterre : cinq mille places assises sur le parvis et trois mille debout. Une "petite" veillée malgré tout au regard des plus de trois cent mille participants aux JMJ. La "fosse d’orchestre" : l’arc du portail principal où se tient la chorale. A droite, une tribune dressée en avant du petit portail sud.

Le soir tombait et les feux du soleil couchant étaient peu à peu masqués par de lourds nuages qui faisaient craindre la pluie. La place se remplissait tardivement, car l’accueil du Pape au Champ de Mars avait pris plus de temps que prévu. Alors du fond du parvis s’avança la procession des Rameaux. En tête, Mgr Gilson, président de la Commission épiscopale des ministères ordonnés, accompagné de Mgr Billé, président de la Conférence épiscopale ; derrière eux, douze prêtres, deux diacres, la croix de l’Année Sainte portée par six séminaristes, suivis de douze jeunes portant des palmes immenses. La foule chantait le chant de Taizé : Crucem tuam adoramus, Domine... ta croix, Seigneur, nous l’adorons... Hissée sur la tribune, émergeant du bouquet des palmes, la croix du Christ présida la veillée. Mgr Billé, après avoir accueilli l’assemblée donna lecture du message que Jean Paul II avait tenu à adresser aux jeunes en recherche de leur vocation.

La nuit était presque tombée lorsque commença le spectacle. Il utilisait toutes les langues, avec une musique simple, chantante, paisible. Il fut admirablement progressif, ménageant à chaque étape le suspense, les surprises, les émerveillements de l’oeil et de l’oreille. Peu à peu, irrésistiblement, l’immense foule se trouva entraînée dans une participation profonde et fervente dans un climat de véritable prière.

Au début la façade de Notre-Dame resta grise, animée seulement de temps à autres par le faisceau oblique des projecteurs des bateaux-mouche qui croisaient sur la Seine. La pénombre était cependant adoucie par les petites flammes des cierges de chacun, coiffés de leur cornet de papier qui permettait de reprendre ensemble les refrains, comme à Lourdes.

La première partie de l’oratorio se déroulait comme dans le lointain, là bas vers la façade, comme lorsque se fait peu à peu une prise de conscience, quand on s’arrête et qu’émerge à nouveau à la mémoire le souvenir oublié des événements fondateurs de notre existence. Nos coeurs allaient s’ouvrir au spectacle du monde, à l’exemple du Christ, à la mémoire des saints.

D’abord s’éleva la rumeur d’une foule de toutes races et toutes langues lançant des appels confus : "Nous voulons un monde de paix où le plus fragile ait la première place. Seigneur, je veux te suivre jusqu’au bout et ce monde changera... Je veux aimer, mais je me sens fragile, aurons-nous la force de faire bouger ce monde ?" Et l’assistance reprenant inlassablement : "God, help us ! Seigneur, à notre secours !"

A quoi répondit la Parole de Dieu, l’évangile du lavement des pieds. Quelqu’un a su aimer jusqu’au bout. "Sic dilexit Deus mundum ut Filium suum daret", répétait le refrain : "Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils". L’accent était mis sur la réaction de Pierre d’abord réticent à se laisser changer, puis criant : "Lave-moi tout entier !" "Seigneur, dis-moi qui je suis et où je vais. Seigneur, donne-moi ta liberté ! "

Heureusement on n’est jamais seul pour répondre. Du fond de l’histoire avancent les témoins du passé, longue litanie de tous les saints, en particulier ceux qui ont été béatifiés par Jean Paul II durant son pontificat. Des ombres évocatrices passent sur la façade de Notre-Dame, des visages...."Et vous, les témoins du passé, aidez-nous à trouver le chemin ! Ora pro nobis, Kyrie eleison..." Au fond, très loin, sur la tribune, un petit homme en blanc, Eric Julien, saisi dans le faisceau lumineux de la poursuite, rythme le chant de la foule.

Je ne l’avais pas remarqué tout d’abord. Il faisait corps avec la façade de la cathédrale. Je commençai par me dire qu’il était bon qu’il y ait quelqu’un pour battre la mesure. Puis je me pris à penser que c’était peut-être là le symbole du Christ ressuscité, vivant dans la Parole proclamée et dans le témoignage des saints. Il cherche à nous imprimer un mouvement, mais de si loin, de si loin...Ces belles histoires sont-elles encore pour nous ?

C’est à ce moment-là que commença la deuxième partie, une des plus belles catéchèses que j’aie reçu sur le mystère de l’Eglise, prolongement du Corps du Christ et Temple de l’Esprit, communauté de pierres vivantes dont les édifices de pierre ne sont que le symbole. On arrivait dans le présent, dans notre aujourd’hui. La vénérable cathédrale se mit à parler et s’éclaira doucement : "Amis, me voici. Je suis la demeure de Dieu parmi les hommes, je suis l’Eglise."

- "Regarde-nous", disait la foule - "Regarde-moi, je montre le Seigneur, je montre sa lumière. Acceptes-tu de montrer la lumière du Christ. Tu le vois, je suis habillée de pierres, tu es l’une de ces pierres, tu es un espace sacré où Dieu prend la parole. N’aie pas peur !" Et la foule murmurait en anglais : "Jésus, interior light, don’t let my darkness speak to me... Jésus, lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler." La croix s’inscrivit sur la façade à droite, avec bientôt, en surcharge, le visage du Christ. Les jeux de lumière se multiplient et voici que l’homme en blanc, pris dans son faisceau de lumière, s’élance dans la foule en dansant, remonte l’allée centrale, passe dans les allées latérales, s’arrête un moment, monté sur une borne, d’un côté puis de l’autre, tout en continuant d’animer la multitude, comme s’il voulait la soulever, la mettre en route.

Je me dis : c’est bien, il vient nous faire chanter pour intensifier notre participation. Puis, plus profondément, je réalise que, grâce à l’Eglise, le Ressuscité peut déployer son énergie au milieu de nous. Enfin, avec ses gestes des bras, il finit par m’évoquer cet homme en blanc dans sa papamobile, qui se mêle à la foule en tendant les bras symbolise en sa personne le ministère ordonné qui infuse sans cesse dans le corps entier la joyeuse énergie du Ressuscité pour que le monde bouge. Ce soir, le Christ danse au milieu de nous et c’est sa voix que nous entendons à travers celle de l’Eglise.

L’Eglise qui nous appelle, c’est cette Eglise aux murs fragiles toujours en chantier, mais qui défie le temps. Une admirable diapo aux larges traits d’aquarelle, transforme alors la façade en une ébauche grossière où s’intègrent les échafaudages des Monuments Historiques ! "N’aie pas peur, le Seigneur t’invite à poser ta pierre en moi."

"0ù sera ta pierre ? Où prendra-t-elle sa place ? Ecoute la voix de ton Seigneur"
Seras-tu mari ou femme, allié pour l’éternité par le sacrement de l’amour ?
Serez-vous témoins d’un Dieu qui aime sans trahir ?

Seras-tu moine ou moniale, veilleur pour le monde, témoin silencieux de la présence du Père ? Seras-tu consacré, vivant en frères et soeurs au pied de l’Evangile, choisissant la pauvreté...seras-tu consacré pour aimer ?

Seras-tu missionnaire, voyageur de Dieu, dévoilant le Seigneur à ceux qui l’attendent...seras- tu missionnaire de la tendresse du Père ?

Seras-tu diacre du Seigneur, serviteur de sa Parole et de sa table, serviteur de l’amour ?

Seras-tu prêtre du Seigneur, annonçant sa Parole pour que grandisse la foi de ses serviteurs
...pierre d’autel qui célèbre la vie nouvelle, l’amour et le pardon qu’il nous offre
...pasteur de son peuple, consolateur et bâtisseur ?

Cette fois la façade s’est complètement animée, éclairée. A chaque interpellation, d’immenses silhouettes se dessinent sur la pierre illustrant les diverses formes de vocation. La musique suit. Cependant que la foule, toujours entraînée par l’homme en blanc chante dans le recueillement et l’unité des coeurs : "Jésus, lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler."

A présent, en conclusion, peut retentir la fin de l’évangile du Jeudi-Saint, qui rend présente, ici et maintenant, l’autorité du Christ : "C’est un exemple que je vous ai donné, afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous."

Et c’est le bouquet spirituel, le message à emporter avec soi : "Ta vie est un mystère d’amour, un lieu sacré. Accepte de porter l’appel que Dieu dépose en toi comme un feu. Ne reste pas seul. Une pierre ne trouve sa place qu’entre d’autres pierres."
Tous chantent alors : "Esprit-Saint, Esprit du Père, fais-nous entrer dans l’amour..."

Et pourtant la fête de l’âme n’est pas achevée encore. La voix de l’Eglise poursuit soudain : "Mais l’Eglise a aussi un coeur ! A ce moment, - surprise - de l’intérieur, la rosace s’illumine et ses tons bleus jettent soudain une merveilleuse tache de couleur au centre de la façade blanche. L’écriture de Thérèse de Lisieux s’imprime sur les pierres : "Ma vocation, ma Mère, je l’ai trouvée ! Au coeur de l’Eglise, je serai l’Amour." C’est de la petite Thérèse que Dieu se servira pour nous faire entrer dans l’amour...

Tout peut s’achever alors. Le message des JMJ est là dans son évidence : l’intériorité aimante de Thérèse et la charité pratique et inlassable de Frédéric Ozanam dont le portrait est suspendu au dessus du portail principal, mais encore voilé, jusqu’à la béatification du lendemain matin.

La foule, émue, se lève. On récite le Notre Père à la lumière des cierges. Puis la procession se remet en route derrière la croix de l’Année Sainte à travers les ruelles du Quartier Latin jusqu’à St Germain-des-Prés. Durant toute la nuit, des jeunes veilleront et prieront avec le Christ pour l’implorer de leur donner la force de le suivre jusqu’au bout.

"L’Eglise des Vocations"

L’espace de quelques jours, l’église de Saint Germain-des-Prés est devenue l’église des vocations. Devant le square Guillaume Apollinaire, sous une toile, deux ou trois séminaristes tiennent permanence et renseignent leurs frères de passage. Les séminaristes du monde ont là leur point de rencontre.

Mercredi, en fin d’après-midi, sera célébrée une eucharistie qui les rassemblera tous. Ce jour-là, Plus de mille cinq cents séminaristes de tous les pays se pressent dans la nef. Au fond de l’abside près de trois cents prêtres concélèbrent, Guy Gilbert y côtoie Daniel-Ange ; une trentaine d’évêques entourent l’autel. Je reconnais le P. Fort, de Perpignan, le P. Patenôtre, de St-Claude. C’est le cardinal Pio Laghi, préfet de la Congrégation pour l’Education chrétienne et les séminaires qui préside et qui fera l’homélie. Le cardinal Lustiger présente l’assemblée. Moment d’émotion qui s’intensifie lorsque s’élèvent les voix ferventes et graves : une impression de puissance de vie ! Les futurs pasteurs du monde entier sont représentés en ce lieu, unis du dedans par la même foi par delà leur étonnante diversité spirituelle, culturelle, vestimentaire, voire capillaire !

Après, ce sera la fête de la rencontre autour du repas partagé.

Jeudi soir, après la veille sur le parvis de Notre-Dame, aura lieu un autre temps fort. On viendra en procession derrière la croix de l’Année Sainte, à travers le Quartier Latin pour une nuit d’adoration et de prière pour les vocations, jusqu’à six heures du matin.

Mais, à côté de ces temps forts, tout au long des temps réservés ou du Festival de la Jeunesse, la vieille église austère et sombre accueille les jeunes pour un temps possible de recueillement, une intériorisation de l’expérience très forte qu’ils sont en train de faire. Elle leur offre un espace pour laisser résonner l’appel qui monte en leur coeur.

Un filtrage s’opère à l’entrée. Les touristes sont dirigés sur les bas-côtés, non sans quelques protestations ; seuls les pèlerins pénètrent dans la nef. Une exposition sobre et belle les aide à accueillir le mystère d’un appel à travers tous les âges de la vie, où tous sont appelés pour le salut du monde à la suite de Celui qui est le Chemin, la Vérité, la Vie.

Alors ils accèdent au choeur très allongé qui offre un espace de prière, face à la grande croix de l’Année Sainte. Certains s’arrêtent pour prier, longuement parfois. D’autres circulent dans le déambulatoire. Ils sont orientés s’ils paraissent le désirer, vers les prêtres, religieux, religieuses, accompagnateurs, laïcs qui les attendent dans les chapelles rayonnantes. A vrai dire, beaucoup ne font que passer ou se contentent de quelques mots, d’un renseignement. De nombreux groupes italiens ont déjà une idée bien précise de ce qu’il désirent. "Dov’è Cartesio ? Dov’è Cartesio ? " "Où est Descartes ?" Il est vrai que dans la chapelle St Benoit se trouve la plaque funéraire du père de la rationalité moderne !

Quelques jeunes sont venus là dans un but bien déterminé. Parfois ils ont laissé leur groupe et ont traversé tout Paris pour venir parler de la question qui les travaille et les étonne eux-mêmes :"Ne serais-je pas appelé à devenir prêtre ? Ne dois-je pas consacrer ma vie à Dieu et à mes frères ? "

Mardi matin. Voici Florence qui vit dans la banlieue verte. Elle a déjà un certain âge, le temps d’avoir été secouée par la vie et d’avoir redécouvert la foi. Elle participe déjà à la vie de l’Eglise de multiples façons, mais elle cherche plus, un don de soi au service de l’Eglise. Où s’adresser ? Comment vérifier ? Où trouver d’autres filles qui auraient le même désir ? A elle, j’indique les références du Service Régional des Vocations Féminines (SRVF) pour l’Ile-de-France. Je lui enverrai le tract Par la suite.

Mercredi après-midi. J’accueille Damien, 16 ans. Il est français, mais vit au Canada. Etre prêtre, ça le travaille. Il est heureux de pouvoir enfin parler, clarifier ses idées, voir qu’elles ne sont pas absurdes. Mais sa question est : "Est-ce que je ne suis pas trop jeune ?" . Tu sais, Damien, peut-être trop jeune pour décider, mais jamais trop jeune pour y penser !

A peine le temps de retrouver un vieil ami de Dijon qui frôle la limite d’ âge des JMJ - 35 ans - que voilà Olivier, 17 ans. Lui, il avait repéré cette possibilité de rencontre dans son Livret du Pèlerin parmi les trois cents autres propositions, et il l’avait cochée. Il est solaire, Olivier, il voudrait être prêtre, il le dit sans ambages. Il respire l’optimisme, très ’nouvelle génération’, sans aucun a priori hérité du passé. Il est tonifiant. Mais, lui aussi, il a une question : "N’ai-je pas simplement envie d’être animateur ? "

Au moment où je me prépare à partir, Emmanuel arrive, hésitant. Il a 18 ans, originaire du Midi de la France. Il est très travaillé. Etre prêtre l’attire visiblement, mais il y a quelque chose d’embarrassé dans son discours. Attrait et réticence se mêlent. Au bout d’un long temps d’écoute, je vois apparaître le fond de son problème. "Si je dis : je veux être prêtre, respectera-t-on ma liberté ? " Il y a peu de candidats, alors, il a peur que l’Eglise s’agrippe à lui.

Vendredi après-midi. Le temps des catéchèses s’est achevé ce matin. Hier, c’était l’accueil du Pape au Champ-de-Mars. Que de choses vécues en quelques jours et qui font bouger l’intérieur. Il y aura davantage de passage cet après midi auprès des différents accompagnateurs.

C’est d’abord Henry qui passe. Il rentre au séminaire cet automne. Et les JMJ sont une confirmation de son choix. Nous nous connaissons bien. Le chemin parcouru ensemble depuis 11 ans - il a 26 ans - dans le secret trouve son aboutissement dans cette grande fête de l’Eglise du monde entier.

François a peut-être 18 ou 19 ans. Un appel s’ébauche dans son coeur. Ce doit être une des premières fois qu’il s’en ouvre :

C’est bien là sa question : oser le dire !
"Toi, Seigneur, choisir un type tel que moi ? Les autres vont rire."

Un instant, ça se bouscule. Pierre, vieux compagnon de route depuis 8 ans passe un moment. Puis c’est David, connu dans un camp d’été, qui est venu exprès pour me voir. Nous aurons le temps tout à l’heure de dîner ensemble et de parler longuement. Déjà Pierre, un de ses amis, était passé hier et nous avions passé la soirée ensemble.

Vincent, 26 ans, est au chômage. Situation éprouvante qui interroge sur le sens de la vie. "Suis-je capable de faire quelque chose ? A-t-on besoin de ce que je suis ?" Au milieu de ces réflexions surgit la question d’un ministère en Eglise. L’urgence qui tâtonne, c’est d’être utile, de faire quelque chose : "Tu es peut-être au début d’un chemin, Vincent, et ton épreuve n’aura pas été inutile."

Nicolas sera l’un des derniers à se présenter à "l’Eglise des vocations". Il a 32 ans. Il est là comme bénévole attaché à ce lieu de Saint Germain, je crois. Il est donc ici au service des autres. Mais lui aussi se pose des questions. Il a fait des études brillantes, il a une situation d’avenir dans un secteur de pointe, mais à quoi bon ? Où cela mène-t-il ? La beauté de Dieu l’attire, la soif d’une vie donnée à l’essentiel qui ne passe pas. "Qui est comme Dieu ?"

C’était cela aussi les JMJ. Pas seulement les grands rassemblements, mais aussi la rencontre intime avec le Seigneur. Confirmation d’un appel déjà honoré depuis longtemps, pour les uns ; occasion unique de dire enfin un appel encore secret, pour les autres ; semence jetée dans le coeur de bien d’autres et qui germera à l’heure où Dieu voudra.

Approches diverses, uniques, infiniment personnelles, avec pourtant en commun ce désir de se donner à l’oeuvre du Seigneur. A tous, j’essayais de proposer de se trouver un accompagnateur qui les aiderait à discerner dans la durée, et de rejoindre, si possible, d’autres jeunes touchés par un appel analogue.

Pour la plupart, je ne saurai probablement jamais ce qu’ils seront devenus, mais j’aurai vécu avec eux un instant décisif. Ils resteront dans ma prière. L’un sème, l’autre moissonne. Mais celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. C’est cela, l’Eglise, l’Eglise des vocations : ainsi s’accomplit l’oeuvre de Dieu (cf. Jean 4, 3-38).