Partenaires de Dieu


ECHOS DE LA JOURNEE MONDIALE DES VOCATIONS
2 mai 1993

Resituons l’Evangile que nous venons d’entendre dans son contexte. Jésus sait que sa mort est proche. Ce qu’il dit à ses amis est empreint de gravité... : "Je m’en vais... et là où je vais, vous viendrez aussi... vous en connaissez le chemin, parce que le Chemin, la Route pour aller à Dieu, c’est Moi. Moi, dit Jésus, je suis le CHEMIN".
Ce chemin pour aller à Dieu, chacun de nous est invité à l’emprunter, à le suivre. Mais sur ce chemin qui nous mène à Dieu, nous nous situons les uns et les autres de manière différente.
Chacun de nous a reçu une vocation, a entendu un appel. Dieu nous a appelés pour faire de nous ses "partenaires", pour travailler avec Lui au salut de nos frères.
Il nous envoie pour que nous soyons en ce monde un reflet de ce qu’il est, pour que nous le rendions proche de ceux qui ne le connaissent pas ou le connaissent mal.
Le jour de notre baptême, Dieu a confié à chacun de nous une mission : être les témoins de son Amour pour tous. Et cela nous le réalisons à travers les détails de la vie quotidienne : quand nous essayons d’accueillir les autres, de les écouter, de les respecter, de leur rendre service...
Quelqu’un m’a raconté ce petit fait vécu dimanche dernier : un malade, sorti la veille de l’hôpital, a téléphoné à une voisine lui demandant de passer le voir quelques instants. Ce qui fut fait. Le malade avait besoin de partager l’inquiétude qu’il ressentait ; la voisine l’a écouté et l’a réconforté par des paroles d’espérance. C’est aussi simple que cela !

Cette responsabilité que Dieu nous a confiée au baptême, certains la vivent dans une situation de Laïcs, comme célibataires ou dans le mariage. Nous savons quelle dose de courage est nécessaire aujourd’hui à un laïc pour s’engager dans la société afin de bâtir un monde plus conforme au désir de Dieu, c’est-à-dire un monde plus humain, plus juste, plus fraternel. Pour travailler plus efficacement à la construction de ce monde-là, certains rejoignent des associations, des syndicats... Ensemble, on est plus fort. Il n’a jamais été aisé d’être père et mère de famille, mais nous savons combien est rude et difficile aujourd’hui la tâche des parents. Ce n’est pas rien d’élever et d’éduquer des enfants.

D’autres baptisés sont appelés à des vocations plus particulières :
Pour que l’Eglise, le Corps du Christ composé de tous les chrétiens, puisse vivre, il lui faut une nourriture. Pour se maintenir en vie et grandir, un corps a besoin de nourriture.
C’est au prêtre qu’est confiée la charge de distribuer cette nourriture au nom du Christ et en mémoire de Lui. C’est au prêtre aussi qu’est confiée la charge d’accorder la grâce du pardon.
Pour que le blé pousse, il faut que quelqu’un le sème. Pour que la Parole de Dieu retentisse, il faut que quelqu’un l’annonce. Ceci fait encore partie du "service", du ministère du Prêtre... et du diacre aussi.
Parmi les vocations particulières, il y a les religieux et les religieuses. A Sarcelles, nous sommes deux communautés :

- les Petites Sœurs de l’Ouvrier, que vous connaissez et qui sont à Sarcelles depuis 30 ans : ce sont Isabelle, Suzanne et Geneviève,

- et les Sœurs de l’Immaculée Conception de St Méen, qui sont à Sarcelles depuis 9 ans : ce sont Janine, Marie, Marie-Thérèse et Lucie.
Nous vivons en communauté, mais nous ne nous sommes pas choisies. Ce qui nous rassemble, c’est notre consécration à Jésus-Christ et la mission propre à chacune de nos congrégations respectives.
Par notre choix, nous voulons témoigner que Dieu seul peut rendre heureux et combler une vie.
Vous savez que les religieux(ses) font des voeux : les vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté.

- Par notre vœu de pauvreté nous avons renoncé à posséder personnellement des biens

- Par le vœu d’obéissance, nous nous engageons à renoncer à nos projets personnels pour être disponibles au service de la mission de l’Eglise.

- Enfin le vœu de chasteté, en nous donnant d’exprimer un amour sans partage pour Dieu, élargit notre famille à tous ceux et celles au milieu desquels nous vivons.
Toute cette vie est soutenue par la prière parce que Dieu est au centre de notre existence, prière personnelle et prière communautaire.
Ces vocations plus particulières sont des "SERVICES" incompréhensibles dans le monde d’aujourd’hui où l’on parle de "pouvoir", "d’honneurs", de "réussite", de "diplômes", de "professions" où l’on gagne beaucoup d’argent...

Aujourd’hui nous disons que nous manquons de prêtres, de religieux, de religieuses et c’est vrai. Mais ces vocations ne pourrons naître, s’épanouir, se développer qu’au sein de familles qui comprennent, qui aident les jeunes et préparent un terrain favorable pour que des vocations puissent germer. Ce sont les parents qui détiennent en partie la responsabilité de faire grandir la Foi et la générosité de leurs enfants.

Pour que l’Eglise que nous formons tous soit un Corps vivant, chaque baptisé a une vocation, chaque membre a une fonction irremplaçable, que ce soit dans la catéchèse, dans la liturgie, dans les mouvements de jeunes ou d’adultes, l’engagement dans les associations de la cité ou au travail, dans les humbles relations de voisinage. Tout le monde est utile. Toutes les vocations sont complémentaires. Elles s’enrichissent et se fécondent les unes les autres...

Pour terminer par le mot de l’Evangile qui a introduit ces quelques réflexions nous pouvons nous demander :

- Comment cette semaine nous avons été le CHEMIN qui a permis à d’autres de mieux vivre leur vocation ?

- Ou comment d’autres ont été "CHEMIN" pour nous ?

- Ou bien encore, peut-être, pourrons-nous y penser cette semaine ?

Homélie prononcée par la communauté des religieuses de Sarcelles-Lochères