Ouverture de la session


Organisée conjointement par le Service des Moniales et par le Service National des Vocations, cette session de Francheville débute par un mot d’accueil des responsables respectifs de ces deux services : Mère Marie-Jean Courtot et Père Claude Digonnet.

Je n’ai pas à me présenter, mais à situer cette session dans l’histoire déjà longue des rapports entre le Service des Moniales et le Service National des Vocations. Cette session a eu un précédent qui remonte à novembre 1986 (4-5-6), dans cette même maison Saint Joseph.
Le thème était : accueil

  • accompagnement des jeunes
  • etpastorale des vocations.

Avant cette rencontre le S.N.V. en avait organisé trois autres :

- En juillet 1984, le S.N.V. avait pris l’initiative d’une session nationale sur "l’appel à la vie religieuse".

- En avril 1985, les Supérieures Majeures prenaient à leur tour le relais. C’était la session de l’USMF/SNV sur "une pastorale plurielle et concertée".
A cette session participaient trois moniales qui étaient déléguées auprès des S.D.V. de leur région (Nord, Provence-Méditerranée, Midi) : deux carmélites (une du Havre et une de Montpellier), une bénédictine de Mas-Grenier.

Elles ne sont pas restées inactives et elles ont pris leur tour dans les déclarations d’intentions, il faut :

- sensibiliser les monastères ;

- encourager les monastères ;

- donner une formation aux moniales qui rencontrent des jeunes.

Elles ajoutaient : "Nos monastères ont à prendre plus consciemment la part qui leur revient ; nos charismes appartiennent à toute l’Eglise ; à nous de les faire connaître."

Leur conclusion : "Ces trois journées, en nous permettant de vivre intensément à un rythme ecclésial, nous renvoient dans un même mouvement à être plus profondément ce que nous sommes et à dépasser ce que nous sommes au service de la mission."

En 1986, après la session de juillet, destinée à l’ensemble des sœurs en S.D.V., c’était au tour des moniales d’avoir enfin leur session, en novembre. Cette rencontre réunissait environ 120 participant(e)s : moniales, S.D.V., intervenants.

De l’avis des participantes, ce fut "une grande première, porteuse d’une joyeuse nouvelle".
Cette session avait un double objectif :

- se sensibiliser à une pastorale des vocations ouverte et responsable ;

- inviter moniales et Service des Vocations à faire réciproquement un bout de chemin pour mieux se connaître et pour mieux servir.

Moniales et Service des Vocations sont entrés dans le jeu, chacun à leur manière et, à la fin de la session, le P. Yvon Bodin constatait, en rendant grâce à Dieu, que les deux objectifs avaient été atteints.

Encore un mot : A la Pentecôte 1989 avait lieu à Vichy une session nationale sur "l’accueil et l’accompagnement des jeunes de 18-35 ans, en recherche de vocation spécifique". J’y participais en tant que membre du bureau du S.D.M. et, à la table ronde, j’ai eu l’audace d’envisager l’éventualité d’une suite à ce que nous avions si bien commencé en 1986. Cinq ans après, l’éventualité devenait réalité.

En terminant j’exprime un souhait : que cette nouvelle rencontre SDM/SNV soit l’occasion de faire à nouveau un bout de chemin ensemble, avec l’unique souci d’être au service des jeunes, de tous les jeunes, et de la mission de l’Eglise aujourd’hui.

Mère Marie-Jean Courtot, SDM

Ainsi l’a prévu le rituel de cette session, le responsable du SNV doit prendre le relais de la présidente du SDM dans cette première intervention. Je me conforme donc à ce rituel, je le fais avec joie car cela me donne dès le début l’occasion de vous saluer fraternellement toutes et tous, venus au titre de l’accueil des jeunes en monastères ou de responsabilité en SDV ou national.
Il est dans mon rôle, m’a-t-on dit, de situer cette rencontre dans la suite des propositions, sessions ou congrès organisés par le SNV. Alors je vous propose trois points de repères rapides.
Le premier vient d’être évoqué : avant Francheville 94, il y a eu Francheville 86. Même public et même lieu. A croire que les monastères sont farouchement jaloux de leur indépendance qu’il leur faille toujours une franche-ville pour les accueillir ! Vous m’avez compris, je plaisante - D’autant que je ne suis pas sûr qu’on soit vraiment à Francheville : on est à Chantegrillet, c’est plus franciscain et plus poétique. A ce premier Francheville, on vous l’a dit, participaient plus de cent moniales en situation d’hôtelières ou de maîtresses de novices. Premier point de repère.
Deuxième point de repère : Depuis Francheville 86 ont eu lieu deux congrès nationaux organisés par le SNV : Lourdes 87 et Lourdes 91. Là aussi : fidélité à un lieu, un grand lieu d’Eglise où l’on peut invoquer Marie comme mère de l’Eglise. Les thèmes de ces deux congrès :

- En 1987 : "Prêtres diocésains, qui appellera ?"

- En 1991 : "Baptisés, serviteurs de l’appel"... de tous les appels. Même lieu et même public pour ces deux congrès, avec une invitation spéciale à ceux que l’exhortation apostolique post-synodale appelle Christi fideles laici. Ils constituaient un tiers de l’assemblée en 1987, et deux tiers en 1991. C’est le deuxième point de repère.
Troisième point de repère : L’articulation au cours de ces dernières années entre congrès et sessions nationales. Même si les choses n’ont pas été explicitement pensées, prévues, organisées, c’est ainsi que je les vois avec un peu de recul.

- "Prêtre diocésain, qui appellera " pour ce ministère absolument indispensable au peuple de Dieu ? On avait bien posé la question : qui appellera ? D’où le rôle important des accompagnateurs pour discerner l’appel qui peut venir de Dieu, de l’Eglise et du monde. Donc dans la foulée du congrès de Lourdes, qui appellera ?

- La session de Vichy en mai 1989, on l’a évoquée tout à l’heure, sur l’accompagnement des jeunes de 18-35 ans.

- Qui appellera ? non seulement au ministère ordonné mais à toutes les vocations nécessaires pour que l’Eglise soit l’Eglise de Jésus-Christ.

- Qui appellera ? Toujours cette question, à Lourdes 91 on y a répondu : tous les baptisés et toutes les vocations

- Et depuis Lourdes 91, qui appellera à la mission lointaine ? C’était Francheville en automne 1992 avec les instituts missionnaires

- Qui appellera à la vie religieuse apostolique ? C’était Paray-le-Monial à l’automne 1993

- Qui appellera à la vie monastique ? nous y voilà ! Nous n’avions pas complètement oublié l’appel de Vichy.
Je sais bien que ce n’est pas tout à fait cela le thème de notre session. C’est plutôt : "Quelle pastorale des vocations dans les monastères ?"
Des jeunes "passent" : on a préféré "passent" à "viennent". C’est plus neutre parce qu’il y a diverses catégories de jeunes qui passent dans les monastères. Ce thème serait donc plutôt : "Quelle pastorale des vocations dans les monastères auprès des jeunes qui passent ?"

Mais allons-nous vous refuser, à vous moines et moniales, le droit aussi de nous poser la question à nous services nationaux et diocésains des vocations : quelle pastorale, quel éveil à la vie monastique dans la pratique habituelle de la pastorale de toutes les vocations, telle qu’elle est menée au SNV et dans les SDV ?
J’avais un frère de village comme on dit en Afrique, né cinq ou six ans avant moi, dans ma paroisse natale, mort l’année dernière à l’abbaye cistercienne de Latroun, près de Jérusalem. Il portait le même prénom de baptême que moi. A cause de cela, de cette origine et de cette fraternité, je le sentais très proche. Par expérience je sais tout ce que je dois à la communion des saints entre les "priants" et "les missionnants". Nous savons bien qu’il y a des rôles différents : ceux qui sèment et ceux qui moissonnent, nous savons bien que tous nous sommes semeurs, tous nous contribuons à la moisson, tous nous sommes priants et tous nous voulons être efficaces, y compris par la prière, pour la mission.
Nous avons à nous parler. Nous avons à nous écouter pour mieux parler aux jeunes, pour mieux écouter les jeunes qui passent dans les monastères.

Père Claude Digonnet , SNV