Conclusion


C’est à Mère Marie-Jean Courtot, du Service des Moniales, que revient le dernier mot.

Il me revient de conclure cette session. J’ai conscience qu’il s’agit d’une tâche nécessaire mais difficile, car c’est le moment de ressaisir, sans trop de maladresses, les aspects les plus marquants de ces deux journées de Francheville 1994. Certes, je ne serai pas impartiale dans ce que je vais dire puisque je suis fortement partie prenante : je vous l’ai laissé entendre lundi après-midi.

Je peux dire que le sujet proposé a été traité, et bien traité, par des voix différentes mais non discordantes. Oui, nous avons senti une complémentarité dans toutes ces approches d’un sujet important, délicat et complexe, nous le savons par expérience.
Si nous avions plus de temps, nous pourrions faire un beau bouquet !

• Dès l’entrée, soeur Dominique nous a dit ce qu’est la pastorale des vocations aujourd’hui

- un service inconfortable ;

- un service à risque, et même un service à haut risque.
Mais c’est un service d’Église pour lequel nous avons été invités à nous situer au bon niveau, celui du coeur ecclésial, pas de n’importe quelle Eglise : l’Église rajeunie de Vatican II.
Nous avons été conviés à ouvrir notre regard, à élargir notre horizon aux vastes dimensions de notre baptême. Impossible de revenir à nos petites boutiques.
"Des jeunes passent dans nos monastères ...c’est une évidence, mais que faire avec eux ?..."

• En venant à Francheville, nous avions des attentes, nous les avons exprimées. Elles sont encore là... sur les murs de cette salle ; mais je pensais, en les relisant hier soir, que pas mal d’entre elles avaient dû trouver au moins un début de réponse, même si ces réponses ont suscité ...de nouvelles questions : n’est-ce pas le but de ce genre de session ? Permettez-moi de dire que c’est tant mieux !

• Nos intervenants
Pour deux jours, ils ont été relativement nombreux et je dirai qu’ils ont effectivement fortement contribué à répondre à nos attentes. Ils ont partagé avec nous leurs expériences, leurs connaissances du monde des jeunes et, surtout, leur espérance.
Je pense à nos deux évêques accompagnateurs de nos deux services d’Église... Ils n’ont certainement pas une tâche facile dans leurs Eglises locales ; mais ils croient à la contagion de la foi, qui fonctionne parfaitement chez les jeunes et ils nous ont invités à nous ouvrir à une spiritualité de l’Esprit Saint.

L’apport de Guy Lescanne a été énorme, à la fois par son expérience du monde des jeunes, son travail laborieux et toute sa personnalité. II est difficile de résumer tout ce qu’il nous a dit. Il nous a donné envie de travailler son livre, c’est vrai.
Les moniales ont certainement apprécié de l’entendre dire que nos monastères peuvent être une chance pour les jeunes - bouffée d’oxygène en ce temps de morosité. Nos monastères sont des lieux où les jeunes peuvent poser leurs pieds dans la mesure où nos communautés sont de vrais lieux de stabilité, de fidélité.
Nous savons toutes que la durée est une des difficultés de nos vies monastiques - c’est d’ailleurs un critère de discernement - mais c’est aussi la durée qui construit la personne. Que cela nous soit dit par Guy Lescanne nous a certainement donné courage et renforcé notre espérance.

Merci au Père Paul, de l’abbaye de Timadeuc, et à Soeur Françoise, du carmel de Clamart, pour leur exposé à deux voix : occasion d’entendre deux approches différentes du monde des jeunes qui passent dans nos monastères, où nous nous sommes bien retrouvées.

• Le dialogue SDV/Monastères a permis de faire le point... dans nos relations. J’ai perçu, pour ma part, une grande disponibilité - ou, plus exactement une bonne volonté évidente - des différents représentants SDV à l’égard des monastères et cela me paraît encourageant. N’avons-nous pas entendu des prêtres, responsables de SDV, nous dire qu’ils allaient prendre rendez-vous avec des monastères de leurs diocèses ? Et puis, nous avons pu apprécier le rôle et le dynamisme des laïcs engagés en SDV qui sont venus vivre cette rencontre avec nous.

• Accompagnement - discernement : P. Léo Scherer et Sr Dominique Sadoux.
Autre gros morceau de cette session... ! Les deux voix étaient harmonieuses, convaincantes... Elles ont été écoutées car elles nous apportaient des méthodes utiles pour nous : école ignatienne, forte d’une solide expérience. Nous les avons accueillies avec un double sentiment. Je m’explique : notre désir a été aiguisé, nous avons été mis en appétit et nous avons senti qu’il faudrait aller plus loin... Alors pourquoi ne pas rêver d’une session uniquement sur ce sujet, destinée à la vie monastique (moines et moniales) ? Encore une audace de ma part : ne pas attendre huit ans pour nous retrouver !

Conclusion de la conclusion

Rencontre SDM/SNV - juin 1994 - organisée par deux services d’Eglise.
Elle a été un moment d’Eglise : partage, échange, célébrations...
Unité dans nos diversités, expression de notre Eglise d’aujourd’hui, qui se veut disponible et ouverte aux jeunes.
Avec tout ce que nous avons reçu, nous essaierons d’aller ensemble, plus loin dans un service des jeunes, en Eglise.
Nous nous rappelons que même si nous sommes des "bêtes étranges", les jeunes peuvent découvrir en nous des chercheurs de Dieu dont la mission est d’abord de prier le Maître de la moisson. 1

Mère Marie-Jean Courtot