Ils respirent la vie


Nous avons demandé à trois personnes de relire avec nous ces vingt-et-un témoignages. Sœur Véronique Pigeon, du SDV d’Arras nous dit ce qu’elle retire de l’ensemble.

J’ai lu attentivement ces témoignages, ils respirent la vie ! Je les ai reçus comme un cadeau et un tremplin. J’ai rendu grâce à Dieu, l’Esprit est à l’œuvre dans la vie de ces jeunes.

Des familles chrétiennes pour la plupart : "les personnes grâce auxquelles ma foi a grandi sont mes parents, mes grands-parents, ma sœur..." ; ce climat chrétien n’est pas indifférent à leur cheminement.

De multiples rencontres :

- Des prêtres, "chez qui l’on sent la présence de Dieu" ; que l’on rencontre régulièrement "pour reprendre mes engagements et pour m’aider à répondre à mes questions", qui interpellent : "deux prêtres m’ont demandé si je m’étais posé la question".

- Des communautés religieuses, "le plus beau cadeau... de me mettre chez les salésiens : c’est eux qui m’ont faite." Un foyer spiritain : "Cette vie communautaire rythme ma vie dans la foi". Ou encore chez les bénédictines ou les carmélites : "Ces communautés m’ont aidé, appris à prier, fait connaître la vie des saints..."

- Des adultes et des jeunes, "des personnes qui ont pris au sérieux ma réflexion." D’autres "grâce à qui j’ai découvert cette véritable joie de vivre." D’autres auprès desquels "je me suis senti accueilli." Sans oublier "l’entraide entre jeunes." et les copains qui sont "des acteurs essentiels de ma vie." Ces rencontres d’autres chrétiens leur permettent "de vivre pleinement ma foi car je suis sans arrêt interpellée, bousculée...".

Ces jeunes veulent être cohérents entre ce qu’ils croient et ce qu’ils vivent concrètement. "En tant que chrétienne il faut avoir une attitude en accord avec ce que ce terme implique... le partage, l’écoute, l’aide" ; "La foi doit s’exprimer en actes et non en paroles" ; "Je crois que la foi se vit tous les jours avec autrui" ; "Etre chrétien c’est être au service d’un monde à construire."

Ils sont très sensibles au fait que le Christ se soit intéressé aux pauvres et veulent se mettre à sa suite au service de leurs frères. " Je me bats pour un monde plus juste !" ; "Je me suis mis à l’écoute de ceux qui m’entouraient" ; "Ce qui est prioritaire dans ma vie, c’est de créer un monde plus fraternel... A nous de nous investir dans ce combat..."

La rencontre personnelle du Christ s’est faite souvent très jeune. "L’appel de Dieu que j’ai eu à l’âge de cinq ans dans mon cœur" ; "à onze ans Dieu est vraiment entré dans ma vie".

Au cours de pèlerinages : Paray "ce cœur transpercé... m’a séduite, j’ai pris conscience d’être vraiment aimée de Dieu..."  ; Rome "qui a transformé ma vision de la vie religieuse grâce à une rencontre merveilleuse".

En vivant les sacrements : "Ma première communion à l’âge de six ans, ma confirmation à quatorze ans ont été des moments forts..." ; "J’ai vécu plusieurs moments très importants dans ma vie de chrétien : ma confirmation et ma première communion".

Grâce à une parole de Dieu : "Je n’ai pas honte de l’Evangile, il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit." "Donnez-leur vous-même à manger" "Rien n’est impossible à Dieu !" "Qu’il me soit fait selon ton désir"...

Ils expérimentent que la Parole change leur regard, transforme leur vie. "Avoir la foi c’est apprendre à avoir un autre regard sur la vie, un regard éclairé par les Quatre Evangiles."

Ils prient. "Après une nuit de prière, j’ai senti que le Seigneur voulait me dire quelque chose..." ; "Deux choses qui me paraissent prioritaires : agir ensemble, la prière..." ; "Ce qui est central dans ma foi, c’est de prier Dieu."

Un certain nombre disent leur inquiétude face à l’avenir, le chômage, la solitude, l’intolérance, l’exclusion... Mais cela n’entame pas leur bonheur : "J’exprime ma joie..." ; "Je suis heureuse de vivre" ; "Ce petit boulot est un trésor, une chance que je savoure chaque fois avec davantage de plaisir !" ; "Je vis une joie grandiose !" ; "Je suis heureuse !".

Tout cela est signe de bonne santé. Cependant il n’en reste pas moins que nous avons à nous interroger sur notre disponibilité à accueillir ces jeunes, à les prendre au sérieux et à les écouter même très jeunes... "Certains adultes ne croient pas à l’appel des jeunes enfants et disent "on verra plus tard"... J’ai rencontré plusieurs prêtres qui ont souri en disant : il est jeune, on en reparlera plus tard"

Les groupes SDV ont vraiment aidé des jeunes dans leur recherche, de même les mouvements.

Multiples sont les éléments qui aident une vocation à se révéler. C’est le travail admirable de l’Esprit qui rejoint chacun là où il est et là où il en est.

Merci de m’avoir donné la joie de lire ces témoignages.

Sœur Véronique Pigeon
Fille de la Charité de St Vincent de Paul