Communautés "lieux de vie" à LYON


Il nous est demandé de présenter une aventure ecclésiale dans laquelle se trouvent engagés les animateurs de huit petites communautés de LYON que nous avons baptisées "LIEUX DE VIE".

Qui sommes-nous ?

UN GROUPE DE LAÏCS, RELIGIEUSES ET PRÊTRES appartenant à différentes "traditions spirituelles" : Oblats de Marie Immaculée, Sœurs du Bon Pasteur, Oratoriens, Sœurs de St Joseph, Petites Sœurs de Notre Dame, Sœurs de la Sainte Famille, Petites Sœurs de l’Assomption, Filles du Cœur de Marie...

Chacun ou chacune avons ouvert indépendamment les uns des autres des MAISONS d’ACCUEIL à des jeunes voulant inscrire leur vie dans un projet ecclésial. Certaines communautés ont deux ans d’âge seulement, d’autres plus de onze.

Le style de ces maisons a une double marque.

D’une part, l’originalité. Par exemple : les O.M.I. ont commencé avec de jeunes étudiants en prolongement d’une aumônerie de lycée, mais avec la marque propre à une congrégation missionnaire. Très vite l’inter-continentalité a joué. A BRON, c’est à partir d’un groupe 18/25 ans que des jeunes filles ont "fait communauté" avec deux religieuses. A la maison Philippe NERI, le projet de l’Oratoire était d’entrée de jeu plus spécifique (voir l’article dans JEUNES ET VOCATIONS d’avril 1991). A ÉCULLY, les Sœurs du Bon Pasteur sont parties d’un Foyer d’étudiants en B.T.S. pour aller vers un réel projet de vie, etc.

D’autre part, et c’est ce qui nous a fait nous reconnaître et travailler ensemble, il y avait et il y a encore le fameux et massif problème de l’adolescence jusqu’à 25 et 30 ans. Constatation aujourd’hui banale et qui nous dépasse. La preuve, elle a fait l’objet du thème de la session des responsables de Noviciat à FRANCHEVILLE en 1988, et pour ne nommer qu’un auteur, celui du livre bien connu d’ANATRELLA.

Précisons pourtant ou résumons quelques constatations.

De quelles constatations sommes-nous partis ?

  • L’observation de notre société aux multiples possibilités et richesses mais désormais pluraliste et en mouvement continuel révèle un grave manque de repères pour les jeunes.
  • Beaucoup de jeunes qui voudraient donner un sens à leur vie ont du mal à s’y retrouver, intellectuellement, culturellement, affectivement, spirituellement
  • Un certain nombre d’entre eux se sentent appelés à prendre une place dans l’Église, soit comme baptisés laïcs, soit comme ministres ordonnés, soit comme religieux ou religieuses. La grande diversité ecclésiale actuelle ne favorise pas leur choix d’engagement.
  • plusieurs souhaitent
  • 1/ un cadre de vie communautaire
    2/ un temps de formation (prière, approfondissement de la foi, du sens de l’Église, etc.)
    3/ parfois un accompagnement assez suivi.

Le partage de vie vécu si possible au jour le jour avec quelques années dans la vie communautaire répond à ces objectifs.

En quoi consistent nos réponses ?

  • Elles sont diverses parce que tous les jeunes qui cherchent ce chemin de compagnonnage n’en sont pas tous au même point. Certaines de nos maisons en restent un peu à l’esprit "foyer" où les jeunes viennent surtout chercher des conditions de travail et quelques temps forts de partage. La majorité des huit maisons (ou lieux d’accueil) de notre réseau proposent un partage plus engageant, une véritable communauté de vie, de prière, de formation.
  • Pendant un an (ou deux, maximum) en restant en lien avec un lieu d’Église (paroisse, mouvement, aumônerie, etc.) qui lui est familier, le jeune, tout en poursuivant ses études ou en ayant un travail professionnel, va pouvoir faire le point sur lui-même, bénéficier d’un accompagnement et apprendre à vivre avec d’autres des réalisations humaines et/ou chrétiennes.
  • Conscients des difficultés de beaucoup de jeunes à se positionner dans la société et l’Église actuelle, nous voulons, nous formateurs qui ouvrons ces lieux, offrir un service d’Église dont la nécessité s’est fortement fait sentir ces dernières années. Nos projets ont mûri en concertation avec les responsables de l’Église diocésaine de LYON.
  • Enfin nous voulons répercuter auprès des jeunes les richesses ecclésiales, culturelles, humaines de la ville de LYON et de son agglomération.

Notre équipe d’animateurs

  • Chacune de nos communautés est née indépendamment de toute concertation avec les autres. C’est déjà le signe qu’un besoin existait, et des gens pour tenter d’y répondre.
  • En même temps, derrière la diversité des styles propres à chaque lieu, nous nous sommes rencontrés sur la même analyse du besoin des jeunes et sur la nécessité d’une réponse gratuite. Nous ne faisons pas immédiatement du "recrutement".
  • Nous voudrions proposer des "LIEUX DE VIE" qui soient pour les jeunes des "zones de respiration humaines et spirituelles" leur permettant de prendre dans la liberté, et en amont des lieux de décisions, le temps de la découverte d’eux-mêmes et de ce à quoi ils sont appelés.
  • Enfin, et cela nous parait une conséquence importante de ce qui précède, au cœur de cette gratuité nous nous sommes retrouvés dans le souci de servir l’Église locale en servant les jeunes.

A ce sujet, il est intéressant que notre groupe de réflexion entre animateurs qui a maintenant deux ans d’existence fasse se rejoindre des femmes et des hommes dont certains sont ignatien(ne)s, d’autres se référant à l’École Française.

Cette dimension "service de l’Église locale" s’est manifestée l’hiver dernier par une rencontre d’information avec le responsable du S.D.V. du diocèse et l’archidiacre de l’agglomération lyonnaise. Le cardinal DECOURTRAY, au courant de ce travail et de ce service, nous a manifesté sa satisfaction.

Dernière remarque sur ce sujet.

Cette "Ecclésialité" de nos communautés est le plus souvent perçue par les jeunes avec qui nous vivons. C’est un élément important pour leur propre discernement. Réciproquement il n’est pas rare que des "lieux d’Église carrefour" (I.P.E.R., Institut des Sciences sociales, aumônerie d’étudiants, etc..) connaissent l’existence de nos communautés, nous adressent des jeunes dont ils sentent qu’une année de partage plus poussé leur serait bénéfique.

Restons modestes

Nous connaissons tous ici ou ailleurs d’autres familles spirituelles ou des équipes diocésaines qui réalisent des "lieux de vie" analogues. LYON n’en a pas la monopole, heureusement. Pour notre part, nous en connaissons à STRASBOURG, en banlieue parisienne, à AIX LES BAINS, et d’autres qui sont en train de se mettre en place dans différents diocèses alentour. Nous nous en réjouissons.

De plus, que représentent huit petites communautés pour une agglomération comme LYON et face à une population de jeunes qui se compte par milliers et dont chacune n’a rien d’extraordinaire.

L’originalité qui est notre chance et notre responsabilité est cette réflexion commune entre animateurs qui nous renvoie toujours, par delà nos originalités, à la dimension "service d’une Église concrète", celle qui depuis Pothin et Irénée est "plantée à LYON".